Religion
Annexes facultatives


Il existe deux grands types de rites religieux : ceux qui veulent s’attirer les faveurs d’un Kami, ou apaiser sa colère, et ceux qui consistent à se purifier du kegare. Ils se distinguent en quatre grands principes du culte du Sūhai.

Pour en savoir plus sur le kegare, consultez le sujet annexe : Le Kegare, la souillure.

La propreté

Les rites de propreté au sein des foyers sont pour la plupart des habitudes. Il s’agit par exemple d’enlever ses chaussures à l’entrée ou de se laver avant le bain. Concernant les bâtiments religieux, l’un des plus importants est le temizuya : le lavage des mains et de la bouche avant de prier avec une eau que l’on trouve au chōzuya, vers l’entrée du temple.

Les rituels de purification

Bien qu’ils soient nombreux et différents, tous possèdent le même nom : harae. Il s’agit de cérémonies de purification par ablutions. Elles peuvent être publiques ou privées, individuelles ou collectives. La purification intervient après avoir contracté le kegare ou par prévention de ce dernier, mais peut également servir de rite de repentance. Il est souvent question d’une offrande correspondant à la gravité de son offense et au statut du souillé.

Lorsque l’exposition au mal est dûe au contact avec la mort, les prêtres ordonnent l’isolement de l’individu en question. On parle alors de Imi.

L’amour de la nature

Le respect des Kami et de la nature s’exprime en grande partie par la contemplation. Ainsi, observer un paysage, méditer dans une forêt ou composer un poème sur les crapauds sont une forme de rite religieux.

La famille

Voilà un vaste sujet que celui de la famille au sein du culte du Sūhai. Dans les foyers, les rites de ce principe vont principalement consister à rendre hommage à ses ancêtres via l’autel familial : le butsudan. De nombreux festivals sont liés à cette thématique, comme par exemple le Kodomo no furo ou le Shiha no kikan pour les plus connus.

Pour en savoir plus sur les festivals et les célibrations Kōgotenjin, consultez le sujet annexe : Fêtes et célébrations.

  • Rituel : les mariages

    Contrairement à ce que pourrait laisser croire nombre de contes à l’eau de rose, la majorité des mariages ne sont pas faits d’amour. Aussi, ils ne sont pas tant célébrés, et moins encore de manière grandiloquente.

    Administration
    Avant toute cérémonie, le couple doit enregistrer son union au préalable auprès d’un bureau administratif. Cette information remonte ensuite jusqu’à la capitale de l’Empire, afin d’archiver cette information.

    Cérémonie
    Puisque la cérémonie se déroule dans un temple, il est évidemment avisé pour chaque personne de se purifier au préalable via un harae. Dans un premier temps, les futurs époux se rendent au temple et plus spécifiquement dans son zashiki. Après avoir donné quelques offrandes aux Kami, le couple écrit son nom sur une latte de bambou ; dans le cas où ils ne sauraient pas écrire, le prêtre les supervisant s’en charge. Enfin, les deux mariés boivent du saké : l’ordre dépend des clans. S’il est coutumier que l’homme boit en premier, il s’agit du cas inverse chez les Tsubaki. Le premier époux boit une coupe, remplie de nouveau par son épouse. Cette dernière la boit, puis c’est au tour du mari de verser l’alcool. Cela est répété et la cérémonie s’arrête ici.

    Parfois, en particulier lorsque le couple est de grande noblesse, des feux d’artifices sont lancés dans la cour du temple. Bien sûr, chacun peut choisir de célébrer en privé, ou en public, son mariage. Il arrive parfois que des fêtes soient organisées sur la grand place des villes.

    La validation du mariage
    Il est bon à noter que le mariage n’est considéré réellement terminé qu’à la première naissance qui en sera issue. L’enfant est généralement la preuve la plus solide d’une union, davantage lorsque ce dernier est politique, ou stratégique.

  • Rituel : les naissances

    Il n’existe pas de rituel particulier concernant les naissances, si ce n’est le premier harae du nouveau-né. Puisque ce dernier naît dans le sang, seuls des eta sont habilités à endosser le rôle d’infirmière afin d’aider le bébé à naître. Pour que les prêtres et les parents puissent toucher leur progéniture, la purification est nécessaire.

    En ce qui concerne la célébration, la famille envoie des poèmes à ses proches et, pour les parents les plus aisés, une fête est organisée où se déroulera danse, musique et poésie.

  • Rituel : les funérailles

    Il est à noter que les rituels funéraires sont un luxe que les roturiers ne peuvent s’offrir. Dans leur cas, il est d’usage de déposer les corps le plus loin possible des lieux de vie. Il arrive parfois que des religieux viennent « nettoyer » la zone afin que le kegare ne se propage pas. Pour les autres individus, voici les étapes que forme le rituel funéraire.

    Veillée funèbre
    Avant que les prêtres ne récupèrent le corps du défunt, sa famille humidifie ses lèvres : cela s’appelle le « matsugo no mizu », l’eau du dernier moment. Il est considéré qu’à travers l’eau, le mort pourra se réincarner. Il est de coutume de poser un couteau sur le torse pour éloigner les mauvais esprits. Ensuite, le foyer procède à la décoration de l’oreiller, « makuza-kazari » : des fleurs sont posées à côté du corps, à leur droite une bougie ainsi qu’un repas à base de riz, sans viande ni poisson. Enfin, les proches restent avec leur défunt pour le consoler.

    Lorsque les religieux récupèrent le corps, ils lavent ce dernier puis l’habillent avec un habit destiné à son voyage vers l’éternité. Il s’agit d’un simple kimono blanc, croisé vers la droite et non la gauche pour marquer le sommeil éternel du défunt. Les personnes plus fortunées paient pour le maquillage de leur disparu : ceci afin de charmer les Shinigami et permettre une traversée plus confortable.

    Crémation
    La famille s’habille de blanc, couleur de la mort. Un prêtre désigné récite ensuite un texte sacré ininterrompu pendant plusieurs vingtaines de minutes. Enfin, le corps est brûlé. En général, il s’agit d’un lit de paille autour duquel des bûches sont disposées. Lorsqu’il ne reste plus que les gros os qui n’ont pas été réduits en poussière, ces derniers sont récupérés ainsi que les cendres et sont enfermés dans une urne funéraire. Bien évidemment, en raison du kegare, les restes du corps ne sont pas récupérés à la main mais avec des baguettes plus rigides et plus longues que celles pour manger.

    Après la crémation
    En ce qui concerne les plus fortunés, la famille du défunt garde l’urne sur le batsudan la première année. Ensuite, elle est déplacée au tombeau familial. Généralement, les proches du mort continuent à honorer ce dernier au fil des années. Ils lui font des offrandes à l’autel du foyer et lui offrent des prières. De nombreux festivals, comme le « Shiha no kikan », consistent à entretenir les tombes et passer du temps avec les disparus de la famille. Par ailleurs, il est de coutume de déposer de la nourriture sur les sépultures : non pas pour les défunts, mais pour distraire les esprits affamés nommés Gaki. Ainsi, ils sont retenus au cimetière et n’embêtent pas les vivants.


Les Kami

Comme expliqué sur l’introduction à la religion, le culte du Sūhai est animiste. Il est considéré que chaque être vivant, chaque objet, puisse abriter un Kami. Ainsi, respecter chaque chose existant en ce monde est la plus simple forme de rituel, mais aussi la plus élémentaire.

Il est reconnu de tout habitant de Kōgoten que les Kami sont des créatures particulièrement capricieuses avec une forte personnalité. Ces êtres divins étant susceptibles, surtout les plus petits d’entre eux, les prêtres sont chargés de les neutraliser, ou de les concilier. On appelle la rage des dieux le arami-tama. Cet « esprit de violence » peut créer un tatari. Un proverbe célèbre dit que « Il n’est point de tatari du fait d’un Kami que l’on ne touche point ».

Les rituels exercés pour les Kami ne sont pas que des apaisements, pour demander pardon ou calmer le arami-tama, mais aussi pour prévenir la possible colère, ou encore pour quêter service et conseil. Ainsi, cela peut être implorer miséricorde avant de couper un arbre, afin que les Kami ne se fâchent pas, ou faire une offrande pour solliciter la pluie afin de garantir de bonnes moissons. Il est impossible d’énumérer le nombre de festivals existants pour ces deux dernières raisons.

En dehors des offrandes et des prières que tout Kōgotenjin peut réaliser, les rituels sacrés consistent généralement en des danses avec des objets spécifiques. Ils sont réalisés par des prêtres, des miko ou parfois même des volontaires lambdas : cela dépend de la tâche à effectuer.

Quelques rituels…

Harai-kiyomu : ensembles de rites de purification d’un lieu ou d’une personne généralement exercés par des prêtres et de leurs miko. En deux parties, la première consiste en général à purifier le lieu à l’aide d’un jei et de suzu. La seconde est généralement une danse Sangū où le prêtre tient une branche de sakaki d’une main et un chukei de l’autre. Il existe de nombreuses variations en fonction des clans et des régions, comme des chorégraphies avec des sabres ou un khakkhara.

Kagura : disposant de nombreuses variations, ce rituel consiste à accueillir, distraire et saluer les divinités par des danses et chants humoristiques ou poétiques. Il existe 26 chants, exécutés par un chœur pendant plusieurs jours. Les outils indispensables sont la flûte traversière, le taiko et le kane.

Kamizumo : spectacle ayant lieu tous les quatre ans et reproduisant un match de sumo avec des poupées. Rituel à l’origine dédié à Hachiman, il s’est popularisé dans tout le pays.