Factions

Les gokenin


Origine et Kami

Tandis que ses pairs se laissaient entourer des humains, les inspirant et les guidant au sein du pays qui avaient vu naître leur espèce, Susanoo préféra parcourir celui-ci de son propre chef, toujours à la recherche de défi à sa hauteur et marquant de son sabre tout le domaine par ses hauts faits. Malgré tout, il revint auprès des siens. Voyant sa sœur hissée aux yeux de tous comme celle qui deviendrait le régent de ce monde, malgré les prouesses dont il avait fait preuve de son côté, il éprouva de la jalousie. De celle-ci découla les moqueries et les farces qu’il opéra et poussèrent Amaterasu à l’exil, plongeant le Kōgoten dans la nuit éternelle du regard de Tsukiyomi. Si capricieux était Susanoo, il n’en était pas moins un frère aimant qui finit par comprendre son erreur et sa propre incapacité à gouverner ses frontières, son indépendance primant sur tout le reste à ses yeux. De tous les Kami et avec le soutien du Seigneur Lune, il fut le plus humble, se confondant en excuses auprès de sa sœur brimée, afin de la voir retrouver le jour et la place qui était la sienne. Il est dit alors qu’au creux de l’oreille d’Amaterasu, il lui jura de la protéger et de la servir, quand bien même ne se trouverait-il pas à ses côtés.

Durant ses expéditions, Susanoo, malgré ses envies solitaires, fut suivi par de nombreux mortels. Ces fidèles qui se moquaient que le Dieu leur porte la moindre attention louaient la liberté qu’il affichait. Tous étaient aventuriers, affranchis émancipés, autonomes prônant l’indépendance de chacun sans jamais heurter celle de leur voisin. Alors que les clans se formaient et que l’Empire naissait, ils préféraient voyager dans le sillage du divin des tempêtes, témoins des légendes que ce dernier écrivait par ses actes. Toushin était parmi eux, téméraire mais point impétueuse, malhabile mais non incapable, sachant se battre avec un tabouret plutôt qu’un sabre ou n’importe quoi qui passait sous sa main pour défendre ses convictions. Jamais Susanoo ne parvenait complètement à échapper à cette poursuivante que rien n’apparaissait pouvoir arrêter et pourtant, en aucun cas n’imposait-elle sa présence à son modèle, qui la devinait au loin plus qu’il ne la voyait réellement. Le dernier jour témoignant de la présence du Kami en ce monde, on raconte que Toushin se tenait immédiatement à ses côtés.


Famille du Shogun

► La famille descendant du Kami Susanoo s’appelle Toushin (刀身).

► Ce n’est qu’en l’an 1080 que cette lignée refit surface, quand Toushin Shodai se présenta face à une cour impériale cloitrée, incapable de faire face à la fureur destructrice des clans et la guerre que se menaient ces derniers entre eux depuis près d’un siècle.

► Lorsque Toushin Shodai se présenta comme le descendant de Susanoo, une assemblée de porteurs de la bénédiction d’Amaterasu vérifièrent par la Révélation le bien fondé de cette affirmation. Depuis, la descendance des Toushin est la plus contrôlée de tout le Kōgoten.


Population et mode de vie

Il n’existe qu’une seule lignée shogunale : celle des Toushin. Dès lors qu’un nouveau Shogun est désigné, ses adelphes sont accueillis avec honneur par le clan Tsubaki en les intégrants en son sein. Le Shogun se distingue par le port du kamon des Toushin, la teinte indigo unique que l’on ne trouve que chez Sakura, d’atours dessinés par les artisans Kuroyuri, éduqué au savoir par les meilleurs précepteurs Renge et au sabre par les plus prestigieux maîtres d’armes Tsubaki.

Les gokenin considèrent que l’unité martiale est la seule capable de maintenir la paix au sein du Kōgoten, comme l’auront prouvé les événements dramatiques ayant débuté en 978. Fidèles à ce que représente l’héritier de Susanoo, ils proviennent de tous les clans et ne délaissent pas leurs obligations envers ces derniers : certains n’ont même jamais approché la lignée du Shogun de leur vie tout en affichant néanmoins leur loyauté envers lui. Sans aller jusqu’à remettre en question la régence des Kougen, ils prônent l’abolition des frontières entre les clans afin de parvenir à un domaine dirigé spirituellement par l’Empereur et gouverné par le Shogun.


Compétences et richesses

► Shogun Honbu dépend majoritairement de la régence Tsubaki, mais profite aussi des dons de ses nombreux partisans dans tout l’Empire du Chrysanthème.


Lois et coutumes

► Au sein du domaine Tsubaki, Shogun Honbu en suit les us et pratiques. Les gokenin extérieurs suivent celles de leurs clans respectifs avant tout.


Les fidèles du Shogun au travers l’Empire

Issus de tous les clans, castes, peuples et domaines du Kōgoten, les gokenin possèdent autant de visages que l’Empire compte de facettes, chacun tendant vers un but commun.

► Les gokenin Sakura sont le plus souvent très certains du fait que leur clan représente déjà l’idéal vers lequel tendent leur pairs et partisans du Shogun. Le Cerisier était parmi les premiers domaines à tenter de ramener les autres à la sagesse de la paix. Le soutien des disciples de Uzume aura été un élément primordial qui mena les troupes du Shogun à la victoire et la fin de la guerre des clans.

► Ce n’est que poussé aux portes de l'extinction et reclus dans ses forteresses des montagnes que Renge a finalement choisi d’accompagner le premier Shogun au combat. Cette réticence à suivre la voie des armes perdure toujours aujourd’hui, même chez les gokenin issus du clan. À ce jour, très rares sont les membres du Lotus affichant leur soutien au descendant de Susanoo. Les quelques fidèles du Shogun issus du Lotus questionnent la stagnation de la théocratie impériale et voient dans l'existence de l’héritier de Susanoo l’opportunité d’un monde très différent et source de nouvelles dynamiques.

► Plus que quiconque, la loi martiale qu’incarne le Shogun est un idéal appliqué par Tsubaki depuis sa fondation. La majorité des suivants du descendant de Susanoo sont membres du Camélia et c’est avec fierté que l’indigo trône aux côtés du carmin du clan. Ironiquement cependant, l’histoire retient que les héritiers de Hachiman pensèrent longtemps être les seuls capables d’unifier le pays par la voie des armes. C’est aux portes d’une défaite certaine qu’ils comprirent finalement la futilité de leurs actes et rejoignirent les forces de Toushin Shodai.

► Situé au centre du pays, Kuroyuri fut très vite la cible de nombreux clans de ce temps et ses frontières ne connurent bientôt qu’une guerre continue qui dura près d’un siècle. Lorsque le Shogun parvint à les rallier, les représentants du Lys Noir firent le pari le plus ambitieux de leur existence en acceptant de le suivre. Les gokenin des disciples de Inari sont persuadés que les lignées impériales profitent bien trop des impôts versés par les autres clans. Ils voient dans la loi martiale la possibilité de préserver de bien meilleure façon le fruit de leur labeur et de faire gagner au clan une indépendance plus marquée.

► Pris entre leur devoir ancestral et les assauts des clans voisins contre ses frontières de l’ouest, les Manjushage accueillirent très vite le Shogun comme porteur de la voix de la raison. Avant que les Tsubaki ne rejoignent les armées de l’héritier de Susanoo, les légions du Lycoris Rouge furent longtemps le fer de lance de celui-ci. Les héritiers de Saruta-Hiko portant l’indigo de la lignée des Toushin sont las du titre de héros prêté par l’entité impériale qui ne leur apporte rien d’autre qu’un simple droit à la survie. Leurs espoirs se dirigent vers le fait que la loi martiale s’appliquant, ils pourront désigner enfin un Daimyo et posséder de nouvelles terres inféodées par le Shogun.

► Recluses furent les lignées impériales durant la guerre des clans, incapables de faire entendre aux Daimyo l’appel à la paix et à l’arrêt des conflits décimant le pays à cette époque. L’Empire dépassé sur tous les fronts, l’apparition du descendant de Susanoo et l’évocation de la promesse de celui-ci faite à Amaterasu fut une aubaine que l’Empereur de ce temps sut saisir à pleines mains. Aujourd’hui, les gokenin mêlant l’indigo à l’or de la Déesse Soleil n’ont pas oublié ces événements. À leurs yeux, l’entité impériale n’a pas à s’encombrer du pouvoir exécutif qui est le sien afin de mieux embrasser la spiritualité que leur Kami a apporté avec elle.

► Si le Reitekina-Tochi n’existait pas durant la guerre des clans, nombreux Yōkai furent pris dans les feux croisés des batailles livrées entre les Daimyo. Toushin Shodai joua sa carte maîtresse en ralliant à lui autant les humains que toutes les créatures spirituelles entendant son message. Les quelques gokenin parmi les myriades d’espèces constituant l’anarchie constitutionnelle du Reitekina Tochi considèrent que le Shogun et la loi martiale sont les seuls capables d’unifier réellement leur tout jeune domaine. Mais les plus anciens d’entre eux poursuivent simplement de porter l’indigo par la loyauté et la reconnaissance qu’il leur a inspiré.