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Seisui Mugen
Sakura
Seisui Mugen
Sakura
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Mer 3 Fév - 15:52
  

  • SEISUI Mugen

  • Homme de 29 ans (1278)

  • Duelliste à la cour de Atsuihi

"L'espace d'une vie est le même qu'on le passe en riant ou en pleurant."


Bénédiction / Pouvoir
Tsukanoma (束の間 - Instant fugace)

La prouesse dont a hérité Mugen grâce au sang divin parcourant ses veines n’est en rien impressionnante dans la forme qu’elle prend, quand bien même fût-elle porteuse d’un pouvoir considérable. Le témoignage de son usage se fait discret alors que brille dans le creux de sa seule rétine visible l’éclat écarlate du témoignage de la puissance qui l'investit. Uzume lui murmure au travers de son regard unique, brisant les rouages du temps, les humeurs d’une cible donnée. Les moments qui sont alors capturés par son œil n'ont pas encore eu lieu, d’une seconde, peut-être de deux tout au plus avant qu’ils ne surviennent, mais il contiennent en eux les avertissements des intentions, conscientes ou non, de l’objet de son étude.

Il fait appel à cet exploit aussi rapidement qu’il se produit, ne couvrant qu’une infime période durant laquelle sa prescience lui dévoile des sentiments d’autrui ou en étirant sa capacité sur une éternité. Et une fois écoulée la durée de la bénédiction du Kami de la gaîté, tandis que le feu de sa prunelle s'éteint, il n’a guère plus le droit qu’à une dizaine de secondes avant de se retrouver tétanisé une heure pleine par minutes vécue sous la tutelle des yeux de la Déesse.


Physique & caractère
Des traits fins au milieu desquels le feu d’un iris carmin apparaît souhaiter percer chacun jusqu’au tréfond de leur âme tandis que l’autre est interdit à tous, embusqué derrière la toile d’un gantai de haute facture. Le sommet d’un chef depuis lequel coule une chevelure de nuit sans lune, noués parfois en de timides nattes à l’aide de bijoux ou de nœuds de soie, limitant la gêne qu’une telle cascade pourrait occasionner. Le masque de ses expressions dépourvu de la plus petite marque que le temps oserait commettre qu’un léger bec vient séparer en deux parties dont la symétrie peinte par les Kamis n’est brisée que par ce qui manque invariablement à la plénitude de son regard. Charnues sont les lèvres qui surplombent l’aboutissement patricien de ce visage, pleines de la promesse d’une saveur infinie. Son cou descend alors sur des épaules solides, charpente de haute taille qu’une plastique fluide et fournie suggérant comme premier époux le souffle du vent et comme amant secret la souplesse de l’eau qui court. C’est ainsi que se présente l’estampe de Mugen, ravissant les sens de son existence sans jamais oser brusquer.

De la chaleur de ses sourires enjôleurs n’émane aucune volonté de nuire, mais la ligne de ses sourcils apparaît toujours laisser l’accent d’une malice ou d’une facétie qu’il réserve à ceux qu’il embrasse de la flamme de son œil unique. Le teint spectral qu’il arbore démontre sa timidité de la vue d’Amaterasu et le faste qui l’aura entouré toute sa vie tout en tendant aussi à le séparer du domaine des vivants que sa gestuelle vient accentuer. Car alors qu’il survient en un lieu, il le survole, la pointe seule de ses pieds en foulant le pas, la traîne de ses cheveux glissant au vent derrière sa marche silencieuse qui ne semble pouvoir briser aucune harmonie sans être invisible dans l’orchestre de l’existence pour autant. Il passe, la marque de sa venue ponctuée par les subtiles fragrances de pins qu’il achemine, le flot sombre de sa toison attestant encore de sa présence, puis disparaît, n’offrant que mémoire visuelle de son apparition sans autre heurt qui soit.

Tandis qu’il se meut, on ne peut oublier les atours qui ondoient et soulignent son entité, marqués subtilement de l’héraldique du cerisier, leur teinte évoquant délicatement celle du Camélia. L’illusion du rapprochement cesse aussitôt que l’on distingue le soin apporté à ses toilettes qui mêlent le savoir-faire et la beauté dont sont capables les meilleurs artisans des disciples de Uzume à l’efficacité nécessaire pour offrir toute liberté aux mouvements. À cela il se pare d’ornements discrets dont la richesse n’échapperait en aucun cas à l’oeil averti : fins colliers, bracelets et ceintures d’alliages exotiques aux ciselures détaillées, perles sanguines s’ajoutant et ornant sans s’accumuler en un grotesque étalage sur l’ensemble de son incarnation.

Mugen sourit à la vie dans l’ignorance volontaire des épines de la rose qu’elle incarne. Sa seule pupille ne se dirige qu’en direction des beautés qu’il décèle en tous et toutes choses, si bien qu’on le surprenne souvent, l’esprit vagabondant et l’attention errante parmi la myriade des merveilles que l’existence a à offrir à chaque instant. Alors que l’on se rappelle à lui, il élude, rit doucement de son ton aérien, s’excusant aimablement d’une voix qui jamais ne s’impose mais qui se voit toujours entendue. Tout comme il évolue dans le monde, il se comporte comme un zéphyr printanier, soufflant le tiède de futurs jours heureux, coule, pareille au flux d’une rivière sous un soleil d’été. En aucun cas il ne dérange ou souhaite interrompre, avisant les courants des discours pour s’y insérer si besoin au moment opportun, sa vision s’insérant alors là où elle doit se situer, naturellement, complétant et ne fendre la course des événements que si il y-est contraint et forcé. Il ne questionne pas les roues du Destin, ne poursuit pas de quête afin de comprendre pourquoi il se trouve à la place qui est la sienne, se contentant simplement de vivre seconde après seconde sans avoir à réfléchir au rôle qu’il doit tenir dans la vaste fresque qu’est l’univers. On pourrait aisément lui reprocher de manquer d’ambition, oubliant qu’il s’accapare ce qui se présente à lui et relâche aussitôt ce qu’il a possédé un laps de temps fugace.

Avenant, chaleureux, Mugen traite chacun sur un pied d’égalité et entend volontiers, ne s’ouvrant néanmoins en retour qu’en de très rares occasions. Sa confiance paraît acquise à qui ne l’aura jamais flouée, reconquérir celle-ci semblant devoir se faire en pure perte. Pour peu qu’on ait pu le pousser dans les situations les plus critiques, rien ne laisse penser qu’il prenne quoique ce soit au sérieux, survolant ou échouant même face aux difficultés dans un éclat de rire cristallin. On le voit optimiste patenté, le désespoir lui étant interdit, prêt à accueillir sa fin à bras ouverts telle une simple étape du parcours que son âme a débuté à sa naissance. Imperméable à la peine ou la peur, il ne l’est cependant point et tout comme la joie, il leur permet de passer sur lui, au travers de lui, tournant enfin son cœur sur le chemin qu’elles auront empruntée. Et sur la voie parcouru par ses sensations, il ne restera plus rien, sinon lui-même. À ses sens, nul sujet n’est trop grave ou trop superficiel, si bien que l’on puisse surprendre la passion naître dans sa prunelle à l’écoute d’un dernier soupir, ou dans la description de l’art de passer le fil à travers le chas d’une aiguille.


Héritage
Cadet de deux sœurs, il ne pourrait prétendre hériter des Sesui ou de leur village. Il possède néanmoins une noble maisonnée au cœur de Atsuihi à laquelle est raccordée un humble dōjō. Son daisho fut forgé quelque peu après son intronisation au rang de virtuose et lui est conçu sur mesure. Son Katana, Karumi (軽み), porte parfaitement son nom et sa ligne est bien plus fine que celle de ses pairs, le rendant plus fragile, mais drastiquement plus léger que ceux-ci.



Histoire
D’aussi loin qu’il se souvienne, Mugen avait été un enfant choyé. Les années passant ont jeté le voile de l’oubli sur sa naissance et ses temps de bambin, lui laissant pour toute mémoire des images éparses, peut-être même mêlées à des songes. Il revoit la jeunesse de sa mère, maîtresse de la maisonnée Seisui, humble lignée ayant toujours vécu dans les frontières de la province de Aizome, autrefois nommée Orimono avant que le Sakura ne laisse voler ses pétales sur l’ensemble de ce domaine. L’image des fines moustaches de son père, bretteur errant des sans terres de Saruta-hiko qui se défie des chaînes du devoir impossible qui incombait aux siens pour embrasser une nouvelle existence. Une famille qui n’avait de la noblesse militaire que les titres et le nom, vivant d’un simple lopin, il y-avait une rivière aussi, pourvoyant à la majeure partie de leurs besoins d’autrefois.

Deux sœurs l’entouraient, jouaient avec ses cheveux en l’ébouriffant, le faisaient pleurer en courant trop vite, le perdant loin derrière elles avant de venir le retrouver, l’étreindre et le rassurer tout en s’excusant. La simplicité d’un foyer qu’un petit village apportait, des plaines à pertes de vue tranchées par un vaste bosquet nourrissant la communauté de son bois et de ses fruits cultivés. Il s’appelait alors Shinjin, des caractères nouveau et vertu ou humanité, le désignant comme la surface vierge d’une toile prête à recevoir son estampe. Deux parents portes-sabre ayant déjà offert à leurs filles un apprentissage complet dans l’art de manier l’épée furent la seule source de savoir qu’il eut à sa portée en ce temps. Loin de regretter cela, il se remémore ses journées bien remplies entre la tenue du jardin et le maniement de l’acier, dès lors qu’il put le soulever.

Mugen se souvient qu’il aimait apprendre, qu’il lui arrivait souvent d’échouer maladroitement, autant à parer un coup que de s’occuper convenablement d’une parcelle de blé. Mais à force d’exercices, il finissait par bloquer la frappe et voir germer ses premiers épis. Des instants de joies qu’il tâchait de réitérer le plus fréquemment possible afin de recevoir les éloges et encouragements qui en découlaient. Parfois, des artistes itinérants du clan s’arrêtaient dans son faubourg, usant de leurs voix, de leurs corps et de leur mémoire, contant les légendes d’antan, jouant les faits prêtés aux héros d’époques lointaines et des seigneurs de ce présent distant. Il avait pu entendre la musique, voir les calligraphies des maîtres de Kanzen, toucher aux tissus les plus doux qui soient. Tout était frais, inédit, inhabituel et émerveillement, un sentiment si exaltant qu’il est certain d’avoir souhaité de tout son cœur ne jamais le quitter.

Pourtant, il se rappelle d’avoir très vite atteint les limites que sa vie de ce temps lui offrait pour étancher son insatiable curiosité. Toujours plus avare en expériences diverses, il passait ses journées à tenter de repousser le cadre de son existence, à mesure qu’il emmagasinait ces dernières. Les réminiscences d’un ennui croissant lui reviennent, un refrain se répétant à des intervalles de plus en plus restreints. Le seul domaine qui lui offrit bientôt l’inusité fut l’art du duel armé dans lequel il était loin d’exceller, père et mère toujours plus expérimentés, sœurs plus grandes et habiles qu’il ne l’était. Ils étaient des sommets qu’il ne parvenaient jamais à atteindre et qui sans cesse l’étonnait. Restant le plus petit et le plus frêle, il se souvient d’avoir compris précocement que tout devait se jouer au premier battement de cœur, au frémissement de cil précurseur, au moment où la volonté d’agir naissait véritablement.

Laissant de côté les katas complexes, c’est encore loin de l’adolescence qu’il se rappelle avoir pris la décision d’ouvrir son âme à ses opposants, d’apprendre à les connaître mieux qui quiconque dès lors que s’initiait leur danse. Le souvenir le plus clair qu’il puisse avoir de cette époque fut le choix qui scella la voie de ce qui deviendrait son art. Son sang Sakura lui sommait de poursuivre à l'extrême sans jamais y déroger et le rendrait inutile de bien des façons, mais unique en la seule dans laquelle il comprenait déceler le renouveau perpétuel tant recherché. Il se jeta à corps perdu dans le perfectionnement de deux uniques mouvements : dégainer et frapper, mais plus encore dans la lecture des signes annonciateurs de l’intention de ses adversaires. Le sourire aux lèvres, il se remémore combien sa résolution lui coûta en nouvelles défaites auprès des membres de sa famille, des ecchymoses qu’il multiplia à tenter d’interpréter les vœux martiaux des siens, des maintes fois où il avait mordu la poussière.

Un jour de l’année de ses sept ans, il croit, son bôken trouva sa place contre la gorge d’une sœur prise de court. L’an qui suivit, peut-être, le vit tendre la pointe de sa lame de bois entre les yeux de son père. Bientôt, fut-il fluet et malingre, son arme finissait toujours par surclasser en vitesse d'exécution celle des gens de son foyer. Puis des quelques porteurs de lame de son village, qui n’y voyaient probablement là qu’un jeu auquel l’enfant se montrait habile. Fameux devint son prénom d’enfant, lui qui s’était émerveillé de tout débutait d’attiser la curiosité d’autrui. Au sein du clan des perfectionnistes, la réputation des Seisui n’était déjà plus à faire et leur matriarche incarnait cette simplicité que la dévotion pour son talent faisait naître. Aussi, il ne fut pas étonnant de voir arriver dans le petit village l’acier même qui protégeait le cœur du Cerisier. Duelliste à la cour Sakura, défenseur de l’honneur du Sekke des disciples de Uzume auxquels le daisho était interdit, Shima Kyūgeki fit irruption dans la vie du garçon sans jamais s’être annoncé.

Du défi que ce-dernier lui lança et du duel en découlant, Mugen n’en a en aucun cas perdu le moindre sentiment ni la plus insignifiante image. Il lui suffit de clore sa paupière et d’embrasser la nuit de son esprit pour que chaque mouvement lui revienne. Cela n’avait duré qu’un instant. Il s’était vu prendre un coup imparable et compris la futilité de répondre positivement à un monstre écrasant d'expériences et de facultés le rendant insignifiant. Mais il avait surtout décelé tout cela avant que les faits ne se produisent. Le résultat de la fatalité prédestinée ne fut pas différent d’un soupçon de sa vision subite. Cependant et alors qu’il s’était relevé péniblement face à un virtuose déçu, il se souvient d’avoir partagé son expérience à son vainqueur et d’avoir été écouté. Que ce fut par caprice, par hasard, par curiosité ou par conviction, Mugen ne su pas ce qui motiva Kyūgeki à demander sa garde afin d’aiguiser le talent qui sommeillait en lui. Le jour suivant cet événement, il était en route pour Kanzen et Atsuihi.

Du début de son existence à la Capitale du Cerisier, Mugen ne garde que quelques bribes. Les contacts avec son maître autoproclamé ne se faisaient que lors de leurs échanges martiaux. Il préserve néanmoins aisément en mémoire le regard sévère de celui-ci, que rien n’apparaissait pouvoir contenter. Le peu de temps qu’il lui restait après les inlassables répétitions de mouvements qui lui étaient imposées, il le passait au repos, à manger et à se récurer convenablement. Il arrivait pourtant qu’un soupçon de liberté lui soit accordée tandis que son instructeur vaquait à son devoir. Parcourir les avenues de la cité pleines de trésors inestimables du clan des artisans était sa façon d’utiliser ces rares instants d’émancipation. Le jeune garçon qu’il était alors parvenait ainsi à trouver de quoi nourrir son insatiable appétit de nouveautés pour l’éternité, tant se remplissaient la capitale, jusque dans ses ruelles les plus étriquées, du savoir-faire de milliers d’artistes en quête de perfection.

C’est au sein de l’une de ces artères que Mugen est certain d’avoir rencontré pour la première fois une gamine furibonde et sauvageonne que l’on avait apprêtée hasardeusement de manière à donner l’illusion d’une lignée martiale. S’opposant en tout à cette dernière et après quelques propos croisés, ils en étaient venu à se défier l’un l’autre afin d’asseoir leur domination du maniement des armes. Si elle n'eût pas représenté le moindre obstacle durant leur duel et que jamais son sabre en bois ne constitua une menace alors, elle le marqua profondément en cet unique échange. L’exacerbation qui paraissait être une seconde nature chez elle le toucha, tant et si bien qu’il la prit vite en affection et qu’elle incarna aussitôt ce qu’il tenait de plus proche qu’une amie à ses yeux. Par jeu, mais non méchanceté, il décréta que sa victoire était ferme et définitive, statuant de sa supériorité. Elle revenait parfois, demandant sa revanche avec une hargne qu’il lui trouvait charmante et à chaque fois, il refusait en riant.

Pourtant, ce n’est que peu de temps avant de devenir un adulte, alors qu’on le connaissait encore sous le nom de Shinjin, que Mugen se rappelle que son monde lisse de routines et de découvertes mêlées manqua de s’effondrer. À la cour des Ouka, la notoriété du jeune garçon n'était pas faite uniquement d’éloges et d’admiration. Pour de nombreux héritiers des hautes familles du Cerisier, l’enfant était un parvenu que le caprice d’un vieil homme réputé avait permis de le voir fouler les planches laquées du Palais. La rancune de parents transpirant sur leur descendance, il n’était guère apprécié des pairs de son âge et il arrivait souvent qu’il se trouve la cible de farces et quolibets divers. On le défiait, aussi, dans cet art qui était le sien, mais sans invoquer son talent, sinon l’indignité de le voir hériter du savoir d’un maître trop grand pour lui. Des railleries et soupirs dans son dos, il n’en faisait rien, les laissant passer sans répondre, n’offrant que son sourire contrit en retour des insultes.

Il se remémore avoir attendu à chaque fois de pouvoir s’exprimer de la seule manière dans laquelle il savait briller, laissant ses détracteurs le spolier jusqu’à l’énervement que la frustration de ne jamais le voir réagir pouvait engendrer. Lorsque survenaient les duels invoqués par les injures qu’il ne prononçait en aucun cas, la discussion s’ouvrait enfin à ses yeux. Un a un il fit tomber ses rivaux, des plus précoces aux plus expérimentés, digne légataire de l'habileté des Sesui et de l'expérience de son enseignant Sakura. Malgré cela, nonobstant le nombre de ses adversaires qu’il surclassait de loin, rien ne semblait pouvoir ternir son humeur. Alors il n’oublie pas l’orgueil et les mots qu’il osa prononcer, un jour d’une fierté mal avisée.

Il ne reste plus que vous à défaire, Shima-sama, pour atteindre ce sommet de paix et de tranquillité auquel j’aspire.

Avait-il dit tandis que l’on aidait son dernier jouteur à quitter le sol sacré du jugement céleste que son sabre avait éclairé. Comprenant qu’il n’existait plus de retour en arrière après de telles paroles, il se prépara à la fatalité dont il avait lui-même pavé son Destin. Las de cet élève devenu prétentieux, le maître duelliste de Kanzen répondit à l’affront public de la seule façon que l’honneur lui autorisait. Aucun dépit ni mélancolie ne se trouvèrent sur les traits passés de Kyūgeki, sinon une profonde rancune. Et pour la seconde fois de son existence, Shinjin ne put atteindre le monde de différence qui séparait leur niveau mutuel et perdit pour toujours la possibilité d’apprécier les perspectives. Dans un mouvement qu’il n’avait pas pu suivre de ses deux yeux, la morsure de l’acier du champion lui retira l’usage du droit.

Le combat à sens unique ne devait pourtant pas s’arrêter là, ayant décidé que le premier sang ne désignerait pas le vainqueur, la providence poussa le bourreau de finir par répondre à son étudiant présomptueux en des termes qui se gravèrent dans sa mémoire :

Ce pinacle que tu prétends souhaiter atteindre n’a rien du repos que tu crois y trouver. Je t'ai maudit, Shinjin des Sesui, à mourir de ma propre main ici même ou en me succédant dans l’enfer que je te léguerais. Puisse Ame no Uzume-sama te porter secours dans le Yomi qui s’ouvre sous tes pas.

Fou de colère et traumatisé par sa perte, la suite de ce qui se produisit est un flou chaotique que Mugen aurait bien du mal à se souvenir en détail dorénavant. Pourtant, il est conscient d’avoir écouté son maître cette ultime fois et que de son œil survivant naquit la flamme de la présence Divine qui l’habitait. Il subit alors mille trépas, voyant sa fin arriver un nombre de fois égale des mains de celui qui lui eût transmis autant son savoir qu’un fardeau qu’il ignorait alors. Et au cœur de ces morts brutales, il décela l’unique voie qui lui autoriserait de voir naître un autre jour. Lorsque les réalités se confondirent enfin en une seule, Shinjin venait de sceller les portes de sa propre prison. La vie de son mentor d’alors fut épargnée, mais ce qui fut conçu comme une victoire totale lui fut concédé. Par son geste, il libéra définitivement Kyūgeki de son devoir, se désignant par la même occasion comme son successeur légitime.

Son apprentissage ne cessa pas là cependant. Car le vieux maître, loin de se murer dans la haine pour ce disciple lui ayant retiré l’instrument même de son art, lui en fut reconnaissant et poursuivit sa tutelle avec plus de justesse encore. Les premiers temps de ce nouvel âge pour eux deux furent particulièrement pénibles, l’un devant littéralement réapprendre à apprécier les distances et l’autre à transmettre son savoir sans l’outil qui avait fait sa renommée. Ils y parvinrent cependant, un respect mutuel, presque familial, les unissant par ce qu’ils avaient retiré à chacun. Le virtuose devint l’observateur, l'œil manquant de Shinjin et ce dernier incarna son bras volé dès lors. Ainsi et dans cette reconstruction, Mugen naquit, laissant derrière lui l’enfant qu’il avait été pour rencontrer l’adulte qu’il deviendrait.

Le nom des Sesui n’était plus vu comme celui d’une famille de la petite noblesse sans envergure, bien que ses parents refusèrent humblement de s’installer en Atsuihi. Par l’accord même du Kami durant son combat, l’adolescent fut quant à lui prédisposé à remplacer le virtuose de Kanzen. Il ne se dressa point face à ce chemin que l’on choisissait pour lui, le suivant inlassablement. Et si son humeur avait pu se ternir, les premiers jours qui succédèrent la perte de son plein regard, il fut bientôt difficile de se dire qu’il puisse entretenir le moindre ressentiment à ce sujet. C’est ainsi qu’il grandit et évolua, jusqu’à la mort naturelle de Kyūgeki, qu’il pleura comme un fils aurait pu pleurer un père. Mugen prit ainsi sa suite, comme il avait été annoncé par le résultat de leur affrontement et rien ne changea, ni ne pouvait changer pour lui à présent.

Les années défilèrent et leur souvenir est de plus en plus clair dans la mémoire du duelliste. De nombreuses fois il prit la place aux yeux des Dieux de ceux qui n’étaient pas autorisés à combattre par eux mêmes. Et tout autant il fut simplement défié pour le talent qu’on lui prêtait et jamais ne fut vaincu dans les règles du duel au premier sang. Incarnant la lame des Kuge, son sabre mura dans le silence autant de conflits que de combats qu’il mena. On peut aisément croiser le pas du champion attitré, au détour d’une rue de Atsuihi, à s’émerveiller de son regard unique des prouesses des artisans de son clan. Mais aux observateurs les plus accomplis n’échappe guère la terne lueur au creux de sa pupille.

Celle d’un oiseau en cage qui sait pertinemment que sa liberté ne sera retrouvée qu'à la venue de son trépas.


Hauts faits et renommée de la famille directe
Les Sesui sont connus dans les cercles des amateurs de sabre comme des maîtres en la matière typiquement Sakura et qui se sont voués au maniement de celui-ci. On ne compte cependant pas en leur sein une technique qui prévaut, l’actuelle matriarche étant une adepte du style impérial à un sabre. Le iaido est la voie que semble avoir choisie Mugen et c’est ainsi qu’il a forgé son propre nom.

Si ses victoires d’enfants n’eurent aucune conséquences sur sa renommée, celle contre le précédent champion du clan fut toute autre. Bien que controversée, du fait de l’aide reçue par le Kami tutélaire des Sakura durant l’échange, les mots même du défi de son maître permit à ce chapitre de son histoire de faire écho dans l’Empire tout entier. Et à ce jour, il n’a plus jamais eu à se servir du soutien de Uzume durant un duel règlementé, chacun d’eux ayant alimenté sa liste de hauts-faits.


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Kotoamatsu
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Mer 17 Fév - 20:55
  

Mon personnage est validé !

Rebienvenue à moi. Maintenant que je suis validé, je suis vivement encouragé à ouvrir mon carnet de jeu afin d'établir un résumé pour les autres joueurs ainsi qu'un suivi RP. Comme mon personnage est lettré, je peux également ouvrir un sujet de correspondance dans lequel d'autres personnages pourront m'écrire. Enfin, je peux ouvrir une demande de RP sur le forum ou directement sur notre Discord.

Je vais bien m'amuser !
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