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Uchida Tsuruyo
Tsubaki
Uchida Tsuruyo
Tsubaki
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Mar 9 Mar - 21:32
  
28ème jour d’Anzukan, 1277

Cela faisait plusieurs jours que les mots tournaient dans sa tête. C’était arrivé par un parfait hasard, alors qu’elle prêtait une oreille distraite aux commérages des couloirs. Et ça l’avait figée sur place.

Les potins qui couraient dans le palais avaient toujours été aussi nombreux qu’agaçants. Comme si l’on cherchait à apporter un côté intéressant à l’insignifiant. Ceux qui s’y adonnaient n’obtenaient rarement rien de plus que son mépris. Avaient-ils tant de temps à perdre pour le gaspiller de cette manière ?

Cela n’avait fait qu’empirer depuis que le monde entier se présentait à Tetsuko Minoru dans l’espoir de faire un mariage avantageux. Le ballet de toutes ces courtisanes l’écœurait plus que tout. Rien n’aurait pu l’opposer plus à ces femmes qu’elle jugeait aussi frivoles qu’inutiles. Elle en avait développé une réelle allergie et évitait autant que possible de croiser leur chemin.

Elle avait horreur des rumeurs. Ces mensonges véridiques. Ces vérités trompeuses. Ces mots qui faisaient plus de mal que la plus aiguisée des lames. Ils n’avaient jamais fait que cisailler son âme et avaient planté plus de couteaux dans son cœur qu’il ne pouvait en supporter.

Elle n’avait pas voulu y croire. Elle ne voulait plus les entendre.
Pourquoi fallait-il que tant d’astres tournent autour de son seul soleil ?
Tapie dans l’ombre, cela faisait pourtant bien longtemps qu’elle ne voyait plus la lumière. Il n’y avait que des braises ; qui ne s’éteignaient pas ; qui ne se ravivaient pas.

Je m’en fiche. Nous sommes déjà morts de toute façon. Qu’est-ce que ça peut changer ?

Pourtant les mots tournaient et les voix continuaient.
Si je m’en fiche, pourquoi est-ce que je pense encore à ça ?
Par devoir ou par obsession ? Voulait-elle vraiment répondre à cette question ?

C’était sans réfléchir qu’elle s’était retrouvée à la poursuite des prétentieuses. Son pas, machinal et déterminé, n’était pas si différent de d’habitude. Son regard fier s’était planté droit devant, on lui cédait le passage sans discuter, on prenait garde de ne pas l’effleurer. Inflexible, elle aurait emporté tout sur son passage.
Les mots encore la guidèrent facilement. Ils se glissaient dans son cœur comme un poison.
Elle les trouva.

« Kougen-sama ! » lança-t-elle d’une voix forte, imposante, mais polie.

Sa voix ou sa présence figèrent la troupe sur place. Elle s’inclina pour saluer ceux qu’elle avait à saluer ; Tetsuko Minoru, Kougen Hibiki. Son regard ne s’intéressa pas au premier, pas plus qu’à aucune de ces femmes repoussantes. Il se posa sur l’impériale. « Je suis Uchida Tsuruyo. » ajouta-t-elle. Il y avait de fortes chances qu’elle connaisse déjà son nom, mais elles n’avaient pas été présentées.

« Suivez-moi, je vous prie. »

À ces mots et sans aucun échange verbal, il reprit sa marche et ses suiveuses lui emboîtèrent le pas. Personne ne s’embarrassa à les retenir. Peu aimaient avoir affaire à elle.

@Kougen Hibiki
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Informations : - Mesure 1m65
- Experte en naginata
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- Très souvent à proximité de Tetsuko Kazuo

Tetsuko Hibiki
Tsubaki
Tetsuko Hibiki
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Jeu 11 Mar - 18:01
  
QUI ÊTES-VOUS ET QUE VOULEZ-VOUS ?


Hibiki s’était vêtue selon les strictes règles de la cour. Il n’y avait pas de hasard quant aux couleurs utilisées, ni même au nombre de couches de vêtements : tout était codifié. L’inverse aurait probablement porté déshonneur à sa famille et cela, une Kougen ne pouvait se le permettre. Puisqu’elle n’avait le choix que parmi peu de vestes, la Kiku avait choisi son karaginu carmin. Naturellement, suivant les préceptes à la lettre, elle portait en dessous un uwagi jaune vif. Les motifs peints à même le tissu de cette robe semblaient plus minutieux que ceux des autres femmes aux côtés du Chrysanthème. Quand bien même toutes portaient la même tenue, avec pour seule variation les couleurs et encore, Hibiki parvenait à se distinguer par la qualité supérieure de ses étoffes. Même sa traîne, une mo des plus traditionnelles, était réalisée d’une soie si fine que sa couleur blanche était plus éclatante. Par ailleurs, Hibiki ne possédant pas d’assez longs cheveux pour suivre sa traîne, ses suivantes lui avaient ajouté des extensions habilement attachées si bien que le résultat paraissait pleinement naturel. Ainsi les pointes de sa chevelure chahutaient avec les discrets ornements représentant vagues et montagnes au bout de sa mo.

En outre, la Kougen était à la hauteur de son nom, magnifique et sophistiquée.
Il ne manquait qu’un sourire épanoui, quelques traits enjoués, qui ne parvenaient à se dessiner sur son minois ennuyé.

Elle tenait fermement son akome-ôgi. Cet éventail en lamelles de cyprès, qui dessinait des chrysanthèmes et des camélias, lui était bien utile pour cacher ses soupirs silencieux. Cependant, puisqu’elle devait le tenir fermé, il masquait difficilement ses moues. Elle le plaquait contre ses lèvres délicates la plupart du temps. Ses cordons dorés caressaient la peau délicate de ses mains. L’impériale regrettait parfois de ne pas pouvoir couvrir l’ensemble de son visage, ses yeux roulants malgré elle en direction du plafond. Peu de ses « rivales » incarnaient autre chose que des poules avec des baguettes en or dans la bouche, sans talent ni métier véritable. Des nobles tout ce qu’il y avait de plus vénales, avec pour seul objectif que de trouver le parti idéal afin d’honorer leur famille. Hibiki, elle, attendait avec impatience le moment où elle pourrait s’enfuir pour endosser son rôle de conseillère spirituelle. Elle comptait les jours jusqu’à son prochain voyage.
Les autres courtisanes la toisaient parfois avec un mélange de dégoût et d’envie. Elles l’oubliaient cependant bien vite : la Kougen n’était que très peu là contrairement à elles qui n’avaient aucune obligation ni occupation.

Au milieu de l’immense et magnifique palais Tetsuko, la troupe de midinettes courait après leur cible, Minoru. Hibiki était en bout de file, suivant plus par principe que par volonté véritable. Non pas qu’elle n’appréciait pas l’homme qu’elle devait courtiser contre son gré : lorsqu’ils étaient moins nombreux, les conversations étaient agréables. Néanmoins, au milieu de ce brouhaha aigu, l’impériale ne ressentait que fatigue et lassitude. Que quelqu’un me sorte de là pensa-t-elle en posant son regard sur les grues brodées des shōji.

Sûrement qu’un Kami avait entendu son appel.

La surprise arrondit ses yeux alors que la Kougen se tournait lentement en direction de la voix tonitruante qui l’avait interpellée. Cette femme, la Kiku la reconnut instantanément : il s’agissait de l’un des hatamoto de Kazuo. Ce nom aurait suffit à la faire rougir à sa simple pensée quelques temps auparavant ; désormais, il ne quittait plus son esprit. Aussi Hibiki ne broncha pas, tentant nûment de se remémorer du nom de celle qui l’avait sommée. Alors qu’elle se souvint du nom Uchida sans se rappeler du prénom, cette dernière se présenta poliment à elle. La conseillère s’inclina légèrement, ses apparats limitant ses mouvements.
Déconcertée un instant de l’ordre donné, l’impériale se tourna vers Minoru. Ils s’échangèrent un regard puis elle lui tourna le dos. Malgré l’anxiété de l’inconnu qui étreignait son cœur, Hibiki était ravie d’entrevoir une échappatoire. La petite troupe s’éloigna d’elle-même et c’était tant mieux. Puisque Tsuruyo l’avait invitée à la suivre, la Kougen s’y exécuta silencieusement. La soie des kutsu qu’elle portait à ses pieds émettait un discret bruissement.
Hibiki relâcha la pression sur son épaule en baissant lentement son bras. Son éventail frôla les deux kuntai vert impérial qui tombaient de chaque côté de son buste. Enfin face à cette étrangère qu’elle avait pourtant aperçut maintes fois, la conseillère éleva la voix :

« Puis-je vous être d’un quelconque service, Uchida-san ? »

Comme d’habitude, ses mots étaient à peine un souffle. Mélodieuse et étouffée à la fois, comme si elle craignait de déranger par sa simple présence. Le regard qu’elle posait sur la femme à peine plus grande qu’elle était empli d’interrogations diverses.

« Existe-t-il un problème concernant ma personne ? » ajouta-t-elle, curieuse.

Elle espérait que non. Elle ne connaissait que trop bien les rumeurs et la réputation de Tsuruyo. Cela lui tira un frisson parcourant son échine. Hibiki ne fit rien d’autre qu’à peine pencher la tête sur le côté, dubitative.


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• Porte le mon des Kougen, celui de la famille impériale et celui des Tetsuko sur ses vêtements
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Uchida Tsuruyo
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Lun 15 Mar - 21:18
  
Elle avait accepté de la suivre sans dire un mot. C’était une jolie et délicate jeune femme, encore dans l’âge où la beauté se démarquait par la jeunesse. Une fleur fragile et discrète. Rien qu’une gamine à ses yeux. Placée à côté de Tetsuko Kazuo, elle aurait pu paraître insignifiante, minuscule et pourtant, quelque chose en elle avait attiré son attention, son intérêt. Qu’est-ce que cela pouvait bien être ? Sa beauté ? Son éloquence ? Elle ? Elle le saurait bien assez tôt.

Et maintenant ?
Elles marchaient, sans qu’elle n’eût montré la moindre intention d’engager la conversation. Deux femmes comme elles n’avaient sûrement rien à se dire. Ce fut donc celle qui avait été si brusquement enlevée qui prononça les premiers mots. Sa timidité ou son manque d’assurance lui causèrent une certaine surprise. C’était à peine si elle avait été capable d’entendre sa voix. Quel genre d’enfance avait fait d’elle une femme aussi discrète ? Son statut qui écrasait si bien celui des autres paraissait même ne pas exister.
Elle n’aurait pas pu imaginer une chose pareille.

Elle voulut prendre le temps de réfléchir car il lui était difficile d’apporter une réponse à sa question malgré sa simplicité apparente. Ainsi, livrée à un étrange silence, la Kougen en posa une deuxième. Son étonnement se trahit dans un mouvement d’arrêt très bref, mais néanmoins perceptible pour celui qui y aurait fait attention.

« Un problème ? Vous avez donc quelque chose à vous reprocher. Je vous écoute. » répondit-elle d’une voix toujours un peu rude – parce qu’elle ne connaissait pas la douceur.

Elle était curieuse de la réponse qu’elle allait lui faire et peut-être aussi de la supposition qu’elle allait avoir au sujet de leur drôle de rencontre.
Entêtée, mystérieuse à dessein, elle ne voulut lui en dire plus et se borna au silence, refusant de lui laisser entrevoir quoi que ce soit d’autre en dehors de ce que pourrait fournir sa propre imagination.

Ça l’arrangeait un peu. Ça lui laissait un peu de temps.

Les phrases qui se formaient dans sa tête étaient si directes qu’elles ne pouvaient aboutir à rien, si ce n’était à froisser l’une et à laisser l’autre dans l’incertitude. L’idée de jouer sur une prétendue amitié lui semblait cependant au-dessus de ses forces, alors même qu’elle ne savait pas encore si elle allait se résoudre à la détester. Il y avait tant à démêler dans ses propres sentiments qu’elle n’était pas sûre d’être elle-même et elle pouvait encore moins prévenir ses réactions.

Son regard, curieux, indécis, troublé, s’était posé sur elle.
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Tetsuko Hibiki
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Ven 19 Mar - 14:13
  
QUI ÊTES-VOUS ET QUE VOULEZ-VOUS ?


Sa longue mo se mouvait à la cadence des pas de sa propriétaire. Malgré un visage impassible comme à son habitude, Hibiki peinait à suivre le rythme. Les couches successives de vêtements entravaient ses mouvements. Leur lourd poids alourdissait ses épaules ; l’impériale employait beaucoup d’énergie à rester la plus droite possible. Pourtant elle paraissait marcher sans effort, habituée aux difficultés que lui imposaient les tenues de la cour. Plus lourd encore était ce silence étrange entre les deux femmes. La Kiku ne savait toujours pas pourquoi Tsuruyo l’avait appelée. Aussi avait-elle osé élever sa voix, si « élever » pouvait décrire le souffle de ses mots. Son regard rivé sur la hatamoto à peine plus grande qu’elle, le Chrysanthème était en quête d’une réponse avec des yeux insistants, quitte à paraître impolie. Aussi ne loupa-t-elle pas la courte pause qu’avait marqué le Courage, quand bien même la conseillère ne sut comment l’interpréter sur le coup. À son tour, la surprise se manifesta sur ses traits. Elle ne se serait jamais attendue à une telle réplique. Il existait bien peu d’âmes prêtes à s’adresser ainsi à un·e Kougen.

Nonobstant l’égo dont pouvait faire preuve Hibiki, elle ne s’offusqua ni du ton ni de la question. Elle-même était souvent pointée du doigt pour sa franchise : il aurait été ironique que la femme méprise cette caractéristique qui la symbolisait de son propre gré.

« Des reproches envers moi-même ?… » commença-t-elle d’un air songeur. Les yeux levés au ciel, d’une grande sincérité de laquelle elle ne souhaitait pas se cacher, elle avoua en se frôlant le menton avec son poing : « Oui, plusieurs… »

Elle joignit ses mains, son éventail fermement tenu entre elles. Pourtant ses doigts semblaient lâches, à l’image de sa silhouette qui donnaient l’impression de pouvoir s’écrouler sous son propre poids à tout instant. Le regard de la Kiku glissa des nuages jusqu’aux orages présents dans les iris de son interlocutrice. Elle réfléchissait encore, se demandant pourquoi une telle interrogation lui avait été adressée.

« En ce qui vous concerne… »

Puis elle se tut. Elle pensait longuement, se remémorant l’instant auquel Tsuruyo l’avait interpellé. Elle songea aussitôt à l’homme qu’elle se devait de courtiser à contre-cœur. Ses yeux s’arrondirent ; Hibiki voulut livrer un sourire à la fois poli et compatissant, mais il fut à peine visible à la commissure de ses lèvres.

« Ma présence auprès de Tetsuko Minoru-san pose peut-être inquiétude à vos sentiments ? »

Elle s’était totalement fourvoyée sur la direction des sentiments de Tsuruyo. Une pointe de fierté, comme si elle était victorieuse d’un quelconque événement, se lisait sur ses prunelles. Une ignorance candide perceptible derrière une expression profondément mélancolique, voilée d’une curiosité retenue.


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Uchida Tsuruyo
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Sam 3 Avr - 20:12
  
Elle ralentit l’allure. Sa manière de ne laisser rien paraître était sans doute remarquable pour ses pairs. Une belle éducation, soigneusement utilisée. Elle devait briller au milieu des autres courtisanes avec bien plus d’éclat. Elle lui faisait pitié, empaquetée jusqu’au point d’étouffer. Quelle abominable vie.
Livrée à une profonde réflexion, elle observait son joli minois. Quelle drôle d’enfant. Elle aurait pensé l’avoir vexée, blessée et elle lui servait une mignonne sincérité. Tsuruyo ne s’appliquait pas tant en matière de relation. Elle se montrait polie, mais son naturel avait de quoi lui apporter de nombreux reproches.

Toutefois, autant d’égard ou de réserve ne la toucha pas. Elle n’était pas du genre à apprécier les conversations ou la compagnie, encore moins celle de filles comme elle. Son apparente honnêteté avait quelque chose de surprenant. Elle n’allait pas s’en plaindre puisque ça lui facilitait la tâche. C’était au moins suffisant pour attirer son attention.
Elle était différente de ce qu’elle avait pu s’imaginer. En bien ? En mal ? Trop tôt pour le dire. N’avait-elle pas décidé de la détester de toute façon ? Comme si quoi que ce soit allait changer son jugement.

La longue réflexion de son interlocutrice lui fit presque oublier sa propre demande. Sa réponse lui rafraîchit immédiatement la mémoire. Nouvel arrêt. Nouveau silence. Et puis vint la véritable réaction. Elle éclata brusquement de rire. Un rire à son image. Tonitruant, qui vint remplir tout l’espace, résonnant dans ce couloir qu’elles partageaient seules.

Quoi ? Qu’avait-elle dit ? Minoru ? Tetsuko Minoru ? Qu’est-ce que ce gamin venait faire dans cette histoire ? D’où sortait-elle une absurdité pareille ? Elle avait vraiment dit ça ? Sérieusement ? Elle avait bien entendu ce qu’elle venait d’entendre ?
Elle se reprit plus ou moins rapidement. Difficilement. Si les plus grands éclats furent chassés facilement, les autres ne se calmèrent pas si bien, revenant comme des hoquets. Elle se remit à marcher, bien décidée à aller elle ne savait où. Chaque fois qu’elle repensait à ses mots, une envie de rire presque irrépressible menaçait de s’échapper de ses lèvres. Elle se retenait par politesse. Elle faisait de son mieux. Et son mieux consistait à ça : ne pas rire et donc ne rien répondre.
Son regard vint pourtant à nouveau se jeter sur elle. Elle avait eu l’air d’être réellement sérieuse et même fière de sa trouvaille. Comme s’il s’agissait d’une certitude et qu’elle était dotée d’une grande clairvoyance. C’était drôle.
Elle avait la furieuse envie d’en rire. De se moquer d’elle. Pas d’chance, c’est pas l’bon. Elle avait envie de lui dire, de faire éclater sa franchise, de se libérer de ça. Mais non. Mais rien.

Tout le monde le savait. Tout le monde l’avait deviné. Ou bien tout le monde l’avait oublié. Qu’est-ce qu’elle en savait ? Après les flammes, le silence, la colère, qu’est-ce qu’il restait ? Qu’avait-elle à en dire ? Quels mots fallait-il utiliser ?
Une seule réponse : aucuns.

Si elle avait eu un droit, elle l’avait perdu. Elle s’en était convaincu.

« Courtisez-le donc. Oui… courtisez-le autant qu’il vous plaira. » répondit-elle enfin. Elle détourna les yeux pour masquer la lueur de colère qui naissait dans son regard. Courtisez-le. Pourvu que ça vous éloigne de lui. « C’est bien pour ça que vous êtes là ? » ajouta-t-elle d’une voix plus sévère. Alors cantonnez-vous à votre rôle. Elle serra les dents, comme si elle craignait que des mots ne s’en échappent, comme si ses pensées allaient bientôt résonner dans le couloir.

Elle réalisa que ses actes ne jouaient pas en sa faveur alors qu’elle l’avait si subtilement arraché à sa suite. Je vous ramène ? Elle se rappela alors sa mine ennuyée, son attention inexistante.

« J’ai cru comprendre qu’il ne vous plaisait pas. »
Elle eut envie de rire à nouveau, mais de rire d’elle-même cette fois-ci ; de cette phrase, si maladroite, qui poussait à des confidences alors qu’elles ne se connaissaient pas, qu’elle ne l’avait pas invitée à prendre le thé et que tout ce à quoi elle avait eu droit, c’était à une très jolie balade avec la pire compagnie dans les couloirs du château – rénové, certes.

« Vous devez avoir mieux à faire, j’imagine. Tsubaki n’est pas si raffiné. »
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Tetsuko Hibiki
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Mer 7 Avr - 21:15
  
QUI ÊTES-VOUS ET QUE VOULEZ-VOUS ?


Il n’existait que peu de jours où le rire provoqua tant d’inquiétude dans le regard de Hibiki. Cet après-midi était de ceux-ci. Le Chrysanthème ne savait pas comment interpréter cet éclat au ton si profond que son corps en avait tremblé. Cela ne paraissait pas être un bon signe aussi l’impériale n’osa même pas sourire. Coite, elle se contenta de dévisager son interlocutrice avec des yeux arrondis de stupéfaction. Leurs regards se croisèrent et la jeune femme dut faire appel à son courage pour ne pas baisser la tête. Elle était intimidée et détestait ce sentiment, elle pourtant si fière et noble.
La réponse tomba enfin, après des pupilles dérobées aux siennes. Une fois de plus, la conseillère ne comprit pas. Elle ne savait pas lire les expressions et les tons de Tsuruyo, sans savoir si elle le déplorait ou si cela était mieux ainsi, considérant les bruits de couloir à son sujet. Bien évidemment, elle ne montra rien de ses incertitudes. Elle ouvrit la bouche pour rétorquer mais referma ses lèvres, closes avec amertume. Courtiser Minoru, oui… Elle n’en avait pas le choix. Par plaisir ? Certainement pas. Cependant, l’ajout de la hatamoto décida la Kiku de répliquer enfin, les sourcils légèrement froncés.

« C’est la raison de ma présence, en effet... » Piquée, elle hésita une seconde avant de dire en plus : « Ce n’est cependant très certainement pas mon rôle. »

Peut-être était-ce l’instinct féminin ? La Kougen avait comme senti les mots silencieux glissés entre ces deux phrases. La jeune femme ne se considérait pas comme une courtisane : sa fonction était particulièrement chère à son coeur. Elle n’appréciait guère d’être associée aux poules sans activité sociale autre que glousser en battant des cils.
Hibiki retint un souffle en glissant sur les lattes de bois. Elle se demandait toujours pourquoi la forte dame l’avait appelée. Considérant toujours être sauvée de longues minutes d’étouffement, le Chrysanthème ne révélait néanmoins aucune animosité. Sa voix restait douce, à peine élevée. Ses yeux se posèrent de nouveau sur Tsuruyo lorsque cette dernière reprit la parole.

« Oh... » lâcha-t-elle. Elle se sentit honteuse ; son attitude ne trompait personne. Quelque part, cela lui faisait de la peine pour Minoru et pour son propre père qui l’avait coincée ici. « Je ne sais pas... » commença-t-elle, l’air soudain fébrile, vulnérable. Ses iris bruns cherchèrent refuge dans ses épaisses étoffes. « Je ne sais pas faire semblant. »

Son honnêteté n’était après tout plus à prouver. Sa réputation à la cour impériale en souffrait régulièrement : la Kiku ne savait pas nécessairement faire preuve de tact. À l’instar de ses mots, ses expressions faciales ne savaient pas mentir. Il n’y avait bien que la souffrance et la tristesse qu’elle savait cacher. Du reste, elle avait arrêté d’essayer de faire semblant. Les fallacies la fatiguait. Elle soupira, puis releva son regard. Attentive à Tsuruyo qui parlait encore sans que la conseillère ne parvienne à appréhender là où elle voulait en venir.

« La compagnie des Tetsuko ne me gêne nullement, bien au contraire. Affirmer n’avoir rien de mieux à faire serait une insulte à leur hospitalité. » Elle l’avait dit sans méchanceté. Un sourire timide s’étira sur ses traits. « J’ai bien assez de raffinement chez moi. Le clan Tsubaki m’apporte bien d’autres richesses. Vous êtes bien placée pour les connaître, je suppose ? »

Pourquoi dénigrer votre clan ?, songeait-elle. Hibiki pensa qu’elle réfléchissait peut-être trop. Malgré tout, elle ne pouvait s’empêcher de se poser toutes ces questions.


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Uchida Tsuruyo
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Mer 14 Avr - 20:34
  
Elle se défendit, lui dévoilant une assurance qui disparut presque immédiatement. Elle avait le mérite d’exister. Ce devait être sa présence, sa voix forte, sa brusquerie qui ôtait ses moyens à la jeune femme. Tsuruyo y était habituée. Pire, elle aimait s’imposer, avait besoin de remplir l’espace, comme si ça lui donnait davantage d’importance. Elle pouvait bien en profiter un peu, cette fois-ci, cette fois aussi, même si elle savait parfaitement que la Kougen pouvait lui imposer à tout moment le silence.
Son honnêteté, sa transparence ne cessaient de la surprendre. Ses mots autant que ses expressions dévoilaient beaucoup de choses à son sujet. Elle savait plaire, elle savait montrer son éducation et pourtant, elle restait sincère.
Un petit sourire, à ses mots, se dessina sur son visage.

« Voilà qui doit vous faire bien du tort. » commenta-t-elle. Sa voix était devenue plus douce, bien qu’il n’y ait dans son cœur qu’une empathie très limitée. Elle n’aimait pas la cour, elle n’aimait rien de cette vie ni de ces gens, ça n’allait pas changer. C’était tout juste si elle pouvait éprouver un peu de pitié pour cette pauvre gamine. Avec un tel nom, elle ne serait jamais au bout de ses peines. Elle ne l’enviait pas.

C’était peut-être pour ça qu’elle appréciait sa présence ici. Ce devait être bien moins pesant, bien moins exigeant. La rivalité y était rude, mais sur un tout autre tableau auquel elle ne participait pas. Bien sûr, il y avait aussi la politesse et puis elle n’avait pas l’air de détester la compagnie de Tetsuko Minoru.
La compagnie des Tetsuko… La compagnie… de Tetsuko Kazuo. Les mots, finalement, lui restèrent en travers de la gorge. Elle sentit son corps s’enflammer.

Elle jouait les innocentes pour la narguer, n’est-ce pas ? Elle savait bien qu’elle ne pouvait rien faire contre elle. Sous ses airs candides, elle devait se moquer d’elle, rire allégrement. Dès qu’elle aurait un peu plus d’emprise sur lui, il lui serait si facile de se débarrasser d’elle ; comme si elle n’avait jamais compté. Tant d’années, tant d’efforts… Tout ça pouvait disparaître, peut-être même avant qu’elle ne le réalise.
Alors son atroce rage montait en elle. C’était mieux que la peur. C’était tout ce qu’il lui restait. Du coin de l’œil, elle toisait la femme qui lui causait tant de peine, y cherchant les réponses à ces questions qu’elle gardait pour elle.
Elle se reprit.

« Notre clan ne manque certainement pas de richesses ! » s’exclama-t-elle, gonflée de fierté. Elle sourit, cette fois avec beaucoup plus d’allégresse. Son visage s’éclaircit, dans ses yeux s’alluma une flamme bien particulière. Une myriade de souvenirs vint peupler son esprit. Il y avait les duels, les combats, les armes qui s’entrechoquaient, le bruit des armures, ce doux plaisir d’être fourbu après un long entraînement, l’exaltation de la victoire, la tension avant l’affrontement. Tout ça formait dans sa tête un sublime spectacle. Elle aurait pu en parler pendant des heures ou… peut-être pas. Ça lui donnait simplement envie de retourner à son quotidien – celui qui ne l’avait jamais déçue, trahie, ignorée, blessée. Le silence dans lequel elle la laissa en témoignait, alors qu’elle gardait pour elle ces précieuses images.
Elle finit par s’en rendre compte. « Les mots ne sont pas mon point fort. » avoua-t-elle sans gêne. « Je ne saurais pas vous décrire ces choses-là. » Il fallait bien trouver quelque chose à dire pourtant. « Vous avez appris à vous battre ? Vous maîtrisez une arme ? Ces choses-là vous intéressent ? » Ce n’était certainement pas pour ces raisons qu’elle passait ses nuits en sa compagnie. Elle serra à nouveau les dents. À vrai dire, elle se fichait bien de savoir tout ça. Elle n’avait pas envie de la connaître et quelles que soient ses compétences, elle ne comptait pas croiser le fer avec elle. C’était juste la seule idée qui lui était venue. « J’espère que le tempérament belliqueux des Tsubaki ne vous incommode pas. »
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Tetsuko Hibiki
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Mer 21 Avr - 11:55
  
QUI ÊTES-VOUS ET QUE VOULEZ-VOUS ?


« En effet… » souffla le Chrysanthème. Ses yeux baissés sur le plancher, ses longs cils jouant avec quelques mèches de cheveux sauvages. Son honnêteté, qu’elle soit verbale ou comportementale, lui avait causé du tort plus d’une fois.

La fierté dont fit soudainement preuve la hatamoto happa Hibiki hors de ses songes. Les yeux légèrement écarquillés par la surprise, un demi-sourire s’esquissa à peine à la commissure de ses lèvres.

« Effectivement. Chaque escapade me le confirme. »

Son sourire augmenta un peu de son sous-entendu. Malgré l’intimidation exercée sur la Kiku, cette dernière ne détestait pas cette entrevue inopinée. La Kougen restait néanmoins nerveuse, ne comprenant pas avec exactitude sur sa présence, se trompant d’ailleurs sur le peu d’indices reçus. Pour autant, chaque instant avec autrui était une expérience à chérir. Même le silence qui s’était installé entre les deux femmes apportait une forme de tendresse. Hibiki ne le trouvait pas froid, au contraire. Il était coloré des doux souvenirs invisibles de son interlocutrice. Cette dernière s’en excusa à demi-mot ; la conseillère hocha la tête de gauche à droite.

« Cela ne me gêne pas. » Levant son regard patient sur la Camélia elle ajouta : « Ne sont-ce pas les réminiscences les plus indescriptibles les plus belles également ? Je me réjouis des trésors que vous possédez. » Elle regarda un instant le sol pour ne pas marcher n’importe où et ajouta : « N’y voyez pas une forme d’hypocrisie, s’il vous plaît. C’est un sentiment sincère. »

Le Chrysanthème avait ressenti le besoin de le préciser. Peut-être pour elle-même. Peut-être pour installer un climat de confiance, trouver un terrain d’entente. Laisser une porte entrouverte que la Tsubaki ouvrirait ou laisserait ainsi.

« Je n’oserai pas prétendre maîtriser face à une femme si talentueuse que vous, mais je pratique le kyūdō et par extension le yabusame. »

Elle n’en dit pas plus. Elle avait répondu par politesse mais sentait, de par l’attitude corporelle fermée de son vis à vis, que cette dernière ne voulait pas vraiment savoir. Tentait-elle de faire la conversation ? Hibiki pencha légèrement la tête sur le côté. Elle ne savait pas si la hatamota était une femme bourrue maladroite, ou réservée.
Le vent vint soudain caresser sa nuque. La conseillère frissonna de ce contact inattendu et tourna la tête. Elles traversaient de longs couloirs dont les shōji étaient ouvertes. Le printemps occupait désormais chaque parcelle de terre. Le chant des oiseaux n’en était que plus, en contemplant les jardins.

« Oh ! » s’exclama soudain la jeune femme, le regard porté au loin. « Les fusazakura ont éclos ! » Elle pivota son visage candide d’un coup, transformant peu à peu son ingénuité par de la honte. Ses joues se teintèrent de rouge, invisible derrière son maquillage. « Veuillez excuser mon impolitesse, loin de moi l’idée de couper notre conversation. » marmonna-t-elle en inclinant la tête.

Elle ne se laissa pas abattre pour autant. Ses doigts raffermirent leur prise sur l’un des pans de son kuntai et le menton levé pour poser ses yeux sur Tsuruyo, elle renchérit avec un sourire timide :

« Les cerisiers à houppe sont parmi mes préférés. Certaines légendes racontent qu’ils sont nés spécifiquement pour accueillir la réussite du clan Tsubaki. » Son sourire augmenta. « Ils symbolisent aussi l’évolution… Un bel arbre qui vous convient bien, vous ne trouvez pas ? »

« Vous » signifiait davantage le clan que la Camélia elle-même. Pourtant, Hibiki aimait se dire que cela pouvait lui donner un message d’espoir.


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Uchida Tsuruyo
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Sam 24 Avr - 23:01
  
Les mots manquèrent de la faire grimacer. Elle ne comprenait pas sa réponse et malgré ses dires, ne pouvait y voir qu’une sorte d’hypocrisie, d’absurdité. Que pouvait-elle deviner dans ses silences ? Assurément, elle se moquait d’elle. Tsuruyo n’était ni rêveuse, ni poétique. Elle aimait les choses concrètes, s’exprimait sans détour.
Elle tiquait, persuadée qu’elle jouait de ses airs innocents pour la provoquer. « Je me réjouis des trésors que vous possédez. » La phrase ne pouvait pas être plus abominable. Les mots ne pouvaient pas être mieux choisis. Elle était venue pour lui voler son trésor. Son intention ne pouvait être plus claire. Pire qu’une provocation, une déclaration de guerre.

L’envie furieuse d’abattre son sabre sur cette voleuse tempêtait dans son crâne. Cette conversation la dégoûtait. Elle était piquée par l’envie de fuir avant de faire une erreur. Combien d’idiots seraient nécessaires pour épuiser ses nerfs taillés à vif ?
C’était la même. La même qu’il y a vingt ans. Comme si elle était revenue pour la tourmenter, pour lui montrer que c’était vain, pour la narguer, pour la torturer.

Je sais.
J’aurais préféré mourir plutôt que de revivre ça.
Et c’était sa punition. Elle le sentait, elle le savait. C’est là que nous aurions dû échanger nos places. Je serais morte, je n’aurais manqué à personne. Il aurait été heureux. Son regard, à la dérobée, se tourna vers la Kougen. Est-ce qu’elle allait le rendre heureux ? Est-ce qu’il serait de nouveau heureux ?
Et elle, allait-elle vivre ou mourir ? Aveuglée au fond des ténèbres, elle était incapable de dissocier les couleurs. Tordue dans ses angoisses et son chagrin, elle n’écouta que d’une oreille distraite sa réponse à ses questions sans importance.

Elle n’aurait pas su donner suite à cette conversation. Ça n’allait pas. Il y avait plein de cris dans sa tête. Il fallait user de tout ce qu’il lui restait pour faire vaguement illusion, pour que sa démarche ne soit pas trop raide, pour que la tempête ne s’échappe pas.

Soudain, elle écarquilla les yeux. La courtisane était bien une courtisane.

♡ OH LA LA LES JOLIES FLEURS !!! ♡☆♡♪

La sincérité de sa voix, ce cri du cœur, ne pouvait pas rendre la situation plus mièvre. Quelle nunuche ! Un dégoût profond l’envahit. Comme une bulle qui éclatait, Tsuruyo se retrouva projetée dans une drôle de réalité. Sa tête, lentement, se tourna vers l’extérieur. Elle n’avait jamais porté attention à des choses aussi ridicules. Elle n’y voyait qu’un signe du printemps et se trouvait incapable de s’extasier devant un spectacle aussi insignifiant.
Rien ne pouvait plus les opposer.
Cette fois-ci, la position des arbres lui apporta une toute autre information, bien plus pragmatique. Son regard vint retrouver le couloir. Oui, c’était bien ça. Le chemin du dojo. Inconsciemment, ses pas les avaient menées vers ce qu’elle aimait le plus et là où elle passait tant de temps.

« Shimatta… » Honteuse et furieuse contre elle-même, elle s’en voulut immédiatement. Qu’allait-elle penser, surtout après ses questions ? Qu’elle cherchait le combat ? « Pardonnez-moi, je me suis trompée de chemin. » dit-elle en s’inclinant. « Oh… et puis peu importe, allons-nous promener dans les jardins, vous pourrez y admirer toutes les fleurs. » décida-t-elle tout aussi brusquement.

Son regard vint aussitôt se planter sur un.e domestique qui passait par là. « Vous, là ! Apportez immédiatement une ombrelle à Kougen-sama. » ordonna-t-elle, comme si le moindre hâle sur le teint de neige de l’impériale serait de la responsabilité du serviteur. Puis, tranquillisée, elle les fit traverser les shōji pour passer sur l’engawa.

« Un arbre nous symbolise, vous disiez… » enchaîna-t-elle, désireuse de reprendre la conversation qu’elle avait si brutalement interrompue. « Qu’entendez-vous exactement par là ? » Elle était sincère, ne voyant pas du tout où elle voulait en venir. « Je ne connais rien de ces légendes, que racontent-elles ? »
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Tetsuko Hibiki
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Dim 25 Avr - 16:06
  
QUI ÊTES-VOUS ET QUE VOULEZ-VOUS ?
♫ Hung Up On You ♪


Elle profitait de l’instant présent. Dans une sérénité agréable, avec pour seule agitation un vent gentil caressant sa peau, une brise qui jouait avec ses cheveux. Le seul brouhaha était le gazouillis des oiseaux. Hibiki était bien éloignée des tempêtes rageantes en l’esprit de Tsuruyo. Tout à son opposé, la Kiku ne considérait pas les possibles, les remords ou les futurs impossibles. Aussi superficiel que cela pouvait la faire paraître, la vue des pétales et des spectacles de la nature suffisait à la rendre heureuse. Elle balayait ses soucis en jouissant de quelques plaisirs simples, malgré une compagnie étrange.
Si ses pas n’avaient pas été aussi lents en raison de ses lourds habits, la Kougen aurait pu bien perdre l’équilibre plus d’une fois. Elle parvenait curieusement à garder la tête haute alors que ses pensées étaient toujours en désordre. Si la mer de ses songes paraissait calme, c’était parce qu’elle contenait les vagues de sa culpabilité éternelle dans les abysses de son âme. L’ombre de ses traumatismes n’était jamais éloignée de ses instants de joie.

La voie de la hatamoto rappela le Chrysanthème à la réalité. Elle détacha son regard des cerisiers à houppe pour porter son attention sur la Tsubaki.

« Parce que nous allions quelque part ? » rétorqua-t-elle aussitôt sans réfléchir. Elle arrêta de marcher, regardant Tsuruyo comme pour essayer de la comprendre. Elle ne montrait aucune expression particulière, si ce n’était sa mélancolie coutumière. « D’accord. » répondit-elle finalement avec une pointe d’enthousiasme dans le fond de sa voix.

Ses yeux quelque peu inquiets détaillèrent le sol du jardin. Ses habits de cour trainaient par terre comme l’exigeait l’étiquette. Aussi Hibiki espérait ne pas se salir. L’herbe était néanmoins sèche, surtout avec un soleil de plomb comme aujourd’hui. Prenant son courage à deux mains, la Kiku fit de son mieux pour marcher sur les pierres guidant un chemin au milieu des bosquets. On lui apporta une ombrelle comme Tsuruyo l’avait demandé ; un magnifique anomegasa sur lequel il avait été peint des camélias. Un sourire presque imperceptible se dessina sur le visage de la conseillère alors qu’elle l’attrapait sans regarder le domestique. Elle tourna la tête en direction de la caractérielle Tsubaki. Elle la trouvait bien étrange, à s’intéresser de rien et tout en même temps. Hibiki songea que cette femme ne savait pas ce qu’elle voulait ; ou alors, ne voulait pas se résoudre à exprimer ses aspirations. Peu importait la réponse : la Kougen se montrait patiente. Elle manifestait toujours un bonheur intense à discuter de botanique, son sujet favori avec le culte des Kami.

« Il est dit qu’à l’ère du sang et du fer, après les nombreuses victoires à la frontière Est du clan des Camélias, les Kami ont souhaité récompenser cette réussite. Ainsi serait né le premier fusazakura du Kōgoten. »

Elle leva son regard sur les fleurs sans calice ni pétale. Elles avaient de nombreuses étamines rouges et brunes et un pistil incurvé.

« Il possède ainsi de nombreuses significations : le succès, bien sûr, mais aussi l’évolution, car si le clan ne s’était pas allié au Shogun de cette époque, cet arbre ne serait jamais né. Peut-être même que les Tsubaki auraient disparu, symbolisant par conséquent tout l’inverse. »

Cette fois-ci, un véritable sourire étira ses lèvres, qu’elle offrit à Tsuruyo.

« Les fleurs et les arbres ont bien plus à offrir que de la beauté. Ils expriment des sentiments, des convictions, des envies. Le Cerisier à houppe n’est-il pas un message d’espoir ? »

Penchant légèrement la tête sur le côté, ses pupilles glissèrent sur le sujet de cette discussion, immense et fier au milieu du jardin.

« Tant que nous acceptons de dépasser notre passé, dès lors que nous consentons à changer en restant fidèle à notre vraie nature, alors la réussite nous sourira. »


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