Sérénité. Sans elle, il ne pourrait y avoir de précision. En se comblant de ce sentiment, dû au souvenir d'une mère douce et chaleureuse ou bien d'une nature calme aux sons mélodieux, le regard sombre du genin se transforme en l'aurore d'un nouveau jour. Tel le hibou traquant sa proie, sa vision s'amplifie, permettant de scruter au-delà d'une cinquantaine de mètres sans jamais dépasser les cents. Ainsi, le souffle court, puis coupé, la flèche se décoche pour ne jamais manquer sa cible. Voilà une proie à terre. Dommage qu'il ne puisse la contempler de près dans les détails : la presbytie se fait de plus en plus intense, à chaque seconde que sa bénédiction est exploitée. Cocace pour un chasseur...

1m80 – Cheveux bruns, courts sur le dessus, longs en dessous (souvent attaché)
– Yeux légèrement orangés – Visage fin

Les nombreuses heures passés dans la nature à traquer ses proies ont fait de lui un prédateur hors pair : son agilité et sa dextérité ne sont plus à démontrer, elles qui ont façonné son corps. Caméléon, Katsuyuki est généralement vêtu de son ensemble vert kaki durant sa chasse: kyahan, momohiki, tekkô, haori, mino, ainsi qu’un sugegasa. De plus, il ne se sépare jamais de son arc ainsi que son couteau de cuir.
Lors de ses déplacements, il arbore des tenues aux couleurs plus printanières : un haori d’un rose cerisier forme un ensemble harmonieux avec le blanc rosé de son kimono et hakama. Il rappelle ainsi son appartenance au clan d’Uzume. Il aime également porté des teintes plus naturelles  (marron/vert feuille/jaune).
Quant aux missions nocturnes, il est évident que le noir et une tenue plus souple et pratique lui sont associés.

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Son affiliation à la branche shinobi lui veut d’être passe-partout en termes de caractères. Néanmoins, son visage au quotidien montre quelqu’un de calme et serein, assez peu expressif. Les discussions ne le dérangent pas même s’il préfère les éviter. Bien que loup solitaire, il reste généralement un bon compagnon de voyage, prêt à aider son prochain grâce à ses connaissances et son physique.
Son visage est tout autre lorsqu’il est auprès de sa mère : Katsuyuki devient alors très attentionné et chaleureux, un sourire charmant sur les lèvres. À l’inverse, si vous veniez à vous approcher ou attenter à la vie de sa génitrice, l’archer devient alors le prédateur : le visage terni par la noirceur de sa méfiance et/ou de sa colère. Il n’hésitera pas une seconde à vous achever s’il ressent un quelconque danger.

一 | ICHI

Nord-Est de Yumuto-tochi - Les arbres commençaient peu à peu à perdre leur manteau devenu orangé, tombant dans la rivière qui emportait avec elle ces bribes de la saison passée. Les poissons, eux, étaient les compagnons de voyage, arborant leurs sauts le plus gracieux. Pourtant, leur course se termina, pour certains, dans les filets du pêcheur qui ne tarda pas à les recueillir. L’homme, d’une trentaine d’années, balança le butin par-dessus son épaule avant de reprendre son chemin vers son toit. De là, des petits rires enfantins résonnèrent. Ils apportèrent le sourire sur le visage de l’homme qui délaissa son gagne-pain pour prendre son jeune fils dans les bras, tout sourire et joie. Il en était de même pour la jeune mère qui ne pouvait qu’être bonheur face à l’image de son mari et de son enfant.
Lui était chasseur. Elle herboriste. Tous deux apprenaient à leur enfant le cadeau qu’était la nature, sans en oublier l’importance de la croyance et des rites pour les Kamis.
Un jour parmi les plantes, il scrutait et découvrait l’immensité de la flore médicinale auprès de sa tendre mère. Un jour parmi les hautes herbes, arc en main, le garçonnet se changeait en prédateur, sous l’œil avisé de son père. Le soir venu, le garçon devenait conteur, exclamant, avec tout l’émerveillement qui le composait, les aventures de sa journée. Mais cette joie ne pouvait durer et le pauvre corps tombait de fatigue, regagnant les bras de Tsukuyomi.

二 | NI

« Dépêche-toi Katsuyuki.
- J’arrive ! »
Resserrant les dernières sangles de sa besace, le jeune garçon s’empressa de rejoindre ses deux parents ainsi que la charrette. Celle-ci comportait  le dû qu’ils ramassèrent durant 7 apparitions du soleil. Une partie était pour leur propre survie, mais le surplus se devait d’être vendu, à trente-trois kilomètres d’ici, à Atsuihi.
La route était rude mais le brunet était comme à son habitude tout de joie. Son voyage hebdomadaire était l’occasion d’apercevoir de nouveaux volatiles, batraciens ou encore plantes fleuries. Il s’extasiait sur la moindre petite chose. Ses parents étaient ravis comme exténués. Ils n’arrivaient plus à suivre leur petite furie sur pattes.
La journée se termina tandis que le feu de camp fut monté, non loin d’un autel de vénération se situant sur le bord de la route. Pendant que le père s’occupait d’aménager leur foyer de fortune, le garçonnet et sa mère s’en allèrent prier les dieux, les remerciant pour le périple sans encombre. La nuit était fraîche mais la fatigue était bien plus forte. Seul le dirigeant de la famille devait rester éveillé, montant la garde. Sa marchandise lui était trop chère pour ne pas rester sur le qui-vive. Fort heureusement, sa ronde fut bientôt relevée par la mère, embrassant son mari afin de lui offrir le sommeil.
Tôt le lendemain, il fallait se remettre en route. La ville n’attendait pas. Ni les clients.
À peine fut-elle arrivée aux abords de la ville que la famille déposa son lourd fardeau. Peaux, carcasses et autres vestiges animaliers furent laissés dans le chariot tandis que les nombreuses plantes et confections florales furent exposées sur un tapis tressé. Il ne restait plus qu’à attendre. Sagement. Calmement. Deux mots qui ne sciaient guère à notre garnement qui, sous l’autorisation de ses parents, s’en alla en ville pour vagabonder et récupérer quelques sucreries fièrement acheté avec ses économies.
De retour auprès de ses parents, la vente fut plutôt bonne. Le chariot était presque vide tandis qu’il ne restait que quelques bouquets de fleurs et de sachets médicinaux. La nuit tombée, le couple et leur enfant remontèrent leur camp pour la nuit. Le père s’occupa du feu, tandis que la mère gardait dans ses bras son jeune bambin, caressant sa chevelure avec douceur. Ce dernier écoutait les chants de la ville. La sérénité l’emporta et bientôt, le sommeil la remplaça. Ses parents étaient enchantés. Enchanté d’avoir cet enfant, aussi énergétique soit-il.

三 | SAN

Les cycles de vie passèrent dans le quotidien de la chasse et de la cueillette. Le père laissa pleinement place à son fils, devenu un jeune homme adroit et calme. Superviseur, l’homme aux premières rides ne faisait que lui donner des conseils et repérait les proies qu’il aurait pu manquer, comme ce renard au loin, à peine visible parmi les hautes herbes.
Ils se cachèrent derrière un rocher. Leur cible était à plus de cinquante mètre, difficilement accessible. Le père, souhaitant se rapprocher, fut stoppé dans sa course par son fils.
« Je peux le faire. » S’exprima ce dernier. Le chef de famille fut surpris mais la confiance envers son héritier lui suffisait. Il reprit place et observa.
Le jeune homme prit une longue et douce inspiration tandis qu’il ferma les yeux. Son esprit se concentra. Les oiseaux chantants. L’herbe gesticulante au grè du vent. Le reniflement de l’animal au loin. Il pouvait l’entendre à présent. Ce cœur frêle qui battait sous la peau rousse. Les yeux, alors bruns, se transformèrent en or. Le souffle coupé, l’archer bandit son arme. Une. Deux. Trois. Le sifflement de la flèche relâchée prit le chemin vers sa cible. Un couinement survint au loin, tandis que les yeux écarquillés du père ne doutaient pas de l’exploit. Son fils n’avait pas loupé. En s’approchant, l’animal fut au sol, sans vie. Nul mot ne sortit des lèvres du paternel. Ces dernières se contentèrent de dessiner un sourire pendant que le fils s’agenouilla pour prier, en hommage à l’esprit et au corps animal. Une prouesse ? Non. Le jeune homme avait reçu une bénédiction. Malheureusement, la contrepartie s’avèrerait lourde.
L’automne s’écoula, laissant place à la saison du froid. La chasse allait devenir difficile, d’autant plus alors que le patriarche de la famille était alité. La maladie semblait s’être emparée de sa poitrine. Les plantes, bien que dites miraculeuses par bon nombre, ne suffisaient plus. La mère et son fils étaient destinés à perdre l’époux et le père. Malgré le chagrin, ils continuèrent à apporter chaleur et sourire aux derniers instants de l’homme qui s’endormit. Il rejoignit les Kamis, laissant pleinement son fils prendre la relève pour la chasse. Il ne se doutait pas qu’il devrait en faire plus. Peu de temps après le décès, la tendre et douce mère devint maladroite. Elle qui était habile de ses mains commença à perdre sa dextérité. Le jeune homme aida davantage sa génitrice durant ses travaux jusqu’au jour où, un matin, elle le remercia en le vouvoyant. L’exclamation se teint dans le visage de l’archer. En effet, les visages et les paroles ne devinrent bientôt plus qu’un pâle souvenir perdu. L’herboriste oublia son métier, sa demeure… et son fils. Il n’était bientôt plus qu’un inconnu pour elle. Un inconnu qui lui apportait ses repas et prenait soin d’elle.

四 | YON

Le jeune homme ne savait guère comment accepter ce destin qu’avaient offert les kamis. Pourquoi ? Pourquoi lui avoir volé ce qu’il chérissait le plus ?
Son cœur se ferma petit à petit. Le joyeux petit garçon n’était plus qu’un sombre personnage dans les fourrés, traquant sa proie, jour après jour. Pourtant, lors d’une chasse, il fut interrompu par une voix inconnue. La surprise fut grande. La méfiance bien plus. Un homme, masqué, fit irruption et lui donna ses condoléances. L’archer ne comprenait pas et ne rétorqua pas. Une histoire lui fut racontée, lui paressant quelconque, jusqu’à ces mots :
« J’aimerais t’avoir à mes côtés. Pour protéger un bien qui est cher à notre clan. »
L’homme lui jura alors que sa vie serait bien plus prospère, qu’il n’aurait plus à se soucier de ses dépenses et de la protection de sa mère. Le jeune homme se renferma à l’annonciation de cette dernière parole.
« Ton père aurait souhaité… que tu prennes la relève. »
Le chasseur ne savait plus quoi penser mais, avant de perdre son maître et père, celui-ci lui demanda exactement la même chose. Dans un premier temps, il comprit que la chasse deviendrait son gagne-pain pour la vie. Aujourd’hui, cette tâche semble être devenue tout autre. L’archer ne sut guère quoi penser de son interlocuteur. Pourtant, quelque chose le força à accepter.

五 | GO

L’entrée d’Atsuihi était animée. Les différents marchands ambulants attiraient les clients. Bijoux, tissus ou autres, les demoiselles s’attroupaient pour trouver la perle rare. D’autres, préféraient rester distantes malgré la rareté qu’était l’homme qui tenait un bien étrange étal de fortune. Assis sur le rebord de son chariot, il attendait tandis que le dévisageait. Il était devenu un homme au visage d’ange et à la carrure alléchante. Néanmoins, son stand était celui que l’on évitait, aussi bien pour l’odeur que sa composition. Les plantes avaient laissé place aux différentes fourrures tandis que la structure de bois à roues cachait des carcasses.
Nul n’osait s’approcher, hormis les intéressés. Ou bien, les ombres. Une oreille attentive, le vent lui fit parvenir un message. Un hochement de tête simple et l’homme se leva et remballa sa marchandise qu’il laissa sur place. Il ne prit sur lui que son ami de corde et de bois avant de prendre le chemin de la ville.
La nuit venue, et bien entamée, les rues étaient silencieuses. L’exception provenait d’un homme encore sous l’effet de l’alcool. Tanguant de droite à gauche, sa vigilance était nulle. Pourtant, on l’observait. Les yeux du hibou étaient, eux, rivés sur lui, attentif, attendant l’opportunité.

Ichi… Le souffle

Nii… La sérénité

San… La cible

Yon… la préparation

Go… La proie