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Kunetsu Yagen
Kuroyuri
Kunetsu Yagen
Kuroyuri
https://mononoaware.forumactif.com/t418-kunetsu-yagen-fiche-terminee
Ven 15 Oct - 22:30
  
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  • KUNETSU Yagen

  • Masculin - 28 ans

  • Daijin de la Province Houseki [Kuroyuri] - Kuge

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" Mon âme plonge dans l'eau et ressort avec le cormoran
Onitsura"


Bénédiction / Pouvoir
//


Physique et Caractère

Il est préférable de lire l'histoire avant le physique/caractère !

_ Qu’est-ce que tu as essayé de dessiner ? Demande sa petite sœur.

Yagen s’apprête à répondre, mais son frère lève la main.

_ On va essayer de deviner ! Un cheval malade !

Sa petite sœur éclate de rire et se penche à son tour.

_ Moi… je dirai un arbre !

Son petit frère lève un sourcil et adresse un regard inquiet à l’œuvre d’art. Un frisson d’horreur lui échappe et il ravale sa salive en ouvrant de grands yeux.

_ Je… Ca porte malheur ça non ?

_ … C’est notre mère, soupire Yagen, Je vous suis reconnaissant de constater l’avancée de mes talents.

_ Mère ?! Répète son grand-frère, adressant une nouvelle œillade à la peinture, Sans vouloir t’offenser hm. Disons que ce n’est pas l’œuvre la plus flatteuse que tu aies faite.

_ Elle tient plus de la flatulence que de la flatterie, glisse le petit frère, déclenchant un éclat de rire général. Yagen ferme les yeux et affiche un sourire radieux.

_ Vraiment ? Alors je vais accrocher cette pièce dans ta chambre, mon petit frère. Juste en face de ton lit. Tu auras toute la nuit pour la contempler jusqu’au jour où tu parviendras à voir mon réel talent.

_ Aaaah non pitié ! S’inquiète son petit frère, Ne fais pas ça ! Je plaisantais ! C’est magnifique !

Yagen se lève et récupère l’œuvre d’art sous son bras.

_ Je vais nous débarrasser de cette infâmie avant que notre famille ne soit maudite sur plusieurs générations, constate-t-il en s’éloignant d’un pas lent.

Ceux qui le croisent s’inclinent sur son passage.

Autrefois chétif et maladif, les crises se sont à présent espacées. Son teint a abandonné son linceul mortuaire, la mort est loin derrière lui, la vie lui sourit. Son ancienne fragilité a contraint son corps à la prudence. Avec l’expérience, ses mouvements ont gagné en souplesse, en grâce, en délicatesse. Il s’avance sans un son, l’on ne perçoit que le bruissement de ses vêtements. Sa silhouette allongée est à bien y regarder, androgyne. Sous ses kimonos, l’ouverture de ses hanches se laisse percevoir sans jamais se dévoiler, sa taille entourée de ceintures préservant le mystère de sa silhouette. Ses lèvres sont légèrement ourlées de rose, d’un trait de crayon visant à accentuer leur velouté. Souvent, un sourire chaleureux adoucit son visage, offrant à ses traits austères une tendresse rassurante. Il est d’un charme déstabilisant et éthéré, celui d’une fleur à peine éclose. Ses longs cils protègent tendrement des prunelles aux couleurs indéfinissables. Eclats d’un ciel nocturne parcouru d’étoiles. Ses prunelles sont vives, parcourues d’étincelles, les idées qui traversent son esprit comme des comètes. Leur queue embrasée entraîne avec elles des émotions passionnées. Yagen est un homme sensible. Il suffit d’une œuvre d’art pour lui mettre les larmes aux yeux. D’un inconfort, pour l’agacer. Et pis que tout, de raviver cette frustration qu’il essaye tant bien que mal de ravaler. Toutes ces émotions, il a su les dompter, les protégeant derrière ses paupières et son sourire amusé.

Son âme est avide de connaissances, de savoirs, qu’il va chercher à toutes les sources. Son esprit est une page vierge qui ne demande qu’à être peinte, tout ce qu’il voit s’inscrit, se grave, si profondément dans sa mémoire qu’il ne serait pas surpris de les voir apparaître sur sa peau. Une mémoire absolue. Rien ne lui échappe – surtout pas les détails – il peut se souvenir de tout, de trop de choses, il en tire des migraines. Son âme est si puissante que son corps ne parvient pas à l’endurer. Pris d’une trop forte émotion, assailli par les informations, il peut s’évanouir, son corps saisi de spasmes. Certains le croient en communion à Inari – en réalité, il n’a entendu aucun Dieu. Il ne voit que cette lumière qui flamboie dans l’obscurité.

L’Art est l’une de ses nombreuses passions. Il peut passer des heures à contempler une peinture, à écouter les chants des geishas. Il se rend régulièrement au théâtre et n’hésite pas à partager sa richesse aux artistes qui suscitent son intérêt. A ceux qui mettent des mots sur ce qu’il ne sait pas nommer ou représenter ce qu’il peut ressentir. Les comiques, qui osent faire rire d’eux ! Les guerriers qui ravivent le courage de leurs troupes ! Les récits qui l’emportent au point où il en oublie la réalité, pouvant marcher tout en tenant un ouvrage sans prendre garde où il pose ses pieds. Il est passionné…

Mais son propre esprit est une terre stérile. Aucune création ne germe d’elle-même de sa tête, il se contente de réciter les haïkus qu’il a appris, de revivre les scènes qu’il a pu voir. Ce vide, il ne demande qu’à le combler. Alors il part en quête d’autres artistes, il s’évade parfois hors du domaine pour contempler la nature et satisfaire son âme insatiable.

Il a pourtant essayé tant de fois de s’installer en silence, de chercher ses mots. Ils viennent par milliers ! Et aucun ne convient. Les vers qu’il créé sont décousus, lourdauds, perdent toute la beauté qu’il aimerait leur donner. La frustration est amère, elle mord son cœur à  pleines dents. Le dessin ? Il a essayé. Les poèmes ? Il a tenté. Il a touché à tout, la musique, le chant, le théâtre ! Il sait jouer, réciter, mais il ne sait pas donner vie à quoi que ce soit. Il n’est qu’une page vide, qui retranscrit ce qu’il s’y est imprimé. Heureusement, le talent de certains parviennent à le faire vivre. Ressentir. Le soulagement le gagne quand une œuvre lui parle. Elle le libère de sa peine : elle exprime ce qu’il ne sait pas dire. Il se sent compris.

Yagen rejoint l’âtre et y abandonne le tableau. Il le regarde se consumer dans les flammes. Un sourire éclaire ses traits alors qu’il murmure, avec malice.

_ Laisse nous en paix.

L’autodérision n’est qu’un reflet de son cynisme courtois. Il n’a jamais douté de sa valeurs : il la connaît. Il sait son importance et à ses yeux, il n’a qu’inviter les autres à en prendre conscience. Sûr de lui, il sait que chaque erreur est source d’apprentissage. Qu’un Mortel n’atteindra jamais la perfection – et à quoi bon ? La vie n’est faite que d’opportunités à saisir. Il s’est vu grandir et sait qu’il peut encore monter plus haut. Qu’il pourrait faire mieux. Il suffit de trouver comment. Le destin est l’un des problèmes les plus complexes à résoudre : et pour un esprit comme le sien, il n’y a rien de plus excitant.

Quelques infos en vrac :
Yagen possède un physique androgyne – Il est gourmand, il apprécie particulièrement les sucreries – Il peut se montrer susceptible – C’est un homme passionné – Incapable de créer ou de faire quoi que ce soit de ses 10 doigts – Atteint d’épilepsie et de dyspraxie – Doté d’une mémoire absolue – Cultivé – Manipulateur – N’en reste pas moins protecteur – A pu financer de nombreux artistes ainsi que des artisans qu’il estime suffisamment doués – Très propre sur sa personne – Se veut toujours calme et posé – Allie le cynisme à la douceur – Peut se montrer taquin et un rien provocateur – Attentif et attentionné – La plupart de ses œuvres ont fini brûlé par peur de répandre une quelconque malédiction sur sa famille – Possède une vraie aisance financière – Apprécie se promener mais est souvent surveillé par ses samouraï ou son grand-frère – Koda lui sert un peu de nounou


Héritage
Yagen a hérité de sa famille quelques terres où se trouvent d'importantes rizières, ainsi que de deux mines de fer. Ses savoirs sont particulièrement nombreux, issus des archives de sa famille et de celles de sa Province.
Grâce à des arrangements (ref. Histoire), Yagen a pu récupérer une mine d'argent, une mine de fer et quelques champs supplémentaires.


Histoire
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C’est une bibliothèque immense. Le plafonds est hors d’atteinte. Un puits de lumière dont les rayons se diffusent dans l’atmosphère. Les étales sont nombreuses. Toutes emplies de parchemins soigneusement repliés. Présents depuis tant d’années sans qu’aucune poussière ne vienne s’y déposer.

Ses pensées sont le seul pas qui trouble la paix de son esprit. Yagen s’avance, errant avec plaisir au travers de ses souvenirs. Il étend les bras, en réponse, les mots, les sensations, s’arrachent du papier et viennent virevolter autour de lui. Entrouvrant sa conscience, il les laisse l’imprégner, les réminiscences le submergent.

« Tout a commencé à sa naissance. Quand un Shinigami s’est penché sur son berceau.

Sa vie est si faible. Si forte à la fois. Ses petits poings serrés, sa poitrine qui se soulève avec pénibilité, le gémissement qui s’arrache de ses lèvres. Une supplication qui a fait hésiter le Messager de la Mort. Peut-on ravir une vie si jeune ? Il y avait quelque chose. Dans ses yeux mi-clos, dans ce faciès rougi, l’aspect fripé d’un bourgeon de rose. Le Shinigami a hésité. Sa lame s’est approchée de la gorge de l’enfant. Sans la lui trancher.

Pour un Être éternel, ces quelques secondes n’ont été qu’un battement de paupières. Pour un mortel, ce fut de longs mois. Des années.

Il ne pleure jamais ! Se réjouit sa mère. Après son frère aîné, des plus agités, la jeune femme ne peut qu’espérer un peu de tranquillité ! Elle ne se doute pas un seul instant de la Mort qui rôde.

Elle n’en prend conscience que lorsque le petit corps ne se développe pas comme celui des autres. Il reste fragile. Allait-il tenir ? Le soulagement laissa place à l’inquiétude. Puis l’inquiétude, à la peur. Celle de perdre son garçon. Des crises surviennent. Effrayantes. Elles durent une demi-heure, parfois, plus longtemps. La tétanie saisit tous ses membres, sa bouche s’ouvre pour laisser échapper des borborygmes, parfois, il régurgite le peu qu’il avale. Son esprit s’arrache à sa chair et son corps est saisi de spasmes : son écorce pleure-t-elle la disparition de son âme ? Mais Yagen revient toujours à son écorce terrestre. Comme si le Shinigami jouait avec son esprit– ou rechignait à le tuer. La nuit n’était plus un instant de repos, c’était un combat. Un combat que le Shinigami menait contre ses devoirs, alors qu’un corps malade lutte contre sa fin.  

L’absence de récupération le prive de toutes énergies. Son corps reste chétif, ses yeux sont cernés. Pis ! La fatigue est telle que les crises surviennent en journée. Lors des repas, les baguettes s’échappent de ses doigts, sa conscience s’effondre. Alors que son grand-frère l’invite à le suivre, Yagen s’écroule. Son frère, pris de remords, veille sur lui. Mais son sabre ne peut vaincre une Divinité.

Ils prient Inari.

Avait-il été maudit par leur Kami ?

C’est ce que sa mère murmure à leur père, assise près de son lit. Les yeux tournés vers ceux de l’homme qui garde la tête baissée.
Doivent-ils faire davantage d’offrandes ? Reprend-t-elle, les mains serrées sur son vêtement. »

Yagen referme le parchemin d’un geste de la main. Cette histoire, il l’a entendue plus qu’il ne l’a vécue. Autour de lui, des parchemins s’agitent et s’ouvrent, il n’a pas le cœur de détourner les yeux. Malgré l’aigreur qui se ravive, celle d’une plaie qui n’a jamais guéri. Son esprit l’emporte sur des rives lointaines et pourtant, si vives.

« Âgé d’une poignée d’années, Yagen observe l’extérieur. Ses frères s’entraînent, ses sœurs, elles, flânent dans les jardins. Lui, il reste à l’intérieur. Son corps est sa prison. Et son esprit est la seule clef qui lui permet de s’en échapper.

Au travers des livres, il vit plus que sa fratrie réunie. Il endure la Guerre des Clans. Il perd et remporte des guerres. Il assiste, impuissant, aux décès de ses héros, non, d’amis qui l’ont accompagné. Ils ont été à ses côtés tout au long de son exil. Incapable d’accepter leur mort, Yagen relit leurs histoires et leur invente de nouvelles aventures. A croire qu’il leur offre l’espoir que le Shinigami lui a accordé. Après tout, ces personnages lui ont confié leurs pensées les plus intimes. Ils lui ont avoué leurs peurs ou enseigné leurs valeurs. De grands guerriers lui apprennent le courage. A tenir. Malgré la douleur et les crises.

Réduit par son impuissance physique, les sages de ces récits lui apprennent qu’une bataille ne se remporte pas qu’au fil du sabre. Il suffit d’une stratégie bien pensée pour renverser le cours d’une histoire ou mener un groupe d’hommes à la victoire. Les pièces de théâtre font de lui un acteur. Dans sa chambre, il récite les vers, frappant le parquet du pied, levant les bras, criant ! Empruntant avec malice le maquillage de sa mère pour offrir un peu de couleurs à son visage si terne. Sa voix porte, malgré la faiblesse de son souffle. Il s’intéresse aux jeux, mime la colère ou l’apaisement, fait de son visage un masque derrière lequel il apprend à se tapir. Parfois, il sourit à son reflet, comme pour se convaincre que cette vie lui convient.

La philosophie accompagne le développement de son raisonnement. Les poèmes, quant à eux, l’aident à aborder ses émotions, à les approcher, à les nommer. A s’exprimer. A comprendre que le monde qu’il perçoit n’est, lui aussi, que le masque d’une réalité plus abstraite. Sous les mots qui s’échangent, quelles intentions se tapissent ?

Il reconnaît l’amour dans le regard de sa mère, l’inquiétude, dans les yeux de son père. La compassion et la colère de son frère.
Lorsqu’il s’agit d’appliquer ses savoirs, ses essais théoriques sont aussi mémorables que déplorables ! »

« Comme cette fois où il s’installe devant les jardins, assis sur ses talons. A chercher ses mots, parmi les milliers qui bourdonnent dans son esprit. Lequel prendre, pour exprimer ce qu’il ressentait ? Un capharnaüm d’émotion envahi par tous ce que ses sens lui renvoient. Un afflux d’informations face auquel l’enfant se déborder. Saisi d’un feu qu’il ne parvient pas à maîtriser. Les étincelles atteignent ses yeux et sa conscience chavire, l’incendie l’a emporté, de longues minutes sont nécessaires pour qu’il s’éveille. Le corps frigorifié, l’esprit affaibli par la crise qui l’a emporté.

Ses pensées sont un torrent, un brasier, qu’il essaye tant bien que mal de discipliner. Les Arts lui semblent être le meilleur moyen de se libérer. Il connaît les mots ! Il sait dessiner ! Mais lorsqu’il se met à l’œuvre, son corps ne se coordonne pas à son esprit. Les idées ne sont plus une rivière qu’il se contente de suivre, leur cours est si puissant qu’il se fait emporter. Ses haïkus se délestent de toute grâce, ils sont souillés par ses maladresses, la créativité s’étouffe au creux de sa tête. Dans ce crâne empli de bruit, règne un silence effrayant, qui le tétanise. Il n’a pas d’imagination. Son esprit est une terre emplie d’arbres qu’il a plantés, de montagnes et de rivières qu’il a nourris à force de savoirs, mais cette terre est stérile. Aucune idée, aucune création n’émerge et ne vient à le libérer. Nourrir son esprit devient une nécessité – pour y maintenir la vie.

Sa soif de connaissances est intarissable, poussée par le besoin de se sentir en vie, de se sentir capable. Il assimile les connaissances bien qu’elles lui infligent de terribles maux de crâne et qu’elles finissent toujours par lui déclencher des crises. Les émotions sont traîtresses. Alors qu’elles l’animent, ce sont aussi elles qui le font s’éteindre.

C’est en visitant la bibliothèque de son père qu’il a alors l’idée de ranger ses savoirs. Il en fait des parchemins, qu’il note et classe, dans les coins de son esprit. Il lit des scènes de théâtre et c’est auprès de leur guidance qu’il apprend à dompter les maëlstrom de ses émotions. Tant pis. Il ne pourra pas compter sur l’Art pour les exprimer. Il se contente de les dissimuler sous son faciès figé, toujours éclairé d’un sourire.

Comme Inari.

Alors que certains profitent de l’enfance pour explorer leurs émotions, Yagen apprend à les discipliner. A les museler. Certaines d’entre elles sont terribles. Elles le rongent de l’intérieur. La pire d’entre elles ? La frustration.

Elle est là depuis ce jour où il a vu son frère jouer, à l’extérieur, alors que lui ne pouvait que parcourir ses manuscrits. Elle a grandi, quand il s’est vu incapable de s’amuser avec les enfants de son âge, incapable de dessiner, incapable de créer, une maladresse physique indescriptible et insupportable. Il les envie, il les jalouse, ça lui en fait mal, ça ronge ses entrailles.

Son frère se veut pourtant présent. Réconfortant. Yagen ne peut s’entraîner ? Ce n’est pas grave. Son aîné délaisse ses entraînements et consacre quelques heures de ses après-midi à son petit frère. Il lui lit et lui expose des problèmes, trouvés dans des livres.
Souhaitant apporter un peu d’animation à cette vie trop paisible, trop tranquille, pour un enfant de son âge. Mais Yagen le surprend. Il connaît la réponse à chacun de ces problèmes avant même qu’il n’ait fini de les lire.  

Malicieux, son grand-frère se décide à corser l’exercice. Les problèmes qu’il lui pose sont de plus en plus complexes et finissent même par aborder des stratégies de guerre puis des histoires de commerce. L’enfant ne se laisse pas pour autant distancer. Au contraire. Voilà qu’il abandonne sa tristesse : Yagen reprend vie. Les yeux brillants, il crie parfois ses réponses, au grand dam de leur mère qui tape contre le mur pour leur rappeler le silence.

Son grand-frère découvre l’étendu de son savoir. Une mémoire inépuisable. C’est lorsque Yagen trouve les réponses avant lui qu’il se décide à en parler à ses parents. C’est à leur tour de se pencher sur leur enfant. Les questions affluent. Sur tous les sujets d’histoire. Et les réponses viennent sans que Yagen n’ait même besoin d’y réfléchir.

Alors, sa mère ne parle plus de malédiction. Leur enfant aurait-il été touché par la Grâce d’Inari ?

Au prix de la maladie, leur Kami lui aurait offert cette mémoire absolue. Une source que ses proches abreuvent pour eux-mêmes s’en nourrir. Yagen est invité aux réceptions et aux discussions. Il n’a pas besoin de prendre des notes – ce qui n’est peut-être pas plus mal car malheureusement, l’enfant n’est décidément pas habile de ses doigts. Il suffit qu’il écoute. Il retient le moindre détail. Jusqu’à savoir à quel moment de la discussion un homme a soupiré ou une femme a toussoté. Immergé dans un monde d’adultes, son raisonnement croît avec l’expérience qu’il assimile. Cette croissance n’est pas incidence sur son esprit. Quand il se sent débordé, une crise salutaire lui offre la paix nécessaire – mais Yagen ne les supporte plus. Elles sont des trous, des absences, dans sa mémoire parfaite. Comme un vers manquant dans un haïku.

Ces crises n’effraient plus sa famille. Pour eux, c’est un message d’Inari. Aussi, lorsqu’il s’écroule, sa mère note scrupuleusement et religieusement ses borborygmes. Elle les lui présente lorsqu’il s’éveille. Son père l’interroge, espérant qu’au travers de ces notes, se dégage une divination ou une guidance d’Inari.

Rapidement, Yagen prend conscience du pouvoir et des responsabilités qu’ils lui accordent. Au lieu de s’en effrayer, Yagen s’en saisit à pleines mains. Pour lui… C’est peut-être la seule occasion d’émerger de la fange où il croyait croupir.

Et le phénix s’arrache de ses cendres. Ses ailes s’embrasent d’espoir. Son vol est encore maladroit, parfois, ponctué d’erreurs. Mais au fur et à mesure qu’il prend de l’assurance, qu’il apprend, ses décisions gagnent en précision. Ses ailes répandent sa fortune. Yagen ne sera pas une cendre condamnée à s’éteindre. Il sera l’étincelle qui ravivera la flamme.

A ses 15 ans, Yagen assure en grande partie la gestion des ressources, particulièrement le référencement des pièces de collection.
Tant et si bien qu’il part auprès de son frère à la visite d’un artisan du Clan Sakura. Le voyage est pénible, pour Yagen. Guère accoutumé au manque de confort, son corps lui fait mal. La croissance qu’il a débuté ne fait qu’allonger des membres déjà maigres. Les douleurs s’étirent jusqu’à sa colonne vertébrale et son frère, inquiet, surveille souvent le visage si pâle de son frère. Le sourire crispé qu’il affiche suffit pour réponse.

Jusqu’au moment où une odeur de fumée les alerte. Inquiet, son frère pose pied à terre et invite son frère à rester derrière. Son frère déploie les quelques samouraï qui les ont accompagnés et s’éloignent de quelques mètres. Yagen hésite, mais descend de sa monture à son tour pour faire quelques pas. Curieux, il décèle, au loin, la silhouette d’un entrepôt… En proie aux flammes. Les yeux écarquillés, Yagen va pour s’approcher, jusqu’à ce qu’un mouvement attire son regard. Etonné, Yagen tourne les yeux et discerne entre les fourrés… Un corps. Un homme. Blessé.

Yagen se fige. Il sent son cœur se prostrer au fond de sa cage thoracique. Et résonner assez fort…Pour le sentir cogner contre sa gorge. Yagen s’approche. Le blessé est face contre terre. Le dos souillé de sang. Les samouraï, le croyant morts, l’ont simplement ignoré pour s’approcher de l’entrepôt. Mais Yagen… est sûr de l’avoir vu bouger.

Yagen hésite mais s’accroupit près du corps. Le blessé… a un mouvement vers lui et par réflexe, Yagen se saisit de sa main. Yagen sursaute violemment. La poigne de l’agonisant est d’une force qui lui arrache un gémissement de douleur. Son frère fait volte-face.

_ Yagen ?!

Armé de son sabre, il se précipite vers eux, mais le blessé… ne présentera aucun danger. Il s’accroche à la main de Yagen. Avec toute la force du désespoir. Ses yeux sont déjà vitreux, le râle qui s’arrache de ses lèvres est un râle qui le fait trembler de peur. Pourtant, Yagen referme son autre main sur celle du blessé.

_ Tout va bien se passer, murmure-t-il. D’une voix douce. Le blessé réagit. Yagen sourit, faiblement, du bout des lèvres.

_ Tout va bien se passer, répète-t-il sans y croire.

Le blessé ne réagit pas. Si. Il sourit. Faiblement. Si faiblement que déjà, sa tête retombe au sol. Yagen sent le poids sur son bras s’accroître, il n’a pas la force de le tenir, il le relâche et repose ses mains sur ses cuisses. Il a du sang sur ses mains. Yagen tremble, malgré lui. Son frère repose une main sur son épaule.

Aucune crise ne survient. Aucune crise ne l'aide.

Il a assisté à sa mort. Sans rien pouvoir y faire.

Yagen fixe ses mains, le sang qui les souille, les larmes montent à ses yeux. C’est le premier mort qu’il voit. Comment nommer la boule qui monte dans sa cage thoracique ? Il sait que l’image restera à jamais marquée dans son esprit. Qu’elle le hantera toute sa vie. Cet homme mort, au corps couvert de sang, cette main qui a serré la sienne. Avec l’énergie du désespoir. Yagen ferme les yeux mais la vision est toujours aussi vivace. Il a envie de vomir.

_... Ne pleure pas Yagen…, tente, maladroitement, son frère, Viens. Eloignons-nous. Les autres vont s’occuper du corps.

_ Qu… Qu’est ce qu’il s’est passé… ?

_ Probablement une attaque de brigands. Un entrepôt a été attaqué. Tout le riz y a été dérobé. Il s’agit probablement de brigands. Nous ne sommes pas loin des terres de Katoro. Je lui ferai parvenir un courrier…

Yagen se redresse et s’éloigne du corps, plus ou moins poussé par son frère. Yagen ravale sa salive.

_ Qui était cet homme ? L’homme…

_... Je ne sais pas. Probablement… un travailleur.

Yagen retombe dans le silence. Troublé, il baisse les yeux. La main du mort, dans la sienne. Il y pense quelques jours plus tard quand ils approchent de la boutique de l’artisan.

_... Tu es sûr que ça va aller ? Demande son grand-frère.

Pâle, Yagen affiche un sourire bienveillant. Sous ses paupières, ses yeux sont glacés.

_ A ta place, je m’inquiéterai davantage du crottin dans lequel tu vas mettre le pied. Oh. Trop tard, semblerait-il.

Son grand-frère peste, alors que Yagen dirige ses yeux vers l’avancée de la boutique. Il reprend son masque. Il est temps de discuter affaires. Les souvenirs reviennent à leurs étales, alors qu’il se remet en mémoire le cours du riz, du cuivre, de l’argent, l’historique de l’artisan et celle de l’œuvre qu’il convoite.

Quelques heures de négociation se concluent par un accord. Finalement, Yagen retourne à leur domaine, toujours guidé par son frère. Dans leurs affaires, ils ramènent une des pièces manquantes de leur collection. Yagen est plutôt satisfait de cette collaboration.

Financer un artiste prometteur, en échange d’une redevance sur les œuvres qu’il va revendre… Sachant qu’il a déjà prévenu certains de ses associés de s’intéresser au travail prometteur de cet artisan. De quoi s’assurer une retombée régulière d’argent sans plus avoir à le financer. Ce n’est qu’une de ses idées parmi tant d’autres, assurant l’accroissement de leur fortune – et celle de leur réputation.

Au fur et à mesure de ces petites victoires, Yagen gagne en autorité. A ses 20 ans, il s’occupe d’une grande partie de leurs ressources. Au grand dam de plusieurs hommes qui se sont retrouvés progressivement destitués de leurs pouvoirs. Yagen est un homme efficace et redoutable en affaire, s’armant d’une rhétorique douce comme celle d’un diplomate ou tranchante comme la lame d’un samouraï.
Il n’oublie pas le souvenir de l’entrepôt brûlé. Des brigands qui n’ont jamais été capturés. Perdu dans ses pensées, un mouvement attire son regard.

_ Navré de vous déranger, glisse Katoro. L’homme est âgé. Yagen l’a déjà vu plusieurs fois. Chaque souvenir gravé dans sa mémoire, il les superpose et s’amuse de voir l’homme rapetisser d’années en années. Son faciès se rabougrie, des rides creusent son front. Deux tâches de vieillesses sont apparues sur son front.

_ Je souhaitais vous voir, rappelle Yagen dans un sourire chaleureux, Je suis heureux que vous ayez répondu à mon invitation. Installez-vous, je vous en prie.

Katoro accepte. Visiblement nerveux, il adresse un regard au boulier de Yagen, puis à ses mains jointes sur le bureau.

_ Qu’il y a-t-il ?

_ Je souhaitais reprendre les comptes avec vous. Jusqu’à cette année, vous vous chargiez de comptabiliser les fonds que nous récoltions. J’ai décelé une erreur… Entre vos rapports et les archives, les chiffres ne sont pas les mêmes.

_ Oh… C’est probablement cette histoire d’entrepôt. J’avais perdu énormément de sacs de riz ce jour-là… 300…

_ Vous avez déclaré 336 sacs de riz, corrige Yagen.

L’homme retient un soupir exaspéré.

_ Peut-être. Ma mémoire n’est plus ce qu’elle était.

_ Les plus hauts arbres perdent leurs feuilles et oublient leurs racines. Les jeunes pousses se nourrissent de cette vie qui s’étiole et leur rappellent sans cesse la terre à laquelle ils s’ancrent.

Katoro n’avait eu cesse de protester à l’idée même qu’un jeune homme puisse le remplacer après des années de « bons » et « loyaux » services. Et sous ces mots mystérieux, emplis d’élégance, se tapit une fourbe moquerie.

_ Vous souvenez vous… L’année dernière, à la 3ème lune du printemps, vous avez douté de ma mémoire. Vous m’avez accusé d’avoir commis une erreur de calcul.

Katoro dresse alors les yeux. Attentif.

Le sourire de Yagen n’a pas bougé. Ses yeux sont pudiquement dissimulés sous ses paupières.

_ Reprenons. Les 10 dernières années, notre domaine recevait une moyenne de 2549 sacs de riz par an, pour un écart-type de 325. Il y a 2 ans, notre domaine n’a reçu que 1 688 grains de riz. Et il y a un an, 1 541 grains de riz.

_... Il y a 2 ans, mon entrepôt a brûlé. Je n’ai pas pu donner les sacs de riz prévus.

_ Oui. Il y a 2 ans, sans vos sacs de riz, nous aurions dû recevoir au minimum 1 888 sacs de riz. La moyenne étant de 2549, on retire l’écart-type de 325, vos 336 sacs de riz… 200 sacs de riz ont disparu dans la nature. Et l’année dernière, si nous conservons la même logique, 683 sacs de riz ne nous ont pas été donnés. Comment expliquez-vous ces différences ?

Katoro écarquille les yeux. Etonné, il bafouille.

_ Comment pourrais-je le savoir ?

_ Ah, d’ailleurs. Il y a une différence impressionnante entre les notes que vous avez prises et ce qui avait été noté dans les archives. Je vous ai présenté les chiffres du registre mais si je me fie à vos notes, il n’y aurait que 300 sacs de riz disparu il y a 2 ans, et que 100 sacs de riz l’année dernière. Oh et n’est-ce pas cette année que votre fille s’est mariée ?

Katoro perd toutes couleurs.

Yagen reste de marbre. Son sourire s’est étiré. Chaleureux. Ses paupières dévoilent ses prunelles. Aussi incisives et menaçantes que les crocs d’un serpent.

_ Un simple mariage aurait été plus rude pour notre domaine que deux hivers rigoureux. Quel regret que nous n’ayons pas été invités. La famille impériale se serait-elle donc déplacée pour assister à l’évènement ?  

Se moque-t-il, bien que son ton ne laisse paraître qu’une courtoise curiosité.

_ Le Clan vous a offert des sacs de riz pour tenir l’hiver, n’est-ce…

_ Qu’est-ce que vous voulez ? L’interrompt Katoro. D’une voix tremblante. Yagen surprend les regards furtifs que l’homme jette… En réponse, Yagen lève la main pour attirer son regard. Son sourire s’adoucit, alors qu’il incline légèrement la tête sur le côté.  

_ Oh. Je suis ravi que nous puissions envisager un compromis.

Yagen ouvre un de ses tiroirs et récupère plusieurs parchemins. Il les déplie un à un.

_ Vous ferez don à ma famille de votre mine de fer. Lorsque notre Déesse vous rappellera à ses côtés, vous nous léguerez votre mine d’argent ainsi que vos champs.

L’homme s’étrangle et écarquille les yeux.

_ Mais….

Yagen plante ses yeux dans les siens.

_ Votre courage m’impressionne. Parlant de courage… Quand votre entrepôt a brûlé, combien de personnes ont perdu la vie ?

La main du mourant nouée à la sienne. La tension de ses muscles, ses yeux vitreux. Le souvenir lui arrache un frisson, il serre discrètement le poing pour se ressaisir. Yagen repose sa main sur le bureau et cette fois, son sourire se durcit. Une certaine tension creuse ses mâchoires.

_ Un de vos entrepôts a brûlé sans que les brigands n’aient été attrapés. A ce que j’en sais, vous n’avez lancé aucune recherche pour trouver les coupables. Vous avez prétendu avoir perdu 300 sacs de riz, puis 336, de nouveau 300, selon vos récits. Et le Clan vous a offert 200 sacs de riz pour tenir l’hiver. Où trouvez-vous donc l’audace de vous opposer à mes simples demandes ? Enfin. Il est vrai que vous n’avez plus guère d’honneur à défendre.

Katoro se tait. Ecrasé par le regard réellement menaçant de Yagen qui se penche légèrement vers l’avant, cette fois. C’est à son tour de murmurer.

_ N’envisagez pas de faire une nouvelle fois disparaître les témoins. Mon frère est informé de votre visite. Et les informations que je vous confie aujourd’hui… Sont connues par d’autres. S’il m’arrive quoi que ce soit… Aucune prière ne vous sauvera.

Yagen sent cette main toujours serrée à la sienne. Cette main… Celle d’un homme qu’il n’a pas connu. Et qu’il a vu mourir. Il aurait souhaité le protéger. N’était-ce pas le devoir de personnes comme eux ? Protéger ceux dans le besoin. Protéger les plus faibles. Ses doigts raffermissent son emprise, sur le vide.

_ Vous nous léguerez, de votre vivant, votre mine de fer. Et à votre mort, votre mine d’argent ainsi que vos champs nous reviendront, reprend Yagen en se redressant sur son siège. Il a repris son masque souriant, les épaules paisiblement relâchées.

_ J’attends à ce que vous me transmettiez les noms des victimes. Celles qui ont été exécutées à l’entrepôt. Je les prendrai sous ma protection, eux et tous ceux qui se situeraient aux alentours des mines. Voici les contrats de donation. Ils n’attendent que vos signatures.

Yagen approche les parchemins de l’homme. Katoro les fixe, livide, tremblant de rage et de peur contenus. Yagen, lui, ne voit que l’image de ce pauvre erre abandonné dans l’herbe, sa tenue imbibée de sang. Sa peau déjà froide, les muscles, rigides. Les yeux béants, ouverts sur le vide. Yagen baisse les yeux et inspire, profondément. Quand Katoro signe, Yagen récupère rapidement les papiers, qu’il glisse dans un petit coffret ouvragé.

_ N’ayez aucune inquiétude. Les mines ne peuvent pas brûler comme vos entrepôts, glisse Yagen dans un sourire, reposant le coffret sur ses genoux, Vous trouverez à votre domicile un présent. S’il vous reste un tant soit peu d’honneur… Vous savez ce qu’il vous reste à faire. Je vous remercie pour votre collaboration.

Suite au départ de Katoro, Yagen investit la mine de fer. Bien qu’il la possède, il ne l’exploite pas. Au lieu de cela, il propose aux clans voisins ou à d’autres Daijin de l’exploiter, en échange d’une redevance sur les ressources récupérées. Yagen calcule ladite redevance selon le cours du métal, de sorte à toujours gagner un tant soit peu d’argent sans pour autant le gaspiller en mains d’œuvre.

Après quelques mois, Katoro se donne la mort. Ses champs, sa mine, reviennent sous la protection de la famille de Yagen. Il récupère l’ensemble de ses partenaires commerciaux, ses ressources, qu’il utilise pour accroître la richesse de sa famille. Yagen gagne en puissance. En réputation. N’hésitant pas à se déplacer pour discuter des prix, pour échanger, pour assurer l’établissement d’alliances. Quand la mine de fer commence à se tarir, il la vend à un bas prix et surveille les coûts des métaux. Le cuivre commence à voir sa valeur augmenter… Yagen n’hésite pas. Il investit sa richesse dans une mine de cuivre, paye, cette fois, ses propres hommes et revend le précieux métal quand son prix est en hausse. Ses achats sont toujours calculés : il investit des sommes importantes pour ensuite s’assurer une rente régulière. Il renfloue leurs réserves, l’accroît au fur et à mesure des mois et s’octroie une tranquillité financière.

A ses 28 ans, Yagen devient le Daijin de sa province.

Alors qu’il avait toujours vécu dans l’ombre de son grand-frère, ces dernières années lui ont permis de se démarquer. D’imposer sa lumière. Au grand déplaisir de son aîné. Son frère l’escorte, assurant sa protection malgré sa rancœur. C’est à lui de le jalouser. Il continue à lui offrir son bras lorsqu’il s’agit de grimper une marche ou d’avancer sur un sentier. Car la richesse ne lui offre pas la santé. Il reste fragile, les crises ne s’arrêtent pas et… »

_ Décidément, vous n’êtes pas vraiment doué de vos mains, constate Koda.

Sa voix l’arrache de sa bibliothèque. Il abandonne la tranquillité de ses pensées, rappelé à la réalité. Battant des paupières, quelques secondes sont nécessaires pour qu’il se reprenne.

_ Si certains se dédient au développement personnel, d’autres ne peuvent que s’orienter vers un destin plus manuel, répond Yagen d’un sourire amusé.

Koda. Le fils d’un simple travailleur des champs. D’un des hommes tués lorsque l’entrepôt a brûlé. Yagen a fait de lui son serviteur. Il a succombé à sa peau burinée, à son air timide et renfrogné. Un râleur pourtant capable de sourire aux joies les plus simples de la vie.
Koda glisse ses mains dans la chevelure sombre de Yagen pour la ramener derrière ses épaules, terminant de les démêler. L’homme a les sourcils froncés, sous la concentration.

_ Je dois vous vêtir, je dois vous coiffer, je dois vous aider à monter à cheval, je dois rédiger vos courriers… A quoi sert une mémoire comme la vôtre si vous n’arrivez pas à faire tout ça, bougonne Koda. Si certains y voient de l’irrespect, Yagen sait qu’il est simplement inquiet. Puis il sait mieux se tenir, quand ils sont en public.

_ Je te suis reconnaissant de tout ce que tu fais pour moi. Disons que sans ma mémoire, tu serais probablement occupé à creuser la mine plutôt qu’à me coiffer, répond Yagen, lui adressant un regard malicieux… Du coin des yeux. Koda cligne des paupières et rougit avant de baisser humblement les yeux.

_ Je… Je suis désolé Daijin.

_ Tu es pardonné, Koda. Si tu étais un bélier, je dirai que ton impulsivité abattrait des murs… Mais dans notre monde, j’ai bien peur que ce ne soit ta tête qui se brise avant les barrières. Continue de me coiffer.

_ Ce sera parfait. Ne vous inquiétez pas.

_ Tu as tout intérêt.

_ Vous allez rendre visite au Sekke ?

_ En effet.

_... Est-ce qu’un jour, vous pensez que vous irez… au Saint-Domaine ?

Yagen sourit en fermant les yeux. Entrouvrant les prunelles, ses iris luisent. Les flammes du Phénix sont toujours vives. Et lorsqu’elles s’éteignent. Ce n’est que pour mieux s’embraser.




Hauts faits et renommée de la famille directe
Son prestige est celui d'avoir su atteindre le rang de Daijin.
Il est connu pour sa mémoire absolue - aucun détail ne lui échappe.
Sa maîtrise de l'art est insoupçonnée : le peu de peintures qu'il peut produire ont de quoi maudire bien des générations.
Plus sérieusement, Yagen sait où et comment placer son argent pour s'enrichir. Il s'intéresse de très près au coût des tissus, des métaux ou du riz et n'hésite pas à voyager pour établir de nouvelles alliances commerciales. Son passe-temps consiste à traquer des pièces de collection, à ajouter à ses réserves. Il n'hésite pas à s'appuyer sur son sourire chaleureux et des paroles positives pour y glisser son cynisme. Féru d'art, il est prêt à financer tout artiste ou tout artisan qui susciterait son intérêt.
Yagen a reçu de nombreuses propositions de mariage, qu'il a refusées jusqu'à présent.


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Kotoamatsu
Premiers Kami de l'univers
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Sam 16 Oct - 10:57
  
Nous ne pouvons être plus ravis que de la perfection de Yagen vis à vis de notre vision de ce prédéfini. Plus encore : tu as dépassé nos attentes et nous avons hâte de lire tes aventures. Sur ce...

Ton personnage est validé !

Bienvenue à Kōgoten. Maintenant que tu es validé, tu es vivement encouragé à ouvrir ton carnet de jeu afin d'établir un résumé pour les autres joueurs ainsi qu'un suivi RP. Si ton personnage est lettré, tu peux également ouvrir un sujet de correspondance dans lequel d'autres personnages pourront t'écrire. Enfin, tu peux ouvrir une demande de RP sur le forum ou directement sur notre Discord.

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