Tenka de Kizuna (天火で絆 - Unies par la Foudre)

Les exploits des Tsubaki tiennent à leur ferveur, et il n'y a certainement pas d'aussi ferventes soeurs que les soeurs Fuhenbi dans tout le clan. Hachiman les a bénies toutes deux du même don, la même Bénédiction, qui les unit indéfectiblement depuis cet événement tragique. Capables de revivre la nuit où leur destin a basculé, Homura et Hibana unissent leurs forces et joignent leurs mains pour invoquer le souvenir de la foudre détruisant leur foyer dans les flammes. Souffle d'abord la tempête, puis frappe la foudre, déferlent les flammes et tombe le déluge. En l'espace de trois minutes, une bourrasque arrête toute offensive dans sa course, puis la foudre frappe et provoque une déflagration catastrophique. Tombe ensuite une pluie salvatrice qui éteint l'incendie. Si les soeurs ne peuvent pas vraiment décider du point d'impact, les dégâts occasionnés par la puissance de cette explosion ne sont pas à prendre à la légère.
Une fois que leurs prières sont terminées, elles s'effondrent et restent incapables de bouger pour une à deux semaines, vidées de leurs forces. Elles restent conscientes et le spectre de leurs parents disparus revient les torturer pour toute la durée de leur convalescence, causant hallucinations et crises de panique.

Les deux soeurs Fuhenbi sont inséparables, et partagent tout. Où qu'aille l'une, l'autre suit, et c'est rarement autrement que lors des heures de travail qu'on ne les croise pas ensemble. Elles ne sont pas jumelles, mais font tout comme - la tragédie qui leur a pris leurs parents les a unies indéfectiblement, tout comme le feu de la forge a soudé deux parties d'une même lame. Elles sont cependant bien différentes l'une de l'autre!

Homura est l'ainée des soeurs Fuhenbi, et facilement reconnaissable parce qu'étant la plus grande, mesurant 1m79, et oui, c'est grand pour une femme de l'époque. C'est aussi la plus créative des deux - elle est directement responsable de l'élaboration de nouveaux plans pour des inventions aussi ambitieuses qu'elles sont surprenantes (et parfois dans le mauvais sens du terme). Mais peu importe son exubérance intellectuelle puisque la forge qu'elle dirige va bon train et même si son gestionnaire de patrimoine lui souffle que les affaires ne sont pas au beau fixe, Homura ne s'en soucie guère: il y a de l'invention à inventer! Douée d'un optimisme sans autre égal que celui de sa soeur, elle ne se laisse jamais abattre et trouve toujours le moyen de motiver ses hommes, qui se sacrifieraient volontiers pour un sourire de leur belle Dame de la Forge. Ensemble, Homura et Hibana forment une arme terriblement efficace: si Hibana est l'acier du sabre, Homura est son fourreau de soie - calme et avenante, doucement maniérée et douée d'un esprit affûté, mais industrieuse et animée d'un feu intérieur brûlant, elle a en charisme ce que sa soeur a en témérité. Bien que son occupation très industrielle ne soit pas très conforme à ce que l'on attend d'une Samourai de son rang, elle la prend très à coeur, et ne considère pas que mettre la main à la pâte soit déshonorant pour sa caste. Selon ses propres dires, "à quoi sert qu'un noble soit noble s'il ne peut pas montrer l'exemple aux plus humbles"? Les mauvaises langues peuvent bien la comparer à une fille de fermier, elle n'en a cure. Fidèle aux idéaux du clan Tsubaki, comme ses parents lui ont enseigné avant leur tragique disparition, Homura se fait une fierté d'être membre des Camélias en leur honneur. Elle porte le môn du clan autour du cou.

Hibana est la petite soeur, et ce n'est pas qu'une question d'âge - elle mesure 1m63, mais sa taille ne l'empêche pas de déborder d'énergie et de volonté de bien faire. C'est la plus téméraire des deux soeurs et sa passion déborde toujours sur ses hommes lorsqu'elle les entraîne au camp d'archerie qui jouxte la forge des Fuhenbi. Enthousiaste et impossible à arrêter, elle s'assure avec force et courage que les entreprises de sa grande soeur sont menées au succès pour le bien du village et du clan. Certes son tempérament exubérant et ses sautes d'humeur peuvent parfois inspirer la crainte chez les plus impressionnables, mais elle n'en reste pas moins une personne fiable et soucieuse de la perfection. Si ses manières manquent de prestance, elle a un don pour voir toujours le meilleur chez les autres et accorder une confiance parfaite en leurs compétences - surtout envers son aînée. Plus versée dans l'art de la guerre que sa soeur Homura, Hibana est l'une des meilleures archères du territoire - son entraînement intensif et exigeant qu'elle s'invente elle-même et dispense aux ashigeru du village est l'un des plus réputés de la région. Elle excelle également avec les inventions de sa soeur - loin d'être seulement les jambes et les bras du duo quand Homura est la tête, Hibana possède sa propre ingéniosité, et réfléchit vite, trouvant souvent une solution inattendue et ridicule mais efficace au problème. Fidèle aux idéaux du clan Tsubaki, comme ses parents lui ont enseigné avant leur tragique disparition, Homura se fait une fierté d'être membre des Camélias en leur honneur. Elle porte le môn du clan en bandeau sur son front.  

"Te souviens-tu, Hibana, de cette nuit où notre destin changea?"
"Aussi claire que le feu dans la nuit, Homura."

L'histoire de la famille Fuhenbi est marquée au fer rouge dans l'histoire par une tragédie dont tout le clan se souvient encore. Fort de ses terres riches en minerai, le village de Migotobuki est encore connu comme le domaine des artificiers de Fuhenbi, prisés chez les Tsubaki pour leur savoir-faire pyrotechnique et leur pugnacité. Fiers dans l'art comme à la guerre, c'est ainsi qu'on pouvait les qualifier, alliant raffinement et passion brute.
Le grand nom qui résonne encore dans les oreilles à Migotobuki aujourd'hui est celui de Fuhenbi Kazan, l'un des samouraï les plus craints et aimés des Tsubaki, et aussi une proche connaissance et fidèle au précédent Daimiyo des Camélias. S'il n'avait pour prétention que de vivre pour servir son clan, c'était un homme respecté et admiré pour le message qu'il allumait dans les cœurs tel un brasier allume maints kiseru - "La flamme est ce qui compte, pas la lanterne dans laquelle on la contient. Plus elle brille fort, et plus elle chasse les ombres et réchauffe les mains." Kazan était celui qui voyait toujours la vertu dans le cœur de chaque mécréant qu'il combattait. Son attitude très directe et brute de décoffrage était souvent l'objet de ragots à la cour, mais fort heureusement, sa seconde femme Hoshi était là pour épauler chacun de ses pas et faisait bien souvent le ménage après lui. Une femme telle qu'elle, il n'en existe plus qu'une à présent, en la personne de l'aînée des sœurs ; mais avant d'en venir à la naissance d'Homura et d'Hibana, revenons-en à leurs parents un instant.
Deux figures puissantes dont la renommée -enfin, surtout celle du père - suffisaient à faire parler d'un domaine aussi modeste que celui de Migotobuki, dont le père était Jôtôhei. La guerre n'existant désormais plus que pour entrecouper les belles périodes de paix - c'est ainsi qu'il qualifiait la relative stabilité des relations entre les clans, de son humble point de vue - il consacrait tout son temps à rechercher la perfection. Affûter sa lame et alimenter le fourneau dans son coeur. Beaucoup de sujets proches parmi ses gens étaient des forgerons, et il aimait une chose - superviser tout ce qui se faisait dans cet énorme atelier qui lui appartenait, motivant ses ouvriers tout comme il motiverait des troupes. D'autres fois, il prenait un peu de temps pour son autre passion - la poudre et son art. Il créait lui-même ses feux d'artifices et les faisait produire dans un atelier spécialisé, tandis que son épouse veillait aux tâches de la maison et recevait les invités. Ce qui faisait surtout la renommée de la famille, c'était cette tradition de fêter chaque victoire par un spectacle de pyrotechnie - une façon de remercier ceux qui se sont battus et de prier ceux qui ont laissé la vie. "Hanabi no Kazan" était donc l'un des guerriers les plus singuliers de cette façon.
Mais cela va sans dire que tout changea dans la vie de Kazan lorsque Hoshi lui donna deux enfants, deux filles. La première, Homura, était grande et sage. La seconde, Hibana, était vive et brave. Elles étaient sa nouvelle passion, et il fit tout ce qui était en son pouvoir pour que leurs flammes soient les plus lumineuses qui soient. ça ne fut pas facile, évidemment. L'éducation des deux jeunes sœurs fut l'une des plus ardues qui fût été de donner - mais uniquement parce que Kazan n'avait qu'en vue la perfection qu'elles pourraient atteindre. Il les fit instruire et les forma ensuite. L'art de la guerre comme l'art de poudre, comme si ses deux filles avaient été ses deux fils - il fut un père exigeant mais toujours présent. C'est un amour pour ces deux choses qu'il parvint à leur transmettre, et lorsqu'elles ne s'entraînaient pas avec leur père... les deux sœurs apprenaient avec leur mère. Aussi douées pour mener le corps que les cœurs, tout portait à croire que les deux jeunes filles, en passe de devenir femmes, seraient des guerrières à la hauteur de la renommée de leur père.

Nul ne s'attendait à ce que cela arrive si tôt, et pas de cette façon.

C'était un soir de tempête, particulièrement violente. Elle avait surpris les deux jeunes sœurs durant un exercice auquel leur père les avait envoyées. Le ciel noir grondait et la pluie battait, trempait les hommes des Fuhenbi jusqu'aux os. Le vent les forçait à marcher courbés en avant et hurlait à leurs oreilles, comme si tous les démons des contes s'étaient mis à les tourmenter. Hibana et Homura marchaient elles aussi vers leur foyer. Homura à l'avant, Hibana à l'arrière. Séparées par un rideau de pluie diluvienne et la rage du vent qui éteignait leurs paroles d'encouragements. Un véritable cauchemar pour celles qui ne supportaient pas de se retrouver l'une sans l'autre.
Elles furent réunies pour assister à la catastrophe. L'éclair tombant sur l'atelier de leur père, où leurs parents s'étaient réfugiés pendant la tempête. La poudre stockée à l'intérieur s'embrase et l'explosion pulvérise le bâtiment et engloutit les alentours dans les flammes et les débris retombants, laissant Hibana et Homura abasourdies, effondrées, à jamais marquées par la perte de leurs parents tandis que la pluie venait laver les dernières traces de ce qui fut leur vie d'avant.

Ce n'est que grâce à leur combativité, l'héritage que Kazan et Hoshi avaient su leur transmettre, que les sœurs parvinrent à se relever et à faire reconstruire leur foyer. La tâche leur incombant désormais de mener le village comme l'avaient fait leurs parents, Hibana et Homura sont désormais les deux faces d'une même pièce, tout autant que le rempart de Migotobuki contre l'abandon et la défaite. La foudre avait détruit leur foyer, mais c'est en phénix qu'elles sont ressorties de ces cendres, et il vaut mieux pour chacun de se rappeler de qui elles étaient les filles. Quiconque tente de fouler au pied leur héritage y réfléchira à deux fois: les deux guerrières ont repoussé ceux qui ont essayé avec succès par quatre fois déjà.