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Mibu Morosane
Manjushage
Mibu Morosane
Manjushage
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Ven 22 Jan - 18:42
  
The child – sad innocence


Voilà plus d’une décennie que ces petits yeux mornes fixent la fenêtre de cette vaste chambre de manoir perdu en pleine campagne, scrutant en de rares occasions les grilles de l’enceinte de sa demeure silencieuse, dans la mince ouverture de rideaux sublimes. Près de onze ans déjà que la petiote à la chevelure d’or et aux iris purpurins attendait un miracle, une chimère, le derme diaphane aussi pâle que son espérance de voir surgir un jour le spectre inconnu qui pourtant la happait à la veille décevante. Et sa malheureuse mère, trouvant la chose puérile, s’essaya moult fois à l’en dissuader. Hélas pour elles, rien n’y faisait. Aussi la gamine taciturne et âpre, frustrée et songeuse qu’on ne daigne pas lui décrire ce mâle impie, griffonnait dessins rudimentaires et écrits divers à propos d’eux, les esseulés solitaires. Sawa [Soren] refusait l’idée même du trépas et autres tentatives à saveur de balivernes qu’avait pu déblatérer sa génitrice furibonde et larmoyante, sans alliance d’ailleurs. Nul autre n’aura pu la courtiser et séduire, prendre en fiançailles. Une épreuve devenue impérissable traumatisme. La jeune chiroptère si instruite et sage, docile, n’osait pas la défier. Une escapade à vue d’investigation errante ne rimait à rien, il lui suffisait d’attendre. Elle éprouvait parfois la sensation que des pas approchait de la bâtisse, même de très loin, alors que pulsait son âme ou son cœur lié à l’invisible. Une incertitude tenace qui n’en finissait plus de saigner l’enfant, à l’image de sa pauvre mère désabusée, recluse dans des souvenirs lointains, ce bonheur perdu, impalpable hélas. La petite aima l’imaginer doux, mémorable et prompt à resurgir.

Son antre pourrissait en ce sens, l’exquise dame n’étant plus que l’ombre d’elle-même. Jadis si jouasse et guillerette, depuis amère et erratique. Des pleurs retentissant parfois dans la nuit. Mais pas les siens, la petiote peinait à comprendre ce martyre bicéphal, contradictoire. Que n’osait-il venir enfin, ce faquin sans honneur, cet indigne père ? Tantôt monstre à la cruauté sans pareille, pire à tous diables historiques, ou simple ignare de son existence, voire même un vampire scellé aux confins du monde. La presque ermite en savait peu mais n’étant ni hybride ni affligée d’un sang appauvri, boucle d’or en avait pu déduire qu’il était absurde qu’une aussi noble engeance puisse être défaite. Certes de terribles créatures et armes humaines courraient de part le monde et nombre de ses congénères furent massacrés à travers les âges, aussi l’isolationnisme strict faisait sens, mais était-ce fou de croire à la survie d’un tel homme ? Comme s’il lui était interdit de périr avant d’avoir reparu devant une femme prête à l’occire, et fait amende honorable, tout du moins implorer son pardon. Sawa le laisserait se prosterner à ses bottes ou rester à distance et dépérir sous l’orage et sa pluie diluvienne, en haut de la lugubre colline dépourvue d’arbres verts. Or la société humaine ignorait sa nature, du fait d’une habile manœuvre, sa tutrice l’ayant déclarée atteinte de porphyrie érythropoïétique congénitale, la maladie de Günther, favorisant ainsi sa marginalisation salutaire. Alors elle savourait sa paisible monotonie, trouvant la compagnie de ses familiers polymorphes plus plaisante qu’aucune autre. Ses propres disciples, ses servants affectueux, ses amis.

Un diablotin juvénile, minuscule et niais, ainsi qu’un nekomata docile et douillet. Des racines ironiques pour la métisse. Leur faculté servant les dessins ingénieux et l’imaginaire fertile de leur maîtresse prolifique. Non pas que les domestiques la laissaient indifférente, elle faisait preuve d’une courtoisie et convivialité minime à leur(s) égard(s). Pas bien lasse de ses leçons et maigre éventail de distractions quotidiennes, la blonde noyait l’ennui dans la lecture des innombrables ouvrages de la bibliothèque ou au détour d’un piano du salon et l’invention d’histoires illustrées sur les portraits de famille, celui de son grand-père suscitant chaque fois un certain émoi à le contempler en murmures. Pauvre parent qui dût se sacrifier afin d’assurer l’avenir de sa descendance. Puisse son géniteur être aussi intègre et vertueux. Au diable le charisme, la prestance et l’allure ou les manières. Sawa n’en demandait que l’audace, le courage de lui parvenir et rendre gaité d’antan à une autre. Soudain, on fabulait au délire. La gamine tressaillit après coup, elle ne rêvait pas. Un étranger en guenilles foulait son sanctuaire, les grilles en fer noir grinçant en son sillage. Pas un changelin ni un farfadet, donc. Une silhouette grossière mais massive pour cette chétive enfant qui filait au vestibule en toute hâte, sans toutefois montrer sa frimousse. Il ne pouvait s’agir que de lui, nul ne venant d’ordinaire dans la nuit, en tout cas sous pareille adversité. Le mâle bien bâti se figea lorsqu’un domestique se dévoilait dans l’entrebâillement des portes massives en chêne. La bâtisse jurait avec le paysage.

Ce mystérieux veneur présentait un faciès quelconque et non les traits durs ou délicats escomptés. Un air penaud sous la pénombre de la capuche d’un ample manteau de voyage, rapiécé et boueux, qu’il rabattît preste en arrière, de sorte à ce que le tissu dévale sa chevelure de châtaine, malgré le calvaire humide. Nul ne savait alors qu’il s’agissait d’un de ces énergumènes qu’abomine la maîtresse de maison. Et le vacarme de l’averse écrasée au perron où un niais étira ce fin sourire d’entrain à la retenue de circonstance, comme son attitude si humble et peu épique -assez décevante à vrai dire-, ce phénomène d’insistance verbale aux airs de suppliques, même si le bougre ne mandait guère plus que cela audience ou d’être introduit outre mesure alors qu’il fit dos dépité mais désobligeant, grossier, songeant à revenir aux aurores ou se plier à quelques exigences de la part de la femelle curieusement connue de lui, les beaux souliers à boucles de cette blonde là vinrent claquer au seuil de son huis. La petite s’intrigua du frisson soudain et des rictus véloces de sa mère qui éconduisait avec une trop preste véhémence le vagabond tout juste entraperçu, un relan de nausée à la vue de mèches alezanes ou ce regard noisette fade. Le déni l’accablait toujours, ce bellâtre trépassé pour elle. Or l’absence de portrait à son effigie ou d’allusion joyeuse/transie empêchait l’enfant d’être sûre de l’identité du bougre sur le départ. Une fois de plus la triste dame rageait en pleurs, ses nerfs à vifs même envers sa progéniture laissée sans réponse, désemparée et confuse. Qui blâmer là ?

Boucle d’Or faillit enfoncer des portes et beugler ordres au mâle, hélas les domestiques la retinrent, aussi craintifs de l’ire de Lucy J. Harrington devenue Shiranui Shinonome que soucieux de sa petite personne. L’exquise étrangère s’était acquise l’amitié des pouvoirs publics locaux avec une contribution financière -au demeurant désintéressée- pour le développement du patelin nippon Miyake, d’une petite île au large de la baie de Sagami [de Yokohama]. Fallait-il encore fuir plus loin, à l’écart, où nul n’est susceptible d’ébruiter sa présence ? Voilà des lustres que l’affreux roi rouge et autres détracteurs d’envergures avaient péris. L’ignare de leurs désirs perfides révolus refusait juste qu’on puisse approcher sa fille comme on lui avait arraché son géniteur, ancien hiérarque/ponte de la société des vampires d’Europe, autrefois établi en Angleterre avec son vieil ami ayant connu l’exacte fin funeste, leurs clans décimées par une folie méconnue. Et la femme ne pouvait encore croire que son amant –de cette autre famille- l’avait chassée afin qu’elle soit saine et sauve, comme le suggéra son père le jour des adieux. L’admettre revenant à concevoir sa sottise, l’absurdité même de sa rancœur de dix ans et la honte de s’écœurer de nourrir encore quelles pulsions d’érotismes lors de ses rares voyages ou visites de pairs discrets et soupirants intrépides. Ne serait-ce que par égard pour la petite à qui la chose déplairait autant que le silence total sur ses origines paternelles. Alors l’enfant fabulait désuète et mitigée à propos de cet éphèbe inéloquant, comme assaillie de remords à l’idée d’être sûre. Il aurait certes fait un bon parti naguère, mais on ne lui trouvait pas d’attrait suffisant. Que diable lui aurait-on trouvé alors, une bravoure singulière ?

Aucun de ces trois niais ne s’était dont vraiment vu ni jaugé. L’homme revint alors au matin, plus fringuant. Sa maigreur venant démolir le fantasme d’une stature imposante, le charisme et la prestance d’un survivant à la grande guerre intestine et à l’automne sombre ou l’été écarlate. Tant de tumultes féroces que n’aurait pu traverser un gringalet pareil. Or il émanait de lui une assurance indescriptible, immuable, de même qu’une une aura ironique, impérieuse et puissance comme nul autre dans la région des insulaires. Une sorte d’ange au potentiel inouï, latent. Le genre de monstre aguicheur qui endort méfiance. Était-ce l’incarnation du démon primordial ou l’acolyte de la grande faucheuse, voire un dieu mineur local sinon un incube endurci ? Ce monsieur moins laid qu’hier, plutôt bel homme en définitive, sans ses traits tirés par la fatigue ou une chronique dépression, fit d’aventure forte impression à la môme qui l’observait encore depuis les yeux de ses serviteurs. Trop aimable, il rendit son salut distingué aux bêtes avant de considérer le brave majordome venu l’accueillir avec dépit -et ennuyé que sa petite maîtresse soit si peu prévenante-, puis baratiner car madame n’était pas d’humeur à recevoir quiconque. Loin d’être souffrante, le maraudeur confia juste avant de filer qu’il résiderait à l’auberge Sakamichi le temps qu’elle soit encline à une entrevue, même fugace, expéditive, plutôt que de laisser un message oral ou une lettre manuscrite en un sillage de couard. Bigre, se dit l’enfant à l’occasion manquée de connaître enfin la vérité. Elle aura désiré plus d’audace, quel gâchis, et bousculait dès lors cet espèce d’oncle raide afin d’alpaguer le fuyard qui déchanta au poignant volte-face, de minuscules prunelles purpurines admiratives.

La véracité d’une rumeur balayant les doutes, cette naine l’empaffait d’une certitude viscérale et rude. Mais il n’osait pas trop renchérir sa demande, son patronyme infâme tût là encore. Phénomène fâchant d’une adorable moue, ledit ami revenu de loin pris alors congé. Un toupet exécrable. Son ancienne amante l’aimait dont encore, d’une certaine façon, puisqu’elle éleva avec affection leur progéniture. L’enfant avait le regard de sa mère, ces exactes mimiques d’autrefois et cette froideur naturelle sophistiquée de splendide aristocrate, une jolie chevelure blonde qu’il aura cru plus pâle et qu’elle tenait sans doute d’un grand-père, puis une audace et l’impulsivité curieuse de ce faquin remué, mis à bas d’un seul égard. Phénomène plus rude que les atroces stigmates bardant sa vieille carcasse de guerrier anonyme. Aucune menace ne l’ébranla jamais à ce point, même la fureur mêlée de tristesse de sa chère et tendre lui pesait moins, alors qu’il vécu mille tourments infâmes, comme la crainte de sa perte à l’image de ses proches arrachés en son enfance. Lui aussi se mis à scruter avec impatience à la fenêtre de sa chambre, simple étape de voyage, dépourvue de fioritures. Le charmant tenancier et restaurateur, dont le fils s’occupait des modestes cuisines lorsqu’il ne livrait pas du tofu ou autre spécialité japonaise à domicile, voguait vers l’établissement des bains publics –sorte de source chaude où le vampire s’imaginait en compagnie de sa sulfureuse promise- afin d’aider sa tendre mère caractérielle. Une bien belle famille, unie et radieuse comme il aimerait en savourer les petits plaisirs et déboires quotidiens. Des remarques flatteuses qui lui valurent une répartie rougissante ou hilare, ce bellâtre ayant fière allure trouverait avec aisance une concubine, or il dénigrait la chose, préférant envisager mille merveilles auprès de ses princesses.
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Mibu Morosane
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Sam 20 Mar - 23:22
  
    Il était une fois une jeune femme. Singulière, sensible. Bourgeon à peine éclot, guère épanoui. Et déjà somptueuse, ravissante. Certes débraillée en son frêle yukata au relief aguicheur. Mademoiselle ronflait -en une posture loufoque- au lit de sa chambre étudiante. Elle chaotique parmi l’ordre et l’ascétisme. Un havre épuré, méditatif. Propice à élucider l’inextricable spirale de ses perceptions somnambules, comme éveillées, voir lui permettre d’explorer les méandres des rêves lucides. Ces spectres oniriques et fadaises dignes de tares précoces. Un malaise qui entache hélas ses humeurs joviales ou polissonnes, et parfois enchanteresses. Caractérielle, coquette, curieuse. Son métissage transparaissait dans ses traits délicats, fins. Menue, svelte, et pourtant ronde. Chaque balancement -au travers du simili cauchemar- manqua d’en dévoiler d’avantage. Fort heureusement nul n’observa l’âme agitée. Bientôt vingtenaire. Un bruit bizarre l’arrachait au songe. La laissant revêche, râleuse. Elle n’appréciait trop qu’on la tire de son sommeil, sans faire montre d’une quelconque gestuelle leste. Paresseuse, la fausse albine se prélassa encore un peu. Des doigts fins et moites pour essuyer ses paupières aux iris de jade mi-clos. Aucun sursaut ni raideur. Fut-ce la branche du cèdre proche au balcon qui cogna vitre, sinon un malandrin voyeur en pleine gaffe ? L’air ahuri de son joli minois faillit d’aventure s’effondrer au cousin de sa couche en vrac. Une présence nébuleuse lui apparaissait depuis peu à la faveur du repos. Le phénomène alors indescriptible. Il l’excitait autant qu’il troubla. Des dires indéchiffrables, pour une silhouette vacante. Comme un souvenir brouillon, altéré, voire révolu. Si vétuste qu’il ne subsista rien en mémoire. Et sa tendre mère lui manqua, l’air perdu dans le vague, bouille enfouie au réconfort moelleux mêlé de sueur et de dépit. Si seulement il pouvait s’agir de cette chose, rumina encore la francophone.

Voilà qu’une ombre la fit frémir, passa furtive sur le pvc. Quelque orage serpentât, en outre. Le fameux mistral hurlait dehors et battît les cimes alentours. Rien, hormis les froides ténèbres d’une nuit automnale. Et son vague reflet. Le réverbère menaçant juste de flancher au bas de l’immeuble. Nouveau soupir. Lasse, Sélène s’extirpa du lit, enfila des pantoufles et se traîna vers des stores à descende. Le réveil indiquait trois heures quatorze, l’aube loin de poindre. Puis la métisse fila s’étendre lorsque son fichu cellulaire vrombît sous la couette. Au moins ne s’était-elle pas assise dessus. Or quel impudent l’osa ennuyer si tôt ? Une copine de classe en galère planchait sur un gros devoir à rendre d’ici peu, de la traduction déjà faite par notre studieuse étudiante de la faculté aixoise des arts, lettres, langues et sciences humaines. Non boursière, d’ailleurs. Élève de seconde année, en licence LLCER japonais. Un retard que n’excusait en rien l’envie festive de l’autre. Go-chan consentit pourtant à lui venir en aide. Mais pas avant un profond sommeil. Loyale et serviable, comme moralisatrice. Son appareil éteint, cette fois, l’étourdie aux mèches lunaires bailla vers son objectif. Rivage irrésistible de simplicité où il lui plut d’échouer sa carcasse guère matinale. Hélas une sensation malsaine l’accabla peu après, alors presque rendormie. Enfin à l’aise, comblée. Grognonne depuis. Le phénomène l’assaillit d’une stupeur viscérale, équivoque. L’échine parcourue d’un intense frisson. Entre vertige et nausée. Fut-ce de la fièvre. L’absence de migraine n’écarta nullement l’insouciance maladive de se vêtir avec légèreté. Le front à peine tiède. Et son errance vira au délire. Le tissu du réel s’aliénant de manière illogique, du banal à l’épouvante. Un bris de verre retenti, étouffé, puis l’enceinte de son antre éclata dans une sorte de grognement [avec un écho bizarre]. Elle se tint de dos, stupéfaite, avant de finir étendue au sol, prise d’un nouveau vertige.

Une ombre massive et difforme la domina, ce fauve méphitique posant plus que des pattes pâles à ses abords. De la bave. Un regard prédateur l’acculant d’une panique sans pareille. La jeune fille débraillée roula par le flanc afin d’esquiver des mâchoires, après une sotte hésitation. Des griffes  la lacérèrent tandis qu’elle tenta de se dresser sur ses jambes, au pied du lit, et découvrait mieux son détracteur. Le second assaut de cette bête longiligne mais quadrupède, émaciée, voire squelettique, la manqua de peu. Ou plutôt érafla le sommet de son crâne. Carmine coulure en guise de voile, mèches poisseuses face à d’autres flottantes. Mademoiselle eut le vif réflexe de plonger sous la chimère -voutée- avant qu’une roulade ne la réceptionne vers son objectif. Un sabre ornemental posé sur un promontoire typique [du japon]. Et sa dégaine dévoila une dextre digne d’un souvenir, la riposte terrible et fourbe d’un rude maître. Un râle refoulait le monstre, sa paume fendue prise de spasmes, gisant à terre. Elle à genoux, encore nauséeuse. Fut-ce sa réussite ou une aura contraire qui chassa l’ennemi ? La frousse animale l’enlevait dans le couloir -du second étage de la cité universitaire-, au travers d’une porte et l’autre mur [défoncé]. Et même si cela n’avait aucun sens de poursuivre cette lutte saugrenue, elle s’élança. Lame enfouie au fourreau, sa tenue plus décente. Car ce vacarme réveilla le voisinage. Mille huis s’ouvrirent, des voix s’élevèrent. Un véritable chaos où la mystérieuse héroïne cavalait seule, à contre courant.  Avec des instructions pour les badauds. Fuir la place. Certains beuglaient au terrorisme lorsque d’avantage gémirent, risibles, manquant de piétiner leurs semblables ou se calfeutrèrent. Trop véloce, sa proie dut n’être visible qu’au troisième palier. Or nul n’hurla d’allusions. Elle parvint au bas des marches incertaines. Inquiète, fébrile.

Sélène les gravit précautionneuse. Accroupie alors que déboulait une dizaine d’imbéciles. Dont un voulut la retenir, l’agrippa. Un brave bougre. Hélas ignare. La bretteuse se débattit, passant pour folle. Tel les trois olibrius qui traquaient -un par étage- le responsable de cette hystérie laissant hilare. Puis elle s’enfonça dans les ténèbres, vers des ouvertures propices à l’embuscade. La bête ne jaillit d’aucune, alors on put accourir aux quelques crétins s’adonnant au pillage des chambres vides. Sauf qu’après trois foulées hurleuses bondit le simili reptile. Sa surprise totale. Une collision affreuse. Comme un crâne qui percute des bras puis projette contre un mur. Les mâles vinrent voir son état, tout du moins s’en rire et l’humilier par quelques photographies. La verve vicelarde. Des mains baladeuses faillirent la souiller tandis que cette diversion lui épargna [le] pire. La métisse cracha des glaires teintées de rouge et se dressa d’aventure, afin de secourir ces corniauds tourmentés par le monstre invisible. Elle vit flou. Silhouettes en pleine danse macabre, désarticulée. Les pantins d’un lacéreur de surfaces, repeignant les alentours. Tous meurtris, valdinguant. L’escrimeuse à la crinière nitescente émergeait avec le tournis signe d’une commotion cérébrale, le dos endolori, raide comme ses bras. Des côtes cassées ? Qu’importe, sa lame hardie trancha ferme l’ennemi reportant son attention. De sorte à l’éloigner encore, qu’il fuit sous cette lumière trop tamisée. Dans la crainte de sa fureur. Elle crut voir une longue faille à ce masque blanc, les mâchoires fendues à la verticale, dans toute la longueur. Fichu yōkai. Dragon ou diable saurien ? Pas mizuchi ni shokuin ou shiro-uneri. Un uryū corrompu, esprit de la pluie polluée ? Si loin à l’ouest, bizarre. Peut-être à cause d’une malédiction visant à punir son père d’avoir fuit sa belle famille, décrite comme peu fréquentable.

Réfléchir en rêve, n’était-ce pas puéril. Le pays du soleil levant constituait pour la jeune fille un véritable fantasme. Tel sa version mythique, le zipang. Une terre d’infinies richesses encore méconnues qu’on voulait absolument découvrir d’ici peu. Son géniteur perdit là-bas une épouse, dans des circonstances obscures. Cette voie s’inscrivit alors dans une volonté de retour aux sources, la gamine expatriée souhaitant renouer avec ses racines. Un bruit de tôle froissée raisonna. Elle rasait avec lenteur un mur du couloir malgré de solides appuis, jambes intactes, et parvint au fond. Sans subir de nouvel assaut. La malheureuse ne perçut que les cris de ses pairs et le grondement du tonnerre, suggérant que la chose s’était engouffrée dans le passage qui mène au toit. Nul doute que sa marche avec sabre devrait lui nuire. Les songes ne sont-ils pas dépourvus de conséquences ? se rassura l’albine un brin raide. Son père n’avait pas cautionné la présence de l’instrument, et craignit que cela n’attire la suspicion ou la desserve d’une quelconque manière. Sauf qu’à n’avoir aucun cliqué de sa maman, mademoiselle voulu garder auprès d’elle sa seule trace. On piétina donc la porte blindée vers une sinistre ascension. L’ennemi ne la pris pas à revers ni ne dégringola. Ce cadre étroit empêchant toute esquive à l’un comme l’autre. Bigre, l’occasion d’en finir par l’estocade. La pâle enfant se hissa ainsi au sommet de l’édifice, pour un troisième et dernier round. L’averse lava dans le noir ses mèches sales. Un frisson la parcouru tandis que cette froideur pénétrait son linge, sa chair. D’ordinaire peu frileuse, elle sentit la fièvre vaincre. L’horreur profitait aussi d’un répit, dissimulé dans l’interstice aveugle de deux éclairs. Détail désuet, du reste. La samouraï subit des frappes difficiles à endiguer, lorsqu’elle s’apaisa d’un soupir, fit le vide et détecta mieux la bête qui marchait dans les flaques de ce sol lisse. Pour abattre sa lame en plein cœur, genoux fléchi.


< Idée d'introduction de personnage dans l'univers  de Bleach >
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