[ CLOS ] Sorakado Chihaku - Le jeu du hasard.. Deux êtres aux racines ombreuses s'entremêlent |

Le jeu du hasard...
Deux êtres aux racines ombreuse s'entremêlent.


La pluie, les quelques gouttes venant tomber du ciel offrirent un léger froncement de sourcil de la part de l'homme. Profitant du bois à sa portée, Chihaku se décida à s'enfoncer dans ce dernier, cherchant à éviter d'être trop détrempée ? Ou fut ce plutôt pour les affaires que l'homme portait alors ?
L'homme exhibait un léger sac en toile improviser dans son dos, le tissu venant traverser son torse en diagonale et pressant son contenu contre l'homme. Ce dernier était sans aucun doute léger, mais peut-être souhaitait-il conserver le plus possible tout cela ? Ne voulant sans aucun doute pas laisser l'eau attaquée ses précieux biens malgré que la pluie soit encore fine.

Bientôt, une voix, quelque chose s'élevant vers lui, amenant son regard à se baisser tandis que ses yeux admiraient les feuillages d'un arbre sous lequel il s'abritait. Quelques secondes de silences suivirent ce geste qui sembla plus lent chez lui qu'il ne l'aurait été chez quiconque d'autre. Bientôt, les deux pairs d'iris se croiseront dans un geste qu'on penserait sans aucun doute malpoli, le noir des yeux du Sekai Guji confronté aux dorés si particuliers du vagabond.
Le Yokaï put mieux détailler l'homme pendant ces quelques instants : De la même taille que lui, ce dernier semblait pourvu de vêtements de qualités banales et teint en noir, ce qu'on pourrait en tout cas apprécier chez bien des voyageurs !
Sa ceinture portait deux armes : Son katana de bonne facture, mélange entre noir et rouge ainsi qu'un wakizashi totalement dépourvu de tsuba. Ce dernier était d'une couleur noire et visiblement plus simplement œuvré que l'autre arme. Le contact entre les prunelles rompu, un sourire passa sur les lèvres de Chihaku. D'une douceur certaine malgré l'inconnu face à lui, ne semblant pas se sentir menacé ou surpris, une voix portant des accents masculins et une pointe de douceur se fit entendre :

« Bonjour à vous et il n'y a aucun problème, je vous remercie de vous en inquiéter. » Inclinant alors lentement la tête vers l'homme désormais plus proche, il laissa quelques secondes passées à nouveau avant de simplement reprendre d'un ton plus enjôlé, comme s'il s'adressait à un vieux compagnon retrouvé au cours d'une pérégrination : « Je vous avoue simplement avoir été surpris par la pluie tombant et ne voulant pas risquer d'affliger à mes quelques biens cette eau, j'ai décidé de prendre refuge sous un arbre. Profitez-vous aussi de cette journée pour marcher ? » Sans aucun doute, l'homme devant lui était de meilleure stature qu'il ne l'était. Après tout, simple vagabond et membre d'un clan luttant désormais pour la reconnaissance... Mais, quelque chose dans ses gestes était joyeux, agréable, comme si tout le monde lui était égale quand il marchait et que chaque personne était un simple ami. Il se redressa quelque peu avant de courber alors sa tête plus solennellement, offrant un sourire qui s'élargissait au fil du temps qui passait.

« Si le temps vous le permet et si quelques mots vous attirent, pourquoi ne simplement pas le prendre et venir vous réfugier avec moi ? Il est une chance de rencontrer un voyageur qui passe, et peut-être serait-ce une bonne chose de la saisir ?» L'invitation était faites, un peu plus poussé que ce à quoi quiconque pourrait s'attendre... Mais, il n'y avait sans aucun doute aucune prétention dans le geste, ni aucun désir d'imposer sa compagnie. Les gens passaient après tout, chacun avait sa destination, le stratège errant pensait sans aucun doute que l'homme face à lui resterait si cela l'intéresserait et repartirait si l'offre ne le charmait pas.

Le jeu du hasard...
Deux êtres aux racines ombreuse s'entremêlent.


Tandis que l'homme s'approchait de lui, Chihaku ne semblait pas se déranger encore une fois, ne sentant plus la pluie tombée sur lui, il offrant un signe de tête dans le vent une première fois, un remerciement à cet étranger qui venait l'abriter. Celui-ci se délestant de son capuchon de soie, une légère réaction passa dans son regard : Qui ne serait pas surpris après tout de voir un Yokaï face à lui. La surprise qui put être décelée se résorba cependant bien vite alors que le côté amical ne disparut jamais dans le regard de l'homme. L'itinérant attrapa alors une outre se trouvant à sa ceinture, détachant celle-ci avant de l'ouvrir et de tirer une gorgée. Chacun de ses gestes restait imprimé de la lenteur habituelle, ou de son côté posé ? Toujours est-il que le conteneur fut ensuite présenté à l'homme à côté de lui : Avait-il but avant de présenter pour offrir un possible apaisement aux craintes d'empoisonnements ? Le stratège seul le saurait ! Quelques mots suivront ensuite d'un léger rire, rien de moqueur cependant :

« Si vous êtes perdu, un simple instant ne changera probablement rien. Si vous souhaitez, je pourrais vous aider à rejoindre l'endroit que vous cherchiez, pour peu que la route me semble familière. Je n'oserais vous offrir une simple direction et vous laisser à l'abandon. Je profite aussi, les gens courent sans jamais s'arrêter. Les quelques scènes s'offrant à moi, qui pourrait les trouver belle alors qu'il passe simplement, ne les remarquant pas ?  »

Le sourire ne s'estompât pas alors que la suite des paroles de l'homme lui sembla sans aucun doute plus brusque ? Pourquoi parler de paix à cet instant ? Partager un abri était une chose assez différente après tout. Cependant, Chihaku évalua les quelques mots offert par le Kitsune face à lui. Serait-ce vraiment la chose qui devrait être faites ?

« Je dois vous dire que je n'aurais probablement aucune réponse à vous fournir à cela. Après tout, nos circonstances sont celles d'un abri. Peut-être est-ce qu'une pluie est tout ce qu'il faut pour regrouper ceux vivants ici-bas ? Mais... Cet humble nomade apprécie la compagnie des gens, pas pour d'où ils viennent, mais ce qu'ils sont. Quelques mots emprunts de sagesses le restent après tout, peut-importe notre apparence et notre couleur n'est-ce pas ? Vous avez sûrement vu plus de choses que moi, je juge que vous avez des choses à m'apprendre dès lors. »

Le stratège en herbe secoua alors légèrement la tête en regardant avec une pointe de curiosité les oreilles de son compagnon de l'instant, une pointe de curiosité passant dans son regard doré cette fois-ci avant qu'il ne rejoigne celui noir de Suou : « Si mon simple avis vous intéresse... Il y a des choses qu'on ne peut pas forcer et qui doivent venir lentement. Je vous avoue n'avoir que peu de connaissances des vôtres, je suis loin d'être un traqueur de mon clan, ni d'arborer les sentiments qui pourraient être communs parmi les miens. Malgré tout cela, je peux apprécier un visage, peut-importe qui le porte tant que les intentions sont bonnes. Peut-être d'autres le feront, votre travail sur vous-même et l'image que vous offrez est sûrement la meilleure chose que vous pourrez offrir à cette œuvre, celle de réunir les yokaï et humain. »

Le jeu du hasard...
Deux êtres aux racines ombreuse s'entremêlent.


L'homme déclinant l'offre d'une outre, elle retrouvera bien vite sa place au obi que ce dernier portait. Il se redressa alors quelque peu tandis que ce dernier accepta son offre, l'écoutant cependant jusqu'au bout. Des idées intéressantes ressortaient du Kitsune qui devait avoir vu son lot de vie en réalité. Il ne pouvait s'empêcher de pondérer quelques instants, bien que ses véritables considérations et son avis resterait tout aussi cacher que le reste. Le voyageur semblait continuer de réfléchir tandis qu'il invita l'homme à suivre lentement, le laissant tenir le parapluie qui abriterait les deux dans cette légère bruine. Tandis que Chihaku bougeait, Suou put remarquer le côté maîtrisé de chacun de ses gestes, comme de ses paroles dans un sens. Il avançait lentement, ses appuis étant assurés, tout chez lui semblait transpirer cette confiance ainsi que ce calme qu'on pouvait sentir émaner de sa personne.

« Ne vous en faites pas, voyons. Nous avons un peu de marches à faire, utilisons donc cela pour discuter ensemble, voulez-vous ? Il est plus agréable d'égayer ce moment de quelques avis, de plus ce sont mes propositions. Si cela me déplaisait réellement, je n'aurais jamais émis l'idée de faire ainsi, voyez-vous. Tout cela est, après tout, une façon pour moi aussi de grandir. »

L'homme semblait béni d'un sens de l'orientation plus poussé que la personne se trouvant à ses côtés. Il prit bien vite un chemin qui lui semblait plus familier qu'on ne le croyait, souriant quelque peu à ce dernier comme pour lui offrir l'assurance qu'ils allaient vers le bon endroit, le voyageur restait quelqu'un d'assez joyeux et amical, sans aucun doute !

« Je vous accompagnerais seulement jusqu'à portée de vue de la ville malheureusement. Ce n'est pas une bonne chose d'être aperçu en compagnie des miens en réalité. Et les habitants de ces terres ont une vue assez commune dans un sens, les miens sont une malédiction tout au plus tolérée par l'Édit impérial qui nous a été offert. Enfin, cela est une autre histoire. Pour reprendre le sujet, les Hommes courent de manière assez effrénée. Mais, ne pensez-vous pas que cela a aussi un avantage ? Chacun peut profiter et se plonger dans cette vie totalement et parce qu'elle est courte, oublier le reste... Une vie humaine peut avoir l'air insignifiante et petite, mais elle a ses avantages. Tout comme celles des Yokaïs en ont. Il y a du bon à tirer des deux enseignements, selon moi, ne croyez-vous pas ? »

Il appréciait le fait que la personne à côté de lui semblait aussi voir du bon dans tout ce que les humains pouvaient avoir. Après tout, comment une race défectueuse aurait pu autant se répandre et obtenir les bénédictions des kamis ? Bien sûr, il n'y avait que les yokaï pour avoir des siècles de vies et certains avaient des pouvoirs tout à fait prodigieux. Mais, les Hommes restaient une race bien ancrée sur ces terres, pouvant se développer et perfectionner ce qu'ils inventaient.

« Les choses évoluent assez étrangement parfois, mais nous ne pouvons pas toucher le cœur des autres après tout. C'est pour cela que je crois que s'influencer nous-mêmes est la meilleure des solutions pour atteindre ceux se trouvant autour de nous. Même s'il est fort possible que peut-être cette tolérance ne vienne jamais et que les êtres humains comme yokaï soient semblables à l'eau et l'huile, ne se mélangeant jamais. »