[CLOS]Les traces d'un Kitsune sur la terre des Tsubaki..

Un Kitsune sur le territoire des Camélia

Les oreilles du Kitsune se redressèrent étonnamment vite. Il fallait dire que depuis son entré, il était intérieurement dans tous ces états. Passant de la peur, au stresse et au final à un renardeau fière, cet homme avait le don de le mettre dans tous ces états. Néanmoins, le Kondo ne perdit pas la face et faisait preuve d'un respect profond. Il écouta les paroles du Daimyô. Lui répondant de temps à autre quand il avait une réponse à fournir ainsi que l'approbation de ce dernier. Il s'inclina une nouvelle fois à la prise de parole.

"Ce humble Kitsune transmettra vos volontés à mon Daimyô avec réussite. Toute fois, en tant que Kitsune encore inexpérimenté, je ne peux que me taire, observer et comprendre. Les décisions ne m'appartiennent pas."

Pour la suite de l'échange, une question déferla en direction du Kitsune. Et de cela, le Kondo remarquait aussi bien le regard profond qu'il émettait à son égard. Dans une légère inspiration, il répondit avec toute la sincérité du monde, répondant au regard de son hôte.

"Je vous présente mes plus plates excuses d'avoir définis ces derniers comme des voleurs.. Comme Tetsuko-sama à compris, ils ont volé la carte officielle, répertoriant tous les postes de gardes aux frontières du Tengoku alors que ce Kitsune faisait sa ronde habituelle. Evidemment, cela est entièrement de ma faute. Toute fois la carte à été reprise de leurs mains."

Suou le savait. Il savait qu'une grande partie de la responsabilité pour ses actes ne pouvaient être pardonné. Cependant, fier Kitsune qu'il était, ferait tout pour subvenir aux moindres questions, aux moindres besoins que les deux clans pouvait lui exiger.

AWFUL

Abasourdi.

Les yeux d’or du titan s’étaient écarquillés à la révélation qui venait de lui être faite. Point besoin ne lui était de se retourner en direction de ses prétoriens et des membres de sa garde en présence : tous devaient exprimer la même surprise. Les derniers mots du prêtre en réponse à la simple question du Daimyo les avaient chacun pris de court, coupant le souffle des guerriers du Nord qui cherchaient à présent dans le regard de leur voisin la certitude d’avoir bien entendu. Kazuo quant à lui n’aurait pu détourner le sien, fixant la créature lui faisant face en quête du moindre détail qui trahirait la plaisanterie qui venait de lui être faite.

Que la chose fut vraie ou non, le seul fait que la naïve sincérité du kitsune affichait clairement était qu’il était persuadé de l’authenticité de ses propos. Un silence accablant s’empara des lieux, la gravité gagnant les expressions Tsubaki, pareille à la marée s’accaparant les plages de sable chaud. Bien que le Lotus et le Camélia ne fussent point en guerre, la valeur d’une telle information était inestimable. Que de tels documents se trouvent à portée de main était invraisemblable… D’autant plus entre celles d’un Sekai-Guji dont la responsabilité de ces derniers devait être supposée. C’était là le devoir d’un Chūjō, rien de moins.

Je suis heureux d’apprendre que vous ayez pu recouvrer ce bien, Kondo-san. J’imagine qu’il est en votre possession à cet instant même ?

Chaque syllabe prononcée par l’héritier de Hachiman sonnait tel un glas menaçant sous couvert d’une douceur aimable. Il n’avait qu’à tendre le bras, arracher ce plan des poches de son propriétaire actuel… Faire taire à jamais celui-ci. Avec les corps des vauriens, orchestrer la disparition du religieux, subtiliser ce qu’il transportait et garder la face auprès du Lotus aurait été aussi simple que de respirer. Refuser un avantage tactique de la sorte aurait été une sottise absolue…

Mais le fier descendant de Tetsuko se mit à rire. Doucement d’abord, puis de plus en plus fort, n’ayant nul besoin d’exprimer sa décision aux siens tant fut communicatif et évocateur son éclat. L’atmosphère se détendit aussitôt, une seule pensée unissant les membres du clan en présence : le défi qui leur était lancé de ne point profiter d’un atout comme celui-ci était bien trop tentant. L’hilarité devint collective alors, car s’ils devaient un jour considérer Renge en ennemi, le fait d’être les témoins d’une maladresse de ce niveau les confortaient sur l’absence de menace qu’incarnaient les disciples de Omoikane.

Tant mieux, tant mieux…

Soupira le géant en retrouvant son calme, suivi par ses combattants. Il attrapa une coupe de matcha fumante qui venait de leur être servie et la porta à ses lèvres pour en vider le contenu d’un trait unique.

Veillez effectivement à mener mon message à votre Dame dans les délais les plus brefs. Il s’agit du mieux qui soit à faire pour le moment.

Ces mots ne furent pas uniquement pour Suou, bien que le Daimyo ne s’orienta pas vers ceux à qui ils étaient dédiés.

Prenez vos aises pour la soirée, Kondo-san, reposez vous et reprenez la route pour vos terres au matin. Je vous fait le serment que rien ne pourra vous arriver dans mon domaine et une escorte vous accompagnera jusqu’à votre frontière afin d'interdire à tout danger de planer sur vous. Profitez du thé et des friandises tant qu’il vous plaira, nous autres avons fort à faire à présent.

De son assise il se redressa, culminant en des cieux que nul autre n’aurait pu égaler, ses yeux tombant sur l’être spirituel qui venait d’être déclaré comme invité par le Seigneur du clan en personne. Il sourit et salua légèrement le renard avant de conclure :

Faites un bon voyage, Sekai-Guji de Tengoku. Puisse Hachiman veiller sur vous.

Puis il fit demi tour et se retira, suivi par les nombreuses armures incarnat que constituait sa garde.