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Nomura Jirô
Manjushage
Nomura Jirô
Manjushage
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Mer 23 Déc - 21:20
  
4ème jour du 11ème mois de l’an 1276

La transition entre Renge-ryō et Tsubaki-ryō ne pouvait être plus nette. Quand les uns semblaient prêts à le pousser pour qu’il quitte la frontière au plus vite, les autres n’étaient pas loin de l’attraper pour le tirer de leur côté. Malgré les années, le contraste restait toujours aussi saisissant. Comme les deux faces d’une même pièce, la reconnaissance et le rejet ne pouvaient ni s’accorder ni se dissocier. Cette simple ligne résumait tout de la situation des Manjushage. Un drôle de destin. Héros, traître. Longtemps ces qualificatifs lui avaient paru étrangers ; marques d’un passé qu’il n’avait jamais connu, il avait erré dans l’incompréhension et la révolte, certain que ces actes ne le concernaient pas. Aujourd’hui, il regardait d’un œil indifférent ces manifestations de respect et de mépris. Il avait appris à accepter son fardeau et ne se préoccupait plus du regard des autres. Seul le désir d’accomplir sa perpétuelle mission guidait ses pas.
Ce n’était en cet instant rien que du hasard – il suffisait amplement pour amener sur sa route ceux qui auraient besoin de lui. Sans un mot, il salua les gardes, ceux qu’il quittait, ceux qu’il dépassait. Nul besoin de s’attarder ici.

Le reste de sa route ne fut pas long. Il choisit de s’arrêter au premier relais qu’il trouva. Bien que la fatigue pesait sur ses épaules, il ne franchit pas la porte dans le but d’y trouver le repos, mais seulement dans celui de se rendre utile.

Pour cette fois-ci, il n’eut aucun effort à faire. « Protégez-nous, Manjushage-san, lui souffla la tenancière de l’établissement lorsqu’il arriva à sa hauteur.
— De quoi s’agit-il ?
— Des… des bandits. Ils nous tiennent sous leur joug. Ils ont même fait déguerpir un samouraï. Ils n’ont plus peur d’eux ! »

Elle lui expliqua qu’un groupe d’une demi douzaine d’hommes s’était récemment organisé pour terroriser la région et qu’ils avaient pris de plus en plus d’assurance, à mesure que le nombre de leurs opposants s’était amoindri. Ils avaient fini par s’en prendre à un samouraï et celui-ci avait été contraint à prendre un peu de recul. Face à leur détresse, on leur avait assuré des renforts, mais le temps pressait et, ne les voyant toujours pas arriver, ils se trouvaient de plus en plus démunis.
L’un d’entre eux s’était établi ici et vivait à leurs crochets depuis des jours. Il faisait fuir les voyageurs et pillait leurs ressources – nourriture, alcool, chevaux – sans la moindre considération. La troupe avait tué depuis un moment ceux qui assuraient leur protection et le reste des employés avait bien trop peur pour s’opposer à eux.

Naturellement, Jirō accepta de leur prêter main forte, davantage préoccupé par la sécurité de personnes sans défense que par les promesses qu’on lui offrait en guise de récompense. La première étape consistait à s’occuper de celui qui surveillait les lieux. Même sans l’aide de l’aubergiste, il l’aurait repéré facilement. L’homme, armé, s’était occupé d’engloutir les plats et l’alcool le plus cher du relais. Il avait gardé à ses côtés une serveuse avec laquelle il ne se montrait nullement gêné. Plusieurs écuelles vides se mêlaient à d’autres pleines et, dès qu’il eut fini sa bouteille, il en commanda une nouvelle.
D’un simple geste, Jirō dissuada le personnel d’exécuter son ordre. À la place, il se rendit lui-même à la table et l’homme, un gaillard somme toute imposante, remarqua enfin sa présence.

« Hein ? Qu’est-ce’tu veux toi ? Et mon sake ?!
— Sortons. » lui intima Jirō, déjà convaincu qu’il voudrait se battre à la seconde où il réaliserait qu’il n’allait pas satisfaire sa demande. Il n’eut pas de mal à comprendre où il voulait en venir, attrapa son sabre et s’arrangea pour le suivre à un pas d’écart.

C’était le genre lâche, comme on pouvait s’y attendre. Il n’y avait pas de code d’honneur pour les brigands. Ce type de bassesse ne suffirait pourtant pas pour lui octroyer la victoire. Alors qu’il passait la porte, Jirō sentit le coup venir et l’esquiva sans mal. L’attaquer dans le dos était monnaie courante et il était particulièrement vigilant à ce qui l’entourait.
La vermine poussa un juron, contrarié d’avoir raté son coup et de devoir prolonger l’entretien. L’œil avisé de Jirō évalua rapidement ses piètres compétences en matière de combat. Il ne pouvait tyranniser que parce qu’il s’en prenait à des personnes qui n’avaient jamais appris à se battre et pour le reste, ce genre d’individu agissait en nombre pour s’imposer. Face à un duel, l’homme ne faisait donc aucun poids contre lui. Il n’aurait même pas pu servir d’échauffement. Il esquiva une nouvelle fois la charge de cet idiot et, peu désireux de faire durer un tel combat, il abattit brutalement son sabre sur lui. La lame ne le tua pas, mais le blessa suffisamment pour l’arrêter net dans son élan. Il était tombé au sol, avait dégluti et son regard s’était empli de terreur. Il craignait pour sa vie et son premier réflexe, lorsqu’il parvint à se relever, fut de lui tourner le dos et de fuir aussi vite qu’il le pouvait, laissant derrière lui une traînée de sang.

Jirō resta immobile un instant. Il hésita à le poursuivre ; y renonça. Les autres auraient vent de cette histoire tôt ou tard et il voulait laisser une chance à cet homme de se repentir. Une écrasante défaite suffisait à certains pour retourner dans le droit chemin. Il n’était pas en droit de décider de la vie ou la mort. Il ne parvenait à cette issue que lorsque la survie de ses protégés ou la sienne étaient véritablement en jeu.

« Merci mille fois ! Restez encore jusqu’à ce que les renforts arrive, je vous en prie ! » s’exclama la patronne, une fois qu’il fut revenu à l’intérieur.

Il accepta cette nouvelle requête et s’installa à une table au fond de la pièce principale, dos au mur, la porte d’entrée clairement dans son champ de vision. Combien de temps faudrait-il avant que les autres ne rappliquent ? Étaient-ils vraiment si peu nombreux ?

@Tetsuko Kazuo
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Informations : - Se fait appeler Nanashi Mumei (ne communique jamais son nom)
- Taille moyenne : 1m70
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Tetsuko Kazuo
Tsubaki
Tetsuko Kazuo
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Jeu 14 Jan - 22:29
  
Quelque chose avait changé.

Depuis longtemps il avait parcouru les affaires du clan avec un détachement certain, uniquement mû par le devoir, sans la passion qui caractérisait les siens et qui avait été un jour une flamme nourrie en son cœur. Pourtant, l’automne et l’hiver mille deux-cent soixante-seize après la venue des Kamis au Kogoten avaient étés fort de rencontres, soufflant sur des braises qu’il avait songé bien longtemps éteintes. Il avait souri de nouveau, alors. Il avait pris du plaisir à la compagnie d’autrui. Il avait ri, même. L’héritière d’un ancien serviteur, une conseillère impériale parmi les prétendantes de son frère, les rencontres à la Capitale durant l’Asahiodori matsuri. Tout ceci avait participé à fissurer la gangue de pierre dont il était certain d’avoir cerné sa propre âme. Un soupçon de celui qu’il avait été le prévenait en murmurant qu’il ne se tairait plus, dorénavant.

C’était là son ressenti tandis qu’il prêtait une écoute plus attentionnée que de coutume aux nouvelles qu’il recevait des quatre coins des frontières Tsubaki. Rien ne méritait véritablement qu’il s’y penche en personne, mais il y avait tenu, tandis que ses subalternes le priaient de les laisser se charger des missions que leur rang leur conférait.

Une exception à ces comptes-rendus monotones brillait par sa différence, raillés par ses généraux voisins, celui du Kaisou-tochi semblait avoir fort à faire. Nombreux témoignages et estafettes étaient venues porter à Kanshô la rumeur que la circonscription souffrait d’une gangrène grandissante… Une maladie humaine fait d’outrecuidance et de déshonneur. Des présences hors-la-loi menaçaient villages et relais routiers, au sein de la région la plus lourde d’histoire et de rancunes de tout le domaine des héritiers de Hachiman. Les forces du seigneur local se trouvaient à s’éparpiller sous le nombre des rapports. Une légion fragmentée, victime d’informations contradictoires au point que la légendaire organisation et logistique du clan s’en retrouve dépassée.

Un temps, il aurait simplement délégué la tâche à son frère ou envoyé une division de sa propre cité en renfort à celle du gardien du district en détresse. Pourtant et malgré les plaintes de ses sujets, Tetsuko Kazuo avait dépoussiéré son armure et monté son immense destrier de guerre, une créature qui n’avait de cheval que le nom, mais seule ayant la capacité de porter son maître sans frémir. Ses prétoriens à sa suite et une cavalerie de nobles bushi du Siège des disciples du Dieu de la guerre, il rallia le territoire bafoué en quelques jours à peine avec pour objectif premier celui de rejoindre son Chūjō et d’en apprendre le plus afin de pacifier le patrimoine terrestre de ses ancêtres. Un coup du destin lui fit croiser néanmoins un messager qui s’était agité sur leur chemin à la vue des kamon battant sur les sashimono qui claquaient au vent derrière eux, sans savoir que parmi eux se trouvait le Daimyo lui-même.

Ainsi, la situation de l’humble relais des huit moineaux parvint directement au tenant du titre du plus haut siège Tsubaki par un concours de circonstances qu’aucun d’entre eux n’aurait osé attribuer au hasard. Au sein de l’Empire, nul n’ignorait qu’il n’y avait pas plus superstitieux qu’un membre du Camélia. Ainsi, face à cet appel de la providence, la compagnie fit route sans attendre afin de frapper aussi vite que possible et de renvoyer un message des plus clairs à ces honnis qui pensaient pouvoir s’adonner à leurs bassesses dans les frontières des plus grands guerriers du Kogoten.

Pourtant, nulle lame ne se dressa face à eux lorsqu’ils arrivèrent enfin à destination, sinon un village de passage totalement cloîtré et à la vue des regards qui leur parvenaient depuis les ombres des bâtisses : totalement terrifié. Kazuo mit pied-à-terre, jetant à bas les usages qui auraient voulu que l’un de ses combattants le face à sa place, ce qui n’était cependant pas un fait si notable au sein du clan. D’un pas franc, il se dirigea vers la première devanture que ses yeux trouvèrent et en fit claquer les tissus de la façade en y pénétrant. Détachant son mempo et soulevant son kabuto pour le porter sous le bras, il balaya l’assemblée avant d’annoncer d’une voix ferme, sans jamais hurler :

Je suis Tetsuko Kazuo, Daimyo des Tsubaki ! Se présenta t-il alors qu’il n’avait aucun besoin de le faire en vérité, reconnu de tous les locaux, quand bien même ne l’auraient-ils jamais vu de leur vie. Il est arrivé à Kanshô l'indicible rumeur que ses frontières sont malmenées depuis son propre sein… ajouta t-il avec aplomb tout en serrant son poing libre autour de la tsuka de son katana.

Je le refuse. Clôtura t-il d’un souffle décidé et emprunt de colère digne.

Néanmoins… Reprit-il en haussant un sourcil intrigué. Nous voici, mes plus valeureuses lames à mes côtés… Sans que rien de la moindre agression ne soit visible. Qu’en est-il ?

Il ne parlait pas à quelqu’un en particulier, sa voix s’adressait à tous. Mais ses iris, eux, avaient trouvés et point quittés un bretteur de noir vêtu, l’un de ceux au nom unique, ce héros d’autrefois aux visages multiples et au kamon vide de toute héraldique.
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Nomura Jirô
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Mer 27 Jan - 19:31
  
On ne lui apporta que de l’eau et le guerrier ne s’en offusqua pas. Il ne protégeait pas pour vivre ensuite sur la misère des autres. Un seul regard en disait long sur l’état désastreux de ce relais, vidé de toutes ressources et d’un bon nombre de sa clientèle. Les regards reconnaissants, les soupirs de soulagement, un instant de répit pour ces pauvres gens, tout ça lui suffisait. Quoi qu’on ait voulu lui proposer, il aurait refusé. Il restait encore les mains tremblantes, les regards inquiets, le silence pesant, les larmes discrètement essuyées de celle qu’il avait sauvé d’un abusif.
Sa présence, son sabre seraient-ils vraiment suffisants pour les sortir complètement de leur malheur ? Il se sentait impuissant et il hésitait à leur dire de fuir, mais pouvait-il vraiment leur demander de toute abandonner ? Qui était-il pour leur imposer un tel sacrifice ? Jirō ne pouvait s’empêcher de craindre que sa présence ne leur donne de faux espoirs quand il ne pourrait pas accomplir grand-chose de plus que ce qu’il avait déjà fait ici. Il avait l’habitude d’affronter plusieurs opposants, de mettre sa vie en jeu, d’être blessé, de souffrir, mais il y avait des limites à ses compétences et il ne pouvait pas lutter seul contre toute une bande organisée. La simple idée qu’ils agissent avec autant de prétention lui laissait penser qu’ils étaient équipés pour affronter bien plus qu’un simple combattant entraîné. À moins qu’ils ne soient véritablement stupides…

Des renforts devaient arriver et, comme les résidents du relais, il se raccrochait à ce seul espoir. C’était la seule issue favorable, pour eux, pour lui, même s’il se préparait déjà à affronter la dure réalité. Il ferait ce qui était en son pouvoir et cela ne le rendait ni rêveur ni arrogant. Tant de choses pouvaient arriver. Il avait déjà vu tant de morts, tant de destinées brisées, sans explication, sans contrepartie, comme si le monde lui aussi s’emplissait d’une étouffante noirceur.

Dans le quasi silence qui régnait, son oreille attentive guettait le moindre signe. Parfaitement immobile, il se focalisait sur le combat à venir. Sa main, posée tranquillement sur sa cuisse, était prête à se jeter sur son sabre en un éclair. Ses jambes, repliées sous son corps, étaient prêtes à bondir pour le mettre debout dans une maîtrise parfaite de ses mouvements. Son regard noir, assombri par la concentration, lui donnait un air si sérieux qu’il en devenait terrifiant, totalement éloigné de l’attitude joviale et chaleureuse qu’il adoptait habituellement.
Le bruit des chevaux l’alerta facilement de la présence des nouveaux arrivants. Ils étaient trop nombreux et trop lourds pour être des voyageurs. Leur arrivée précipitée accélérait le dénouement de toute cette histoire, il ne restait plus qu’à savoir s’il allait devoir se battre.

Son expérience lui permit de garder son calme. Les battements de son cœur n’accélérèrent pas. Il choisit d’attendre qu’ils entrent, le terrain lui serait plus favorable. Sa main était venue instinctivement se refermer sur la tsuka de son sabre. Les visiteurs ne se firent pas attendre ; plusieurs hommes passèrent la porte.
La réaction de son entourage apporta une réponse immédiate à ses interrogations. Aussitôt, sa main vint retrouver sa place, balayant toute hostilité potentielle à leur égard. Le nom autant que le visage de celui qui parla ne lui étaient pas inconnus. Bien qu’il ne s’intéressait pas particulièrement à la politique ni à tous les hauts placés que les clans pouvaient compter, Tetsuko Kazuo était daimyō depuis assez longtemps pour qu’il ait eu le temps d’entendre parler de lui et de découvrir son portrait, au hasard de ses pérégrinations. Naturellement, il ne l’avait jamais rencontré.
Comme toutes les autres personnes présentes, il ne cacha pas sa surprise. Qu’un homme de son rang se déplace en personne n’était certainement pas anodin. À quel point cette affaire était-elle grave ? À moins qu’il ne fasse preuve d’un excès de zèle ? Sans un mouvement ni un geste de plus, il l’écouta parler puis, comme si on avait nettement coupé l’air, un silence total s’installa.

Les gens, statufiés, impressionnés, intimidés, n’osaient rien faire d’autre que s’incliner et regarder le sol. Jirō, lui, n’était pas autant ému par la situation. Comme s’il s’apprêtait à partir, il renfila ses armes – son arc et son katana – avant de se relever. Puis il s’approcha avec prudence des samouraï, maintenant avec eux une distance raisonnable, prenant garde à ce que le moindre de ses mouvements ne soit pas mal interprété.
Il s’inclina poliment pour les saluer et fit enfin un inventaire de la situation :

« Tetsuko-sama, je ne suis que le Nanashi Mumei qui a fait fuir celui qui terrorisait cet établissement. Cependant rien n’est encore résolu et, muni de renforts, il ne saurait tarder pour prendre sa revanche. Il n’y a rien ici que je puisse accomplir seul. Votre présence est une bénédiction, je ne doute pas que vous puissiez les sauver maintenant que vous êtes là.

Si vous acceptez mon aide, je suivrai vos ordres. »


Qu’il le chasse ou qu’il l’utilise, il ne s’opposerait pas à sa volonté. Il n’était certainement pas là pour faire de l’ombre aux plus honorables.
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Tetsuko Kazuo
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Dim 14 Fév - 17:55
  
Si l’absence des menaces annoncées dans la missive avait pu attiser la curiosité de Kazuo, le témoignage muet des visages locaux et l’état des lieux en disaient long sur les sacs successif dont avait été victime le faubourg. Un frémissement le parcouru à la mesure de ce constat, son imagination lui suggérant fatalement le nombre qui aurait pu avoir ainsi pillé les lieux, au nez et à la barbe de son clan. Il avait voulu agir vite, frapper par surprise en une charge punitive brusque qui aurait mise à bas tous les avantages quantitatifs des effectifs adverses. Mais le Daimyo n’avait finalement fait que foncer dans la gueule du loup, il débutait d’en être certain. Quand bien même les vauriens auraient pu considérer l’idée que le Relai exsangue n’était plus une prise valable, ils devaient à présent savoir qui s’y trouvait dorénavant et ce en une escorte légère. Il fronça les sourcils, se fustigeant intérieurement pour l’évidente méprise qu’il envisageait.

Sa réflexion avait pu prendre longtemps son chemin, car aucun ne paraissait souhaiter répondre à ses interrogations dans un premier temps. L’héritier de Hachiman pouvait aisément le comprendre pourtant. Ce qu’il était et incarnait, les membres de sa suite, les raisons embusquées derrière sa seule présence, tout ceci avait de quoi murer les voix même des plus volubiles parmi les serviteurs du Camélia. Alors qu’il s'apprêtait à inviter tout un chacun à reprendre leurs esprits et lui offrir les indications désirées, un mouvement l’arrêta avant même qu’il eût procédé en ce sens. Le disciple de Saruta-Hito qu’il avait déjà distingué se présenta en armes et avec manière face à lui. Ses yeux d’or rivés sur la silhouette du bushi errant, le seigneur des Tsubaki resta un temps égal et grave dans son expression.

Néanmoins et lorsque le dixième Nanashi Mumei qui ait pu croiser son chemin, ou peut être plus encore, eut fini de parler, Kazuo lui fit front de l’intégralité de sa personne avant de s’incliner, reconnaissant et navré à la fois. Bien plus bas et mesuré fut son ton tandis qu’il répondit en retour du Manjushage :

Mumei-san, votre geste envers les miens vous honore et ne saurait être oublié. Mais je crains effectivement que notre reconnaissance ne puisse pas encore voir sa dette envers vous se couvrir comme il se doit.

Se redressant alors et retrouvant sa hauteur, il poursuivit, ses iris tombant, sa voix poursuivant le chemin de sa rétorque telle qu’elle l’avait débutée :

J’ai peur cependant de ne point incarner la bénédiction que vous décrivez… Je me rends compte maintenant ne pas avoir réfléchi assez avant de me rendre en ces lieux et que ma seule présence puisse porter le voile du malheur ici plus qu’elle ne saurait l’en délivrer.

Il soupira, croisant les bras sur son torse dans un grincement de métal et de cuir pressés, portant son gant droit à son menton.

Je ne me fais qu’une idée vague de l’hypothétique force ennemie qui a pu se déverser ici, capable de faire trembler des citoyens Tsubaki. Mais le fait que je me trouve dorénavant aux huit moineaux sera su, si ça n’est pas déjà le cas…

Kazuo releva les yeux vers son interlocuteur, le dévisageant comme il l’avait fait quelques instants auparavant, un demi-sourire sur ses traits rudes :

Accepter votre aide et creuser d’autant plus la dette que vos actes désintéressés nous imposera ?

Il laissa planer un instant de silence avant de conclure enfin :

Je vous la demande humblement. Aucune lame ne saurait être de trop au vu de ce que je crains d’avoir invoqué en me présentant ici. Et s’il s’avère que je puisse avoir en partie raison… Le destin ne vous laissera pas ce choix de toute façon. J’accepte ainsi votre soutien, tant que cela m’est possible.
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Mar 16 Fév - 20:33
  
Il s’inclina à nouveau, gêné et confus d’un pareil geste, surtout lorsqu’il venait d’une telle personne. Maintenant qu’il était plus proche et qu’il avait fini de parler, il se sentait minuscule face à ce géant, autant écrasé par son physique que par son statut bien au-delà du sien. À son imposante présence s’ajoutait toute une garde qu’il ne se serait pas risqué à agacer. Ses yeux baissés n’osèrent pas faire une observation plus détaillée de son interlocuteur.
L’idée que celui-ci se sente redevable à son égard le mettait elle aussi dans l’inconfort. Il n’avait pas l’intention de revendiquer quoi que ce soit et n’avait rien fait d’autre que son devoir. Un devoir qui n’impliquait pas de geste en retour. Ni de mémoire à cet égard. Il se rassura en supposant que ce n’était que de belles paroles qui seraient vite oubliées, accompagnées d’une politesse presque mécanique. Après tout, bon nombre de Tsubaki accueillaient les Manjushage. Leur daimyō ne pouvait qu’être le reflet de leur comportement.

Il choisit de le laisser parler, ne voulant pas l’offusquer en l’interrompant dans son discours et son analyse de la situation. Pourtant, il fut étonné net par ses propos. Comme si on l’avait brusquement jeté dans une rivière glaciale et qu’il se réveillait soudainement, sa présence imposante sembla immédiatement disparaître. Il releva les yeux, sans le fixer pour ne pas paraître impoli – il connaissait tout de même sa place.
Son manque d’assurance, l’aveu même d’avoir agi de manière totalement irréfléchie avait de quoi en surprendre plus d’un. Quel genre de personne d’un tel rang pouvait foncer tête baissée et surtout, qui pouvait bien l’affirmer aussi clairement, haut et fort ?
À vrai dire, toutes sortes de rumeurs couraient sur Tetsuko Kazuo.

Il présumait même apporter plus de malheur ici qu’il y en avait déjà eu. Ces mots si simples suffisaient amplement à le choquer.

Un silence laissa place aux mots du daimyō. Plongé dans la confusion de sentiments contradictoires, Jirō se perdit un instant dans ses pensées. Maintenant qu’un homme de son importance était arrivé, il était certain qu’il allait apporter une agitation nouvelle et capter toute l’attention de ces bandits. Face à ce genre de situation, il n’était pas si sûr d’être toujours si important que ça à leurs yeux. Quoi qu’il en soit, il n’avait pas prévu de les abandonner à leur sort.

« Vous n’aurez nulle dette envers moi. Je ne fais qu’accomplir mon devoir ; je ne suis ni un mercenaire, ni un chasseur de trésor. » répondit-il d’un ton ferme, borné, désireux de mettre les choses au clair. Ce n’était pas comme si tous les Manjushage se montraient aussi dévoué que lui.
Il n’acceptait jamais rien de rutilant, ne se contentait que de remerciements et d’un peu de nourriture, fatalement livré au même besoin primaire que tous les autres.

Ses mots le détendirent, chassant les pensées parasites qui étaient venues accaparer son esprit. Puisqu’on faisait une fois de plus appel à son aide, il ne voulait pas livrer une mauvaise image de lui-même et ce qu’il pensait ne méritait clairement pas d’être partagé. Il n’allait pas remettre en question ses pratiques. Il retrouva tout son calme. Il n’oubliait pas qu’un combat se préparait.

« Cela fait plusieurs semaines qu’ils sévissent. Il semblerait qu’ils s’en soient pris à un samouraï ; cette affaire est sans doute arrivée jusqu’à vous, Tetsuko-sama. J’en sais certainement moins que vous, mais il semble qu’ils aient pris de l’assurance. Ils pourraient très bien s’être éparpillés dans la région. Ils ont suffisamment délaissé cet endroit pour n’y avoir laissé que l’homme que j’ai chassé, j’en suis certain maintenant, sans quoi ils seraient intervenus plus vite.

D’après mon expérience, ce genre de personne fait plutôt preuve d’arrogance, ils voudront très certainement se venger assez vite, surtout en sachant que j’étais seul. »
Il s’interrompit brièvement. « Ah… bien sûr, votre arrivée pourrait les rendre plus prudents. Ils voudront peut-être attendre des renforts. »

La situation n’était clairement pas à leur avantage, il allait être difficile de deviner leurs intentions et Jirō n’en savait pas assez pour faire plus que des suppositions. Son regard se dirigea vers l’une des fenêtres. C’était calme, mais le temps leur était sacrément compté. Il fallait se décider vite.

« Je pourrais explorer les environs, je devrais me faire moins remarquer que vos hommes. » suggéra-t-il.
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Tetsuko Kazuo
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Sam 20 Fév - 14:37
  
Loin de quitter sa position, ses bras croisés devant lui, Kazuo avisait, les yeux plus ronds qu’ils ne l’avaient étés plus tôt, son interlocuteur du Lycoris-rouge. Son domaine avait beau voir se croiser les héritiers de Saruta-Hiko plus que partout ailleurs en Kōgoten, il ne cessait d’être surpris par leurs étranges manières. Réfuter l’idée d’une dette comme il le faisait était si étrange à ses yeux qu’il ne put s’offusquer de la remarque. En l’avisant, il aurait été difficile pour le Daimyo des Tsubaki de lui donner un âge exact, mais cela lui laissa penser que ce Mumei-ci était parmi les plus jeunes parmi les Manjushage. Ceci excusant probablement l’erreur d’interprétation qu’il venait de commettre. Ainsi l’héritier des Tetsuko ne coupa guère le sans-môn quand bien même laissa-t-il un long vide de silence s’installer avant que son vis à vis ne finisse par reprendre.

Aussitôt, le bushi errant lui livra plus de détails qu’il aurait espéré dénicher, si bien qu’il faillit en manquer. Il fronça les sourcils, baissant les yeux vers le plancher comme si ce dernier lui permettait de mieux réfléchir aux données qui lui étaient transmises. Lorsque le prétendu Nanashi termina, à son tour, le seigneur du Camélia permit au calme de s’établir un moment, plongé dans les affres de ses réflexions. Il releva le chef bientôt cependant, ses lèvres esquissant la naissance d’un sourire carnassier.

Vous pourriez, Mumei-san. Répondit-il finalement. Si vous le prétendez, je n’ai aucun doute à exprimer à ce sujet… Faites à votre convenance ainsi et selon ce que vous croyez bon de la manière dont vous procédez. Dorénavant que nous sommes parvenus ici, nous ne comptons quitter ce faubourg qu’une fois la menace soupçonnée définitivement évincée.

Retrouvant une expression pondérée, il poursuivi :

Je rejoins votre analyse vis à vis de leur comportement à venir. À mon sens, cela ne laisse que peu de possibilités réalistes… J'aimerais croire que cette arrogance les pousserait à nous rencontrer hâtivement… Mais je crains que la chose ne soit illusoire. Ainsi, les probabilités que j’entrevois tiennent soit dans le fait qu’ils ne se risqueraient pas à revenir, préférant partir poursuivre leurs sacs au fur et à mesure des villages et relais routiers… Soit de cette prudence que vous dépeignez et nous amènerait droit vers un siège sur les Huit Moineaux. Votre seule veille saurait nous apporter la réponse.

Kazuo se replongea dans ses pensées un moment, frottant son menton dans sa main gantée. Il retrouva néanmoins très tôt le regard du bushi de noir vêtu.

Nous vous attendrons, Mumei-san, dans ce cas. Mes gens et moi-même consoliderons la position aussi bien que le temps nous l’accordera.

Il ne promettait pas l'émergence soudaine d’un fort imprenable, mais c’était là l’héritage des Tsubaki : l’art de la guerre passait autant par le fait de concevoir des tactiques offensives que celui de monter au plus vite d’acceptables défenses. Le Daimyo se souvint cependant de l’affirmation bien assurée que le Manjushage avait eu vis-à-vis de ce qui était dû ou non. Il haussa un sourcil en souriant avant de conclure enfin :

Oh… Et, Mumei-san… J’insiste. Après ce qui nous attend, je me souviendrai de vous quoiqu’il advienne et il sera question sur mon honneur de vous rembourser cette dette dont nous parlions. Je ne traite pas là de rémunération ni ne vous vois autrement que comme un samouraï au service de l’Impératrice. Il n’est pas de refus que je puisse concevoir à cela.

Afin de démontrer que le sujet ne prêtait pas au débat, il s’inclina pour marquer son dernier mot, sa reconnaissance et le fait que le Manjushage pouvait disposer quand il le souhaitait à présent.
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Nomura Jirô
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Sam 20 Fév - 17:48
  
Il s’était montré effronté. Il l’avait compris en voyant son expression et le regretterait peut-être plus tard. Pourtant, à cet instant, il n’éprouvait aucun remord. Il n’était pas du genre à accepter grand-chose, quitte à se montrer impoli et aller à l’encontre de la bienséance. C’était en partie par culpabilité, en partie pour ne plus être tenté. Un autre se serait peut-être montré moins tolérant. Qu’importait, il ne craignait ni d’être chassé, ni d’être réprimandé.

Le silence s’installa lorsqu’il eut fini de lui faire part de ses réflexions. Sans bouger, il se contenta d’attendre la réponse du daimyō des Tsubaki. Il lui paraissait évident qu’il ne pourrait pas se décider en quelques secondes et il lui fallait certainement recouper ses informations avec les siennes. Le temps qui passa ne fut pas si long. Il l’écouta sans l’interrompre.

La surprise l’atteignit en premier. Il réalisa qu’il ne s’était pas attendu à ce qu’il accepte sa proposition. Peut-être parce qu’il la jugeait un peu folle et qu’il n’avait pas osé demander que certains de ses loyaux sujets l’accompagnent ou lui apportent de l’aide ? Beaucoup d’interrogations se bousculaient dans son esprit. Il ne le connaissait pas hormis par des rumeurs et des discours qu’il avait pu entendre çà et là. Impossible donc de savoir ce qu’il avait réellement derrière la tête. Était-ce une manière de le punir ou de se venger ? Était-ce un excès de confiance ? Peut-être que son estime pour les Manjushage s’arrêtait là et qu’il les voyait comme des pions facilement sacrifiables. Ça l’amuserait peut-être de lui confectionner une belle tombe et après tout, il était certain qu’il accepterait plus facilement ce genre de remerciement s’il n’était plus là pour pouvoir le refuser.
Il serra les dents, désireux de ne pas livrer l’ensemble de ses pensées, ses yeux contemplant le sol, à la fois concentré sur ses mots et ses propres réflexions. Il trouvait ça risqué. Pourquoi comptait-il s’installer ici et attendre de voir comment les choses allaient se passer ? Pourquoi parlait-il d’un siège ? Combien étaient-ils au juste ? Son clan allait-il si mal ? À quel point en avait-il perdu le contrôle ? Ses sourcils se fronçaient, manifestant sa préoccupation.
Il n’était pas sûr de cette décision. Et puis s’il s’avérait qu’ils allaient prendre la fuite, ne comptait-il pas les poursuivre ? Il perdait peut-être là sa chance de les attraper. Est-ce qu’il se lançait dans un jeu du chat et de la souris par excès de prudence ?

« Très bien. » acquiesça-il. Il ne comptait pas remettre en question ses décisions. Il n’était ni stratège ni qualifié dans la gestion d’une armée. Il comptait sur son expérience et sa clairvoyance, préférait se raccrocher à cette idée même s’il était un peu déçu.
De toute façon, même si sa proposition était peut-être un peu audacieuse, il ne l’avait pas faite pour crâner et comptait bien assumer son rôle dans cette histoire. Il avait assez vécu pour savoir ce qu’il était capable ou non de faire et n’avait pas l’intention de faire reposer sa survie sur le destin de bien d’autres personnes. Il était capable de se débrouiller seul et sa vigilance autant que sa prudence devraient lui permettre d’évaluer s’il fallait avancer ou s’il fallait fuir.

Il s’inclina en réponse à son geste, mais ne dit rien cette fois-ci. S’il insistait autant, il ne se sentait pas capable de le faire changer d’avis. Il ne voulait pas se montrer impoli ni le blesser non plus. Il hésita un instant, puis choisit de déposer son arc et son carquois contre un mur. L’arme était trop grande pour lui permettre de se déplacer avec discrétion et elle le gênerait s’il devait se cacher. De plus, s’il devait se défendre contre plusieurs adversaires, il n’aurait sans doute pas d’autre choix que d’utiliser son sabre.

« J’y vais. » dit-il en s’inclinant pour le saluer cette fois-ci.

Il sortit de l’établissement et retrouva avec un plaisir non dissimulé l’air extérieur. Comme si un poids s’ôtait de ses épaules, il se sentit immédiatement plus libre. Il prit un instant pour contempler les environs. Plusieurs choix s’offraient à lui, mais compte-tenu du fait qu’il était seul et qu’il devait leur apporter une confirmation au plus vite, toute décision ici s’avérerait cruciale. Il ne pouvait pas se tromper de direction, sans quoi il manquerait indéniablement toute tentative d’attaque. Il pourrait aussi explorer en cercles concentriques, mais ce serait beaucoup trop lent. Une première idée était de partir dans la direction où il avait vu fuir celui qu’il avait chassé du relais. Une autre alternative s’imposa plus facilement : à défaut d’être montagneuse, la région n’était pas non plus exclue de hauteurs. Une colline ne se trouvait pas si loin et lui donnerait certainement un point de vue intéressant.

Il n’y avait pas de route pour aller là-bas, mais quelques sentiers moins empruntés. Habitué à marcher quel que soit le terrain, Jirō ne chercha pas particulièrement à suivre ces tracés. Bien au contraire, il préférait s’aventurer un peu en dehors pour diminuer ses chances de croiser ses potentiels ennemis. Il valait mieux avancer plus doucement plutôt de se montrer trop imprudent. Le daimyō des Tsubaki en avait assez dit pour qu’il ne se sente pas d’humeur téméraire.
Sa méfiance paya rapidement. Des bruits de voix l’alertèrent tandis qu’il grimpait la hauteur. Il s’immobilisa puis s’approcha prudemment. Le sujet de conversation l’effraya immédiatement et lui confirma ses soupçons. C’était une bande organisée qui ne comptait pas se jeter dans la gueule du loup sans réfléchir. Ils préparaient quelque chose et comptaient s’en prendre sciemment au daimyō de leur clan – en admettant qu’ils en fassent partie. Bien qu’il ne soit pas un expert en matière d’infiltration, son agilité et ses vêtements sombres lui permettaient de dissimuler sa présence plus facilement. Il put trouver une cachette qui lui servit de point d’observation. C’était grave. Ils étaient déjà nombreux et il n’avait même pas pu atteindre le sommet de la colline. Ils avaient eu la même idée que lui et contrôler cet endroit leur donnait une vision stratégique du relais. Ce n’étaient pas de simples bandits. Ils étaient équipés comme des samouraïs, peut-être même qu’il s’agissait de samouraïs. D’où venaient-ils au juste ? Il ne discernait aucun mon et les couleurs de leurs vêtements ne donnaient guère plus d’indication.
Si ce n’était pas déjà le cas, les Tsukaki semblaient être en train de perdre le contrôle de cette région face à… il n’aurait su dire quoi. Une sorte de nouveau clan ?

Il ne resta pas là plus que quelques minutes. Il choisit de faire demi-tour. Peut-être allait-il manquer d’informations, mais il ne pouvait se risquer à aller plus loin. Même s’il savait bien se battre, il ne ferait pas le poids seul contre de nombreux guerriers entraînés. Il prit son temps pour quitter les lieux, veillant scrupuleusement à ne pas se faire remarquer. Il ne voulait ni provoquer d’attaque ni leur donner d’indication sur quoi que ce soit. Même pour rentrer au relais, il resta prudent. Ce n’était pas si grave qu’on l’ait remarqué partir, on pouvait tout aussi bien se dire qu’il avait quitté les lieux, mais s’ils le voyaient revenir, cela ne ferait qu’aggraver les choses.
Lorsqu’il rentra à nouveau, il se rendit directement auprès de Tetsuko Kazuo qui, par chance peut-être, ne se trouvait pas en compagnie d’autres personnes que ceux qu’il avait amené avec lui.

Il le salua et s’exprima à voix basse, sans prendre de détours. « Ils sont déjà sur une colline. Ils préparent une attaque et savent très bien que vous êtes ici, Tetsuko-sama. Je n’ai pas su évaluer leur nombre, c’était trop risqué, mais je peux imaginer facilement qu’ils sont plus nombreux que vos hommes. Il semble que nous n’ayons pas d’autre choix que de mener le combat ici, soit quoi nous serons débordés. » Il hésita. « Je ne peux que vous inciter à rester prudent, peut-être que certaines personnes ici sont avec eux. »
Il se tut, restant à disposition pour ses questions ou ses ordres.
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Tetsuko Kazuo
Tsubaki
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Lun 1 Mar - 17:49
  
Quelque chose dans l’attitude du disciple de Saruta-Hiko révéla un soupçon de surprise que l’héritier de Hachiman n’aurait su décrypter. Mais il n’eut rien à redire du comportement du bushi qui se révéla même exemplaire à plus d’un titre, respectueux de l’autorité qu’il représentait ou désireux d’en finir rapidement avec cet incident, tout ceci n’avait pas la moindre importance finalement. Kazuo avait dit ce qu’il avait à dire et il aurait été difficile après la clôture imposée du propos qu’on puisse venir lui rétorquer. Laissant le Manjushage marquer sa compréhension puis quitter le débit de boisson après leur échange, le Daimyo ne le quitta pas du regard, même bien après qu’il eut disparu par l’entrée du bâtiment. Lorsqu’il sortit finalement à son tour, ce fut pour se voir instantanément entouré par son état-major, tous genoux au sol en signe de déférence tandis qu’il se frottait le menton, le regard perdu sur ses pieds, concerné par une situation des plus problématiques.

Il leva ses iris vers l’un de ses prétoriens sans que mots ne vienne à s’échanger, le guerrier carmin se levant aussitôt, s’inclinant et quittant séant les lieux au pas de course. Aux autres, il leur somma de réunir les habitants des lieux et de leur rappeler leur droit de citoyens du Camélias. Tsubaki était une nation armée, jusqu’au plus humble de ses paysans. Mordre la queue du tigre revenait à en attirer les crocs, irrémédiablement. Les Huits Moineaux étaient un relais routier, une voie entrante et une autre sortante formaient les seuls accès possibles au faubourg, tant que l’on cloisonnait son pourtour, au moins sommairement. Affirmant rapidement l’évidence, le seigneur des Tsubaki enjoignit tous les bras à se mettre à l'œuvre afin de consolider la naissance d’un brouillon défensif à double usage.

Sans connaître les forces qui s’opposaient aux siennes, faire la tortue était de bien loin la plus viable qu’il envisageait et c’est dans cette direction qu’il poussa ses gens et combattants. Le pari Manjushage n’en avait pas vraiment été un, mais il aimait à penser naïvement que sa démonstration de confiance jouerait en sa faveur… Bien qu’elle n’avait été que partielle. L’entreprise dans laquelle il avait laissé le noir-bushi s’engager durerait un temps qu’il se devait de mettre à profit sans perdre une once de ce dernier. Mais viendrait le moment de l’attente, quoiqu’il puisse faire. Deux de sa garde rapprochée furent envoyés sur leur monture, quittant le village à leur tour une fois leurs instructions disposées.

Le retour de Mumei intervint alors que la machine qu’il avait lancée était en branle. La curiosité des iris du Daimyo attestèrent de l’écoute qu’il accorda au samouraï des déchus. Nulle bonne nouvelle ne glissa dans le rapport de ce Nanashi là, forçant la broussaille des sourcils de la tête du clan à se froncer de déplaisir un fugace instant. Pour autant un léger sourire finit par poindre à la commissure des lèvres du titan. Lorsqu’il répondit à son tour, il ne leva pas la voix plus haute que celle de son interlocuteur :

Nous mènerons donc le combat ici, comme expecté. Annonça-t-il d’abord. Je suis ravi de vous retrouver et que votre discernement ne vous ai pas poussé plus loin en direction de l’ennemi. Il marqua alors une pause, dirigeant ses prunelles dorées sur son vis à vis des Lycoris rouge. Et… De quoi ont-ils l’air, Nanashi-san ? Plus nombreux, certes… Mais quoi d’autre ? Est-ce lié au fait que vous puissiez penser qu’ils possèdent des alliés ici même ?

Ouvrant plus grand les yeux, intrigué autant par l’idée émise que par ce qui aurait pu provoquer cette dernière. Il soupira finalement avant de conclure, avisant les collines alentour, comme s’il avait pu percer à jour les éléments qui lui manquaient.

Après cela… Que comptez-vous faire, Nanashi-san ? Aucune obligation ne vous lie à ce domaine et je n’ai en aucun cas le désir de faire valoir l’autorité qui m’incombe en ces terres.

Son attention portée derechef sur le disciple de Saruta-Hiko, il croisa les bras, l’expression égale.
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Nomura Jirô
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Lun 1 Mar - 19:22
  
Sans se montrer trop insistant ou impoli, Jirō s’était attaché aux traits de son interlocuteur pour avoir une idée de sa réaction. La préoccupation ne semblait pas vouloir quitter son visage. Il n’en fut pas surpris étant donné les nouvelles bien pessimistes qu’il lui apportait. D’un autre côté, il était curieux de savoir ce qu’il allait faire et de ce qu’il allait dire de tout cela. Bon nombre de questions brûlaient ses lèvres sans qu’il ne soit capable de les poser. Ils n’étaient pas proches, ils n’étaient pas du même statut, il n’avait probablement aucun droit d’en connaître les réponses.

Le sourire qui apparut l’étonna brièvement. Même lui, libre et insouciant, semblait bien incapable de sourire compte-tenu des circonstances. Il mit cette réaction sur le caractère belliqueux des Tsubaki et puis aussi sur le fait qu’il avait probablement quelque stratégie en tête. Après tout, il avait vu juste en préparant les lieux pour y mener son affrontement. Était-ce de la clairvoyance, de la chance ?

Il acquiesça muettement à sa décision. Puis l’embarras vint un instant s’installer sur son visage. Il s’inclina, confus à l’idée de s’être montré si peu précis dans ses explications. Avec la même voix basse, il s’exprima à nouveau.

« Toutes mes excuses, Tetsuko-sama, j’aurais certainement dû commencer par cela. Ce sont leurs propos qui m’ont d’abord étonné. Ils parlaient de vous et des vôtres sans la moindre once de respect ; on aurait dit que ces terres leurs appartenaient. Ils ne semblaient même pas craindre l’idée de s’en prendre au descendant de Hachiman, comme si vous n’aviez aucune légitimité… seraient-ils en train de remettre en question les choix des Kami… ? » Il y avait une sorte d’appréhension dans sa voix, un désarroi, une stupeur. Dans cette drôle de question – sorte de réflexion intérieure, il avait posé des mots qu’il aurait voulu ne jamais mettre ensemble. Ses poings se serrèrent. « Non… je dois me tromper… » ajouta-t-il alors que sa voix avait perdu toute assurance. Impossible, pensait-il. Quel genre de fou pourrait faire cela ?

Son regard s’était échappé, fixant le sol qui était pourtant d’un désintérêt total. Il reprit son souffle, se reprit, releva enfin la tête et poursuivit ses explications.

« Leur façon de s’exprimer m’étonna elle aussi. Ils parlaient comme s’ils organisaient une bataille, tels stratèges et soldats. » Lui ne devrait pas en être aussi surpris puisqu’il s’attendait même à un siège, un combat pour lequel il fallait ériger des fortifications, mais pour lui, c’était inédit. « Quand j’ai pu apercevoir certains d’entre eux, malgré ce que j’avais entendu, là aussi je fus surpris. Tetsuko-sama, je n’ai guère connaissance de tous les samouraïs qui peuplent votre clan ou celui de vos voisins, je ne pourrais vous dire d’où ils venaient, mais… ils étaient équipés comme des samouraïs, en avaient l’attitude. J’ignore s’ils en sont vraiment. Ils ne portaient aucun mon, du moins, je n’en ai vu aucun. On aurait dit… enfin… ils m’ont fait penser à une sorte de clan. » Il rit nerveusement, presque abasourdi par ses propos, lui-même incapable de croire les paroles qui sortaient de ses lèvres. « C’est ridicule, n’est-ce pas ? »

Il réfléchit un moment, cherchant dans son esprit une information qu’il aurait omise ou oubliée. Hélas, il était resté là-bas si peu de temps, il n’avait que trop peu de détails à apporter. La scène lui procurait un drôle d’effroi. Il ne pouvait qu’être sérieux et grave. Tout son corps s’était refroidi. Il avait la désagréable impression de sortir d’une transe cauchemardesque, d’une impossible hallucination.

« Leur organisation, tous ces éléments que je vous ai décrits m’ont laissé croire que leur influence s’étend bien au-delà de simples bras armés. Par prudence et bien que vous y ayez sûrement déjà pensé avant moi, j’ai préféré vous avertir et vous mettre en garde. »

Puis, n’ayant pas oublié sa dernière question, il lui adressa cette fois-ci un regard bien déterminé, comme si son manque d’assurance n’avait été qu’un rêve, une illusion.

« Permettez-moi de vous prêter main forte, Tetsuko-sama. Un homme de plus à vos côtés ne sera pas de trop. Je doute pouvoir vous apporter plus d’informations, mais je peux au moins vous promettre de faire ce que je connais le mieux : protéger et défendre. » Il sourit doucement, simplement fier de pouvoir se rendre utile. « Je ne vois rien qui irait ici à l’encontre de mon destin de Manjushage, ainsi je peux facilement vous affirmer que je suivrai vos ordres. À vous de me dire ce que je peux faire de mieux au sein de vos troupes. »
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Tetsuko Kazuo
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Lun 8 Mar - 18:36
  
Loin de se montrer outré de quelque façon que ce soit, les apports du Lycoris-rouge bafoué replongèrent Kazuo dans ses réflexions. Être craint ou détesté allait de paire avec le pouvoir et la responsabilité dont il avait hérité. Aussi les propos reportés par son interlocuteur n’avait rien pour le toucher personnellement. Pour autant, il était intrigué dans la même mesure que ce Mumei là. Sa mort ne serait pas la fin des Tetsuko ni de Tsubaki non plus, quand bien même n’avait-il plus de génération sous la sienne : le sang qu’il partageait avec son frère suffirait amplement. Improbable était le fait que Minoru soit à la source d’une telle manœuvre et sachant tout ceci, il ne voyait pas pourquoi le Conseil de la noblesse du Camélia pousserait des mercenaires à venir l’affronter pour le supplanter. Ils seraient bien assez patients pour attendre que leur Daimyo ne trépasse de façon plus… Orthodoxe.

Rien ne lui permettait non plus de comprendre qu’il fut possible que ses frontières puissent être revendiquées comme le soupçonnait le disciple de Saruta-Hiko… Et en considérant que celui de Hachiman se trompait dans cette hypothèse, Renge faisait un ennemi trop évident pour imaginer que cet affront puisse venir du seul autre clan qui avoisinait cette province précisément. Plus s’avançaient les révélations du Manjushage, moins il ne parvenait à comprendre ou identifier son adversaire.

Oui, il devait se tromper.

Oui, c’était ridicule.

Rien n’avait même de sens dans ce qui lui était ainsi transmis. Mais en levant ses yeux vers le bushi qui terminait par l’avertir et l’engageait à la prudence, comme il l’avait déjà fait auparavant, puis s’engager à lui porter son soutien, il se mit à sourire de nouveau. Un instant, bien que fugace, il repensa à leurs deux échanges jusque là, pesant les mots qu’il avait prononcés. Tout aurait pu indiquer, avec un tel témoignage, si impossible, si absurde, que l’idée qu’il lui avait murmuré qu’un serpent puisse se trouver dans la bergerie le désignait lui-même comme le vil reptile de cette machination. Après tout, le noir vêtu se trouvait là au moment le plus opportun, nouvel arrivant bien que remercié pour sa bonté et ramenant au retour d’une mission périlleuse qu’il avait lui-même proposé des éléments difficiles à croire.

La possibilité que ce Nanashi Mumei puisse être une lame ennemie dans ces manigances était loin d’être mince… C’était même une éventualité flagrante. Kazuo préféra même que ça soit le cas. Car alors ses yeux n’auraient guère à chercher bien loin d’où viendrait le premier coup à son encontre. Il n’était pas un empathe accompli et discourait bien mieux par l’acier que par les mots… Quelque chose dans les expressions du samouraï des maudits le laissait néanmoins dubitatif face à ces suppositions néfastes. Après un léger coup d'œil à ses vertus restantes et celle qui était revenue, il acquiesça.

Je vous le permet, Nanashi-san et vous ne faites que m’honorer en me proposant derechef ce soutien si cher aux vôtres. Annonça-t-il d’abord une fois ses bras descendu, l’un à sa taille, l’autre laissant sa main tomber sur le sommet de la tsuka de son arme.

J'aimerais que vous vous trompiez, en effet. Je préfèrerai que tout ce que vous me rapportez soit ridicule. Mais ne dit-on pas que toute chose qui est, si elle n’était, serait hautement improbable ? Demanda-t-il en haussant les sourcils avant de poursuivre.

Alors je préfère croire en ce que vous avez vu et me préparer à pire encore. Deux voies me sont offertes ainsi… Périr sous les coups d’un ennemi inconnu… Ou vaincre en le démasquant. Il marqua un temps de pause où ses bras se croisèrent face à lui tandis qu’il avisait le sol comme si les réponses à ses questions s’y trouvaient.

Considérons donc à présent que nous sommes en état de siège contre un ennemi au moins aussi éduqué que nous le sommes au sujet des batailles et de l’art du combat… Il se redressa soudainement et passa face à ses cinq combattants d’élite qui ne l’avaient guère quitté de bien loin depuis leur arrivée dans le faubourg.

Faites en sorte que les barricades soient enduites de boue au maximum.

Préparez des paravents si possible.

Tâchez de dresser des herses à l’entrée et sortie des Huit Moineaux.

Je veux pouvoir prévenir d’une cavalerie, aussi, faites préparer de quoi en briser avec ce qui sera trouvé de rondins épais.


Il s’arrêta et revint en direction du Manjushage, son expression toujours ouverte malgré la situation.

Mes instructions pour vous, Nanashi-san, sont de garder à l’esprit ce que vous apportez en moral à ce village, simplement en nous prêtant votre bras à cette occasion dramatique. Le Daimyo de Tsubaki et l’un des Héros de l’Empire s’apprêtent à se battre de concert contre une menace commune. Ne connaissant pas vos domaines de prestige, je vous invite, avec mon autorité, à participer à votre mesure à tout ce que vous jugerez bon pour nous préparer à ce qui risque de survenir. Ce que vous avez vu, tâchez de le voir comme un danger plus grand encore… Puis imaginez que ce fut pire à nouveau. Puisque nous ne pouvons pas fuir, que feriez vous ? Si vous parvenez à répondre à cette question, considérez là qu’il puisse s’agir de mes ordres à votre égard.

Puis aussi soudainement s’était-il égayé comme un oiseau affairé, il se figea, ses traits affichant un masque de colère contenue.

Pour ce qui est de la remise en question du choix des Kami… Laissez simplement moi le soin de leur rappeler duquel je suis le descendant et celui dont mes gens sont les fervents héritiers quand le moment sera venu.
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