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Takegi Gemmei
Sakura
Takegi Gemmei
Sakura
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Mer 17 Fév - 21:51
  
TU VEUX PAS QU'ON S'TAPE ?
♫ Rhythms from the Conch ♪


Malgré l’apparence et la stature de l’adoptée Takegi, cette dernière semblait se fondre dans la ruelle étriquée. La voie des merveilles portait bien son nom : banderoles et étalages tentaient d’attirer les curieux avec leurs trésors. Vases, cloches et carillons, couteaux et céramiques, kimono et hirazutsumi. Les étoffes de ces derniers étaient si colorés que la chevelure flamboyante de Gemmei ne parvenait pas à les dominer. Des plus petites tailles aux plus incroyables, les tissus frivoles se laissaient chatouiller par le vent. Sakura, érable, pivoine, bambou ; ils arboraient milles motifs dans lesquels l'œil carmin de la Samurai se perdit.

Ce fut alors presque une intuition ; par réflexe, l’enfant des Cerisiers tourna vivement la tête sur le côté. La chevelure de soie qui passa tout près d’elle ne manqua pas de l’attirer. Rond comme une bille, son oeil suivit la silhouette amincie. Elle n’eut aucun doute sur l’identité de cet homme, sa simple démarche annonçant son nom dans l’esprit de la Sakura.

« Oy ! » s’écria-t-elle.

Aussitôt elle commença à courir. Cela s’avéra difficile : la rue était étroite, et les passants nombreux en ce début d’après-midi. Alors que Gemmei venait tout juste de s’élancer, elle dû décrocher son regard pour baisser la tête : elle avait manqué de se heurter dans un capybara. Elle grommela, enjamba l’animal, et poursuivit sa course. Il lui était difficile de réellement fendre le vent : la Samurai cavalait plutôt en réalisant quelques pas de côté, levant parfois les bras pour ne pas toucher un inconnu. Elle longea les minuscules étals en bois, manquant d’en renverser les produits plus d’une fois avec son tokkuri. Aussi, tout en se dépêchant, elle dû rattraper plusieurs fois quelques kiridashi, puis des bols, jusqu’à ce qu’elle décide de reprendre un bain de foule : plus sûr pour son porte monnaie en cas de casse.

« Oy, oy, oy ! » répéta-t-elle en hurlant.

Elle se hâta de descendre les longs escaliers, les sautant deux par deux. Soudain, elle faillit tomber ; un capybara dans les escaliers. Encore ? cria-t-elle intérieurement, grommelant à l’extérieur, marmonnant même quelques insultes au pauvre rongeur tout en le contournant. La rue semblait être plus dégagée ici, probablement en raison des bâtisses résidentielles commençant à s’y implanter. Son pas lourd se fit entendre sur la pierre alors qu’elle courrait encore. Entre deux inconnus, elle tendit le bras au maximum pour frôler le dos familier. Quand l’homme cessa sa course, la Sakura put finalement réduire la distance pour taper plus franchement dans son dos, sous les regards dédaigneux des individus qu’elle avait dérangés. Ils contournèrent le couple en s’offusquant. Gemmei dévisagea l’homme face à elle, comme pour vérifier qu’elle ne faisait pas erreur. Cela lui donna un air stupide, la bouche ronde alors que son œil unique lorgnait sur les traits délicats de ce malheureux qu’elle avait passé sa vie à chasser.

« Hey, Sesui ! » Elle sourit à pleines dents, avec sa joie menaçante. « On s’tape ? » demanda-t-elle aussitôt, sans aucun détour ni hostilité. Elle enchérit immédiatement : « Ça va ? T’veux boire un truc ? Tu fais quoi ? T’veux pas qu’on s’tape ? »

Fière, sans raison apparente, l’adoptée Takegi posa ses deux mains sur ses hanches. Elle était aussi débraillée que d’habitude, son haori vieux de 10 ans troué par endroits et le obi presque défait. Si la corde rouge n’existait pas à sa taille, sûrement que son uwagi ne parviendrait pas à retenir la poitrine encombrante qu’il recouvrait à peine.

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Occupation : Mercenaire
Caste et rang : Sakura, Samourai sans rang
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- Visage mutilé avec un œil en moins
- Tend à faire peur aux enfants avec sa sale tronche
- Aussi hyperactive que feignante
- Maître du Hyoho Niten Ichi Ryu (nitōjutsu)

Seisui Mugen
Sakura
Seisui Mugen
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Sam 27 Fév - 18:08
  
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♫ Travel Montage ♪



Chaque rue, voie, avenue restaient les mêmes à ce qu’elles avaient toujours étés. Dans la façon dont les architectes les eurent autrefois pavées, du moins. Celle des merveilles n’aurait pu changer non plus de structure, quand bien même aurait-elle possédé une unique âme et c’était loin d’être le cas. La vérité était que ce chemin, plus que les autres encore, en accueillait des milliers à chaque instant et que ces dernières revenaient tous les jours révéler l’inconnu, l’inédit, le renouveau de ce que les Kamis avaient inspirés à leur talent respectifs. Pour personne il n’était difficile de remarquer la joie de Mugen, tandis qu’il passait en un souffle entre les étals, son œil en pleine effervescence, ne sachant de toute évidence point où véritablement se poser. Soies travaillées, estampes enchantées, bois laqué auquel cent formes et usages différents avaient été offerts. Et si le regard pouvait se perdre, les odeurs colportées par le vent des mets de passage ravissaient l’odorat.

Lui vaquait, les lèvres étirées d’une allégresse coutumière, les paupières plissées d’une euphorie palpable. Les tissus qui le couvraient claquaient dans son sillage, flottant égaux à la traîne de ses cheveux. Nulle attention visiblement portée aux chalands, il passait entre, avisait, riait du son produit par un fūrin qui tintinnabula sans qu’il l'eût pourtant frôlé. Sa prunelle unique et avare des beautés disposées ne semblait pas pouvoir cesser sa course folle et il glissait entre les passants, certains le connaissant et tentant un geste de respect à son égard. Mais rien d'autre que les prodiges du marché n’apparaissaient pouvoir attirer sa considération. D’un bond leste, il évita un capybara qui grignotait paisiblement au milieu de la voie, l’animal bien trop concentré lui-même n’ayant aucun doute de se voir ainsi survolé comme il venait de l’être.

C’était une danse qu’il exécutait chaque jour que les Kamis lui autorisaient d’avoir pour lui seul, sachant que de nouvelles découvertes s’imposeraient à lui autant de fois qu’il sortait de cette façon. Bondissant d’un escalier jusqu’à son bas, n’apparaissant ne rien peser, le dernier des Sesui filait comme pressé d’en finir avec sa ronde ou tâchant de pouvoir embrasser de son regard l’ensemble des nouveaux trésors que les passages dévoilaient. Sur un étal étaient disposés des myriades de kanzashi kazari de facture unique en leur genre, d’or et d’argent poli, incrustés de pierres de teintes aussi différentes que la nature pouvait en offrir. Ralentissant sa course, le duelliste esthète ouvrit légèrement la bouche, stupéfait de la minutie des finitions apportées à certaines pièces quand on vint lui porter une franche accolade sur le dos pour attirer son attention.

Intrigué, sans rancune apparente sur ses traits, il avisa le responsable du geste, l'œil rond. Qu’il l’eut reconnu ou non n’aurait pu être deviné, mais à coup sûr, il trouva l’expression d’analyse de sa nouvelle vis à vis des plus amusantes, en trahissait le sourire qu’il arborait soudainement. Alors qu’elle l’interpella, l’épéiste s’inclina poliment comme un roseau caressé par un zéphyr délicat. Bienveillants et chaleureux fut son visage tandis qu’il se redressa et répondit du ton coulant d’une rivière doucereuse sous un ciel de printemps :

Takegi-san… Souffla-t-il tièdement. Inutile de nous confronter de nouveau. Ajouta-t-il en levant une main face à la guerrière, qu’il aplatit bientôt face à elle, passant du geste de l’interdiction à celui de l’invitation tandis qu’il poursuivit :

Je me porte aussi bien que le veulent les Kami. Souffla-t-il en premier lieu afin de répondre aux questions successives qui venaient de lui être lancées subitement, pour continuer pas à pas, sa voix s’écoulant onctueusement :

Cela fait longtemps que nous ne nous sommes pas vus et tu m'enchanterais en partageant avec moi une coupe de liqueur découverte durant tes voyages… Pour ma part, je découvrais de nouvelles merveilles avant qu’une autre m’arrête dans mes pérégrinations.

Mugen avait terminé une expression facétieuse illuminant sa figure. Puis il ferma son œil unique avant d’ajouter, sans que son souffle n’ai rien perdu de sa douceur :

Et non, je suis bien trop ravi de te retrouver pour accepter un combat… Son regard s’ouvrit derechef tandis qu’il questionna à son tour :

D’où nous reviens-tu et te portes-tu bien à ton tour ? Une lueur passa sur sa prunelle alors qu’il ajouta, une curiosité passionnelle dans le ton qu’il employa :

Qu’as tu découverts de nouveau, dans ces voyages qui t’écartent de notre belle cité ?

Droit comme un piquet, un pied derrière l’autre, le bras gauche de Mugen était dans son dos, le poing clos au niveau de sa ceinture tandis que sa paume droite était toujours révélée à son interlocutrice, comme une invitation à ce qu’on vienne la saisir. Ses atours profitaient de l’instant de paix que la situation de statisme soudain venait de provoquer. Taillés sur son unique mesure, les soies et tissus le couvraient et l’épousaient à la fois, le teint carmin vivace d’un Camélia frappé de l’héraldique des pétales de cerisier que venait illuminer un obi argile tendant presque vers le blanc.

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Takegi Gemmei
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Lun 1 Mar - 14:07
  
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Il était tout à l’opposé d’elle. Il l’appelait -san, souriait grâcieusement, soufflait des mots chaleureux avec plénitude. Ceci dit, si Gemmei et Mugen avaient un point commun c’était bien leur sympathie naturelle envers autrui. Le sourire de la Sakura s’étira tandis que l’homme refusait une fois de plus sa demande de duel ; elle ne s’était pas attendue à une autre réponse. Mains sur les hanches, la bushi rose s’esclaffa tandis qu’il initiait un contact physique avec elle. Elle cacha difficilement son enthousiasme alors que le champion acceptait son invitation à boire. Elle ne dit cependant rien, se contentant de retenir sa joie en trépignant d’un pied sur l’autre. Elle ne tenait pas en place. Elle attendit que Mugen ait fini de parler. Lorsque le miel de ses mots lâchèrent leur dernier souffle, l’oeil unique de la jeune femme s’écarquilla.

« Une aut’ merveille ? »

L’air idiot, Gemmei regarda tout autour d’elle. Son instinct, qui la trompait rarement, lui soufflait qu’il s’agissait d’une femme. Son regard ébaubi ne trouvant cependant pas la beauté dépeinte, aussi la Sakura baissa la tête. Les kanzashi scintillaient comme pour attirer son œil. Détaillant les pierres précieuses incrustées dans les fleurs d’or, l’adoptée Takegi s’exclama :

« Ha, ça ! » Elle se mit à rire, encore, puis croisa les bras. « Ouais, c’est joli. »

Elle observa un instant Mugen, contemplant sa cascade de cheveux soyeux. Ses vêtements étaient si beaux, aussi. L’air interdite un instant, frappée d’une réflexion dense, la Samurai en vint à la conclusion suivante :

« J’suis sûre que ça t’irait bien mieux qu’à moi ! »

Après un ricanement fier sans raison apparente, la Sakura fit signe au champion de la suivre. Il y avait un minuscule bar juste à côté. Ils y étaient déjà allés ensemble plusieurs fois. Atsuihi était une petite ville pour ses habitués, après-tout. Gemmei tourna la tête en direction de son interlocuteur pour lui répondre avec le sourire :

« C’marrant, vous pensez tous que j’vis des trucs incroyables alors que pas du tout. » Elle songeait particulièrement à sa cousine, qui lui avait demandé de vivre des aventures trépidantes pour les lui raconter. « J’ai rien découvert d’nouveau ! »

Au détour de quelques étals et artistes inspirés se trouvait une minuscule échoppe à peine encastrée entre quatre murs. Le comptoir y était très haut et il n’y avait pas de chaise ; c’était un restaurant type mange-debout. Les drapeaux suspendus, aux motifs de fleurs de cerisiers, étaient peints des caractères tachinomiya et kikizake. Lorsque le tenancier aperçut Gemmei, il commença immédiatement à préparer de l’edamame salé. Irasshai ! s’écria-t-il en attrapant quelques verres. Les syllabes semblaient mangées et sa voix était à la fois rocailleuse et voilée. Probablement à cause des dents en moins.

« Yo, le chef ! » commença la Sakura, « Tu peux me préparer du karaage aussi, steuplé ? » Posant un coude sur la partie basse du comptoir, elle changea de position pour faire face à Mugen. « Tu veux commencer par quoi ? » Elle tourna son visage pour lire les quelques alcools proposés, écrits sur des lattes de bambou accrochées au mur. « J’ai envie d’un… Saké koji ! »

Le propriétaire fit un signe de la main pour laisser comprendre qu’il avait entendu. L’adoptée Takegi perdit son regard un moment sur les gestes du travailleur, la tête un peu ailleurs.

« Des découvertes, hein… » marmonna-t-elle en pensant à voix haute. Son visage s’illumina soudain d’un éclair de lucidité. « Ha mais ! » s’exclama-t-elle avec surprise, l'œil rond de stupidité. Elle se tourna vers son ami d’enfance, l’index pointé vers lui. « T’as entendu parler du duel de not’ Daimyo pendant les démonstrations pour l’festival ? »

Se rendant compte de son geste malpoli, la main de Gemmei attrapa son doigt tendu et elle baragouina un « D’solé… » navré avec l’air d’un enfant embarrassé par une bêtise. Cette expression fut bien vite balayée lorsqu’elle libéra son index pour se désigner avec. Elle semblait à la fois hallucinée, déçue et excitée.

« C’était contre moi ! »


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Seisui Mugen
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Mar 9 Mar - 17:46
  
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♫ Mirrors ♪


Dans l’air ambiant était dispensée l’énergie qui irradiait de l’onna-bugeisha dont l’agitation palpable peinait à se voir museler par celle-ci. Lui aurait pu sembler incarner l’antithèse de cette effervescence contenue à grand peine, tant il maintenait un port droit et altier. Pourtant révéla-t-il une rangée de dents nacrées, étirant ses lèvres à la vue de l’insurrection joyeuse du véhicule terrestre de Gemmei qui tendait à se manifester. Aimable politesse offerte ou joie sincère de la retrouver n’aurait pu être lu dans l’expression qu’il offrait, mais il ne paraissait guère débuter de s’enfuir à son contact, son seul iris ne la quittant plus de son champ depuis qu’elle était apparue au cœur de celui-ci.

D’aucun n’aurait pu nier déceler son amusement croissant en réaction des frasques de la bretteuse hasardeusement fagotée, les désignant en opposé d’un monde commun dont rien n’aurait su briser l’harmonie. Son écoute lui était toute acquise et c’est avec la même lueur dans le regard pour les œuvres de la cité que Mugen avisait son opportune vis à vis. Il ne faisait aucun doute qu’il capturait cet instant dans sa mémoire, tandis qu’elle confondait les cibles de ses flatteries tout juste dissimulées.

En effet…

Souffla-t-il aimablement, clignant lentement de sa paupière visible alors qu’étaient désignés les précédents objets qui avaient pu attirer son regard. La réponse qu’il venait d’offrir semblait valable aux deux exclamations qu’elle avait énoncé d’abord. Aussi le flux de sa voix qui aurait pu donner l’impression de se tarir revint bientôt ponctuer son propos :

… Ces pierres ne feraient que t’encombrer de toute façon.

Il n’ajouta rien à ce point pour étayer le chemin qu’avaient pu prendre ses pensées, se contentant simplement de la suivre une fois qu’elle l’eut invité à le faire. Sur le chemin, il ne fit que plisser les yeux avec un soupçon de malice tout en souriant pendant qu’elle lui dévoilait la vacuité de ses voyages. Aucune déception ne trouva place sur ses traits à ce manque cuisant de détail, comme si le fait n’avait pas eu la moindre importance. Il se laissait ainsi porter par le courant qu’elle personnifiait, silencieusement, mais sans jamais détacher l’attention qu’il lui dédiait alors. Après un léger salut à l’égard du tenancier du débit de boisson que le duo venait de rejoindre, il n’eut pas à attendre bien longtemps avant que l’adoptée Takegi lui fasse de nouveau front.

Un bol d’edamame me siérait à ravir… Et un umeshu.

Laissa-t-il planer autant comme réplique à son interlocutrice que pour le gérant, sans même porter les yeux sur ce qui était proposé. Qu’il fût conscient ou non du menu ou des boissons présentes n’apparaissant nullement sur son visage, ni qu’il remarqua qu’à son tour, le commerçant lui avait fait signe, accusant réception de sa commande. Le duelliste était arrêté sur la guerrière itinérante, tout indiquant dans son attitude  qu’il attendait patiemment qu’elle finisse par s’exprimer derechef.

Lorsque ce fut le cas, la question qu’elle finit de lui poser laissa passer un voile nocturne sur le masque solaire du jeune homme. Le propos avait été murmuré dans toute la cité et chacun s’était fait son idée quant à l’affichage de cet art autoproclamé invoqué par l’héritier du sang de Uzume. En ce qui concernait Mugen : il faisait partie de la Cour du palais. Il n’y avait qu’à Gemmei qu’il aurait pu mentir en lui annonçant n’ayant point eu vent des événements qui avaient eu lieu alors. De toute évidence, il prit la décision de ne pas le faire malgré tout alors que s’éveilla la musique de sa rétorque, son iris retrouvant celui que l’onna-bugeisha lui opposait.

Je l’ai ouïe dire.

Répondit-il sans permettre de deviner s’il avait été offusqué ou non de l’index qui lui avait été tendu dans un premier temps. Son sourire vint néanmoins rapidement appuyer le fait que ce ne fut pas le cas tandis qu’il reprenait, sa paupière légèrement plus ouverte que de coutume et attestant d’un soupçon de surprise.

Cependant… Je ne savais pas que tu tenais le sabre qui s’est opposé à… Ce qui s’est produit.

Le terme du duel manqua de façon claire et volontaire dans les mots qu’il choisit, quand bien même n’était-il que lumière envers son amie d’enfance. Puis il baissa son regard unique sur le comptoir, ses lèvres trahissant le conflit qui agitait ses pensées.

Je suis navré que tu aies eu à faire face à cela. Je n’aurais pas dû avoir à l’être.

Pourtant, le crépuscule de son expression ne dura pas, tant l’aube paraissait être le véritable élément que ses traits reflétaient naturellement. Son sourire, lui aussi revint, sincère, frais et véritable.

La définition même de la beauté et de l’art peut-être parfois trop personnelle, d’autant plus au sein des limites de notre noble clan, j’imagine. Je n’oserai juger de ce qu’il s’est passé alors… Mais si je devais exprimer un regret…

Il se pencha assez pour friser les limites de ce que les convenances toléraient en matière de distanciation sociale.

… C’est de ne point avoir pu voir tes lames-sœurs danser de mon propre œil.

Mugen se redressa aussitôt, révélant la rangée haute de ses dents une nouvelle fois, espiègle.

Mais ne va point t’imaginer qu’il puisse s’agir là d’une invitation à jouter contre toi !
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Takegi Gemmei
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Dim 14 Mar - 19:20
  
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I want to get drunk
I want to cheat and kiss
I want to be with you


Une légère brise faisait danser les drapeaux suspendus en haut du tachinomiya. À peine plus hauts que deux têtes, ils permettaient de garantir plus d’intimité aux clients en cachant leurs visages. De par la taille des deux Sakura accoudés au comptoir, ils étaient davantage dissimulés. Dans son flegme habituel, Mugen avait déjà choisi son breuvage alors que la bushi hésitait encore sur le sien. Lorsque leurs commandes furent passées, Gemmei put enfin se concentrer pleinement sur la conversation à venir. Il lui était naturellement venu l’événement le plus marquant de ces dernières semaines. Son interlocuteur devait être habitué à ses mimiques et son manque de savoir vivre involontaire ; sa simple tenue pouvait paraître impolie. Aussi, lorsque le visage insouciant de Mugen perdit de son éclat, l’adoptée Takegi songea que son attitude l’avait fâché. Elle s’était excusée en remballant son index sans qu’aucune remarque ne soit faite. Cette maladresse ne l’empêcha cependant pas de poursuivre en dévoilant à son ami d’enfance qu’elle fut l’adversaire du Daimyo dans son histoire.

« Haha, commença-t-elle en rigolant d’un rire plus nerveux que mélodieux, évidemment que t’en as entendu parler. J’s’rais étonnée que l’impératrice elle-même n’en ait pas eu vent ! »

Elle exagérait peut-être. Toujours était-il qu’elle souriait malgré une anxiété au fond du regard. Il était évident que l’expérience avait été hors du commun. De par son expression à la fois honteuse et excitée, Gemmei digérait encore ce qu’elle avait vécu ce jour-là. Le sourire de Mugen rassura temporairement la Samurai. Les hésitations et le choix des mots de son interlocuteur en disait long sur son avis quant à ce qu’il s’était passé. L'œil unique de la bushi s’agrandit, le sourire contrit jusqu’à lentement s’effacer. Ce ne fut qu’un court instant néanmoins, ses traits désormais navrés tandis que la femme se frottait la nuque avec gêne.

« Bah… C’était pas si terrible, mais comment dire...  »

Elle interrompit son geste pour fuir le regard de Mugen. Elle eut soudain l’air plus fragile, presque plus féminine lorsque son œil légèrement humide fit battre son cil avec morosité.

« J’me suis sentie bafouée, un peu. »

Car le bushido était quelque chose de sacré et son art du sabre tout autant. Parce que son école ne faisait habituellement ni démonstration ni duel si ce n’était par apprentissage et qu’elle n’eut en face ni un élève, ni même le Samurai qu’elle s’était imaginée toutes ces années. Quelle idée avait-elle eut, aussi, de fantasmer qui était le Daimyo des Sakura en ne se basant que sur ses désirs personnels ? Malgré sa simplicité d’esprit, Gemmei y songeait souvent. Et ces pensées, qui se représentaient à son esprit, traversaient également les traits de son visage, permettant de faire d’elle un livre ouvert.
L’adoptée Takegi releva son regard sur Mugen quand il reprit la parole. Elle acquiesça sans rien dire, si ce n’était quelques murmures étouffés entre ses lèvres pour exprimer son écoute et son accord. Ensuite, son visage s’illumina d’un coup. D’une expression encore coincée entre le dépit et la joie, un air vulnérable et adorable qu’il était rare de contempler sur le visage de Gemmei s’exprima pleinement. Elle amorça un rire aussitôt interrompu pour ouvrir la bouche. Prête à provoquer en duel son ami une fois de plus, elle s’était soudainement redressée, pleine d’entrain, les mots au bord des lèvres quand inopinément, Mugen l’interrompit. Il avait refusé avant même d’entendre l’offre. La femme des Cerisiers se renfrogna aussitôt.

« Roooh... » souffla-t-elle d’un air boudeur. « T’es pas drôle, Seisui ! »

Puis elle s’esclaffa, balayant tous ses soucis comme si de rien n’était. Du même temps le tenancier leur déposa leurs alcools ainsi que l’edamame et le poulet frit. La Sakura changea son pied d’appui pour se rapprocher de Mugen et lui donner un coup d’épaule dans la sienne. Ce n’était pas tant brusque pour la rustre que pouvait incarner Gemmei. Elle rigolait encore, ravie de l’instant présent, en attrapant son guinomi du bout des doigts. La petite coupelle n’avait rien de joli ou formel. Par réflexe, la bushi rose renifla les vapeurs du saké qu’elle tenait. Silencieusement elle opina du chef, probablement en accord avec ses propres pensées tandis qu’elle analysait l’alcool tenu.

« Il est venu me parler après. Ouka-sama. » Elle leva ses yeux vers le plafond. Il n’avait rien à y voir si ce n’était des planches colorées par la graisse des fritures. « Il était pas du tout comme j’imaginais qu’un Daimyo d’vait être… C’marrant... » Elle haussa les épaules. « Mais j’suis mal placée pour juger des libertés qu’veut prendre un homme quel que soit son rang ! » Après un pouffement elle but une gorgée et se tourna vers Mugen. « T’aurais fait quoi, toi, à ma place ? »

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Sam 27 Mar - 19:09
  
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♫ A resolve ♪

Qu’il fût conscient ou non du quiproquo ramenant l’index pointé de sa propriétaire à elle, nul indice ne transpira. Le duelliste avisait sa compagne opportune avec bienveillance, l'œil plissé et la naissance d’un sourire aux lèvres. Mugen avait même laissé passer l’expression d’un rire délicat à la mention faite de la régente Kougen. Pourtant, la lueur qui dormait au fond de sa rétine aurait pu parler même au plus naïf des interlocuteurs vis à vis de ce qui lui avait été rappelé. Rien ne transparaissait du fait qu’il puisse être désolé de l’état dans lequel cela avait pu mettre Gemmei, tout cependant démontrait la honte que l’onna-bugeisha avait ressenti déteignait sur autre qu’elle seule. Néanmoins et dans la réponse amusée qu’elle eut au refus qu’il lui réitéra par avance d’un duel hypothétique, elle évinça dans l’instant le plomb qui apparaissait s’être abattu sur le puiné Sesui. La lumière qui passa par la guerrière fut aussi projetée qu’absorbée et rendue par l’épéiste dont les dents se révélèrent à nouveau au grand jour.

Le moment, qu’il fut choisi ou non, vit précisément leur boissons servies, suivies des accompagnements désirés. Sans attendre qu’un signal lui soit offert, il enroula délicatement les doigts de sa main combattante autour de la coupe qui lui était réservée et la leva à hauteur de poitrine. On pu lire la surprise se peindre sur ses traits alors qu’elle effectua sa bourrade amicale et il manqua de peu de renverser le verre sous l’impact subit. Le désastre évité de peu, le Sakura s’enquit de la présence de ses edamame et de sa main libre, produisit une paire de baguette de son obi et attrapa l’une des gousses de fèves avec habilité. Ce ne fut qu’une fois le met entièrement en bouche qu’il retrouva le regard unique de sa camarade qui poursuivait ses aveux à propos de l’héritier de Uzume. Lorsque la question de ce qu’il aurait pu faire en lieu et place de la samouraï vint, il détourna sa prunelle vers un point invisible de la vie de la cité.

Je ne lui aurais pas laissé le temps d’une telle disgrâce.

Lâcha-t-il dans un souffle auquel il avait prêté le juste nécessaire de voix.

Son honneur aurait été préservé jusqu’au prochain duel auquel il aurait pu participer.

Ajouta-t-il avant de retourner sa pupille vers celle de son amie, sans qu’aucune sévérité n’ait trouver sa place sur son visage, sinon une grande sympathie. Il poursuivit sur le ton de la connivence.

Enfin, le tient s’en est vu grandit, j’ai ouïe dire, quand bien même ne savais-je pas qu’il s’agissait de toi… On raconte que tu as agi avec une réservation digne d’éloge, osant jusqu’à demander la fin de cette joute à notre seigneur.

Alors Mugen leva son umeshu vers la jeune femme des Takegi.

C’était la seule chose à faire. Mon regret de ne point avoir pu assister en personne à cet événement n’en est que plus grand.

Trempant ensuite ses lèvres dans sa boisson, il en vida lentement l’intégralité du récipient, expirant ceci fait avec une satisfaction notable. Puis le duelliste avisa la bretteuse, une curiosité visible dans le reflet de son iris.

Comment imaginais-tu Ouka-dono, avant cela ? Il est peu qui soit certain à son égard, même pour quelqu’un comme moi, intégré à la cour du palais depuis quelques années déjà. Je n’ai pas eu l’occasion d’échanger directement avec celui-ci, son rôle étant à un monde de différence du mien… Du notre.

Finit-il par avouer, ses sourcils relevés sous sa frange batailleuse.

Je ne suis pas certain de pouvoir, ni de vouloir tenter de comprendre comment doit se comporter un Daimyo. Et quand bien même cela me serait-il possible… Je ne souhaite pas le savoir.

L’espièglerie retrouvant ses traits, il ajouta joyeusement :

Nous avons déjà fort à faire avec la voie que le destin nous impose pour ne pas avoir à nous mêler de celui d’un autre, n’est ce pas ?

Puis en toute connivence, de conclure :

Et tu n’as rien à me dire à propos de tes pérégrinations en domaine du Lotus ? Je n’ai pas eu le loisir d’en admirer les contrées… Quand bien même ai-je pu rencontrer quelques-uns de ses pétales.

Attentif et coi après cette question, il attrapa une nouvelle friandise sans quitter Gemmei de l’attention de son regard.

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Takegi Gemmei
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Ven 2 Avr - 17:06
  
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Il n’existait que peu d’élus pouvant observer la déconvenue chez l’adoptée Takegi. Voile gris sur son regard solaire, ses traits n’arboraient que très rarement des émotions négatives. Pourtant, entre deux sourires qui se voulaient rassurants, Gemmei livrait à son ami d’enfance déceptions et doutes. Quelques nuages cherchant une éclaircie. Elle songeait qu’il n’y avait que lui pour la sortir de ces pensées inutiles qui l’accablaient depuis un certain temps. Lui, et l’alcool. Elle sourit à cette idée ; une expression qui se confondit sans grand mal avec son allégresse naturelle lorsqu’elle écoutait Mugen parler. La joie se transforma bien vite en admiration, son œil pétillant avec autant de vigueur que des étoiles dans une nuit noire.

« T’es trop fort !… » laissa-t-elle s’échapper d’entre ses lèvres qui demeurèrent entrouvertes. Toujours accoudée sur le comptoir, elle resta ainsi bête un instant, suspendue aux paroles de son interlocuteur. Leurs yeux se croisèrent alors ; la bushi sourit à pleines dents. Le bonheur semblait toujours trouver place sur son visage, quoi qu’il arrive. La femme ramena son vers à hauteur de sa poitrine, dévisageant toujours le Sakura qui poursuivait son discours.

« Bah, ouais, commença-t-elle en baissant les yeux sur son alcool, j’ai pas supporté alors j’ai arrêté le massacre. »

Elle leva son verre à son tour puis but pour ponctuer sa phrase, avant de se muer dans un nouveau silence contemplatif. La tête toujours légèrement inclinée, le contenant au bord de ses lèvres, son iris s’était lentement levé pour continuer de regarder Mugen. Elle aimait admirer l’arcure de sa lippe, la courbure de sa commissure charnue. La manière dont ses pommettes se plissaient parfois avant que son œil valide ne brille de cette curiosité que Gemmei aimait apercevoir. Avant même qu’il ne rouvre la bouche, elle savait qu’il allait poser une question, juste en constatant cette simple lueur. Et elle fit mouche ; cela la fit ricaner. Après une autre gorgée, l’adoptée Takegi se redressa un peu.

« J’sais pas, je pense que j’imagine les Daimyo tous un peu pareils. Grands, sérieux, avenants. Costauds, aussi ! » Elle tourna la tête en direction d’un drapeau virevoltant sous la bise, juste au-dessus d’eux. « Yu… » commença-t-elle mais elle se reprit aussitôt en riant d’un air navré, « Hasuzurui-sama n’est pas du tout comme ça. J’dois être un peu bête. »

Elle reposa son regard sur son ami, du même temps qu’elle posa son verre sur le comptoir.

« Justement. Nos mondes sont tellement différents, alors, un duel avec lui… c’était la chance d’une vie ! J’étais tellement excitée. J’me disais qu’un Daimyo, c’était la crème de la crème du combat, du bushido ! Un adversaire au moins aussi bien que toi. » plaisanta-t-elle. « Au final, je connaissais rien de Ouka-sama. C’pas qu’il est nul, hein, pas du tout même… C’est juste… Pas vraiment un bushi, j’crois. »

Son visage retrouvant à peine ses éclaircies se couvra soudain. Mugen disait ne pouvoir ni ne vouloir comprendre comment devait se comporter un Daimyo. Gemmei, elle, ne le savait que trop bien. Son éducation avait été la même que sa cousine, Dame Renge. Elle en avait souffert tout autant qu’elle avait fait souffrir les autres. Le regard hagard, la Sakura regarda au loin. On aurait presque pu voir ses souvenirs orageux traverser la tempête de son oeil.

« Moi, je sais. » souffla-t-elle dans un murmure qui lui était rare d’entendre.

Quand tout à coup, dans un mouvement de recul, la jeune femme revint à elle. Elle se frotta l’arrière de la nuque, trahissant sa gêne et sa honte et pivota son corps pour faire face au comptoir. Elle suivit le ton joyeux de son interlocuteur, bien que le sien fut forcé, afin de noyer sa maladresse.

« J’ai l’impression d’passer ma vie à m’mêler du destin des autres ! »

Un pouffement gêné s’échappa d’entre les lèvres de la bushi rose. Ses épaules avaient tressauté sous la force de son rire toujours un peu trop fort, faisant trembler ses doigts tentant d’attraper son poulet frit. Du bol jusqu’à sa bouche il n’y eut qu’un mouvement ; elle manqua de s’étouffer lorsque Mugen aborda le domaine du Lotus. Elle toussa bruyamment, sans aucune élégance. Elle s’était tout juste décalée en faisant rapidement volte-face afin de ne pas cracher sur le bois de l’établissement. Son poing frappa violemment sa cage thoracique.

« T’as l’don ? J’vais croire qu’tu l’fais exprès… »

Ce n’était pourtant pas comme s’il pouvait savoir ce que la jeune femme avait vécu avant qu’il ne la rencontre, une quinzaine d’années plus tôt. La voix encore embrouée de son effort, l’adoptée Takegi répondit :

« Il y fait toujours froid… Et les singes sont toujours chapardeurs. » Elle ricana en se remettant droite. L’une de ses mains gratta l’arrière de son crâne et son regard se déroba à son interlocuteur. « J’arriverai bien à t’y emmener un jour. J’aimerais bien t’montrer. »

Les paysages de son enfance. Les odeurs de ses réminiscences. Il lui serait probablement compliqué, néanmoins, de partager ces choses sans se dévoiler. Gemmei en avait conscience.

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Seisui Mugen
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Mar 6 Avr - 19:16
  
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Avait-ce été une hâblerie ou bien Mugen eut-il répondu à Gemmei en toute franchise et certitude ? Pour autant, la bretteuse en parut véritablement convaincue et le statut du duelliste suffisait à ce que l’on puisse convenir de son talent unique, quel que soit le sens apporté au terme. Le dernier né Sesui eut levé son œil valable en direction de son amie, l’expression curieuse et se trouva nez à nez avec ce sourire omniprésent de la guerrière. Contagion ou entente fit qu’un autre, plus simple, mais tout aussi franc, se dessina sur les traits du bushi pour toute rétorque. Le Sakura n’avait jamais véritablement fait montre de quelconque forfanterie en rapport à son don au sabre et tout laissait entendre au contraire qu’il en possédait une conscience précise.

Bonhomme, grappillant avec parcimonie ses friandises végétales au détour d’une ou deux lampée de son alcool sucré, son iris ne semblait guère vouloir quitter le masque de son interlocutrice. Passionné qu’il était aux réponses qu’elle produisait ou bien uniquement bercé par la danse que les lèvres de la farouche combattante opéraient, il clignait de ses paupières visibles à mesure des propos qu’elle tenait. Le brun acquiesçait même parfois, sans que les termes employés ne l’invite à le faire. Si tout était incertitude concernant les sentiments secrets qui vivaient derrière le carmin de sa prunelle, l’évidence était que l’ennui ne se convia en aucun cas à la ronde. On connaissait pourtant Mugen volage de ses attentions, à ne rester en un lieu ou une écoute qu’un temps bien défini. Ce n’était pas le cas en compagnie de Gemmei et cela ne l’avait jamais été.

Il cessa soudain de mâcher tandis que sa vis-à-vis glissa sur un nom, sans le relever oralement pourtant, encourageant par son silence à la poursuite des mots qu’elle lui offrait. Et lorsqu’elle murmura, tout l’intérêt visible que lui portait le samouraï s’incarna en un haussement significatif de sourcil. Derechef, il la laissa continuer, mais il était clair que l’étrangeté d’une telle assurance concernant le savoir-être d’un héritier Divin avait su piquer une curiosité déjà bien acquise au demeurant. Nul n’était besoin d’être empathe pour comprendre que le fait marqua légèrement le duelliste, qui cessa même ses mastications et absorptions diverses à cet instant précis. La correction qu’elle lui offrit n’apparut guère étancher la soif de savoir qui brûlait au fond de son regard, c’était tout l’opposé.

C’est ainsi l'œil bien rond qu’il maintient son écoute active, ne reculant pourtant pas alors qu’elle s’étouffa de son ultime question. La description sommaire, si ce n’était quasi inexistante de Renge-Ryô sembla le décevoir quelque peu, mais si il fut affecté par cela, aucune morosité n’intégra la générosité de son sourire. On le vit permettre à sa pupille de quitter Gemmei un moment, le temps d’errer sur le marché environnant et de répondre à son tour d’un ton rêveur dont il fit l’époux du vent :

Je t’accompagnerai alors, si le destin dont tu penses te mêler me le permet.

Annonça-t-il dans un premier temps avant de lui refaire face.

Tu es très secrète avec ces épopées que tu vis. Capable de me décrire sans mal une vision romanesque de Seigneur de clan, mais tout juste apte à me parler de singes et du froid convenu que l’on attendrait tous d’entendre dire au sujet du domaine des sages reclus.

Il en riait sans la moindre malveillance, permettant de saisir que c’était probablement une chose qu’il appréciait chez elle.

Je conviens cependant que l’idée d’une joute avec notre régent aurait eu de quoi m’animer, avant que me soit relaté cet épisode tragique néanmoins… Pour ce qui est d’être un bushi… Je ne suis pas mieux placé pour en débattre… Mais venant de toi, le fait prend tout son sens…

La pointe de sérieux qui passa sur le voile de ses expressions en disait long sur cette différence entre la samouraï itinérante et lui-même, ainsi que le respect qu’il pouvait porter sur une telle émission de jugement de la part de l’héritière Takegi.

Il est amusant cependant que ton imaginaire portant sur les Daimyo semble dépeindre celui des Camélia, d’après ce qui se dit, à l’exception de l’avenance… Enfin… Cessons de traiter de ces grands noms qui osent ternir ton éclat.

Riant de nouveau, il reprit de picorer dans ses accompagnements. Ce ne fut que lorsqu’il eut enfin terminé de manger et de boire que Mugen reprit la parole.

Et maintenant que tu es là ? Que prévois-tu de faire ? Je ne suis que peu sollicité et je serai enchanté de partager mon temps en ta compagnie. Tu as eu le temps de profiter des sources depuis ton retour, afin de te délasser de ton voyage ? Cela fait une éternité que je n’ai point pris un tel bain…

Portant son index tout juste essuyé sur un mouchoir de soie à son menton, le bretteur plongea son regard unique en direction des cieux, comme si ceux-ci auraient pu être capable de lui rappeler le jour précis de cette détente énoncée.
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Dim 11 Avr - 12:39
  
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L'œil rond, Gemmei constata que son bol de poulet était déjà vide. Elle sortit de ses affaires un morceau de tissu, visiblement trop propre pour être souvent sollicité. Elle s’essuya minutieusement les doigts dedans tout en regardant Mugen lui répondre.

« M-Mais non, pas du tout ! » s’offusqua-t-elle en s’ébrouant. « C’est juste que ta question était vague ! »

C’était à moitié vrai. Elle n’avait trop su quoi dire sur le coup. D’un autre côté, l’adoptée Takegi craignait toujours d’être entendue par des oreilles mal intentionnées. Après les drames qu’elle avait vécus enfant, la méfiance était devenue naturelle. Elle aimait bien trop la vie pour risquer la sienne. La tête légèrement inclinée, la Sakura était semblable à une enfant à qui on venait de faire un reproche. Un peu boudeuse, un peu honteuse. Heureusement, le rire de son ami d’enfance la détendit un peu. Il ne lui en voulait pas, apparemment.
La conversation oscillait entre la légèreté d’un vent d’été et la lourdeur d’un orage d’hiver. L’alcool était par conséquent davantage bienvenu qu’à l’accoutumée. Le verre de la bushi rose était déjà presque vide lorsqu’elle réagit instantanément aux répliques de son interlocuteur :

« Celui des Tsubaki ? Tetsuko-sama ? Ha bon... » dit-elle en levant ses yeux borgnes vers le ciel, d’un air réfléchi. Puis, lorsque Mugen termina sa phrase, la Samurai se frotta l’arrière de sa nuque, ses traits désolés. « O-Oh, pardon… J’voulais pas t’emmerder avec mes faux problèmes ! »

Le silence s’imposa quelques instants entre le duo. L’adoptée Takegi fixait de son œil hagard ses contenants vides tandis que son voisin terminait les siens. Elle sembla hésiter un instant, ouvrit la bouche, la referma. Elle eut un mouvement de tête vif sur le côté, décontenancée et hésitante.

« Je… J’veux bien t’en parler, mais pas ici. »

Décidément, tout était bien sérieux. Les coudes sur le comptoir, Gemmei plongea sa tête dans ses mains en maugréant quelques mots incompréhensibles. Soudain, elle balança son crâne en arrière et aplatit ses paumes sur le bois puis lâcha un « Raaaah ! » agacé. Il fut aussi libérateur puisque l’instant suivant, elle se tourna vers Mugen en souriant comme d’habitude.

« C’est bon ! C’est bon ! J’suis re-moi, haha ! »

Comme pour le prouver, la Samurai se gondola en tapant la table élevée de son poing. Mugen lui proposa de passer davantage de temps ensemble ; naturellement, le visage de la Sakura s’illumina. Elle opina du chef plusieurs fois et répondit une fois qu’elle le put :

« Qu’est-ce tu dis ? J’me délasse tous les jours où j’suis là, l’ami ! » Un ricanement l’entrava une seconde. « Ce s’rait trop dommage d’pas profiter des bons onsen d’la capitale ! J’les connais tous ! »

Son regard flotta un instant sur les gestes maniérés de son vis-à-vis. Ils étaient si différents, tous les deux. Elle se demanda, comme souvent, si c’était là le fossé que marquait son éducation campagnarde. Elle se souvenait, l’instant suivant et chaque fois, que ce n’était probablement pas la raison : elle avait toujours été comme ça, même à Naiseishin.

« T’veux qu’on prenne un bain ensemble ? Y’a pas beaucoup de onsen mixtes à part… Bah Ikken no capibara. Les Yōkai là-bas ils empêchent toute orgie, j’te l’dis !... » Elle rit très fort de sa blague grasse, avant se s’empourprer aussitôt, l’expression tout à coup paniquée. « Enfin euh, j’dis pas que j’imaginais ce genre de choses avec toi ! Enfin p’t’être ! Mais pas là, quoi ! »

C’était de pire en pire ; Gemmei tourna soudain le dos à son compagnon, posa ses mains sur ses hanches et s’esclaffa encore plus fort, si bien que quelques passants se tournèrent en leur direction malgré l’intimité des drapeaux suspendus.

« Ha, euh, ouais, payer ! » s’exclama-t-elle subitement, les doigts tremblants attrapant sa bourse. Le propriétaire lui fit non de la tête. « Ha, on est pas encore quittes pour l’dernier troc ? Oh, ok… Bah, merci ! »

Aussitôt elle pivota sur ses talons avec la rigidité d’un chêne, ses gestes exécutés par accoups. Elle osait à peine poser son regard embarrassé sur Mugen ; son iris incarnat ne cessait de faire des allers-retours entre le Sakura et le sol.

« Euh, on fait quoi, du coup ? »

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Jeu 22 Avr - 14:55
  
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Sa question devait avoir été aussi vague que l’expression qui s’imprima sur le masque de sérénité imperturbable offert à Gemmei. Posant sa coupelle irrémédiablement vide sur le comptoir, Mugen venait de s’y accouder légèrement, ses paupières décelables plissées et ses lèvres étirées en une démonstration visible de chaleureuse sympathie. Pousser son amie plus loin sur le terrain des révélations concernant le Lotus n’apparaissait pas avoir été considéré par le Cerisier aimable qui semblait simplement se laisser bercer par les retours de sa vis à vis. Le fait étant qu’elle parvint finalement à lui concéder un aveu futur provoqua instantanément la révélation légère d’une rangée de dents d’une victoire imprévue. L’onna bugeisha s’agitait, victime des propres démons qui l’assaillaient, s’opposant en tout et pour tout face à l’impassible candeur du duelliste de toute évidence attentif à ces changements chez elle.

Le cadet Sesui ne l’interrompit ni ne tenta de la guider vers le chemin qu’elle finit par trouver d'elle-même, retrouvant ce personnage haut en couleur et en francs sourires que rien ne gênait. Face à lui, elle conçu une proposition qui n’en avait pas vraiment été une, sinon un état de fait, mais derechef, Mugen n’alla pas à l’encontre en correction de ce qu’elle annonça. Elle paniqua, s'emmêla dans ses propos sans qu’il ne rétorque quoi que ce soit, chaos de sentiments contraires qui bataillaient face à l’harmonie bienveillante de l’affection manifeste de son ami. Enfin parvint-elle à sa dernière interrogation, percluse d’une gêne qu’elle s’était elle-même imposée. Le bretteur apparu saisir son moment, éliminant instantanément toute distance les séparant, figeant ses traits si proches de ceux de la guerrière qu’une phalange n’aurait pas pu s’insérer dans l’interstice.

Nul besoin ne lui fut de mettre de la voix pour se faire entendre alors, si bien qu’elle ne fut qu’un souffle tiède de faveur printanière aux relents sucrés de la boisson consommée plus tôt :

Eh bien nous y allons, toi qui prétend te délasser chaque jour de ta présence ici, tu me laisses l’impression d’être plus tendue que la corde d’un yumi…

Diminuant de nouveau l’espace de ses paupières, tout semblait indiquer que le Sakura tentait de scruter le fort intérieur de sa paire. Puis il révéla l’ensemble de sa dentition dans une expression enfantine et glissa hors de portée, ses cheveux voletant en traîne soyeuse derrière lui, comme le poursuivant. Se retournant vers Gemmei, il lia ses mains ensemble dans son dos et se pencha légèrement vers l’avant tout en déclarant joyeusement :

Viens donc, Takegi-san ! Tu pourras me parler de ces sujets que cette allée n’est pas prête à entendre et me décrire ces choses que tu imagines peut-être faire en ma compagnie, mais pas ici !

Dans un rire cristallin, il fit volte face, prenant pour direction celle-là même de la maison des capybaras que la samouraï avait citée plus tôt. Mugen marcha sans ralentir, passant au sein de la foule sans heurts, s'immisçant parmi les groupes, en ressortant comme s’il n’y avait jamais pénétré. La large avenue majeure qui menait aux sources chaudes ciblées était gorgée de monde dont nulle âme n’apparut sembler être un obstacle à l’avancée déterminée du borgne élancé. De temps à autre il se retourna cependant, avisant d’être bien suivi de sa camarade, s’arrêtant même si le besoin se faisait sentir. Le duelliste montra sans l’ombre d’un doute possible un enthousiasme certain, que ce soit par jeu ou par curiosité des révélations dont elle détenait les clés. Enfin et après courses et voltes graciles, le bretteur fut bientôt à attendre son homologue à l’entrée du rotenburo aussi accessible financièrement qu’il n’était réputé pour les regards indiscrets des créatures baignant dans ses eaux.

Le cerisier avisait l’enseigne non sans la douceur éternelle dormant dans son œil unique et cette même prunelle retrouva très vite Gemmei avant que son propriétaire ne vienne à reprendre d’un ton suave :

Cet ici vaut-il mieux qu'ailleurs afin que tu m’éclaires sur tous ces mystères qui paraissent t’entourer ? Je ne suis pas certain de pouvoir monnayer ceux-ci par des secrets ou des promesses dont je serai le porteur, mais je ferai un effort pour tenter de le faire en retour.

Alors il entra, mais sa voix et son bras droit émergèrent du shoji lorsqu’il s’exclama en conclusion :

Cependant, nous ferons tout pour que tu te trouves réellement détendue, Takegi-san !

Puis il disparut entièrement.

La suite ici : https://mononoaware.forumactif.com/t296-on-stape-pas-alors#1838
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