Derniers sujets
» [TOP] Sangeki
[CLOS] L’honneur et la vanité à la fonte des neiges - Page 2 EmptyLun 27 Juin - 22:17 par Invité

» [Footer] Contraste
[CLOS] L’honneur et la vanité à la fonte des neiges - Page 2 EmptyJeu 16 Juin - 11:11 par Invité

» Les maudits
[CLOS] L’honneur et la vanité à la fonte des neiges - Page 2 EmptyDim 12 Juin - 22:44 par Nomura Jirô

» La musique est une révélation plus haute que toute sagesse et toute philosophie [PV Hanae]
[CLOS] L’honneur et la vanité à la fonte des neiges - Page 2 EmptyDim 12 Juin - 17:11 par Ouka Hanae

» Le souvenir et le présent un matin d’été
[CLOS] L’honneur et la vanité à la fonte des neiges - Page 2 EmptyLun 6 Juin - 19:20 par Arai Chiyo

» [Footer][Hentai] Petites indécences entre amis
[CLOS] L’honneur et la vanité à la fonte des neiges - Page 2 EmptyMer 1 Juin - 19:39 par Invité

» [Footer] Miraculous Quest
[CLOS] L’honneur et la vanité à la fonte des neiges - Page 2 EmptyMer 1 Juin - 16:33 par Invité

» Lamented by Fate // PV : Chihiro
[CLOS] L’honneur et la vanité à la fonte des neiges - Page 2 EmptyLun 30 Mai - 9:11 par Kunetsu Yagen

» [Footer] Hybride Industry
[CLOS] L’honneur et la vanité à la fonte des neiges - Page 2 EmptySam 21 Mai - 11:06 par Invité

Le Deal du moment :
Pokémon EV06 : où acheter le Bundle Lot ...
Voir le deal

Sangaigusa Isao
Renge
Sangaigusa Isao
Renge
https://mononoaware.forumactif.com/t205-isao-une-fleur-ne-s-encombre-pas-de-la-concurrence-elle-s-epanouit#1159
Jeu 8 Avr - 19:28
  
L’HONNEUR ET LA VANITÉ À LA FONTE DES NEIGES


Derrière ses airs sévères, l’impitoyable Jokai était satisfait de son petit jeu. La pression désormais suffisamment lourde sur les épaules du Chokkai pour en faire tomber ses bras, les réponses à ses questions devraient suivre. L’Élu n’en demeurait pas moins en colère, ne supportant guère les complots de ses subordonnés dans son dos. Ces traîtres n’avaient même pas eu le courage de lui demander sa permission ; au moins auraient-ils ainsi eu la vie sauve. Car de simple excommunication la punition allait passer à des châtiments bien plus sévères. Sa tasse de thé fermement saisie dans ses mains tremblantes de rage, Isao demeura coi, laissant sa Seikai Guji prendre le relai. Aonuma ne trouva guère de répit à ses gorgées maladroites. Puisse le breuvage te brûler de l’intérieur songea Isao, les yeux plissés sur le ventripotent. La voix de Shiori apaisa curieusement le Jokai qui délia ses doigts de la tasse. Cela n’offrit pas de repos à l’interrogé pour autant, désormais confronté aux iris de la femme, aussi froids que le métal. Le Capricieux eut un sourire en coin, rapidement effacé lorsqu’enfin la langue du Chokkai se défit.

Il pianota ses doigts sur la table tout en écoutant attentivement. Le nom de Funabashi n’était pas encore remonté à ses oreilles : une nouvelle information, ou plutôt une confirmation, enfin. Cela ne manqua cependant pas de l’étonner, la surprise visible au travers de ses yeux s’écarquillant à peine. L’Élu continua de rester silencieux, maintenant la tension sur Aonuma en tapotant toujours le bois. C’était dans ce genre d’instant, lorsque l’on était pas le malheureux cuisiné, qu’il était possible de comprendre les talents de comédie du Jokai. Lui qui s’était emporté de la plus virulente des manières juste avant gardait à présent un sang froid à toute épreuve. Ce n’était pas si aisé, toutefois : sa fureur était réelle, tout comme son animosité avait pour but de blesser. Néanmoins, puisque le calme apportait actuellement davantage de faveurs, le Capricieux se tenait tranquille.
Son regard se déplaça rapidement sur la Seikai Guji, désormais indirectement en tort. Elle ne le regardait pas, et à raison. Elle était responsable de ses subordonnés. Malgré le respect secret que Isao ressentait pour elle, il n’allait certainement pas manquer une occasion de la mépriser ; il soupira tout d’abord.

« Voyez-vous ça... » Il eut un rictus, à la fois nerveux et moqueur. « Peut-être ai-je porté trop de foi en vos compétences, Watanabe-san. Dupée par vos pairs… Voilà qui remet en question bien des intentions. » Un sourire carnassier s’étira sur ses traits cruels. « Cependant... » Une interjection salvatrice. « Ceci est un autre sujet. Concentrons-nous sur le plus urgent. »

Il y eut une profondeinspiration du même temps que l’Élu se pencha en avant. Il posa un coude sur la table, glissa l’une de ses jambes encore en tailleur pour la détendre, et positionna son menton dans la paume suspendue au-dessus de la table. Ses iris, qui semblaient vouloir trancher tout ce sur quoi ils se posaient, se tournèrent vers Aonuma. Il souffla longuement avant de reprendre la parole.

« Rassurez-vous, j’ai déjà une petite idée de la seconde ‘tête pensante’, comme vous l’appelez. Car voyez-vous, contrairement aux deux incapables que vous êtes, je n’ai pas attendu naïvement que le soleil se lève demain. »

Il haussa une épaule en attrapant un gâteau sur la table. Il le fit virevolter en l’air quelques instants au rythme de ses mots :

« Cette aumône que vous mentionnez ne m’a pas échappée. Elle semblait crédible, mais le fait que Watanabe-san ne m’en ait pas informé a constitué une première piste, sur laquelle plusieurs de mes valets sont déjà. »

Son expression sereine rendait Isao plus effrayant encore, tout autant que son sourire paisible. Il claqua des doigts deux fois ; presque aussitôt l’un de ses moines guerriers ouvrit les shōji, pieds nus, et s’agenouilla à ses côtés. Son chef lui susurra quelques mots qui ressemblaient à des ordres au vu de leurs attitudes respectives. L’akusō repartit aussitôt en coulissant doucement les portes.

« J’espère que Funabashi-san a fait preuve de plus d’intelligence que vous, Aonuma-san. »

Il n’en dit pas plus ; le reste était implicite. Quelques-uns de ses hommes allaient se diriger au galop jusqu’au temple d’Ōita-son. La suite, chacun pouvait la deviner : les méthodes du Jokai n’étaient inconnues de personne. Ce dernier mordit avec enthousiasme la gourmandise qu’il tenait depuis un moment déjà, puis commença à le grignoter. Ensuite, une main masquant sa bouche, le Jokai reprit la parole :

« J’ai fait enquêter sur le document retrouvé : la genèse de toute cette histoire. S’il me manque encore la personne qui a mis la main sur cette liste oubliée, mais son nom ne saurait tarder, j’ai appris ce matin même avant mon retour à qui elle avait été communiquée. La première personne était un prêtre de Ōita-son, mais je savais pas encore qui ; finalement, vous ne m’êtes pas si inutile... » Il posa sa pâtisserie entamée sur la table. « La seconde personne est une certaine Yuhara Masayoshi... » Il leva son regard sur Shiori. « Puisque votre intellect a été éprouvé, testons vos connaissances. Connaissez-vous les Yuhara de Chishiki ? »

Il s’agissait d’une petite famille de Samurai qui peinait à se faire valoir auprès de Dame Kaguya. Le fait qui amusait le plus Isao à ce sujet était la position qu’ils avaient eu quelques années plus tôt. En effet, il s’agissait des premiers à soutenir les militaires Renge lors de la tentative d’abolition des droits égalitaires de la caste spirituelle.


Avatar Avatar secondaire

Messages : 84
Âge : 20
Caste et rang : Jokai du clan Renge
Informations : Thème musical
- 1m67
- Méticuleux et propre, airs androgynes
- Insupportable et incisif

Watanabe Shiori
Renge
Watanabe Shiori
Renge
https://mononoaware.forumactif.com/t175-shiori-watanabe-o-diluons-les-nuances-de-la-souffrance-peignons-les-couleurs-de-la-piete
Dim 11 Avr - 17:42
  
De la douceur quotidienne de la Seikai Guji, ne restait plus qu’un champ de tolérance en ruine, ravagé par les rafales de la rage. Immobile comme une statue de pierre, son corps semblait paralysé dans une soudaine catalepsie, opportune préservation qui l’empêchait de céder à l’agitation. De laiteuse, sa peau de porcelaine vira au livide lorsque les paroles du Jokai résonnèrent comme une sentence, quoi qu’attendue, mais qui n’en restait pas moins désagréable. Son esprit bouillonnait d’un miasme de colère où la honte livrait une furieuse bataille à son orgueil profondément blessé. Elle s’était attendue à l’acide verbiale de l’Elu, elle connaissait son fonctionnement. Mais la fierté qui caractérisait son rôle et l’excellence avec lequel elle le remplissait habituellement venaient de prendre un sévère revers qui n’était pas pour atténuer l’agacement qui l’habitait.

Une marionnette de théâtre n’aurait pas mieux joué l’impassibilité dont se masquait le visage de la prêtresse. Ses traits tendus accusaient le coup d’une humeur noire mais ne laissaient à aucune autre expression l’occasion de se réfléchir face à ses interlocuteurs. Seuls ses iris la trahissaient une fois de plus. Des étincelles de douceur infinie, des flammes d’une bienveillance universelle, les prunelles ne révélaient plus que sans détour, la douleur qu’elle portait chaque jour et mettait en lumière, cette fois, une facette encline à la fureur glaciale. Sa main serrée n’avait pas quitté le plateau de la table, elle aussi plongée dans une fixité volontaire, accentuant l’ombre de ses articulations saillantes. Refermée et hermétique à son environnement, elle n’était plus que spectatrice temporaire d’une scène, où son unique rôle consistait à fusiller le Chokkai du regard.

Ce n’est qu’à la question que lui adressa Isao, que Shiori se meut à nouveau. Son regard, bien qu’incisif, portait le témoin d’une attention qui suffit à rendre vie à la haute-prêtresse. Les lèvres tenues serrées et blanchies par la contrariété s’entrouvrirent dans un soupir d’acquiescement. Un calme relatif gomma les séquelles visibles de sa colère et la retrouva à l’aise, dans son rôle. Elle n’était pas fautive. Sa responsabilité s’en tenait à avoir fait confiance à des prêtres qui n’auraient dû avoir comme autre but que de servir Omoikane. Elle s’était faite duper, comme l’avait si bien dit Isao. Elle s’était fourvoyée dans la foi qui devait unir ses fidèles. Et elle comptait bien régler le problème à sa source. Elle-même.

“ Aonuma-san, vous pouvez disposer, je vais maintenant m’entretenir seule avec Sangaigusa-sama. Vous n’êtes plus d’aucune utilité pour le moment mais veillez à rester à disposition dans l’enceinte du sanctuaire. Vous connaissez le chemin. ”

La voix de Shiori s’était élevée à nouveau dans le silence de la pièce. Teintée d’une indifférence qui faisait écho à l’ignorance dont elle pava la sortie du prêtre. Pas un coup d'œil en sa direction quand il tenta un balbutiement qu’il ravala aussitôt. Ni quand il se leva péniblement, s’inclina avec une lâche fébrilité qui donnait des nausées à la Seikai Guji. Le shōji claqua enfin et derrière lui, les pas s’éloignèrent. Repoussant du bout des doigts sa tasse de thé refroidit, la prêtresse perdit quelques secondes son regard dans les ondes verdoyantes du liquide.

“ Les Yuhara sont une famille de Samouraï. Du moins ce qu’il en reste. Ils sont basés à Ōita-son. J’ai eu l’occasion de leur rendre visite…” Elle s’interrompit le temps de réfléchir silencieusement. “ Il y a trois ans, je dirai, puisque je n’avais pas encore ma fonction officielle actuelle. Yuhara Masayoshi m’avait fait venir afin de traiter le mal de son feu frère que j’ai accompagné dans son départ. Il s’était, soit disant, blessé d’une étrange manière avec son sabre. ”

Ses doigts pianotèrent rapidement le bois sous leur pulpe et elle se mordit distraitement la lèvre inférieure, un tic de réflexion qu’elle ne contrôlait pas. Elle tentait de se souvenir, avec autant de précisions que possible, la rencontre dont elle faisait mention. A l’époque, la famille Yuhara souffrait déjà d’une position instable à la cour d’Hasuzurui Kaguya, leur épique projet étant tombé à l’eau peu de temps auparavant.

“ Elle s’était plainte d’une réputation injuste suite à l’arrestation de son époux. Si je me souviens bien, il avait été emprisonné suite au soulèvement qu’il avait créé pour l’abolition des droits de la caste spirituelle. Et décédé dans les mois qui avaient suivi. Il serait fort probable que si Yuhara Masayoshi a cultivé depuis, un espoir de vengeance, elle soit l’instigatrice de tout ce projet. ”

A l’époque, la Samouraï s’était enlisée dans une position de victime collatérale, se désolidarisant des projets de son mari. Il y avait fort à parier que ce ne fut qu’une mise en scène pour éviter tout soupçon sur sa complicité. En témoigne la mort subite d’un frère qui aurait pu s’avérer gênant pour la pérennité de son plan. A autant y réfléchir, Shiori y trouvait bien trop de coïncidences. Elle fronça les sourcils alors qu’une moue perplexe ponctuait ses pensées. Il fallait trouver le lien, la pièce manquante de cette grotesque mascarade.

“ Permettez que je me rende sur place également pour faire la lumière sur cette organisation. Si ma confiance et ma foi ont été profitables aux véritables fidèles, je veux me charger moi-même de ceux qui s’en seront servis dans un autre but que celui de servir Omoikane-sama. ”

Sa main droite bougea et vint se lier à la gauche, dans le croisement de ses doigts fins. Ce geste retenait l’imperceptible tremblement nerveux qui l’agitait. Elle ne supportait pas cette situation qui la plaçait dans un porte à faux indigne de son statut. Une froide détermination enflammait ses iris clairs lorsqu’elle redressa enfin la tête et les accrocha aux prunelles glaciales du Jokai.    
   
“ Et je ne permettrai pas que mes compétences soient remises en cause pour un hérétique. ” Siffla t-elle entre ses dents, les braises d’une rage encore palpitante dans sa poitrine.
Codage par Libella sur Graphiorum
Avatar Avatar secondaire

Messages : 120
Âge : 32
Occupation : Haute-Prêtresse
Caste et rang : Caste Spirituelle - Seikai Guji de Chishiki
Informations : ❊ Tenue régulière composée d'un hakama mauve et d'un kosode blanc rehaussé des Kamon de sa famille et de Renge.

❊ Cheveux coiffés en chignon, serti d'une broche de perles. Seul "luxe" de sa tenue quotidienne.

❊ Taille moyenne : 1,66m

❊ Bénédiction : ヨミの道 - Yomi no michi


Sangaigusa Isao
Renge
Sangaigusa Isao
Renge
https://mononoaware.forumactif.com/t205-isao-une-fleur-ne-s-encombre-pas-de-la-concurrence-elle-s-epanouit#1159
Mer 14 Avr - 18:49
  
L’HONNEUR ET LA VANITÉ À LA FONTE DES NEIGES


Il le devinait. Comme un prédateur pouvait sentir la peur de sa proie, Isao pressentait la honte de Shiori. Malgré son impassibilité, son teint déjà bien pâle devint un peu plus blanc encore. Le sourire carnassier du Jokai s’étira lentement en contemplant avec satisfaction le visage stoïque de sa subordonnée.
Il revint finalement à lui, comme tiré d’un rêve ; le Capricieux eut un léger mouvement de recul, décollant son menton de la paume de sa main. Ses sourcils se froncèrent aussitôt qu’il posa ses yeux dégoûtés sur Aonuma.

« Vous êtes encore là ? » lança-t-il franchement.

Si ses iris glaciaux avaient pu lancer des lames, probablement l’auraient-ils fait. La Seikai Guji résuma fort bien sa pensée, aussi l’Élu ne porta pas une seconde d’attention supplémentaire au Chokkai. Il tourna sa tête en direction de la femme, ignorant totalement le pleutre qui se levait en retenant quelques paroles hésitantes. Cela était plus sage : le regard incisif d’Isao était prêt à le poignarder d’un instant à l’autre. Dans la plus grande indifférence de ses supérieurs, Aonuma quitta la pièce. Aussitôt, tout en poussant un soupir, Isao se leva. Écoeuré du peu de miettes qu’il avait créé plus tôt, constatant avec répugnance celles qui s’étaient accrochées à ses vêtements, le Capricieux claqua frénétiquement des doigts, deux fois d’abord, plus une troisième. Soudain, les shōji s’ouvrirent d’un coup. Deux miko pénétrèrent dans l’endroit, avec elles quelques outils pour libérer leur Jokai de ses insatisfactions. Elles repartirent aussi vite qu’elles étaient venues. Isao se rassit en tailleur puis exhala son soulagement. Il semblait enfin prêt à discuter plus en avant avec Shiori.

« Vous connaissez donc les Yuhara plus que de réputation… Intéressant. » D’un air distrait, le jeune homme se frotta le menton. Il écoutait attentivement, sans presser son interlocutrice. « C’est ce que je pense aussi. Cela pourrait paraître trop facile… Je doute néanmoins que Yuhara Masayoshi ait plus de jugeote que cela, si je me réfère à ses attitudes passées. » Il soupira et haussa les épaules, paumes ouvertes vers le plafond. « Ce projet était sûrement pour elle un moyen de glorifier sa caste. »

Tout d’un coup, le regard de l’Élu se fit de glace, son ton plus sévère encore, alors qu’il posait ses poings sur la table.

« Je ne le permettrai pas. »

Le Capricieux délia ses mains et se pencha en arrière. Il les mit finalement sur les tatamis, derrière lui, et se courba davantage. Il laissa tomber sa tête et fixa les poutres de la paroi supérieure de la salle. D’une voix dissipée, il songea à voix haute :

« C’est amusant… Je n’avais pas le souvenir d’une blessure au sabre... »

Il n’en dit pas plus. Leurs soupçons se rejoignaient probablement : bien trop de coïncidences s’accumulaient. Cela ne surprit pas le Jokai qui n’avait pas cru un instant en la présumée innocence de cette bushi détestable.
Ses yeux s’écarquillèrent lorsque la Seikai Guji reprit la parole. Puis, arborant un air malicieux, Isao se remit droit, face à la jeune femme. Un sourire en coin naquit à la commissure de ses lèvres. « Oooh... » commenta-t-il. Hésitant un instant quant aux mots à répondre, le jeune homme appuya ses coudes sur le bois pour courber son corps en avant cette fois-ci.

« Je n’en attendais pas moins de vous, Watanabe-san. » Son sourire augmenta. « J’ai bon espoir que vous saurez résoudre cette situation. » Une incertitude, encore. Isao jeta son regard sur le côté un bref instant, avant d’ajouter : « Il en va de votre place, après tout. »

C’était un mensonge. Un moyen d’ajouter une pression supplémentaire sur sa subordonnée, malgré son inutilité. Le Jokai avait pleinement confiance en Shiori et ses compétences. Il s’étira en gémissant, les deux bras tendus vers le ciel. Il croisa les bras et posa son menton sur le dos de sa main.

« Je me charge cependant de Yuhara Masayoshi. S’occuper des conflits avec les Samurai peut s’avérer trop pointu pour les gens comme vous... »

Il ricana une seconde. Ensuite, ses traits redevinrent austères.

« Je veux une liste de tous les hérétiques qui ont contribué à ce projet, de près ou de loin. Qu’ils soient des prêtres ou non. Qu’ils soient Renge ou non. »

Un moment de silence. L’air un peu plus maussade, sans regarder Shiori, il demanda :

« En avons-nous terminé pour aujourd’hui ? »


Avatar Avatar secondaire

Messages : 84
Âge : 20
Caste et rang : Jokai du clan Renge
Informations : Thème musical
- 1m67
- Méticuleux et propre, airs androgynes
- Insupportable et incisif

Watanabe Shiori
Renge
Watanabe Shiori
Renge
https://mononoaware.forumactif.com/t175-shiori-watanabe-o-diluons-les-nuances-de-la-souffrance-peignons-les-couleurs-de-la-piete
Sam 17 Avr - 16:31
  
Le champ de ruines reprenait vie. Aussi sûrement qu’elle s’était installée, la brise de honte qui avait paralysé la Seikai Guji s’éloignait, repue. Le visage laiteux, rendu plus blanc encore par la colère, reprenait ses couleurs habituelles, porcelaine délicate aux lèvres roses. Le départ du Chokkai facilitait l’allégement de son humeur, il l’avait visiblement rendu mal à l’aise par son comportement d’une lâcheté écœurante et d’une veule corruption. La rage retombait lentement, expirée par un long soupir de la prêtresse. Se retrouver seule avec Isao la rassurait, contrairement au commun des mortels qui ne ressentait que crainte et soumission face au dédaigneux Jokai. La confiance qu’elle portait en lui dépassait de loin la plus fine once de nervosité face à son mépris habituel. L’accueil que reçurent ses réponses l’allégea un peu plus. La situation présentée laissait pressentir qu’un important complot couvait au sein même de l’ordre spirituel, mais leurs deux esprits concordaient efficacement sur les différents faits qu’ils partageaient. Et de cela, Shiori se sentait reconnaissante. Cette mise au point imprévue aurait au moins l’avantage de faire la lumière plus rapidement sur cette affaire.

Ses yeux ombrageux, d’un bleu translucide où brillaient encore les restes de la colère passée, croisèrent ceux de l'Élu. L’acier glacial qu’elle y rencontra contrastait avec le large sourire qu’il déployait, menaçant quant à la réussite attendue de sa subordonnée. Contre toute attente, c’est un visage serti de douceur et une moue où frémissait un léger amusement qu’elle lui offrit en retour.  

“ Sangaigusa-sama, je règlerai cet imprévu quoi qu’il arrive. Qu’importe ma place, l’honneur de notre caste en dépend plus amplement. ”

Elle l’observa un instant, silencieuse, hochant la tête pour signifier sa compréhension à mesure qu’il ordonnait. Son regard attentif suivit le mouvement de ses bras, étirés vers le ciel avant de se croiser sous son menton. Il semblait las, tout à coup.

“ Demain dès l’aube, je pars pour Ōita-son. Je veux voir cette œuvre hérétique de mes propres yeux avant d’en ordonner la destruction. ”

Elle délia ses doigts, porta une main à ses cheveux, recoiffa une mèche derrière son oreille. Son esprit se concentrait déjà sur l’organisation de ce périple qui engendrait tout un tas de préparations. Il fallait laisser le Haut-Temple entre de bonnes mains durant son absence, bien qu’Isao soit présent mais leur affaire l’emmènerait sûrement à la rejoindre sur place.

“ Je vous ferai parvenir un message avec cette liste ainsi que les nouvelles que j’obtiendrai directement là-bas. Je ne pense pas que la bushi se montre, ma présence ne passera pas inaperçue, mais je récolterai toutes les informations utiles pour que vous puissiez vous en occuper vous-même. ”

Une esquisse de sourire accentua la finesse de ses traits. Ses paupières s’abaissèrent en signe d’assentiment, qu’elle confirma de quelques mots repris au jeune homme.

“ Nous en avons terminé pour aujourd’hui. ”

D’un doigt pianotant sur la tasse en céramique, elle signifia la fin de l’entretien. Gracieusement, elle se redressa et balaya d’un rapide revers les plis de son hakama. Elle inspira et soupira longuement, comme délivrée de la pression qui pesait sur ses épaules depuis le début de l’entrevue. Coordonnée avec sa maîtresse, la maiko qui ouvrit le shōji s’inclina bien bas et se hâta de venir réclamer les ordres.

“ Sangaigusa-sama, Kimiko ici présente vous a fait préparer le nécessaire pour vous délasser au yokushitsu ainsi qu’une collation à vos appartements. Je vous souhaite un bon repos. Je suis à votre disposition jusqu’à mon départ. ”

A son tour, elle présenta ses respects au Jokai, les mains le long des cuisses et écoutant le pas de l’Elu s’éloigner dans les couloirs du samusho.
Codage par Libella sur Graphiorum
Avatar Avatar secondaire

Messages : 120
Âge : 32
Occupation : Haute-Prêtresse
Caste et rang : Caste Spirituelle - Seikai Guji de Chishiki
Informations : ❊ Tenue régulière composée d'un hakama mauve et d'un kosode blanc rehaussé des Kamon de sa famille et de Renge.

❊ Cheveux coiffés en chignon, serti d'une broche de perles. Seul "luxe" de sa tenue quotidienne.

❊ Taille moyenne : 1,66m

❊ Bénédiction : ヨミの道 - Yomi no michi


Contenu sponsorisé
  


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum