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Kigiku Hanako
Imperial Justice Warrior
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Dim 11 Avr - 21:50
  

Le regard concentré sur son travail, les mains expertes entourant l’ouvrage blanc et beige, s’élevant et s’écrasant successivement, glissantes et agiles sur la surface liquide, la matière se formait et se déformait à mesure des gestes de l'homme. Une autre paire d’yeux s’intéressait à ce qui se déroulait, plus distraite, occupée à tourner et retourner une manivelle, le front perlant de sueur, le tout permettant de faire tourer une roue horizontalement. Plus jeune, les cheveux tirés en arrière, un tablier plein de terre, le teint fatigué mais le sourire aux lèvres, elle semblait apprendre du premier, œuvrant en silence dans son travail. Eblouie par ce qui se passait devant ses yeux, l’on entendait émettre entre ses lèvres quelques sons, des inspirations fortes, des petites onomatopées, parfois quelques mots susurrés au parfum secret qu’elle gardait pour elle-même et l’air chaud environnant. Le vent printanier soufflait dans ses cheveux, s’agitant au rythme de ses mouvements, chatouillant son front. D’une main terreuse, elle ramassait ses longues mèches noires derrières ses oreilles. Le premier personnage ouvrait ses lèvres, la seconde s’arrêtait. Celle-ci s’approchait, pour regarder de plus près. L’objet fabriqué était long et creux, encore mou. Les mains sales et précautionneuses s’en saisissaient pour le mettre sur un plateau, au soleil. Celui-là allait, plus tard, rejoindre un four avant d’y être cuit. Un pinceau se levait, non pas par la pointe poilue, mais l’autre extrémité gravant dans l’objet un signe distinctif. Le regard noir et fatigué glissait plus haut vers le ciel, croisant deux autres iris. Ceux-là étaient noisette, intéressés par le spectacle fascinant qui se déroulait devant eux. Les rubans dorés de leur propriétaire virevoltaient par la caresse de Fujin. Celle-ci aimait se perdre dans le quartier marchand et observer les artistes artisans qui s’y installaient, produisant leurs articles. Un calme étrange demeurait en cette rue, laissant entendre le seul chant des outils et des gestes de chacun, parsemé de petits murmures ici et là. Les rares badauds se laissaient transporter par la magnificence des objets présentés, s’arrêtant tous devant les étals. L’héritière Kigiku avait été happée par les gestes fascinants du potier, qu’elle n’avait cesser d’admirer l’œuvre se former durant de longues minutes. Celle-ci s’inclinait, regardant au passage les différents services à thés vendus ici et reprenait son chemin.

Le sourire discret dessiné sur son visage s’effaçait alors que son esprit se souvenait de la raison de sa venue dans ce quartier dynamique de Kencha-ku à la capitale Ōmikamiseki. Ses narines sifflaient un soupir lourd alors qu’elle se dirigeait vers un salon de thé installé depuis quelques mois plus loin. Si l’idée de faire vivre à ses papilles un nouveau voyage gustatif la ravissait habituellement… L’objet de son déplacement déclinait toute l’attente qu’elle pouvait en avoir. La route pavée était sinueuse et étroite, la lumière chaude du début d’après-midi émise par le soleil réussissait malgré tout à illuminer les longs drapés entourant les boutiques, offrant à la jeune femme un spectacle agréable avant l’entrevue pénible qui allait suivre. La présence d’Amaterasu embrassait les cristaux étalés sur une table, ceux-là répondant avec délicatesse en de petites touches colorées sur la toile tissée qu’était le mur de pierre à l’opposé, de l’autre côté du versant de la rue. Comme une aquarelle, les couleurs dansaient entre elles dans un mouvement éclatant, le souffle des dieux donnant le rythme de la valse que les carillons cristallins avaient initiés. Si la jeune magistrate avait eu le temps, peut-être aurait-elle reproduit la scène en une petite estampe. Mais le temps pressait : elle était déjà en retard.

Au coin d’une rue se trouvait une échoppe parée de verts – émeraudes et topaze – et de jaunes, rappelant le chrysanthème. Les idéogrammes et le petit dessin qui les accompagnait permettaient à la kuge d’identifier le lieu du rendez-vous arrangé. Celui-là avait été organisé par sa famille, souhaitant toujours la voir mariée. Le binôme du jour était un noble instructeur et samurai, de la grande famille Kiyomasa. Elle ne l’avait jamais vu, mais Hanako avait entendu quelques mots sur lui, laissant entendre une personnalité désagréable malgré un physique avantageux.  De toutes les façons, peu importait, elle n’était pas intéressée. De son avant-bras, elle écartait les rideaux à l’entrée de la maison de thé. Son regard toisait la pièce, peu remplie. L’on entendait des chuchotements ici et là, les claquements de porcelaine sur les tables, l’eau qui caressait les parois des contenants et le thé séché où l’on plongeait les cuillères pour s’en servir. Ses pupilles habillées de ses longs cils croisaient la silhouette qu’elle devinait être son rendez-vous, devinant le môn sur son kimono. Elle s’avançait, doucement vers lui, avant de le saluer.

« Bonjour, Kiyomasa-san. » commençait-elle, un peu froidement. « Toutes mes excuses pour mon retard. » continuait-elle, attendant qu’on l’invite à s’asseoir.
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Kiyomasa Katashi
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Lun 12 Avr - 23:35
  
Le cercle presque parfait d’une reprise équestre roulait dans le piétinement régulier des sabots, offrant une mélodie caractéristique à ceux qui savaient l’apprécier. Le roulement grondant d’un orage perdu à l’horizon. Tantôt lente, sitôt rapide, la petite troupe progressait dans une chorégraphie parfaitement maîtrisée. Les crinières laissées libres dessinaient autant de vagues aux nuances grises et sombres dans l’atmosphère sableuse de la piste. Les ombres mouvantes d’un théâtre animé en contre-jour. D’un claquement de langue, les bêtes accélérèrent l’allure sans jamais briser la chaîne impeccable de leur formation. Leurs larges yeux brillaient d’une intelligence et d’une attention partagée vers la silhouette au centre de la ronde. Le chef d’orchestre de ce ballet équin, immobile dans une position ancrée d’assurance, scrutait le moindre mouvement de ses prunelles de jais. Ses lèvres fines et pâles s’entrouvrirent, laissèrent échapper le son caractéristique qui stoppa le galop. Harmonieusement, les chevaux ralentirent pour s’arrêter dans une synchronisation aussi parfaite que celle que l’on pouvait attendre de la cavalerie impériale. Les bêtes s’ébrouèrent dans une anarchie de souffles et de couinements, leurs antérieurs lancés en avant dans des piaffements d’impatience. L’homme s’arracha à son observation et s’avança vers les montures. Un hennissement fut lancé à son approche, lui tira une esquisse de sourire alors qu’il flattait l’encolure de l’étalon le plus proche.

“ Désolé mon beau, c’est déjà terminé pour aujourd’hui. ” Murmura-t-il en guise de réponse, chahuté par le chanfrein d’une pouliche recherchant l’affection méritée.

D’une poigne ferme, il saisit la base de la crinière et tout en prenant appui sur le garrot, se propulsa en avant. Sa jambe droite vola avec agilité au-dessus de la croupe et il se hissa sur le dos de l’équidé. Ses épaules se redressèrent, son torse se gaina et dans une infime pression de ses cuisses tendues, il lui indiqua le départ. Comme autant d’ombres le poursuivant, le reste du cortège leur emboîta le pas, soulevant la poussière d’un chemin à leur passage.

Le soleil quittait son midi quand Katashi leva le nez vers le ciel immaculé. Il ajusta une main devant ses yeux plissés, éblouis et soupira. La manche de son haori glissa, révélant l’avant-bras fin mais sculpté du cavalier. Dans un grognement qui lui était uniquement destiné, il traversa la cour de l’habitation et s’engagea dans la rue principale de Taito-ku. Il se savait en avance pour le rendez-vous qu’il allait honorer d’ici quelques instants, mais son apprentissage militaire lui donnait en horreur le manque de ponctualité. Il prit néanmoins le temps de porter son intérêt sur chaque curiosité, chaque étal qu’il croisait. Si son quartier était connu pour abriter bon nombre de dojo et espaces d’entraînements, Kencha-ku savait à coup sûr attiser son attention par la diversité des merveilles d’artisanat dont ses rues regorgeaient. Ses jambes élancées s’arrêtèrent devant un stand où brillaient broches et kanzashi précieux. Une fraction de seconde, il se demanda s’il devait faire l’acquisition d’un présent pour celle qu’il allait rencontrer. Kigiku Hanako. Descendante d’une lignée aussi honorable que la sienne et élève Magistrate à la cour du Chrysanthème. Quelle éducation mettrait-il en valeur s’il arrivait les mains vides ? Un nouveau soupir. Il n’avait aucune envie de perdre son temps à choisir un cadeau. Ni dans une rencontre arrangée de bout en bout par leurs familles respectives. Alors, dans un sifflement dédaigneux, il se détourna des bijoux et reprit son chemin.

Ses longs cils noirs battirent à plusieurs reprises devant ses prunelles cernées d’indigo, avant qu’il ne fut habitué au clair-obscur du salon de thé. Ses narines avaient été aussitôt prises d’assaut par une palette d’odeurs fleuries et gourmandes. Les murmures des discussions que l’on partage et les échos de la céramique que l’on pose tapissaient autour de lui, un environnement plein de volupté et de confort. Un rapide coup d’oeil dans la pièce lui apprit qu’il était le premier arrivé. Un haussement de sourcils équivoque le vit s’avancer et prendre place à une table, dans un coin. Et il attendit. Sa contemplation des lieux était déjà achevée pour la troisième fois quand son nom résonna. Silencieux, il leva un visage inexpressif vers la jeune femme qui se tenait debout, à sa gauche. Son arcade sourcilière s’arqua d’une curiosité superficielle quand ses yeux tombèrent sur elle. Il hocha la tête et lui désigna la place face à lui. Un lourd silence tomba aussitôt entre eux. Volontairement sans gêne, il détailla les traits du visage féminin qui s’offrait à lui, d’une finesse qui égalait le chef d’oeuvre d’un artiste Sakura. Il s’attarda sur ses lèvres d’un rose foncé, délicates et qui semblaient pouvoir promettre de sincères sourires, sans cet air froid. Il retourna cueillir les pépites d’or scintillantes dans son regard noisette.

“ Ce n’est pas, semble-t-il, la confection de votre coiffure qui vous aura mis en retard. ” Lâcha t-il de but en blanc, d’une voix piquante qui contrastait avec l’intérêt qu’il avait eu la dévisageant.

Du coude posé sur la table en bois ouvragé, sa main s’anima et désigna d’un doigt insolent les mèches sombres où se devinaient les écailles de la terre séchée. Un rictus sarcastique étira sa bouche serrée, alors qu’il se tournait vers l’élégante dame qui approchait pour les servir.

“ Du thé au jasmin je vous prie, Ruta-san. ” Il dirigea son attention sur son binôme du jour. “ J’ose espérer que cela vous conviendra. ” Acheva-t-il sans se préoccuper autrement de son avis, uniquement pressé d’en finir.    
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Kigiku Hanako
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Mar 13 Avr - 11:56
  

Elle arquait un sourcil, puis le second, regardant fixement son vis-à-vis. Elle s’adossait sur le zaïsu en bambou. La jeune femme croisait les bras, esquissant un léger rire jaune, plantant ses yeux dans les siens, volontairement, analysant l’esprit de cet homme, s’il en avait un. Elle soupirait, levant presque ses yeux au ciel. Au moins, il n’essayait pas de la séduire, cela changeait de tous les autres. Peut-être s’amuserait-elle, aujourd’hui ; quand bien même l’issue serait la même. Glissant ses cheveux derrière les épaules, elle cachait de ses longs doigts sa bouche qui s’ouvrait, baillant silencieusement, mimant un ennui déjà palpable. Ses iris quittaient un instant le visage contrit de l’héritier Kiyomasa, préférant regarder la pièce.

« Non ; car avec cette logique, votre avance expliquerait votre haleine de cheval. » répondait-elle, sèchement, ses lèvres plissées, dessinant un sourire à la fois moqueur et cinglant, alors que son regard rejoignait les pupilles sombres de son rendez-vous. Elle soupirait de nouveau, voyant l’une des membres du personnel de la maison de thé s’afférer à son travail, préparant le thé qui allait être servi. Les odeurs florales des plantes gorgées d’eau brulante s’emparaient de l’espace, caressant la peau de l’épithélium olfactif de la jeune femme, presque offensée de ne pas avoir eu le choix de sa boisson. Par chance, ce thé était l’un de ses favoris. Elle n’en disait rien, laissant le masque irrité collé à sa face.

Elle retenait ses ressentiments. Elle ne voulait pas se rendre verte de rage, malgré l’insulte qu’elle subissait. « L’on dit que la sagesse de tout l’univers se trouve une tasse de thé. J’imagine que nous n’y trouverons pas la votre… J’en observe cruellement l’absence. » continuait-elle, observant la jeune femme au plateau se déplacer vers le table. Son mouvement était gracieux. Elle était banale mais sa gestuelle rendait à son être une présence spéciale, agréable. Alors qu’elle posait les récipients de porcelaine sur la table et qu’elle servait le liquide verdâtre dans les deux tasses, Hanako la remerciait chaleureusement, d’un sourire lumineux avant de reprendre sa grise mine quand sa vision venait à deviner la silhouette athlétique du samurai. La beauté de ses traits était évidente. Il apparaissait plus grand, la dépassant d’une tête. Malgré tout, elle restait de marbre.

Elle éclaircissait sa voix, glissant le bout de ses doigts sur les bords de la tasse humide de vapeur. « Il parait évident de dire que nous ne souhaitons pas être là. Respectons les volontés respectives de nos familles et honorons cette entrevue, le temps d’un thé. Par la cruelle absence de charme chez vous, je porte espoir que vous ne souhaitez pas vous marier… Si cela devait être finalement le cas, j’imagine qu’il va falloir faire un peu d’effort. Commencez déjà par ne pas rendre ce thé insipide. » terminait-elle, par un faux sourire, en trempant ses lèvres dans son thé. L’héritière Kigiku était à la fois agacée et curieuse du portrait qu’elle dessinait de cet individu, aussi désirable qu’il pouvait être méprisable. Comment quelqu’un pouvait être en l’espace de quelques mots, déjà aussi insupportable ?
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Kiyomasa Katashi
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Mar 13 Avr - 22:39
  
D’un coude négligemment appuyé sur la table, la main immobile tenue en suspens se reposa dans un geste sec. Les doigts se serrèrent lentement, rappelant les serres d’un rapace ayant raté sa cible. Le léger froissement du haori ne parvint pas à adoucir l’agitation qui émanait de ce poing fermé, alors que deux prunelles sombres étincelèrent d’une fugace colère. Elles accrochèrent un instant leurs concurrentes noisettes, qui brillaient à l’unisson d’un reflet moqueur. Sitôt ignoré de sa compagne, Katashi glissa son regard sur le profil avantageux qui le méprisait ostensiblement. La flamme d’un intérêt certain lécha ses entrailles et ombra brièvement une lippe narquoise. Qu’était-il advenu de ces prétendantes à l’âme creuse et à la langue malhabile ? Que n’avait-il pu rencontrer la fière silhouette face à lui plus tôt ? Si son avis sur la question du mariage ne changerait aucunement, au moins aurait-il pu profiter d’une distraction bien avant l’ennui de ces rendez-vous arrangés.  

Deux manches de kimono obstruèrent sa vue sur Hanako, la gracieuse serveuse déposant entre eux un plateau chargé d’un service en céramique finement ouvragé d’où s’échappait de graciles volutes de fumée odorante. L’hôtesse était encore à portée d’oreilles qu’une nouvelle réplique de la descendante Kigiku cisailla l’ambiance pesante. Une moue exaspérée se figea sur la bouche serrée du cavalier. N’avait-il pas, après tout, lancé le début des hostilités ? Il se pinça l’arête du nez, visiblement excédé et plongea ses yeux dans les reflets verdâtres de la boisson que l’on venait de lui servir.          

« A défaut de ma sagesse, peut-être aurons-nous la chance d’y trouver plus évocateur. Connaissez-vous les différentes vertus du jasmin, Kigiku-san ? » Il releva le visage et laissa planer un regard débordant d’outrecuidance et de sarcasmes sur l’exquis visage qui réveillait si bien son agacement. Professoral, ses mains se joignirent devant lui, avant-bras nerveux posés sur la table et ponctua sa reprise de parole de quelques mouvements de doigts. « Outre ses propriétés relaxantes, il s’agit également d’un tonus très efficace pour les relations ... humaines. » Jouant d’une hésitation volontaire, il insista sur le dernier mot qu’il souligna d’un rictus sardonique. Déliant sa poigne, il se saisit de la tasse fumante devant lui et la porta à ses narines. Exagérément, il huma le parfum délicat de la fleur blanche, les yeux mi-clos. Ses paupières se soulevèrent brusquement, dardant le faisceau cynique de son attention sur sa vis-à-vis. « Une jeune femme de votre âge doit certainement cacher bien plus qu’un simple mauvais caractère pour légitimer son statut de célibataire. Buvez donc, cela ne sera que bénéfique pour vos prochaines relations. » Acheva-t-il en trempant la pulpe délicate de ses lèvres pâles dans le breuvage chaud.

Il apprécia la caresse chaleureuse du thé le temps d’une gorgée apaisante. Dans un claquement ténu, le Samouraï reposa le petit contenant et s’adossa au zaïsu en soupirant. L’instant de répit lui permis de promener ses prunelles sombres sur les doigts fins de la jeune femme, enroulant gracieusement l’objet de porcelaine. D’une manche légèrement découverte se devinait un poignet délicat à la peau laiteuse qu’il apprécia malgré tout. Relevant un genou sur lequel il appuya distraitement un bras, l’héritier Kiyomasa s’enfonça un peu plus dans son assise et enfila un air contrit sur son visage fermé.

“ Vous avez raison Kigiku-san. Nous devrions faire connaissance. Au moins pour marquer l’effort de nos familles. Alors dites-moi, à part traîner dans la boue, qu’apprenez-vous de votre rôle de Magistrate ? ” De nouveau, un rictus suffisant l’anima et dans ses iris indigo, une étincelle d’impatience. Qu’elle le surprenne. Encore.
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Mer 14 Avr - 16:25
  

Elle le soupçonnait agacé. Elle cachait un sourire derrière sa tasse, ne le quittant pas des yeux, admirant l’effet de ses mots. Malgré le caractère nauséabond de ce personnage, elle en appréciait chaque instant. Par cette jolie face qu’il arborait et par cette joute qu’il avait initié, elle s’amusait, pardonnant presque les mots vexatoires qu’il avait émis à son encontre. Ses iris boisés analysaient les traits uniques et appréciables d’un regard en coin, en périphérie, le nez plongé dans sa coupe. Les paupières couvrant une partie de la surface de ses yeux, Hanako dissimulait son regard amusé.

Dans un son délicat, la jeune femme reposait la tasse sur son réceptacle, se laissant la liberté de fixer ouvertement son voisin d’en face. Le masque froid recouvrant son plaisir, l’onna-bugeisha écoutait ce qu’il avait à dire, rebondissant sa remarque cinglante sur sa sagesse. L’apprentie magistrate fronçait les sourcils, signifiant une incompréhension palpable. Elle croisait les bras, penchait la tête, s’interrogeant sur le sens de ses mots. A quoi faisait-il référence ? Pourquoi les relations humaines auraient-elles besoin de tonus ? Celle-ci ne l’était déjà pas suffisamment ? L’un et l’autre se lançant insultes et pics glacés, la jeune femme ne comprenait pas ce qu’il entendait par là. Décontenancée, l’héritière Kigiku tentait de trouver quelque chose à répondre, cachant malgré tout son embarras. « Mon célibat résulte de ma propre volonté. Ne calquez pas vos propres impuissances, votre… manque de tonus... sur moi. Mes relations se portent très bien. » elle se réinstallait, son corps bougeant d’embarras. Hanako n’aimait pas sa réponse, mais ne voulait pas faire transparaitre son insécurité et le fait qu’elle n’avait pas compris. Par crainte d’avoir l’air bête, elle avait bredouillé ces mots.

L’héritière Kigiku avait raté son coup, mais se saisirait du prochain avec force. La Kuge respirait un coup, reprenant ses esprits, oubliant ses mots. L’impériale tapotait de ses doigts la surface de la tasse, ne laissant aucun son en être émis, tant le touché était doux. Le roulement de ses phalanges distales était régulier, alors qu’elle regardait le liquide vibrer aux à-coups qu’elle provoquait. Ses pupilles rejoignaient les jumelles de l’autre côté de la table, alors qu’il la questionnait sur son emploi. L’occasion était trop belle. La célibataire arquait de nouveau ses sourcils, esquissant un sourire. « Oh et bien… J’apprends à converser aux bélitres, à me frotter aux farauds et autres faquins… Sans oublier d’ignorer les orchidoclastes. Finalement, pas bien différent de ce que je fais ici avec vous. » elle ponctuait son intervention par ses lèvres trempant dans son thé.

Elle s’était avancée vers la table, se penchant sur elle, accoudée sur la surface pour boire sa boisson. La tasse juchée entre son pouce et son majeur, les autres doigts relevés, elle lui souriait, renforçant ces derniers mots. « Et vous, pour quelles merveilleuses raisons d’autres jeunes filles ne sont-elles pas tombées sous votre charme qui semble m’échapper… ? La trentaine passée, il s’agirait de s’inquiéter. » terminait la jeune femme, plissant les lèvres d’un air faussement inquiet, recoiffant une large mèche de cheveux derrière son oreille.
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Kiyomasa Katashi
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Jeu 15 Avr - 23:53
  
Du fond de son assise, l’héritier Kiyomasa se délectait visiblement du cheminement de sa répartie. Sa posture nonchalante exprimait toute l’arrogance, surjouée, dont il se savait capable dans l’art subtil de faire fuir autrui. Ses prunelles, rendues plus sombres encore par le clair-obscur ambiant du salon de thé, caressaient avec une satisfaction narquoise, le visage dérouté qui lui faisait face. L’embarras que suscitait ses mots l’assurait d’une distance contenue et volontaire. Le masque irrité de sa compagne de table ne camouflait qu’à peine les traits qu’il trouvait charmants et le malaise qu’elle semblait étreindre par ses paroles indélicates la rendit, une fraction de seconde, attachante. En cela, la joute n’en était que plus attrayante.  

Le froissement du tissu accompagna son mouvement, une main tendue vers la tasse en céramique. Ses longs doigts s’en saisirent mais marquèrent un temps d’arrêt, durant lequel les mots de l’élève-Magistrate soufflèrent sur le Samouraï comme un vent de perplexité. Dans un raclement de gorge impromptu, il ramena le petit contenant à ses lèvres et les trempa innocemment, levant sur la Kuge des sourcils arqués d’une incompréhension penaude. Sa langue bien pendue assurément nouée, le cavalier se contenta de siroter une gorgée de boisson fumante dans une indifférence qu’il voulait assurée, mais qui trahissait les lacunes de sa connaissance. Une moue contrite anima ses lèvres roses, que la pâleur rendait plus grandes, avant de les entrouvrir dans une tentative de vaine réponse. “ Eh bien … Si je me fie à ces jolis compliments, j’imagine qu’il est préférable que je reste dans l’ignorance quant à ce dernier terme de … d’orchidoclaste. ” Le guerrier grimaça à cette prononciation, accentuant ce manque cruel de vocabulaire qui le déstabilisait dans une confrontation qu’il avait délibérément engagée. Une étincelle de dépit traversa son regard, soulignant les reflets indigos de deux prunelles baissées. Habilement perdu dans la contemplation du breuvage dont il avait cyniquement vanté les mérites, Katashi embrassa l’échec de la bataille d’un soupir résigné.

Le claquement de la tasse contre le bois de la table sonna l'annonce de l’offensive suivante. Raffermie dans son assurance, l’héritière Kigiku lança son assaut sans tarder. La mine faussement inquiète dont elle se maquilla fit l’effet d’un remontant à l’instructeur. Moqueur, il porta brutalement la main à son cœur dans un mimétisme de blessure qu’il ponctua d’un râle de douleur. “Vous posez les questions dans le mauvais sens Kigiku-san. ” Souffla-t-il de sa position alanguie. D’un geste vif qui contrastait singulièrement avec sa légèreté passée, le Samouraï replia son genou sous ses cuisses et s’avança vers son interlocutrice au fier faciès. “Je possède déjà nombre de plantes vertes chez moi pour ne pas m’encombrer d’une épouse en plus. Je n’ai que faire des cervelles de moineau et autres gloussements de basse-cour entre mes murs. ” Il se rendait détestable. Il le savait. Il le fallait. Il vrilla un regard noir dans les deux billes brillantes qui lui faisaient face, effaçant la moindre once d’humanité de son visage insolent.

A son tour, il s’accouda à la table et pencha un peu plus le buste en avant, réduisant la distance qui le séparait d’Hanako. Frondeur, il ne la quitta pas des yeux, admirant autant qu’affrontant les traits délicieusement tirés par la nervosité de l’échange, de sa partenaire. “ Et où donc résident vos propres charmes Kigiku-san ? S’il y a lieu d’en avoir sous cette apparence … simple ? Oh mais ! Laissez-moi deviner … Vous cherchez les faveurs d’un homme du peuple c’est cela ? Cela expliquerait la terre, le manque d’élégance et le retard ! ” Il marqua son ingénieuse réflexion d’un rictus railleur. Ses doigts se faufilèrent en même temps entre ceux de la jeune femme, en appréciant la douceur, fulgurante, avant de lui ôter la tasse de son emprise. “ Permettez. ” Faussement consciencieux, il se recula et s’appliqua à resservir le restant de thé, appréciant étrangement cet échange piquant.
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Kigiku Hanako
Imperial Justice Warrior
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Dim 18 Avr - 10:22
  

Dans la fin de son geste, la jeune femme pliait par ses fins doigts la longue mèche qu’elle avait replacé, jugeant la qualité et la beauté de ses cheveux dans le même temps. Un bref sourire satisfait plus tard, l’impériale lâchait sa toison sur son épaule, pour finalement s’accouder sur la table. Son menton venait trouver ses phalanges, reposant ainsi entre deux d’entre elles, celles du majeur et de l’index. Relevant ainsi son visage, elle pouvait admirer plus encore cette face déconfite. Elle avait craint en avoir trop fait : étaler son vocabulaire n’était pas très fin mais à défaut de complimenter son allure, il devait au moins reconnaitre son esprit.

Pour une raison qu’elle ignorait, elle tentait, sans s’en rendre compte, d’observer chez lui un regard d’approbation. Sous couvert de vouloir à tout prix gagner cette joute verbale, elle souhaitait voir ses yeux changer pour elle. L’apprentie magistrate avait le désir de voir la piètre opinion qu’il s’était fait d’elle changée : elle cherchait un trait de reconnaissance, une pointe de respect. Sa quête d’honneur s’attardait même dans les plus brèves conversations, les moindres rencontres, y compris celle-ci : toute personne qui la croisait devait soit devenir soit un allié honoré, soit ennemi craintif. Ce qui se trouvait devant elle n’était plus un homme mais un défi à sa taille, qu’elle comptait bien vaincre par la force de son verbiage qu’elle savait parfois acéré.

Elle avait été outrée, mais la blessure passée s’était évaporée. Se transformait en elle un sentiment jovial étrange, content de son intelligence ainsi travaillée. La jeune femme ne s’en rendait pas encore compte mais l’amusement commençait vivement à s’étendre en elle, un sourire malicieux commençant imperceptiblement à s’immiscer sur la pointe de ses lèvres. Le regard étincelant, elle appréciait cette petite victoire, observant avec gloire cette pâleur qu’elle devinait sur son vis-à-vis. Elle cachait à peine un petit rire alors qu’elle l’écoutait prononcer laborieusement le dernier mot. Curieusement, plutôt qu’éprouver un sadisme piquant, c’était quelque chose de moins acide qu’elle éprouvait : l’héritière pensait à de la pitié, le bon sens à tout autre chose.  

Elle levait les sourcils, alors qu’il répondait à ses mots, intriguée et dans l’attente de voir un retour de flamme. Elle reculait un tout petit peu son visage, surprise de le voir ainsi s’approcher d’elle. Son regard planté dans le sien glissait ailleurs, gênée de croiser ses yeux aspirant la lumière du jour. Ses joues prenaient un teinte un peu plus vive, à peine visible. Ses iris bruns se réfugiaient sur le tatamis longeant leur place, déglutissant dans le même temps. D’une extrême rapidité, elle le regardait un instant, constatant de nouveau la composition bien trop délicate de son visage. Aurait-il été amical, l’aurait-elle trouvé à son gout, pensait-elle brièvement. Fort heureusement, ce n’était pas le cas. Il était méprisable ; le rendant tout à fait affreux. Elle ne répondait pas à son explication. Elle était d’accord : pourquoi s’encombrer chez soi de quelqu’un rendant la vie irritante sinon fade ?

« Pourtant, votre impétuosité et votre personnalité me font penser que vous iriez très bien entre bruits de bassecour… Tant je constate votre caractère de cochon. » répondait-elle, vivement, s’amusant presque de ses jeux de mots.

Le badinage s’effondrait alors qu’il continuait son discours méprisant. Ses sourcils revenaient à une position plus néfaste, marquant une désapprobation totale à l’écoute de son phrasé puant. Elle relevait la tête de sa main, tendait son dos, se positionnant dans une posture noble et raide. Sa voix, qui avait un instant été infusée d’une chaleur douce reprenait le chemin d’une température hivernale, presque tempêtueuse. « Peut-être le devrais-je, oui. A vous entendre, rien ne semble m’évoquer la satisfaction d’être en présence noble. Votre verbiage insolent, hautain et vaniteux m’interroge sur votre éducation. Je vous rappelle que ce sont les gens du peuple qui vous permettent une vie confortable. Votre outrecuidance m’urge de vous dire que vous devriez vous intéresser à ces gens que vous sembler tant mépriser. En plus d’apprendre un peu plus de leur essence modeste, je dirais que c’est une vie que vous méritiez bien mieux. » cinglait-elle, presque en colère, se laissant saisir la coupe de ses mains.

Elle renonçait. C’était une peine perdue. Laissant entendre un profond soupir, calmant ses nerfs dans le même souffle, elle pointait ses yeux dans les siens, affichant un visage ferme. « Encore une fois, je m’excuse de mon retard, de mon apparence qui semble définitivement ne pas vous plaire et de mon soi-disant mauvais caractère. Soyez certain que c’est réciproque. Maintenant, si vous n’avez rien à dire qui soit à la hauteur de votre statut, je propose de continuer cette entrevue dans le silence : laissez donc à votre langue venimeuse un peu de repos. Vous entendre m’est devenu insupportable. » soufflait-elle ponctuant sa colère froide par le croisement de ses bras.
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Kiyomasa Katashi
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Lun 19 Avr - 23:26
  
Le dos droit se redressa, les épaules nerveuses se tendirent alors que le buste se reculait pour venir se caler, à nouveau, contre le dossier du zaizu qui grinça au contact appuyé. Les mains blanches s’éloignaient de la tasse insolemment saisie pour se nouer entre elles, laissaient apercevoir des phalanges saillantes à la peau abîmée et des ongles tenus courts et propres. La brûlure d’une lanière frottée rosissait la base d’un pouce qui pianotait contre son homologue, mais qui disparurent rapidement sous le pli d’une manche aux broderies raffinées. Le visage méprisant semblait s’adoucir, contrastant avec la tension qui habitait un corps quotidiennement soumis à la rudesse de l’exercice. Le rictus moqueur s’était évaporé des lippes pâles, d’un rose timide, ne conservant qu’une moue indifférente ponctuée par l’ombre des fossettes qui ne se dévoilaient que lors d’un sincère sourire. Les prunelles noires se tenaient fixement sur l’objet de leur attention, miroitant la faible lumière du salon de thé dont les lueurs exacerbaient les paillettes indigo des iris, humanisant un masque composé d’arrogance et de distance. Sur la toile laiteuse de la peau, ce regard en était l’acteur principal. Et il ne pouvait se détacher de la silhouette qui lui faisait face.

Elle n’était plus que colère. Sa posture entière faisait écho à l’outrage subi qu’il avait volontairement aggravé de ses mots blessants. Comme une réponse à son souhait dernièrement exaucé, il garda le silence et retint les dernières brides sardoniques qu’il avait préparé, au cas où. Il avait réussi. Elle le détestait. Murée dans une glaciale fureur, ses yeux noisettes dardaient sur lui une irritation brillante qu’elle n’essayait plus de dissimuler. Les bras, se laissant deviner comme fins et toniques sous le tissu qui les enveloppait, maintenaient enfermée une poitrine menue, dans un signe visible d’opposition. Il se laissa aller à la contemplation silencieuse de sa furieuse compagne, laissant ses yeux sombres remonter le long d’un cou fièrement dressé où le creux d’une mâchoire invitait à la rêverie. Le pli sévère de l’agacement n’entachait en rien la gourmandise de la pulpe d’une bouche carmin, tenue serrée d’offense. Le nez délicat frémissait sous l’impulsion d’un souffle nerveux.

«  Quel dommage… » Dans un soupir consterné, il échappa ces quelques mots, poursuivant ce jeu qui lui seyait si bien. Il n’y avait plus aucune chance que ce rendez-vous se termina sur une note positive, sa prestation de noble militaire superficiel frappait toujours au bon endroit. Il savait son détestable comportement. Il connaissait les effets de celui-ci sur ceux qu’il refusait de laisser approcher. Et Kigiku Hanako ne dérogeait pas à cette règle qu’il s’était fixé depuis de nombreuses années. La femme de sa vie se résumait à cette solitude qu’il s’infligeait. « Vous sembliez prendre du plaisir à me répondre avec une verve digne de la représentante de la Magistrature Impériale que vous êtes. Je pensais même avoir deviné un léger … rictus ! » Ajouta-t-il malgré le vœu de paix de sa vis-à-vis. Si le timbre de sa voix pénétrante se teintait d’une légère provocation, ses yeux eux, se mirent à étinceler différemment. Un bref instant, éphémère, durant lequel une pointe de déception traversa les prunelles abyssales. Ou peut-être était-ce regret qui l’étreignait parfois involontairement. Subrepticement, quand il avait conscience de se priver d’un moment unique dans le seul but de se protéger lui et ce qu’il conservait comme instinct familial.

“ Allons Kigiku-san, ne vous fâchez pas trop. Nous partagions un avis similaire quant à la conclusion de ce rendez-vous, aucun de nous deux ne souhaite qu’il aboutisse de manière satisfaisante. Voyez simplement cela comme … une facilité. Je vous ai simplifié la tâche, voilà. En me détestant, vous ne pourrez qu’être des plus honnêtes avec votre famille, nul besoin de trouver une excuse pour éviter un mariage qui ne vous siérait point avec un rustre cavalier qui ose tenir le rang de Samouraï. ” Le creux de sa joue se forma dans le sillon d’un sourire prononcé, plus large et dévoilant rapidement l’alignement de dents blanches. Le masque d’acteur reprenait sa place avec une aisance présageant d’une habitude bien ancrée.

Ses mains croisées quittèrent son giron pour venir se saisir de la tasse en céramique. Lentement, les uns après les autres, ses doigts pianotèrent à intervalles réguliers contre la paroi diffusant une douce chaleur. L’écho de ses gestes se mouvaient dans les ondulations de la boisson qui remplissaient encore pour moitié le contenant. “ Cessez donc de me regarder comme ça, je vais finir par croire que vous allez me jeter votre thé à la figure. Indigne, pour une personne de votre rang. ” railla-t-il alors qu’il redressait la tête et croisait, une fois de plus, le regard noisette qui lui renvoyait son propre dédain à la figure. Elle était belle, ainsi figée dans une colère froide qui parvenait à la sublimer dans une stature d’orgueil protecteur. Cette pensée ne fit qu’un tour dans son esprit, l’irritant un peu plus encore dans son rôle principal de ce piètre jeu de dupes.
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Kigiku Hanako
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Mer 21 Avr - 18:43
  

Elle s’était tue. Les bras croisés, les épaules raides, le souffle marqué par l’agacement, son regard s’était perdu sur les tables environnantes, remarquant quelques sourires ici et là, des mots dessinés sur des lèvres timides, des secrets révélés aux creux des manches. Ses iris châtains venaient retrouver ses jumelles maquillées de pénombre à l'entente du bois criant sous le poids du large dos du visiteur. Il était rare d’observer la consternation peinte sur le visage de l’impériale. Froide et amère, la totalité de ses traits étaient marqués par la crispation. Brièvement, elle s’attardait sur les doigts marqués par l’effort constant de exercices et de la friction des rênes, puis vers le buste qu’elle devinait sous les étoffes fort bien dessiné, pour terminer sur cette mâchoire tranchante mais élégante supportant un visage marqué par l’arrogance. Malgré tout le mal qu’elle pensait de lui, il demeurait bel homme, à son plus grand regret.

Soupirant à l’écoute de la voix grave et mordante de son vis-à-vis, elle regrettait que ce son de velours soit si souvent porteur de mots exécrables… Quand bien même son propriétaire laissait entendre un regret quant au silence qui allait perdurer. Bien que profonds et séduisants, le ton et la tessiture de cet homme renforçaient la dureté de chacun de ses brides sardoniques. Malicieuses et difficiles à écouter, les insultes portées par l’instructeur semblaient perdre en intensité, laissant un instant à l’héritière Kigiku l’espoir d’entendre autre chose que des brimades dans les notes de ce chant ; peut être même des effets plus doucereux. Sous le sévère voile cachant un doux fantasme porté sur cette mutine bouche et ses doigts agiles, elle se réveillait d’un instant de songes éveillés ; répondant à celui qui avait osé briser le silence tant souhaité. « Eh bien… J’espère que cela vous aura amusé. Quant à ce que vous avez pu entr’apercevoir, c’était là un mirage. Retenez bien cet aspect-là de mon visage, car c’est probablement la seule chose positive que vous obtiendrez de ma lippe, si tant est vous dites vrai ; car je ne me semble pas capable de vous sourire. » répondait-elle, décroisant les bras.

Il continuait de briser cette promesse de paix, trouvant des excuses à son comportement capricieux. Elle haussait les sourcils, trouvant ces raisons ridicules. Mais soit : elle avait tenté tout autant que lui à se faire déprécier, à commencé par son retard qu’elle avait volontairement provoqué et l’alimentation de ce conflit qu’ils avaient partagé l’un contre l’autre. Dans cette mésentente se trouvait finalement une entente : l’objectif avait été de se faire rejeter par l’autre : ne souhaitant encore moins écarter une énième proposition de mariage pour d’obscures raisons ou pour éviter un rejet qu’ils n’auraient pas souhaité. Ces rencontres étaient pour la plupart superficielles et agaçantes, provoquant la contrariété et la lassitude du genre humain. Bien qu’acide, ce tête à tête avait au moins été différent des autres, fades et artificiels. Bien qu’énervant, ce rendez-vous avait provoqué le battement de son cœur, étrangers des précédents qui l'avaient laissée de marbre, faisant presque penser que son organe vital s’arrêtait par l’ennui mortel qu’ils avaient tous occasionné.

« Vous détester… ? Ce serait vous porter bien trop d’importance. Pour l’heure, l’agacement… Après avoir passé le seuil de cette porte, l’indifférence. Cela dit… Vous avez au moins rendu notre dialogue intéressant et empreint d’une sincérité crédible, quand bien même vous ne seriez qu’un rustre cavalier qui oserait tenir le rang de Samouraï. » ajoutait-elle, le masque plein d’arrogance. Elle reprenait la petite tasse remplie, sans la soulever, la glissant en cercles d’un côté, puis de l’autre, entre son pouce et son majeur. Sa pupille observait le liquide s’agiter, mais également ses petits grains de beauté maquillant à certain endroits le grain de sa peau, sa paume et son poignet.

« Non… Rassurez-vous. Je ne vous ferais pas ce plaisir que de vous rendre ce thé que vous avez tant pris soin de choisir à mon attention. Et puis, comme vous dites, je ne souhaite pas déshonorer mon statut pour une personne de votre importance. » disait-elle, portant le contenant à ses lèvres. Après quelques gorgées, terminant son breuvage. Une goutte de thé perlait à la commissure de ses lèvres, qu’elle prenait soin d’essuyer avec la pulpe d’un de ses doigts, précautionneusement. « Voilà, rassuré, maintenant ? » interrogeait-elle, en posant l’objet de céramique sur la surface du bois laqué. « Je ne pensais pas vous provoquer tant de crainte, avec un simple regard. » Ses mains venaient à poser leurs paumes sur la table. Dans un mouvement d’appui, la jeune femme annonçait son départ « Bien. Nous en avons terminé. A moins que soudainement vous souhaiteriez étendre ma présence en ces lieux et que le peu d’amabilité qu’il vous ai possible d’avoir fasse son apparition, je pense que je peux y aller. Hmm ? » Les bras fléchis, elle s’apprêtait à se lever, se laissant porter dans un élan de fuite d’une entrevue qui n’avait déjà que trop duré.
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Kiyomasa Katashi
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Sam 24 Avr - 17:58
  
Ses paupières tenues basses rendaient plus sombres encore les iris de Katashi, son attention entièrement tournée vers la voix froide et tranchante que lui offrait sa partenaire de thé. La force de la répartie reprenait vie entre ses lèvres pleines, qu’elle agitait d’une arrogance sur-jouée pour renvoyer chaque coup reçu. Silencieux, le Samouraï encaissa chaque remarque acerbe d’un sourire narquois. Il l’avait bien mérité. Il redressa le visage alors qu’elle essuyait délicatement une goutte perlant au coin de ses lippes, le visage rayonnant de cette fierté qui ne la quittait plus. A l’image d’un prénom qui prenait tout son sens, elle plongeait dans l’éclat de la vie et profitait comme la fleur héliotrope d’Amaterasu. Quand lui ne cherchait qu’à se préserver dans l’obscurité.

“ Au risque de devoir vous décevoir un peu plus encore, bien que je doute que vous attendiez quoi que ce soit de ma part, il n’en est rien. Je ne suis pas venu ici aujourd’hui pour faire étalage de mon amabilité, pour peu que je sois capable d’en exprimer, au contraire. ” railla-t-il sans faire preuve du moindre effort maintenant que les hostilités touchaient à leur fin. Il l’observa alors qu’elle prenait ses dispositions pour partir loin de lui.

“ Un dernier mot cependant, Kigiku-san. ” Instinctivement, il posa le bout de ses doigts sur l’une des mains appuyée pour l’arrêter dans son mouvement. Le contact l’électrisa et durant une seconde, il souhaita le faire durer le plus longtemps possible. Mais il se ravisa, conscient de la familiarité d’une approche abrupte et se retira rapidement, ramenant son poing serré devant lui.  

“ Tout cela n’a rien à voir avec vous. ” Il se racla la gorge, la pointe d’un malaise piquant l’orgueil qui brillait encore dans ses prunelles noires. “ Ce fichu caractère n’est en rien de votre fait. Certaines obligations me sont plus précieuses que le fait de devoir plaire bêtement à une prétendante. ” Il ponctua sa phrase d’un haussement d’épaule nonchalant, jouant à accentuer cette indifférence qu’il cultivait depuis des années. Mais la brûlure de la sincérité l’obligea à ajouter, les yeux baissés : “ Ne gardez aucune ombre de cet échange acide. ”

Dans un discret froissement de tissu, le Samouraï se redressa en poussant sur ses cuisses athlétiques, retrouvant l’élégante stature qui le désignait pleinement lorsqu’il se trouvait debout. D’un geste machinal et habituel, il réajusta les plis de son hakama à la teinte écrue et porta sa main droite à la lanière de serrage du même côté, relevant légèrement le pan de son haori. Une petite bourse en lin se dévoila dans le même temps, retenue par une cordelette tressée et qui la maintenant fermée. Un doigt habile tira sur l’ouverture du sagemono et récupéra un Gin dans un bref tintement de monnaie. La pièce d’argent fut déposée sur le plateau supportant les deux tasses vides et la théière refroidie, au centre de la table.

Son regard abyssal se promena une dernière fois sur la fine silhouette qui se relevait à son tour, dégustant en silence l’appétissante grâce d’un corps féminin et affûté par l’entraînement. Il exhala un soupir par le nez et s’inclina sans un mot, pour la saluer. Quelques mèches s’échappèrent du ruban qui les tenaient serrées ensemble, dans le dos du cavalier, et vinrent encadrer le visage adouci d’une arrogance banalisée. Les lèvres serrées, il tourna les talons et fit un pas en direction de la sortie. Une hésitation le fit s’arrêter aussitôt après, alors que tournant à demi le visage vers Hanako pour lui offrir un profil qu’il voulait indifférent, sa voix pénétrante échappa quelques mots de conclusion.  

“ Tâchez tout de même d’arriver à l’heure à votre prochain rendez-vous. Le Chrysanthème ne rate jamais le soleil d’automne quand il s’agit de fleurir. ”

L’esquisse d’un sourire dénué de mépris et de moquerie souleva le coin d’une bouche pâle. Sans plus attendre, l’homme se mit en mouvement et disparut dans le clair-obscure du salon de thé.

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