Missives de Kiyomasa Katashi

Très chère tante,

Les prétendantes conseillées par vos soins ne sont toutes que des enfants, naïvement hilares devant un homme et dénuées d'un brin de conversation fertile.
Je n'ai que peu de temps à perdre. Ce manège a assez duré. Je rencontre demain la dernière de votre choix.
Cela fait, j'userai de mes propres moyens pour lier un mariage digne de notre famille.

Mes fraternelles amitiés à ma cousine.
Mes tendres salutations.

Katashi-sensei,

Les bourgeons peinent à éclore pourtant, ils soufflent un renouveau attendu. Malheureusement et contrairement à ce que les poèmes tendent à nous faire croire, Printemps n'est pas synonyme de Vie. Ta lettre en est la triste preuve. Après tout, les pétales ne peuvent-ils pas naître qu'en échange de la mort des paysages hivernaux ?

Je te remercie avec sincérité de m'avoir apporté cette funeste nouvelle. Je n'en suis guère surprise, Hakuba n'était plus de première jeunesse. Je dois cependant avouer que cela me fait quelque chose. Je me surprends néanmoins à sourire en repensant aux doux jours passés en sa compagnie. Sans lui, je me serais sûrement détachée du yabasume. Et sans toi, aussi ! Je ne t'oublie pas.

Aussi, je prends tes mots comme une invitation. Et puis, je ne souhaite pas que nos derniers échanges soient emprunts de tristesse. Je serai bientôt à la capitale pour faire mon rapport trimestriel à ma Grand-tante l'Impératrice. J'en profiterai avec joie pour passer dans tes écuries.

Il me tarde de partager un thé avec mon Sensei préféré.
Porte-toi bien en attendant,


Kougen Hibiki