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Watanabe Shiori
Renge
Watanabe Shiori
Renge
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Mer 7 Juil - 12:01
  
Quand vient la douceur de l'été, le coeur froid rit aussi

Les dernières perles de pluie roulaient sur les tuiles tièdes de la capitale du Lotus, achevant une course paresseuse sous un soleil encore timoré mais qui, déjà, déclinait à l’ouest. L’été dévoilait ses premiers atours, en vue de son arrivée imminente, apportant avec lui la saison des typhons sur les côtes et de généreux reliquats d’averses sur les hauteurs du pays. La forteresse montagneuse n’échappait pas aux caprices des cieux, essuyant depuis l’aube un ballet orageux dont les ondes parfois diluviennes ne parvenaient pourtant pas à rafraîchir le fond de l’air pesant. Le grondement lancinant du tonnerre rythmait l’agitation quotidienne du peuple d’Omoikane, résonnant entre les pics perdus dans les neiges éternelles et l’altitude cotonneuse. Mais le temps, tout indécis qu’il était, n’avait aucune prise sur la volonté des Renge à faire de cette journée, l’une des plus joyeuse.

Au septième jour de Sainatsu, petits et grands préparaient avec enthousiasme Ochiau. La célébration de changement de saison émerveillait toujours par le rassemblement et la liesse qu’elle occasionnait, regroupant les différentes générations, en l’honneur des nouvelles, autour d’un repas festif. Les préparatifs ne manquaient pas non plus d’animation, ni de motivation et charriaient tant de rires et de bonhomie que la pluie elle-même se faisait confettis, les éclairs simples lampions divins. De papier se composaient ceux que, d’une main minutieuse, Shiori attachait précautionneusement sur le rebord pentu d’un toit d’habitation. Juchée sur un banc en bois, la silhouette étirée par une position bancale, ses doigts s’agrippaient fermement à la gueule d’un onigawara pendant que ses jambes vacillaient sur la précaire stabilité de la pointe de ses pieds.

«  Et voilà ! Le dernier ! » souffla-t-elle pour elle-même en redescendant de son perchoir, prenant garde à ne pas perdre l’équilibre.

Retrouvant la fermeté du sol pavé, elle épousseta les pans de son hakama mauve mis à mal par ses différentes ascensions, découvrant toiles d’araignées et poussières le long des colonnes ornementales qui lui servaient d’appui et de socles pour ses décorations. D’un geste vif, elle écarta deux mèches rebelles qui assaillaient son front et ses tempes, ondulant sur la moiteur de sa peau habituellement si pure, mais constellée aujourd’hui de quelques rougeurs dues à l’exercice. D’une pichenette nonchalante, elle se débarrassa d’une goutte de sueur récalcitrante et soupira longuement. La journée entamait son dernier quart ; bientôt les habitants de Naisenshin se hâteraient de rejoindre la place principale où se tiendrait le fameux repas partagé pour célébrer l’amour et la compassion.

D’un pas mesuré malgré l’excitation du moment à venir, la Seikai Guji s’avança entre les longues tables disposées et prêtes à recevoir les convives. Ses yeux clairs virevoltaient entre les guirlandes, réajustant ici un plat décentré, ajoutant là quelques fleurs fraîches à l’arôme gourmand. Sa mutique contemplation, un doigt tapotant son menton, trahissait son perfectionnisme. Malgré toute la douleur que pouvait représenter un festival où les enfants étaient au centre de l’attention, elle mettait un point d’honneur à ce que la réussite soit totale. Pour tous les autres.

L’ombre qui s’avança près d’elle mit fin à son inspection. Du coin de l’œil, elle s’enquit de l’identité de son interlocuteur, bien que déjà certaine de découvrir un accoutrement noir et un visage familier. Après tant d’années à ses côtés, le son de sa démarche presque silencieuse et l’odeur de sa peau ne recelaient plus aucun secret.

« As-tu trouvé les tablettes de bois que je t’avais demandé Ishigo-san ? Il ne reste plus que cela à disposer et tout sera prêt pour ce soir. » interrogea-t-elle directement, laissant sa voix basse envelopper l’homme vers qui elle se tournait. Un sourire, instinctif et naturel, maquilla ses lèvres roses lorsque son regard croisa celui de son yojimbo. Une brève seconde, elle l’observa en silence et profita d’un apaisement total. Sa présence près d’elle la rassurait depuis leur enfance, mais le sentiment de sécurité s’était renforcé au-delà de ce qu’elle aurait pu imaginer, depuis l’affaire de la bushi hérétique. Sans doute devrait-elle faire preuve d’avantage de méfiance mais aucune peur ne venait trahir la douceur de son existence. Ishigo veillait sur elle.

S’apprêtant à lui expliquer le reste des tâches à terminer avant de pouvoir souffler, elle s’interrompit brusquement, vrillant ses prunelles bleutées sur le bras du guerrier et fronça les sourcils. « Oh… ! Attends, tu as quelque chose là. » Sa main droite se leva rapidement et elle tendit ses longs doigts vers l’épaule du Samouraï, retirant l’aranéide importune – bien que certainement plus effrayée que consentante de se trouver là – pour la déposer à terre. « Et bien, tu aurais dû me dire que tu souhaitais venir accompagner ce soir ! » ajouta la prêtresse, laissant échapper un léger rire, tout en suivant des yeux l’insecte qui ne perdit pas de temps pour s’enfuir loin de ces corps titanesques. Elle recentra son attention sur Ishigo, consciente de l’échec de sa boutade et pencha légèrement la tête sur le côté.

« Tu sembles soucieux. »
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Informations : ❊ Tenue régulière composée d'un hakama mauve et d'un kosode blanc rehaussé des Kamon de sa famille et de Renge.

❊ Cheveux coiffés en chignon, serti d'une broche de perles. Seul "luxe" de sa tenue quotidienne.

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Sam 10 Juil - 12:58
  
Rien ne pourrait arrêter les Kogotenjin de célébrer les saisons. Pas même la pluie qui s'abat sur le clan Renge, en ce jour précis de passage à l'été. Cela dit, la soirée approche et les Kamis semblent calmer les cieux pour nous permettre de profiter pleinement des festivités. La saison que je chérie le moins est lancée : les typhons s'invitent pour une nouvelle année dans notre quotidien. Le vent qui les accompagne me met durant quelques mois sur le qui-vive, plus qu'à l'accoutumée. Avec la Bénédiction de mère, il a toujours été signe d'un danger en approche. La brise reste légère aujourd'hui, comme tapie dans l'ombre malgré les quelques éclairs et grondements qui parsèment l'horizon. De loin j'observe la Seikai-Guji installer les lampions, les joues doucement rosies par l'effort. Je garde un œil sur elle tandis que je suis ses indications pour aller trouver les tablettes en bois. Je n'ai pas souvenir d'avoir contribué à Ochiau parmi les Renge. Habituellement ce festival, je le passe en compagnie des miens, faisant au mieux pour être libéré de mes obligations de Yojimbo. Aucune autre raison ne serait suffisante pour manquer les retrouvailles avec mon clan. Mais depuis que Shiori est partie à la poursuite d'une hérétique, je ne peux me permettre de m'éloigner d'elle. Tant qu'ils n'auront pas tous été appréhendés, elle ne sera pas en sécurité.

D'un pas silencieux, je retourne auprès de ma protégée. Je prends soin de rester dans l'ombre, de contourner les membres du Lotus. C'est devenu une habitude, de passer inaperçu, un reflex naturel. J'ai beau être parmi eux depuis des années maintenant, je n'oublie jamais que ma présence n'est que tolérée et loin de faire l'unanimité. Je retrouve Shiori en train d'inspecter les tables, faire en sorte que tout soit absolument parfait. La voix douce elle m'interroge, se retourne vers moi avec ce joli sourire qu'elle m'offre si souvent. Si simple et si agréable. Il a cette fâcheuse tendance d'attendrir mes traits sans que je n'y puisse quoique ce soit. Ses pupilles accrochent les miennes un instant. Je lui renvoie la chaleur de son regard puis penche légèrement la tête, rompant ce contact intangible par signe de respect. Mon attention portée sur les tablettes en bois que je tiens en mes mains, je les lui tends brièvement pour lui montrer mais les garde en ma possession. < En voici une partie. > Evidemment tout n'est pas là, mes bras n'étant pas suffisant pour amener l'ensemble des tablettes en un seul trajet.

Je la vois s'apprêter à poursuivre ses indications avant de se retenir subitement à la vue d'une chose sur mon bras. Mon regard suit ses doigts délicats retirer la petite araignée perchée sur mon épaule. J'incline la tête pour la remercier, taciturne, tandis que la prêtresse s'aventure à un trait d'humour. A sa tentative d'apaiser l'atmosphère, je lui adresse une moue aimable, peu enclin à l'amusement. La contrariété de ne pas pouvoir retrouver les miens ne représente rien face à mon inquiétude pour la sécurité de la Seikai-Guji. Cela dit, la caresse de son rire me retient de tout commentaire. Bien que j'ai du mal à l'envisager, le jour où je me retrouverai sérieusement accompagné, elle en sera la première informée. Sûrement d'ailleurs avant la principale concernée. D'ici là, une compagnie de temps à autre masculine, sans conséquence, me suffit amplement.

Mon manque de réaction la fait porter plus attention à mon état. Elle lit en moi comme dans un livre ouvert, même s'il n'est pas ardu de constater mon apparence préoccupée. < Vous trouvez, Watanabe-sama ? > Je lui réponds d'une légère pique, m'aventurant à la vouvoyer respectueusement alors que la situation ne s'y prête pas : personne ne se trouve à proximité. Je ne m'embête jamais à dissimuler mon agacement, avec elle. Je comprends parfaitement les raisons l'ayant amené à ignorer mes conseils pour assurer sa sécurité. Chaque célébration à son importance et au vu de son statut, sa présence y est évidemment requise. Je n'en attendais pas moins que son refus, à ma demande de rester à l'écart des festivités. Après tout, c'est mon rôle de lui permettre de conserver ses habitudes. < Ca m'aurait sûrement épargné quelques frayeurs, de te maintenir éloignée des foules, voilà tout. > Je lui déclare finalement, résigné, sans aucune difficulté à lui faire part de mes états d'âme. A elle et personne d'autre. Mon attachement pour elle n'est pas nouveau et il m'en faut peu, pour m'inquiéter à son sujet. Sans doute excessivement. Je commence à disposer les tablettes sur les tables, prêtant attention aux alentours. < Essaie de rester vigilante, Shio. > Je lui dis la voix basse, l'observant du coin de l'œil. < Des hérétiques pourraient venir, on ne sait pas de quoi ils sont capables. > Une énième fois je la somme avec mes avertissements. Ce n'est jamais de trop, mais je cesse un instant ma distribution de tablettes pour mieux la reprendre ensuite, comme si de rien n'était. < Je suis désolée de venir ternir ce jour. >

Watanabe Shiori
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Dim 25 Juil - 13:14
  
Si le grondement du tonnerre s’atténuait à mesure que les nuages noirs s’effilochaient entre les pics montagneux, la tension orageuse ne semblait pas vouloir, pour autant, alléger l’air de la capitale d’Omoikane. De la foudre ou des prunelles incandescentes qui lui faisaient face, Shiori ne savait plus tant d’ailleurs, lesquelles brûlaient le plus. Sa plaisanterie passée et innocente s’échouait dans un silence gênant et la Seikai Guji ravala l’humeur taquine qui lui était venue, regrettant presque d’avoir osé une boutade. Les traits fermés d’Ishigo la rappelaient à l’ordre, pourtant bien moins que le vouvoiement qu’il imposait dans une réponse suintant l’ironie. Par réflexe, elle tourna la tête, cherchant une présence inopportune expliquant cette subite distance. Mais force était de constater que seul son agacement justifiait son comportement.

Conservant un silence qu’elle estimait plus sage qu’une réponse irréfléchie, la prêtresse laissa son regard lilas traîner sur la silhouette sombre. Elle accusa le coup de la culpabilité, lorsqu’enfin le yojimbo exprima clairement son humeur. Elle baissa un instant les yeux, songeant à la discussion houleuse qui les avait vus s’affronter quelques jours plus tôt à propos de sa présence au festival. Son rang ne lui permettait pas d’être absente un tel jour, ni ne serait-ce que d’imaginer s’éclipser en cours d'événement. Et puis, le voulait-elle ? Sûrement pas. Pas un instant, la simple idée de se défiler ne lui avait traversé l’esprit. Rien ne pourrait la détourner de ses ferventes missions, pas même une menace qu’elle estimait détruite définitivement.  

“ Ishigo, cesse de te tourmenter autant ! Nous avons arrêté ceux qui devaient l’être. Nous ne craignons plus rien. ” répondit-elle soudainement, interrompant d’une main sèche la tâche qu’occupait le guerrier, faisant claquer la tablette sur la table. Ses doigts appuyés sur le support qui servirait, plus tard dans la soirée, à recueillir l’un des nombreux vœux, Shiori accrocha un regard déterminé, ceint par deux sourcils froncés et maquillé de cernes habituelles, sur le visage du Manjushage. Elle pencha le visage, cherchant à capter les deux iris carmins dans le faisceau de son attention. L’inquiétude de son ami et protecteur était palpable, tout autant que compréhensible, et elle se redressa, adoucissant son expression.    

“ La famille de l’hérétique ne se risquerait pas à un déshonneur plus profond encore, en venant jusqu’ici. ” reprit-elle, cherchant à rassurer Ishigo d’un sourire empreint de tendresse et de confiance. Elle se décala légèrement de lui, pivotant à demi sur elle-même et d’un geste ample de la main, désigna la place, les bâtiments, les remparts. Comme pour appuyer ses propos, une formation de Samouraï passait au même moment un peu plus loin, saluant des akusō postés de part et d'autre du lieu de festivité. L’agitation d’une ville se préparant à la fête grouillait à chaque coin de rue, les enfants couraient autour des tables déjà prêtes pendant que les adultes se hâtaient de terminer leurs tâches quotidiennes, impatients de rentrer se préparer en famille. Cette vision allégea un peu plus encore le cœur de la religieuse. Aussi assurée qu’elle voulait le laisser paraître, la naïveté ne prenait aucune place dans son esprit et elle restait pleinement consciente du danger qu’elle avait traversé. Sa vie aurait pu basculer tragiquement sans l’Ombre qui veillait quotidiennement sur elle. Instinctivement, elle passa un doigt distrait sur sa tempe gauche, laquelle était restée marquée durant de longues semaines par l’affrontement qui avait eu lieu à la frontière Tsubaki. De ce jour pourtant, elle ne gardait aucune peur, que le traumatisme de son inutilité. Sa fonction religieuse l’avait de tout temps tenue éloignée des combats ou des potentiels dangers, mais il avait suffit d’une fois, une seule, pour mettre en lumière les défaillances de ses compétences. Sa foi inébranlable et sa douceur inhérente s’étaient heurtées à la violence de la haine viscérale, sans espoir de rédemption. Elle ne savait se battre autrement qu’avec les mots et les arguments. Ceux-là mêmes qui sauvaient tant de personnes, auraient pu cette fois, causer sa perte. “ Et, si tel était le cas, je préfère être leur cible. Rien ne doit atteindre Saigaigusa-sama. ” souffla-t-elle comme une sentence implacable. Car au fond d’elle, la colère grondait sournoisement. Elle s’en voulait de n’avoir été, finalement, que ce que l’on attendait d’elle. Ni plus, ni moins. Incapable de faire autre chose. Ni tenir une lame, ni se protéger sa propre vie, ni sauver ses soldats.  

“ Dis moi, es-tu seulement inquiet pour ma sécurité ? Ou m’en veux-tu, avec mon obstination, de t’empêcher d’être en présence des tiens en ce jour ? ”

Sa voix basse semblait s’échapper des tréfonds de ses complexes pensées, relevant quelques notes d’une contrariété injustifiée pour celui qui veillait sur elle depuis si longtemps. Elle ne souhaitait que profiter de ce jour empli de joie et de bonté, sans se morfondre dans le rappel incessant d’un danger vécu. Un désir bien égoïste pour celle qui n’avait su faire autre chose que prier quand les lames s’étaient croisées. Et de cette brève amertume, elle s’en voulut aussitôt.
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Lun 26 Juil - 10:28
  
Seul, je m'épuise avec mes propres mises en garde. Peut-être ne sont-elles pas nécessaire. Peut-être que j'exagère parce qu'il s'agit d'elle. Au-delà de l'orage passant, j'ai bien conscience de plomber l'atmosphère. De porter une ombre sur ces heureuses festivités. Le bien-être de Shiori n'est-il pas censé être au-dessus de quelconque célébration ? Un instant je doute d'y contribuer réellement, avec toutes mes inquiétudes. La voix de la prêtresse rententie alors, manquant de me faire sursauter. À s'y méprendre, j'ai la sensation de remonter vingt ans en arrière, entendre mère, enfant. Sa façon de prononcer mon nom, à la fois lasse et autoritaire en est une copie parfaite. Son geste fait interrompre mon entreprise de disposer les tablettes. De son ton dur, elle me sort une vérité sur laquelle je suis en désaccord mais me retient de m'épandre. J'accuse le coup, de cet agacement que je lui ai assurément transmis. Son visage penché à mon attention, je ne tarde pas à lui retourner son regard. Au début, plus par politesse que par envie. Ses traits s'adoucissent et à fixer ses jolies prunelles lilas, s'eut le même effet sur moi. Comment lui reprocher quoique ce soit ?

Son sourire me fait du bien, tandis qu'elle me présente les faits. Un point de vu que je ne partage pas, mais sur lequel je n'ai pas envie de débattre. Je ne pense pas que les hérétiques connaissent une telle chose que les limites. Leur détermination est sans faille. D'une main assurée, afin d'appuyer ses dires, Shiori me présente les lieux comme si l'endroit m'était nouveau. Les bâtisses, les remparts, samouraï et akuso présents pour garantir le bon déroulement des festivités. Ce que je remarque plus encore est l'agitation peu courante, la fréquentation conséquente. Poursuivant ma disposition de tablettes, je reste silencieux et lui laisse volontiers cet optimisme qui me manque parfois. Jusqu'à ce que, cette fois, ce soit ses mots qui cessent un instant ma maigre contribution à Ochiau. J'ai beau avoir connaissance de la hiérarchie des prêtres, la mention du Jokai me fait serrer la mâchoire. En aucun cas Shiori ne représentera de sacrifice pour quiconque. Encore moins pour un tel homme. < Et je suis là pour que rien ne t'atteigne toi. > Je lui glisse dans un souffle implacable, conscient d'être par là-même une première protection pour le Jokai lui-même. J'évite une remarque acerbe à l'égard de l'homme, cette vérité simple suffit amplement pour qu'elle discerne le fond de ma pensée sans amener de nouvelles discussions houleuses.

Ma dernière tablette posée, je me redresse face à Shiori tandis qu'elle me fait part de ses divagations, dans un élan impétueux. Je sens dans sa voix basse cette pointe d'irritation qu'elle ne saurait me dissimuler après tant d'années à la côtoyer. Je ne sais pourquoi, déceler sa contrariété fait apparaître l'ombre d'un sourire sur mes lèvres. Sûrement parce que je n'ai plus la sensation de voir la Seikai-Guji face à moi, mais une enfant mécontente. < Ta dévotion. > Je la corrige doucement,  bien plus louable qu'une futile obstination. Nous serions seuls, je l'aurais prise dans mes bras. Il me faut d'ailleurs retenir un geste en sa direction pour m'en empêcher. Avec mes maints avertissements et le nuage noir que je porte au-dessus de ma personne, je ne suis pas surpris qu'elle me pique ainsi. J'imagine avoir l'avantage de la connaître par cœur. Shiori est loin d'être une simple protégée. < Jamais je ne t'ai porté de reproches. > je lui glisse doucement pour toute réponse. Même si sur l'instant, j'aurais pu lui en vouloir, cela ne dure jamais bien plus que quelques secondes. Je ne lui en ai jamais voulu, sincèrement du moins. J'accroche son regard, dans lequel je perçois brièvement la gène de ses interrogations. < Ta sécurité passera toujours avant toute chose. > Je me veux rassurant, notamment face à ses précédentes paroles. Moi vivant, jamais elle n'aura à se sacrifier pour son Jokai, quoique cela m'en coûte. Mon clan étant ce qu'il m'est de plus cher, mes paroles ne sont que vérité pure. J'ai déjà pensé à ce qu'il adviendrait, s'il me fallait choisir entre la prêtresse et mère. Partageant la même cause que mère, le choix devient caduc et ne se pose plus. C'était d'ailleurs l'une de mes premières leçons.


< Bien, que reste-t-il à préparer afin que tout soit parfait à tes yeux ? > Pour elle, je m'efforce de mettre mes inquiétudes de côtés. Elle mérite le meilleur. Mon comportement change, mais en rien je n'oublie le danger que la Seikai-Guji encourt. Il n'est pas dans mes habitudes, dans mon rôle de yojimbo, de procéder à l'installation de festivités. Cela dit, Ochiau a toujours été sous le signe de l'altruisme. Et je n'aime pas rester inutile lorsque Shiori s'efforce d'offrir la perfection aux membres du Lotus.

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Lun 9 Aoû - 22:56
  
La culpabilité d’avoir ressenti, ne serait-ce qu’une brève fraction de seconde, un semblant d’amertume la laissa démunie. Un fragile sentiment de honte noua sa gorge et brisa son masque de sérénité. Son regard clair s’échappa, se détourna de l’emprise flamboyante de son ami et protecteur, pour venir s’échouer sur le pavé humide de la place. Comme une enfant prise en faute, elle fuyait l’attention de celui qu’elle craignait d'avoir blessé par son égoïsme. Cette simple pensée fit trembler ses lèvres. Elle détestait l’idée d’avoir dévié si facilement de cet esprit qu’elle s’imposait depuis si longtemps. La sagesse. Le calme. La douceur. Tout ce qu’elle devait - et aimait - représenter, quitte à en oublier parfois, que les sentiments humains ne brillaient pas tous de bienveillance. Par dessus-tout, elle craignait de percevoir de la déception dans des yeux qui ne la quittaient jamais. Ce fut pourtant un ton rassurant qui glissa jusqu’à elle, apportant dans son sillage cette chaleur que seul Ishigo savait encore lui faire ressentir.      

« Excuse-moi, je suis bien ingrate de m’agacer contre toi alors que tu es celui qui me permet de vivre normalement. » murmura-t-elle d’un air penaud, consciente que sa gratitude ne s’exprimait qu’à demi-mot. Elle osa relever le visage, prête à affronter une mine sévère malgré tout. Elle ne trouva que des traits soucieux et empreints de cette profonde affection, immuable. Quelle idiote. La crainte injustifiée d’un retour de bâton la laissait plus pitoyable encore. Elle soupira et força un sourire qu’elle espérait point trop contrit. Ses iris lilas croisèrent le carmin du yojimbo et ses lippes s’étirèrent plus sincèrement encore. Un « merci » silencieux brilla au fond de ses prunelles et elle retint une approche trop familière pour l’occasion. Elle se contenta de l’observer en silence, consciente de sa chance et attendrie par le visible effort qu’il fournissait pour alléger leur échange.  

« Eh bien … » Hésitante, elle dodelina de la tête et pivota sur elle-même pour appréhender l’avancement des préparatifs. Les tables dressées et décorées se tenaient prêtes à accueillir familles, jeunes et seniors pour le repas du soir. Les bâtiments alentourx se paraient également de leurs plus beaux atours. Les guirlandes colorées se balançaient mollement au gré du vent tandis qu'aux coins des toitures, les lampions attendaient le déclin du jour pour être embrasés. « Je crois que nous en avons terminé pour le moment. Le reste des tablettes se trouve au Haut-Temple, nous les ramènerons pour le dîner. » Ses yeux clairs se levèrent vers le ciel, papillonnant entre ses longs cils noirs. Une main en visière sur son front, elle scruta un instant les nuages gris qui avançaient paresseusement avant d’aviser l’horizon dégagé en direction du sud de la région. Le temps changeait et se montrait davantage clément pour la suite de la journée « Allons-y, avec un peu de chance, nous aurons le temps de prendre le thé avant le début des festivités. »

D’un signe du menton, elle l’invita à se mettre en marche, quittant l’effervescence des rues animées par les enfants à l’honneur pour retrouver l’austérité et le calme des abords du Haut-Temple. Elle ne retint pas un soupir, voguant entre le soulagement et la lassitude d’une journée déjà bien remplie. La fatigue lui tiraillait les jambes depuis l’aube et seul l’honneur de s’occuper du festival lui permettait de rester debout. Elle n’avait eu de cesse d’être agitée depuis leur retour des terres Tsubaki et le manque de repos commençait à se faire sentir. En silence, la Seikai Guji avisa les -trop- nombreuses marches qui menaient à Omoikane oshinden et ferma les yeux. Une fraction de seconde. Avant de s’atteler à l’ascension quoi habituelle, mais jamais aisée.

Le souffle court mais le visage impassible, Shiori se plia aux salutations d’usage à l’entrée du sanctuaire. Le silence qui régnait ici, seulement chahuté par les murmures des moines et des fidèles en prière, donnait l’impression d’avoir pénétré un autre monde. Une sérénité nécessaire à la haute-prêtresse qui profita de cet instant de paix pour se remettre d’aplomb. Dominant la ville du haut de cette forteresse religieuse, elle désigna le crépuscule qui incendiait déjà les toits des maisons.  

« Les oreillards sont de sortie, nous n’aurons pas de pluie. » observa-t-elle, suivant des yeux la course rapide et chaotique d’une chauve-souris, unique valseuse d’une chorégraphie à venir. Elle la perdit de vue dans un ultime piquet en direction des bâtiments en contrebas et se détourna de sa contemplation. D’une démarche souple et discrète, elle avança en direction du sake-michi, le quartier d’habitation des prêtres où se trouvaient ses appartements de fonction. Son regard clair se détournait parfois pour venir s’assurer de la présence d’Ishigo près d’elle, certaine de l’y trouver, mais toujours rassurée de le voir si près. Une ombre de sourire maquilla ses lèvres roses alors qu’elle quittait ses sandales à l’entrée de son habitation.  

« Je me demande quels vœux seront inscrits cette année. » pensa-t-elle tout haut, le visage peint d’une sincère expression de rêveries et de réflexion. Puis tout aussitôt, tirant le shoji d’entrée qui coulissa, elle se retourna vers son ami et abattit ses prunelles curieuses sur lui. « Me dirais-tu le tien, Ishigo ? »
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Mer 15 Sep - 13:11
  
La tête légèrement inclinée j'accepte ses excuses, mon regard toujours porté sur son joli visage. Voir sa petite mine coupable m'avait suffi pour comprendre qu'elle ne pensait pas ses accusations. Les mots restent agréables à entendre. Ou à voir, comme ce merci posé dans ses prunelles. Son sourire en fait apparaître un sur mes lèvres une brève seconde et je me détourne de Shiori. Je fais mine d'observer les alentours, lui demande quels sont les derniers préparatifs à réaliser. Ils semblent toucher à leur fin, ne nécessitant plus qu'un dernier aller-retour au Haut-Temple. L'occasion pour moi de la voir en lieux sûrs au moins pour quelques instants. Avec plaisir je marche à sa suite, restant soigneusement en retrait.  Son pas n'est pas des plus énergique, rien de surprenant au vu de la longue journée passée et de la période soucieuse. Ses traits tirés par la fatigue ne m'ont pas échappé non plus. Je ne peux m'empêcher de m'inquiéter pour elle, sans pour autant émettre de commentaire.  J'en fais trop, vous dites ? Mmh. Je crois qu'au bout d'un moment, malgré toute sa bienveillance, Shiori me fusillerait du regard sans aucun remord.

A mon tour j'entre dans le sanctuaire après les salutations d'usage. Le calme gagne nos esprits, agréable après la longue escalade des marches et l'effervescence de la capitale. Comme toujours, la vue est imprenable et chaque fois différente. Le crépuscule est magnifique en ce premier jour d'été, apporte avec lui ses compagnons que Shiori me pointe. Je quitte ma contemplation un peu tardivement, entendant d'une oreille les pas de la Seikai Guji s'éloigner. Je la rejoins telle une ombre, retirant mes sandales pour entrer chez elle. Instantanément je me sens détendu. Personne ne peut la menacer ici, la mettre en danger. Je peux au moins me montrer aussi chaleureux et rassurant que je le souhaitais. Je l'écoute errer dans ses pensées, faire coulisser le shoji pour ensuite se retourner vers moi. Sa question me surprend un instant, me fait arquer un sourcil. Je soutien son regard, un petit rictus se dessinant sur mes lèvres. < N'est-ce pas censé rester secret ? > Je m'amuse gentiment de sa curiosité, mais ne souhaite pas pour autant la laisser sans réponse. < Que l'honneur des Manjushage soit un jour rendu. > J'opte pour une part de vérité. Après tout, c'est mon vœu récurrent. Puis elle n'a pas besoin de tout savoir, elle en sait déjà tellement. De toute façon, je suis convaincu qu'elle devine qu'il n'en est rien, pas cette année. Celles où Shiori a vécu l'horreur, où j'étais dans l'impossibilité d'être à ses côtés, où elle a été en réel danger, toutes ces années, c'était elle le sujet de mes vœux. Tout comme lorsque d'importants événements étaient à venir pour elle, j'espérais sa réussite. Mon seul souhait étant qu'elle aille bien, mieux. Il en sera de même en cet an 1277. Je la regarde droit dans les yeux, assumant mon mensonge éhonté. < Et si je te demande, me dirais-tu la vérité ? Quel sera ton vœu ? > Avec malice, je la défie de me mentir à son tour et m'installe en attente du thé, l'air de rien. Les jeux d'enfants n'ont pas d'âge...

Watanabe Shiori
Renge
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Mar 5 Oct - 14:24
  
Le calme du sanctuaire contrastait singulièrement avec l’activité grouillante de la place principale, quittée seulement quelques minutes plus tôt. Les – très – nombreuses marches de pierre menant au sommet étiraient la rumeur du centre-ville comme un long soupir perdu au chœur du crépuscule. La végétation, tantôt sauvage, parfois docile, entourait le havre de paix comme une robuste barrière où chaque feuille d’érable, chaque pétale de pêcher, absorbaient les dernières notes de l’écho vibrant. Mais ce fut finalement au pas du shoji refermé que le silence s’installa définitivement. Comme un voile soudain, le murmure s’évapora et ne laissa place qu’aux bruissements des tabi sur les mailles du sol en tatami.

« As-tu encore des secrets pour moi ? » s’entendit répliquer la Seikai Guji, alors que la vie semblait reprendre ses droits dans cette bulle d’intimité. Elle haussa un sourcil, faussement inquisiteur, dardant son regard clair sur son protecteur qui abreuva rapidement sa curiosité mal placée. Sa réponse la laissa dubitative, un bref instant, alors que ses iris oniriques se promenaient sur les traits impassibles jusqu’à s’échouer dans le carmin d’un regard franc et droit. Elle y décela cette étincelle qu’elle connaissait depuis tant d’années, celle d’une franchise contenue et arrangée. Doucement, ses lèvres roses s’étirèrent en une fine ombre de sourire, échappant un « Soit. » convenu. Avait-elle réellement besoin de l’entendre dire qu’il priait pour elle chaque jour depuis qu’ils ne se quittaient plus ?

Les flottements de son hakama accompagnèrent ses mouvements de jambe alors qu’elle s’agenouillait près de la table simple, mais précieuse par son ouvrage de bois brut. Les pas pressés d’une servante, puis le glissement du panneau intérieur précédèrent l’arrivée du plateau de thé qui fut rapidement servi entre les deux amis. Taquine, cherchant sans doute à rendre la pareille à Ishigo qui lui mentait de manière éhontée pour l’ébranler, elle ne répondit pas de suite. Ses épaules se soulevèrent, nonchalantes, et elle se perdit volontairement dans la contemplation du liquide verdâtre et fumant qui s’échappait de la tasse en céramique.

« Mon seul vœu est que tu sois heureux. Vraiment. Comme tout ceux que je chéris sincèrement. » souffla-t-elle après une gorgée qui réchauffa le timbre profond de sa voix de basse. Ses prunelles pétillèrent d’une tendre affection qu’elle dédia entièrement au Manjushage, face à elle, avant de soupirer, se préparant à ce qu’elle comptait annoncer. « Ishigo, ce n’est pas un vœu dont je vais te faire part, mais d’une demande. » Elle reposa précautionneusement le contenant vidé de toute boisson, et tapota du bout des doigts sur les parois délicates. « J’aimerai que tu ailles retrouver ta mère, ce soir, et passer un peu de ce temps festif parmi les tiens. » Une main vive se leva devant son visage, dont un doigt dressé en signe d’arrêt anticipa toutes protestations de la part du Samouraï. « Ce n’est pas une question Ishigo. Une fois le repas terminé et les vœux récoltés, je ne risquerai plus rien. Je ne te demande pas de m’abandonner en cours de cérémonie, mais une fois revenue ici, au Temple, je veux que tu me laisses seule et que tu rejoignes ta famille. » Elle lui offrit un masque de sérénité longuement et quotidiennement travaillé, avant de s’échapper à son regard qu’elle sentait courroucé. Distraction bienvenue, Shiori profita de la théière encore chaude pour remplir une nouvelle fois les tasses sirotées durant leur échange. Elle s’attendait à de vives remontrances, peut-être même à une nouvelle dispute concernant sa sécurité, mais il lui était tout bonnement impossible de le tenir loin des siens par cette journée qui n’appelait qu’à se rassembler.      

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Informations : ❊ Tenue régulière composée d'un hakama mauve et d'un kosode blanc rehaussé des Kamon de sa famille et de Renge.

❊ Cheveux coiffés en chignon, serti d'une broche de perles. Seul "luxe" de sa tenue quotidienne.

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Jeu 7 Oct - 18:11
  
Ma Dame s'offusque joliement, jaugeant mon mensonge d'un regard droit. J'imagine que cet échange lui suffit pour accepter ma réponse sans creuser plus. Je vois, le coin de ses lèvres s'arquer tandis qu'elle me lance un soit presque suffisant. Ca ne fait qu'étirer plus grand mon sourire, parce qu'elle sait pertinemment être le sujet de mon unique vœu. Ca me rassure aussi, de constater qu'elle me connait toujours aussi bien. Qu'il nous suffit de plonger dans les iris de l'autre pour éliminer le moindre doute, la moindre crainte. Le shoji s'ouvre sur une servante apportant le thé, retardant sa réponse à ma question. La Seikai Guji s'en amuse et prend tout son temps tandis que je plisse doucement les yeux à son attention. Il n'y a apparemment pas que moi, qui joue l'enfant. Empli de patience, je saisie ma tasse et m'aventure à déguster son breuvage toujours merveilleux. Finalement, le bruit du silence s'estompe. La vérité semble si évidente, échappée de sa bouche, qu'aucune réponse ne m'apparait nécessaire. Je repose simplement ma tasse vide, mes iris attirées par les siennes. Elle soupire alors et je l'entends marcher sur du verre, allant en contraste de notre échange sincère. Une demande ? Je me fige, un peu surpris, ne comprenant pas bien où elle souhaite en venir. A peine ai-je l'envie de contester qu'un doigt se dresse déjà sous mon nez. Au-delà du fait que les miens ne sont pas tout proche, il est hors de question que je m'éloigne d'elle en ces temps troubles. Cela me semblait évident et plus sujet à discussion. Sur le coup, la colère me gagne. Ou plutôt l'agacement. Elle persiste à croire qu'elle m'a privé d'une chose importante. Elle n'en est en rien fautive et jamais je ne lui en ferais le reproche. Ses paroles m'interpellent plus que de raison, jusqu'à penser ridiculement que, peut-être, ma présence l'importune. < Vous êtes bien naïve Watanabe-san, de croire que ces mots peuvent suffire à me faire quitter vos côtés. > Ma voix se fait tranchante face à son visage calme et son regard fuyant. Je me redresse et m'avance vers le fond de la pièce, tentant de trouver la sérénité dont la Seikai-Guji fait preuve. Parfois, j'ai l'impression qu'elle oublie. A quel point elle importe à mes yeux. Au-delà de sa sécurité, de mon titre de Yojimbo et de ma quête d'honneur. Il est rare que j'en vienne à le lui rappeler, c'est devenue une chose sue sans qu'elle ne soit dite. Alors je m'agenouille auprès de Shiori, l'observe d'un œil tendre et désolé de m'être emporté. Ma main s'aventure sur la sienne, presse légèrement sa peau délicate. < Tu es ma famille. > Pas une seule once de doute se loge dans ma voix. Ses habits ont beau être trop colorés pour une Manjushage, le noir n'irait de toute manière pas à son âme si belle et rayonnante. Seule une affection forte, réciproque nous lie et c'est amplement suffisant. Quelques instants de plus je soutiens son regard, mes doigts osant effleurer sa joue. Une voix basse, presque interdite, porte mes mots. < Tant que tu accepteras de détenir mon cœur, tu ne seras jamais seule. > Mes traits impassibles pour quiconque ne savent rester de marbre lorsqu'il s'agit d'elle. Je n'attends rien en retour, si ce n'est qu'elle oublie ses sottises… Je me redresse à peine, éloignant mon visage si proche du sien.

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Jeu 28 Oct - 14:57
  
D’un pas l’éloignant d’elle, Shiori devina sans peine l’œil ombrageux qui se détournait de son attention, fâché, sans doute, par les paroles qu’elle venait de prononcer. La réponse tranchante ne tarda pas à cingler l’air si bien qu’elle fut la suivante à baisser les yeux, se prenant d’un intérêt soudain pour la théière fumante face à elle. Un soupir lui échappa tout de même, alors qu’on lui prêtait une naïveté qui froissait visiblement son égo. Une grimace tordit le fil régulier de ses lèvres roses, ses dents mordant sans ménagement une langue habituée à la sagesse mais qui ne demandait, cette fois, qu’à exprimer ce qu’elle pensait de cette soi-disant innocence.

Le froissement du tissu, près d’elle, lui fit relever le menton et affronter le carmin flamboyant de son ami. Là où elle ne pensait trouver que colère et agacement, elle se perdit un instant dans la tendresse d’un regard familier qui lui ôta toute envie d’extérioriser sa vexation. Elle sentit son propre visage se détendre, alangui par l’affection naturelle qu’elle ressentait pour le Manjushage. Sa main chaude sur la sienne la trouva impassible, mais intimement rassérénée de cette discorde avortée. Profitant de l’intimité du moment pour répondre à son geste, ses doigts glissèrent à son tour sur les phalanges nerveuses du guerrier.    

« Ishigo, tu fais également partie de ma famille. Mais… tu sais bien que ce n’est pas ce que je voulais dire. » Répondit-elle dans un souffle presque contrit, à la fois éternellement heureuse du lien qui les unissait, mais également inquiète pour son ami. Elle navigua dans le rougeoiement de ses prunelles, absorbée comme dans un songe, par l’éclat qui y brillait. Un nouveau contact, qui cette fois, la fit tressaillir. Elle frissonna, ne sachant dissimuler l’appréhension qui doucement la consumait alors que sur sa joue, le souffle d’Ishigo trahissait sa proximité. Ses mots résonnèrent en elle et nourrirent le martèlement chaotique de son cœur, jusqu’à ce que le yojimbo n’esquisse un retrait. Instinctivement, la Seikai Guji en profita et détourna le visage, rompant le charme qui l’avait trop longtemps maintenu en haleine. Elle n’attendait rien et n’en espérait pas plus, mais les frasques de leur vie commune passée revenaient trop facilement dans ses souvenirs pour l’épargner de ces quelques instants de rêverie. Elle s’obligea pourtant à reprendre contenance, sa bienveillante lucidité prête à parler.  

« Tu es mon protecteur. Et tu es mon plus précieux ami. » Un raclement de gorge, gêné, par cette introduction qui semblait instaurer à nouveau, une distance évidente. Et nécessaire. « Ta loyauté n’est pas ma propriété et … enfin, je crains seulement de te voir un jour regretter de n’avoir pu avancer comme tu le souhaitais à force de rester dans mon ombre. » Ses doigts jouèrent sur le rebord de la tasse à nouveau vide. « Enfin, j’ai bien compris que tu ne changerais pas d’avis pour cette fois. Profitons-donc de cette soirée festive pour oublier les tracas de ces dernières semaines. » Acheva-t-elle dans un sourire illuminant le visage à la sérénité retrouvée, qu’elle levait vers lui.

Gracieusement, la prêtresse se redressa, anticipant l’arrivée de la miko derrière le shoji intérieur. D’un geste du menton, elle lui signifia son arrivée imminente et chercha des yeux, ceux de son garde du corps. « Nous sommes attendus. Permets-moi de te faire patienter quelques instants, je dois revêtir mes habits pour l’office. Je te rejoindrai à l’extérieur. » D’une légère inclinaison du buste, elle appuya poliment ses propos avant de suivre la servante en dehors de la pièce.    

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Mar 16 Nov - 0:31
  
À raisonnable distance de la Seikai Guji, le silence envahit mes lèvres. J'en ai assez dit, assez fait pour ne plus outre-passer mon rôle de yojimbo, de fidèle ami. Plusieurs mois s'écouleront sûrement avant que ces mots n'osent s'échapper de nouveau. Un doux sourire s'installe sur mes traits à l'écoute de ses paroles. J'ai bien conscience d'être libre, que jamais Shiori n'entraverait mon chemin. L'honneur de la servir contribue amplement à ma quête, que cela ne dure que quelques jours encore ou quelques siècles. Qui sait. Aujourd'hui n'est en tous cas pas celui où je décide de quitter ses côtés. Ni dans un avenir proche, autant que j'en sache. Jamais je ne regretterai le temps qui m'a été offert en sa compagnie. Il y a pire ombre dans laquelle évoluer, un Manjushage naviguant rarement dans la lumière. D'un simple regard je la rassure, acquiesce légèrement à sa conclusion que ma décision ne saurait être perturbée. Face à son visage illuminé, j'ai la sensation de voir mon vœu déjà réalisé alors même qu'il n'est pas écrit. Qu'elle aille bien n'est tout ce que je souhaite en cet instant.

A sa suite je me redresse, m'incline légèrement pour la remercier. De me laisser rester à ses côtés, d'être une précieuse amie elle aussi, à se soucier de mon bien. Les kamis savent à quel point elle peut avoir de la suite dans les idées… M'annonçant son changement d'habits, j'imite son salut et m'éclipse à l'extérieur, rejoindre la première des mille et quinze marche du Haut-temple d'Omoikane. Les cieux semblent persister à rester paisible, à nous permettre de profiter pleinement des festivités. C'est un des rares jours de l'année où le sanctuaire parait désert. L'ensemble des membres du Lotus s'affairent au cœur de Naiseishin, le bruit de l'agitation commence à s'élever dans les airs. Si haut en ce havre de paix, l'effervescence résonne telle une délicate mélodie. Un tintement agréable qui ne brusque en rien la douceur des lieux. Le soleil poursuit sa descente dans le ciel et on peut observer à l'opposé le noir de la nuit prendre progressivement place. Il est un rappel que l'heure des vœux approche mais je ne m'inquiète pas. Debout devant les marches, les mains liées, je reste tel le gardien que je suis à admirer la vue. Jusqu'à ce que mes oreilles perçoivent un bruit proche et que mes iris ne soient attirées par une toute autre vue, plus ravissante encore. Admirer Shiori dans ses habits de cérémonie sont des moments rares et précieux. Je ne saurais m'éterniser à la dévisager, bien que sa beauté mériterait de rester des heures à l'observer dans les moindres détails. Naturellement je m'incline à son approche, paupières closes, la saluant solennellement comme si nous n'avions pas partagé les instants précédents en la compagnie de l'autre. < Watanabe-sama. >

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