[CLOS] [Watanabe Shiori - Suzuki Yoshikage - Hasuzurui Kaguya ] Sous l'éclat verdoyant.. la neige s'efface, le prêtre se prépare.

Sous l'éclat verdoyant, la neige s'efface..
le prêtre se prépare..

Sous la brise chatoyante..
Un arc en main, Tsurune s'écrie.
Omoikane l'observe depuis les cieux,
Un sourire en coin, la flèche à touché sa cible.

Ce jour là, notre cher prêtre s'était afféré comme à chaque matins du premier jours de la semaine, dans l'une de ses cours privées à l'arrière du temple Omoikane. Evidemment, ce dernier avait créer un rituel quotidien :
Réveillé à l'aurore, Suou s'apprête et va prier au temple son Kami Omoikane pendant une heure. Il se rend ensuite dans cette cours privatisé pour y dédié l'une de ses activités sportive, le tir à l'arc.

Le ciel presque dégagé et le soleil se levant doucement sur le pic de montagne, l'air frais en était à son apogée.
Assis à genoux sur le parquet en bois, au bord de la résidence, il s'occupait de son arc.
Le Kitsune avait ciré la corde ainsi que le bois puis l'avait retendu. Pour les flèches, il les avaient taillés un peu plus avant de les polirent afin de rendre leurs aspect plus charmant. Bien qu'il n'utilisait ses flèches que sur ses cibles en bois ou des fruits, jamais il ne voulait toucher un animal.
Dorénavant debout, il avait enfilé son gant à sa main gauche puis le bandait autour de son poignet. Ses gestes à la fois simple et précis pouvait montrer une forte dextérité et une habitude à la tâche.

Désormais prêt, le Kitsune alla chercher son arc et 3 flèches.
La brise lui était agréable, venant le chatouiller au visage et même faire virevolté quelques mèches. Il prenait évidemment en compte le couloir de vent grâce à l'indication des feuillages.
Dans une danse spécifique n'employé qu'aux archers, ce dernier offrit un spectacle naturel, aux peu de passants dont notamment les Miko et les autres subalternes qui s'arrêtaient souvent pour le regarder. Suou n'en disait rien car pour lui, si son activité pouvait le passionné et le détendre, les émotions pouvaient également se transmettent par l'ambiance et la vision. Et puis.. Une petite pause ne leurs feraient pas de mal avant qu'ils ne vaquent de nouveau à leurs activités jusqu'au soir.

Désormais en position de tir, la corde tendu et la flèche positionné, quelques secondes s'écoulèrent avant qu'un bruit spécifique se dégageant de la corde ne brise le silence. La flèche filait à travers le vent et transperça le centre de la cible avec une précision incroyable..

Puis, au moment où il encocha de nouveau un bruit d'applaudissement se faisait entendre. Non par les habitants du temple.. Mais d'une seule personne frappant des deux mains. Attendait-il quelqu'un aujourd'hui ? Nullement.. Alors qui était la personne positionné derrière lui ?

Awful

Le lilas des yeux de Shiori avait éclos avec les premiers rayons de l’aube. Comme chaque jour, elle s’était éveillée en même temps que la nature, profitant du silence paisible qui couvait encore la ville. Elle avait enfilé une veste d’intérieur et chaussé ses sandales en tissu. Les pépiements des oiseaux accompagnèrent sa promenade quotidienne autour du jardin du domaine familial jusqu’au petit temple réservé aux membres et invités des Watanabe. D’un sourire, elle accueillit les premiers fervents d’Omoikane, distribua quelques mots bienveillants et guida la pieuse méditation matinale.

L’agitation naissante de la journée se réveillait à peine quand la prêtresse regagna son habitation. Elle abandonna sa tenue de matin pour s’adonner aux ablations habituelles avant de se vêtir de son habit officiel. De ses doigts fins, elle ajusta la ceinture de son hakama mauve sur un kosode d'un blanc impeccable et coiffa ses cheveux ébènes d’une broche de perles. Habillée comme son statut le devait, elle se rendit auprès de ses parents, âgés, mais qui tenaient à partager le thé chaque jour avec leur unique et précieuse fille. La routine de la Seikai Guji se terminait dans la douceur de ce moment partagé avec ses aînés.

Ce jour-là, elle voulait profiter de l’heure encore matinale pour se rendre au Haut-temple d’Omoikane. Le temps était délicieux et le printemps faisait exploser de joie les pétales roses et blancs des pruniers et cerisiers, dont le jardin du sanctuaire était couvert. Munie de son matériel de peinture, elle s’engagea sur le chemin en partance du domaine et traversa les rues encore endormies de Naiseishin. Elle salua poliment et toujours de son visage doux les premiers actifs qu’elle croisait, échangea quelques mots avec un artisan qui avait fait appel à sa Bénédiction pour sa défunte épouse et s’engagea sur les premières marches du Haut-temple.

La progression, bien qu’habituelle, laissa la prêtresse essoufflée durant quelques minutes. Mais le spectacle que lui offrait le jardin en fleurs la remit bien vite d’aplomb et elle ne perdit pas une minute de plus pour trouver l’endroit parfait. Elle le trouva rapidement, bien que ne correspondant pas à ce qu’elle attendait, la scène n’en était pas moins magnifique. Elle s’installa à la hâte sur un banc et griffonna habilement la silhouette qui évoluait avec grâce, devant un public silencieux d’admiration. Ce fut le choc de la flèche contre la cible qui marqua la fin de cette précieuse parenthèse. Déposant délicatement son matériel, Shiori se laissa aller à un applaudissement rapide tout en s’approchant.

“ Kondo-sama, c’est une honorable surprise que de vous trouver ici, si tôt. Et de pouvoir profiter d’un tel spectacle.”

Sa voix profonde et légèrement éraillée par un habituel silence s’évapora dans l’air doux et parfumé d’un jardin qui s’éveillait paisiblement.

Codage par Libella sur Graphiorum

Sous l'éclat verdoyant, la neige s'efface..
le prêtre se prépare..

Sous la brise chatoyante..
Un arc en main, Tsurune s'écrie.
Omoikane l'observe depuis les cieux,
Un sourire en coin, la flèche à touché sa cible.

Cette fin d'applaudissement suivit d'une voix douce interpella le Kondo. Lui qui encoche sa flèche vint à descendre son arc afin d'exclure un quelconque danger. Pivotant son corps ainsi que sa tête, son regard se porta sur la petite silhouette au loin debout vers l'extérieur des Shoji, qui se rapprochait petit à petit de sa position.
Quelques instants de silence se passa avant que le Kitsune eût finit de la détailler de la tête au pied. Si petite, saisissante, un minois parfaitement splendide. Dis donc, c'est que les humains en créait de sacré spécimens. Enfin, passons. Suou indiqua avec l'aide de ses iris la direction de l'arc pour éviter qu'elle ne s'approche de trop et c'est d'ailleurs pour ça qu'il en profita pour aller le reposer soigneusement sur le parquet et ranger ses flèches dans son carquois personnel.

"Ceci est l'une des mes activités quotidiennes du matin, Watanabe-san. Vous pouvez me tutoyer, nous sommes de la même encre au sein de ce lieux."

Il finit par revenir vers elle et la saluer. Ses iris se posèrent sur les matériaux posés sur le banc, au loin.

"Je ne m'attendais pas à une telle visite en mon jardin privé. Je vois que vous aussi avez amené votre art favoris.. Hn ?"

Le regard du Kitsune se tourna sur une nouvelle silhouette, qu'il ne connaissait d'ailleurs pas. Des idées fusaient alors dans sa tête. ..C'est qu'il en attirait des regards et du monde.

Awful

Comme tous les matins depuis maintenant sept jours, Yoshikage se réveilla avant l’aube. Il ouvrit les yeux et il s’émerveilla en contemplant les points lumineux sur ce fond obscur. Il se mit en position assise, en direction du soleil levant. Il ne se lassait pas de ce spectacle car chaque jour était unique et chaque aube également.

Il s’étonna du silence qui l’entourait, le jeune homme s’étant habitué aux marins qui l’avaient fait voyager sur leur bateau, à travers les fleuves du pays. Yoshikage les avait quitté la veille, estimant qu’il pouvait parcourir le reste du chemin qui le séparait de Renge-ryõ à pied. Il avait hésité à faire le voyage en cheval, ce qui lui aurait fait mettre le double de temps, minimum. Mais son père avait été catégorique : s’il s’amusait à vouloir prendre les chemins les plus longs juste pour éviter d’avoir à faire toutes les tâches barbantes qui lui incombaient, il allait le regretter amèrement à son retour. Yoshikage n’avait donc pas pris de risque et, après avoir salué sa mère, s’était embarqué sur la premier barge en partance pour le territoire Renge.

Il voulait explorer ces contrées autrement qu’en l’imaginant. Son père y était déjà allé et lui avait raconté mais le jeune homme estimait qu’il était suffisamment instruit pour se faire sa propre idée des lieux. Il voulait découvrir leurs mœurs, leurs coutumes et leur gastronomie. Il avait également entendu parler du Grand-Temple Omoikane et il paraîtrait que c’était un très beau bâtiment. Autant le jeune homme n’était pas porté sur la religion, l’architecture était pour lui déjà bien plus passionnante. Il n’avait pas la prétention de dire qu’il s’y connaissait mais il avait tout de même hérité d’une certaine sensibilité des Sakura.
C’était donc son premier objectif et il allait le réaliser incessamment sous peu.

Après avoir roulé sa couverture, il se déshabilla et alla se tremper dans le cours d’eau près duquel il avait installé son campement. L’eau était glacée mais le jeune homme avait l’habitude, depuis le temps qu’il faisait des expéditions de chasse. Il barbota un moment, en contemplant le soleil levant. Il écouta les oiseaux chanter et les feuilles bruisser sous la brise. Lorsque son corps commença à s’engourdir, Yoshikage sortit de l’eau, se sécha et se rhabilla. Bien qu’il n’appréciait pas ces couleurs, son père lui avait expressément fait comprendre qu’il devrait porter les couleurs de son clan lors de son voyage. Yoshikage avait donc embarqué dans ses affaires un kimono rose pâle rehaussé de fleurs plus sombres. Il mit tout de même par-dessus son haori noir. Avant de partir, il s’assit de nouveau face au soleil et tressa quelques mèches près de son front. Il enfila la perle rouge et, s’estima fin près à découvrir Naiseishin, pour commencer.

Il arriva en ville alors que l’agitation qui devait régner habituellement n’avait pas encore commencé. Il trouva sans mal le temple et la façade était aussi belle qu’il se l'imaginait. Ne voyant personnes près de lui, il esquiva le temizuya et alla se balader dans le bâtiment. Il contempla les statues et les prodiges artistiques jusqu’à arriver devant un chemin menant à une cour privée. Même de là où il se situait, il reconnut le bruit caractéristique d’une corde d’un arc qui claque et de la flèche qui part. Tout content de croiser un archer, le jeune homme s’engagea dans le couloir. Son œil exercé repéra de suite la cible avec la flèche en son centre. Le tireur était habile. Est-ce que c’était cette femme ? Non, elle venait d’applaudir. Yoshikage se décala légèrement et le vit enfin. Il écarquilla des yeux en détaillant l’individu qui posait son arc sur le plancher. Le jeune homme entendit à peine les paroles échangées entre la femme et le tireur tant il était captivé par...mais oui, c’étaient bien deux queues qu’il voyait ! Lorsque le Kitsune braqua son regard sur lui, Yoshikage se raidit et composa son sourire le plus radieux possible. La première question qui lui vint à l’esprit fut : « ca mord, un Kitsune ? ».

L’accueil de Suou avait été à l’image de l’aura qu’il dégageait. Une sérénité rassurante qu’enveloppait un corps svelte et attirant, une infinie prévoyance qui irradiait de chacun de ses gestes. Shiori l’admira dans sa condition d’archer matinale, prenant garde à l’arc qu’il lui désignait, alors qu’elle approchait à petits pas. Elle regrettait de ne pas avoir pu l’observer plus longtemps dans cette activité qu’il semblait maîtriser à la perfection. N’en déplaise aux jeunes mikos qui repartaient en chuchotant, privées de leur spectacle. Pensive, la prêtresse les suivit un instant du regard pour s’assurer que toutes reprennent leurs tâches quotidiennes, malgré un instant de divertissement fort agréable.

La voix du Kitsune vibra dans le silence à nouveau parfait du jardin. Shiori reporta son regard lila vers lui et, assurée de son arc déposé plus loin, effaça les quelques pas qui les séparaient encore. Dans un geste plein de douceur et de déférence, elle s’inclina face à lui avant de lui offrir un franc sourire.

“ Pardonne-moi Kondo-san, tes années d’expériences ne manquent pas de m’impressionner et je ne parviens pas à me sentir encore tout à fait ton égal.”

Elle accentua ses paroles d’un léger haussement d’épaules, pleine d’une charmante nonchalance, alors que son visage s’éclairait naturellement à la mention de sa propre activité. Une main légère balaya l’air en direction du banc où elle avait laissé son matériel, comme pour atténuer l’importance de son art face à la rigueur de la discipline à laquelle venait de s’adonner Suou. Elle s’apprêtait d’ailleurs à lui répondre que ce n’était que quelques ébauches sans grand intérêt mais l’attention de son interlocuteur avait trop rapidement dévié pour que le moindre mot n’ait le temps de franchir ses lèvres. Surprise par ce changement d’attitude, elle se tourna pour suivre son regard. Si elle s’apprêtait à voir un geki traînant des pieds ou une suivante venue la réclamer, elle ne s’attendait nullement à découvrir un visage juvénile sur une silhouette parée de rose. Un Sakura. Aussitôt, les traits de son visage reprirent une composition pleine d’une sévérité naturelle qu’atténuaient seulement un regard brillant de bienveillance.

“ Est-ce que ce visiteur t’est connu Kondo-san ? Peut-être ai-je dérangé, en plus de ton activité matinale, une visite attendue ? ”

Instinctivement, la prêtresse noua ses mains sur ses cuisses, dans une attitude de courtoise attente, prête à s’éloigner si tel était le souhait de son homologue.

Codage par Libella sur Graphiorum

Sous l'éclat verdoyant, la neige s'efface..
le prêtre se prépare..

Sous la brise chatoyante..
Un arc en main, Tsurune s'écrie.
Omoikane l'observe depuis les cieux,
Un sourire en coin, la flèche à touché sa cible.

Bien que son regard avait dévié sur le nouvel arrivant, ses oreilles toujours tendu c'était tournés vers la demoiselle. Et finalement, son regard vint à se poser sur elle. Pourquoi devrait-elle se sentir en trop ? A cause de ce Sakura à la langue mal placé ? Sûrement. Le Kitsune posa finalement ses mains sur ses hanches, arborant une posture fière et droite.

"Mes années d'expériences ne doivent en aucun cas perturber ton jugement. Je suis aussi passé par là, Watanabe-san. Nous avons tous une manière différente de diriger, d'aider et d'accueillir. Et puis.. Nous exerçons la même fonction. Je serais heureux de pouvoir t'y aider quand tu auras besoin de moi. Quand à ce jeune homme.. Non, je n'attendais pas de visite aujourd'hui. Et encore moins d'un Sakura en personne."

Le Kondo offrit un soupir, fermant quelques instants les yeux. Puis il reprit la parole.

"Cela faisait longtemps que je n'ai pas eu de visite. Je serais heureux de votre présence aujourd'hui, tout comme Omoikane. Venez, allons l'acceuillir."

Il lui adressa un sourire simple avant de se diriger vers la bâtisse en bois où se tenait le jeune homme à l'abris de la brise. Ce dernier le salua d'un mouvement du corps vers l'avant puis se redressait et plissait quelques instants les yeux. Il prit un air typiquement vulpin et lui sourit, croisant les bras dans ses manches et relevant une Geta du sol.

"Bien le bonjour, jeune Sakura. Je peux supposer que vous vous êtes perdu à travers le temple ? ..A moins que notre Kami vous ait conduit en ce lieu privé spécialement aujourd'hui ? Ahah. Je vous taquine. Pourrions-nous connaître votre nom ? Par ailleurs.. Un Kitsune ne mord pas. Mais peut vous torturer de bien des manières si vous le chercher.. ou lui manquer de respect."

Sous ses airs de vulpin et malgré ses yeux à l'apparence trompeuse, il ne quitta pas du regard cet étranger. Montrant son index et plus particulièrement un ongle long, typique des Kitsune. Evidemment le Haut-temple receçait toute personnes sans exceptions. Mais de la à passer les murs principaux pour se rendre dans une cours privé, Suou en semblait intrigué. Pendant un court instant il regardit sa colègue, Watanabe-san afin d'observer sa réaction. Avant de reprendre son observation sur le Sakura.

Awful

Lorsqu'il réalisa que non seulement il avait pensé à voix haute mais qu'en plus, le Kitsune l'avait entendu, Yoshikage sentit ses joues rougirent. Quel honte ! Il se ridiculisait en public. Si son père avait vent de cette situation, le jeune homme ne donnait pas cher de sa vie. Aussi, avant de prendre la parole, il s'inclina de nouveau pour ne pas être tenté de lorgner sur l'ongle bien trop long.

"Je suis profondément désolé, monsieur, mon impolitesse est impardonnable. Je ne voulais en aucun cas manquer de respecter."

Il se força à se calmer mais il ne pouvait pas s'empêcher de triturer sa tresse. Quand même, il avait en face de lui un homme qui avait deux queues ! Yoshikage se demanda si elles étaient douces. Peut être pourrait-il les frôler par inadvertance ? Est-ce que le Kitsune était aussi doux qu'un renard ? Le jeune homme se souvint d'une expédition de chasse où il avait été pris au dépourvu par le froid. Il s'était alors fait une écharpe en fourrure de renard. Aussitôt, il réalisa que le cours de ses pensées prenait une tournure dangereuse et il préféra concentrer son regard sur la femme aux yeux violets et à l'air sévère. Elle avait pourtant un visage très agréable à regarder. Cependant, lorsqu'il reprit la parole, il s'adressa à ses deux aînés :

"Je me nomme Suzuki Yoshikage. Je suis en voyage pour visiter le Renge-ryõ et ce temple est une de mes étapes. Si je me suis permis d'approcher, c'est car j'ai entendu un archer en action et je n'ai pas pu m'empêcher de venir voir."

il se passa la main dans les cheveux en souriant. Il valait mieux passer pour un jeune un peu niais. Il espérait cependant que la réputation de sa famille n'avait pas franchie les frontières de son clan. Autrement, ses deux interlocuteurs pourraient aller rapporter leur discussion à son père et il saurait que Yoshikage avait eu un comportement indigne de son rang; il pourrait dire adieu à ses voyages et à la chasse.

"Je suis navré de m'être rendu dans un lieu qui m'est interdit. Le fait que je sois moi-même archer ne m'autorisait pas à venir ici. Mais, votre temple est magnifique !"

Elle ne faisait ce chemin que ponctuellement durant l’année, généralement en début de chaque saison. Les mille et quinze marches précédent le temple l’épuisaient et la Dame ne s’accordait ce périple douloureux et éreintant que les bonnes journées, où l’énergie ne semblait pas l’avoir quitté, quand les douleurs quotidiennes que lui faisait subir ses membres régulièrement s’estompaient. Armée d’une canne pour la soutenir lors de la longue marche séparant le palais Hasuzurui et le Haut-Temple, elle arrivait, enfin, à sa destination finale. Reprenant son souffle quelques minutes, aidée de l’un de ses hatamoto, elle s'était assise durant une heure, contemplant le lever du soleil à l’horizon, se reflétant de ses rayons encore timides sur les surfaces fraiches des brins d’herbe et des pavés des chemins composant Omoikane oshinden.

Une fois un peu d’énergie retrouvée, elle demandait à une miko pressée par les entretiens matinaux du temple qui pourrait l’accueillir en ce début de journée. On lui indiquait la présence de deux Seikai Guji dans les bâtiments situés à plusieurs centaines de mètres de l’entrée du Haut-Temple. Le périple fut un peu long, souvent interrompue par des badauds et religieux l’arrêtant pour présenter leurs respects. C’était avec un sourire affable qu’elle répondait aimablement à tous, bien qu’interrompant rapidement les conversations qui semblaient s’éterniser. La journée du bras armé du clan étant rarement inoccupée, Kaguya voulait que cette visite ne dure que la demi-journée. Ainsi donc, c’était le pas lent qu’elle se dirigeait vers ce qui semblait être un dojo, où au loin, la Dame devinait les Seikai Guji de Shichiki et Tengoku avec un inconnu… potentiellement du clan du cerisier, au vu de la couleur de ses attraits, surmontés de noir.

Hasuzurui Kaguya s’interrogeait à leur vue, espérant qu’ils ne fassent pas l’objet d’une convocation du Jokai, le détestable Sangaigusa Isao. Regardant à droite et à gauche si celui-ci n’était pas là, à fureter de son dédain habituel et quotidien sur ceux qui oseraient marcher sur le sol sacré de son temple adoré. S’approchant le pas léger mais lent, toujours aidée de sa canne, elle entendait alors la conversation qui s’écoulait, attendant un instant pour intervenir, sans couper la parole à qui que ce soit. Celle-ci ne semblait pas avoir débuté depuis longtemps, laissant cependant l’opportunité à la Dame Renge à deviner une petite gêne palpable de l’inconnu qui se trouvait-là.

« Eh bien, Kondo-sama ne martyrisez pas notre cher invité ! » disait-elle d’une voix légère ponctué d'un rire poli. « J’espère ne pas vous interrompre pendant vos bavardages, mais bienvenue au Haut-Temple Renge. » saluait-elle Yoshikage. « Bien le bonjour, Kondo-sama, Watanabe-sama. » s’adressait-elle aux Seikai Guki, qu’elle saluait successivement, lorsqu’elle prononçait leurs noms. « Enchantée, je suis Dame Hasuzurui Kaguya. » se tournait-elle alors de nouveau vers le Sakura, le saluant de nouveau. « Appréciez-vous votre séjour en terres Renge en cette belle matinée ? » ponctuait-elle d’un sourire et d’un hochement de tête interrogatif à l’attention du visiteur.

Dans un silence contemplatif digne de son clan, Shiori avait suivi son homologue Seikai Guji jusqu’aux portes du jardin où il s’était réfugié plus tôt, dès l’aube du jour. Le Kitsune qui devait rechercher la paix matinale pour son exercice d’archer se retrouvait finalement encombré de la prêtresse des lieux et d’un petit curieux qui n’avait, contrairement à elle, rien à faire dans cette partie du Haut-Temple. Son regard lilas ne s’habilla d’aucune discrétion pour détailler la silhouette athlétique, dont les atours roses ne laissaient aucun doute sur son origine. Sa curiosité naturelle animait ses yeux, seuls témoins d’une observation assidue sur un visage figé comme celui d’une poupée. Elle se ravisa néanmoins de dire quoi que ce soit quant à l’intrusion de l’étranger, Suou ayant pris les devants et le jeune Sakura se confondant en excuses. Au moins n’était-il pas aussi impoli que le laissait paraître sa première impression.

Un mouvement sur sa gauche détourna l’attention qu’elle portait sur le jeune Suzuki Yoshikage. Imperceptiblement, ses sourcils se soulevèrent en découvrant la Dame Renge s’avancer à leur rencontre. L’habituel pas lent que Shiori lui connaissait déjà ne la laissait jamais indifférente. Il lui semblait ressentir l’éternelle souffrance de sa propriétaire, comme un poids enchaîné à ses chevilles. Inconsciemment ou non, la Seikai Guji faisait montre d’une douceur plus tendre encore si cela était possible, en sa présence.

« Ma Dame. » Un souffle, profond aux teintes éraillées alors que la prêtresse s’inclinait courtoisement devant la représentante du bras armé des Renge.

Se redressant, elle avisa les hatamoto qui formaient la garde rapprochée d’Hasuzurui Kaguya. Une raison particulière devait animer sa présence en ces lieux, de si bon matin. Le Haut-Temple semblait l’endroit le moins propice aux bavardages anodins et pourtant, il était en ce début de journée, le lieux de toutes les rencontres !

Shiori décroisa les mains qu’elle avait tenues ainsi, à la suite de son salut. Retrouvant la gravité qui incombait à son statut de Seikai Guji du Haut-Temple, elle laissa son regard virevolter entre ses trois interlocuteurs à mesure qu’elle prenait la parole, forçant sur sa voix basse pour se faire entendre de tous.

« Puis-je vous inviter à partager un thé ? Nous serons plus à l’aise pour échanger. » Elle arrêta ses yeux bleus inquisiteurs sur le visage encore juvénile du Sakura. « Vous pourrez ainsi nous en dire plus sur votre venue en nos terres. » Elle s’interrompit une nouvelle fois pour se tourner cette fois vers la Dame, son regard adoucit. « Et peut-être avez-vous à nous faire part d’un sujet expliquant votre présence si tôt. »

Polie, elle se recula et retrouva sa place près de Suou, dont elle sollicita l’avis d’un rapide coup d’œil.

Codage par Libella sur Graphiorum

Awful

Dit :

Un prêtre se prépare..

Sous la brise chatoyante..
Un arc en main, Tsurune s'écrie.
Omoikane l'observe depuis les cieux,
Un sourire en coin, la flèche à touché sa cible.

Monsieur ? Un drôle de surnom. Peut-être était-ce typiquement humain ? Du moins que le Kitsune se souvienne, seuls quelques enfants l'appelait ainsi dans le passé.. Bien que le nom de 'Kitsune' frôlaient leurs lèvres assez couramment, d'ailleurs. Normal, vue son physique.. Il aurait pu cacher ses attributs comme toute autre Kitsune, hors, il était temps d'imposer une nouvelle ère entre Yokaï et Humains. C'est ce que le Kondo avait décidé.

Bien que ce jeune homme sortit de nul part, ait osé pénétrer dans un lieu sacré, sa politesse et ces excuses ont suffit à elles seules à détendre l'atmosphère. Bien sûr, il ne manquais pas de lui sortir l'un de ses sourires vulpin face à cette question plutôt idiote.
A coté de ce dernier, sa chère consœur Watanabe analysait notre jeune invité surprise. Suou ne devrais pas penser cela, mais.. ça a le don de l'amuser d'observer les autres et leurs réactions vis-à-vis de tel chose. Il ne préférai pas montrer son vraie visage après tout. Seul le vide et la lassitude avait envahis l'entièreté de son être depuis la tragédie. Hors, depuis son arrivé ici, quelque chose semblait changer petit à petit depuis 6 ans maintenant. Quoi ? Suou ne saurais quoi dire. Peut-être était-ce temple.. ? Ou bien les personnes y travaillant ? Qui sait ? Peut-être un jour aurait-il enfin une réponse à ses questions.

Tandis que le jeune homme se présentait, il arquait un sourcil. Il a l'ouïe plutôt fine le gosse pour avoir entendu le son de sa flèche percuté la cible. Tandis que ses lèvres commençaient à s'ouvrir pour y répondre, ses oreilles se mirent soudainement à bouger dès lors où une voix, plutôt douce, (devait-il reconnaître) prononçait son nom. Les iris tantôt plisser déviaient automatiquement sur la gauche. Le Kondo se disait bien qu'une personne les épiaient depuis un petit moment. Et là, il était loin de se douté que sa Dame leurs faisaient honneur de sa présence aujourd'hui, en son temple. De quoi s'étonner ! Il ne tardait pas à pencher son corps en avant, sa silhouette tourné vers elle et la tête baissé. Un signe des plus distincts dont il ne faisait qu'honneur aux personnes qu'il appréciait, et dont le rang est bien plus élevé que le sien. Alors que Suou se redressait, celle-ci ne manqua pas de lui lancer un magnifique signal dont la signification n'était autre que : "Evitez d'effrayer notre invité, voyons !"

Le prêtre levait quelques peu les yeux au ciel et ce discrètement, n'enlevant nullement ses bras entrecroisés dans ses longues manches de son Haori. Bien évidemment, les paroles de sa Dame, Hasuzurui-sama, restaient sacrées pour lui. Heureusement, Watanabe-san reprise la parole afin de rompre cette boucle. ..Surtout que les hatamoto ne cessaient (comme à chaque visite) de lancer des regards plus que meurtrier à chaque rencontres. Parfois il le leurs rendaient ce magnifique regard par un simple clin d'œil. Ce qui ne manquait jamais de faire rire Hasuzurui-sama quelques instants. Il était important pour Suou de faire attention à la santé de cette dernière lorsqu'elle lui rendait visite. L'idée qu'elle puisse s'effondrer de fatigue ou simplement par fragilité renforçait l'idée que le Kitsune devait se tenir et l'accompagner partout. Au moins.. Sa race de Kitsune sont bien plus efficaces que ces pantins, pensait-il. Mais, quelque chose ne pouvait l'empêcher de l'inquiété au fond. Il maquilla son minois d'un sourire.

Et de nouveau, il sortit de ses pensés grâce à Shiori. Il était vraie que ses visites s'espaçaient avec les années et qu'il ne pouvais aller la voir sans rendez-vous prévue quelques mois à l'avance.. Un léger soupir s'échappaient entre ses lèvres. Son regard qui s'était perdu dans les environs le temps de leurs discutions ne manqua pas de le ramener à la réalité. Interpellé, il fixait du coin de l'œil la petite silhouette à coté, Watanabe-san qui le fixait à son tour. Ses oreilles se baissèrent légèrement en arrière quelques secondes, puis, se redressèrent. Suou décroisait les bras et fit un pas afin d'accéder sur le plancher, laissant ses Geta sur la petite marche qui lui permettait d'accéder au long couloir.
Ses iris se posaient sur le Sakura, avec douceur cette fois-ci. Il n'avait rien de bien méchant et puis, le prêtre sentit que la discutions autour d'un thé pouvait sûrement détendre ces dames et même, trouver un intérêt ou des sujets intéressants ?

"Je ne m'attendais pas à tant de compagnie aujourd'hui, ahah. Aussi.."

Soudainement, le Kitsune se tournais vers la garde personnel de Kaguya. L'habituel sourire se transformait littéralement en un regard glacial. La brise douce disparaissait soudainement pour laisser le vent se lever. D'ordinaire, il n'aurais pas eût à s'interposer ou même un regard à leurs adresser, mais, cette fois-ci, depuis un petit moment maintenant, il avait pu déceler chez Hasuzurui-sama un cœur battant plus vite qu'ordinaire et une respiration un peu plus rapide, caché sous un sourire. Qu'avait-elle donc fait avant ? Ses iris écarlate cherchaient la raison, sans réponse.

"Puis-je espérer que vous n'avez pas fait monter les marches à notre Hasuzurui-sama ?"

Les deux queues du Kitsune ne se balançaient plus à un rythme doux mais à un rythme plus saccadé, tapant désormais contre le parquet. Il reprit un sourire vulpin, ne lâchant pas la tension pour montrer son mécontentement.

"Je vous prierai également d'aller attendre à l'extérieur ou à prier notre Kami. Nous nous chargerons de notre Dame pendant son séjour en ce temple."

Froid mais courtois, une fois cette annotation passé, il se tournait vers ses invités, observant en même temps la garde rapproché s'incliner auprès de la dame et s'éloigner de quelques pas seulement. Suou s'inclina aussi à son tour auprès de ces derniers. C'est à ce moment là que le Kondo remarquait dans sa main gauche qu'il portait encore son Yugake (Gant d'archer). Il finit par l'enlever et se tournait pour entamer une marche silencieuse.

"Pardonnez-moi pour ce petit désagrément, si vous voulez bien me suivre."

Kondo Suou

Awful

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Sous l'éclat verdoyant, la neige s'efface..le prêtre se prépare..

Sous l'éclat verdoyant, la neige s'efface..le prêtre se prépare..

Sous l'éclat verdoyant, la neige s'efface..le prêtre se prépare..

Awful

Dit :

Kondo Suou

Sous l'éclat verdoyant, la neige s'efface..
le prêtre se prépare..

Sous l'éclat verdoyant, la neige s'efface..
le prêtre se prépare..

Sous l'éclat verdoyant, la neige s'efface..
le prêtre se prépare..