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Sangaigusa Isao
Renge
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Lun 24 Mai - 13:34
  
L’HARMONIE DES BOURGEONS UN MATIN DE PRINTEMPS


« C’était une question rhétorique, Imouto-san. » répondit Isao avec un sourire narquois. « Si je n’atteignais pas la perfection qu’il m’est possible d’atteindre, je serais une honte pour le Kami dont je porte la voix. »

Évidemment qu’il incarnait à la fois un Jokai et un grand frère exemplaire. Il ne pouvait le concevoir autrement. Malgré tout, la confirmation de sa cadette le rendait pédant. Fier comme un paon il avait gonflé son torse d’ego, encore, avec ce sourire propre aux conquérants imbattus. Au moins, ce compliment évita au Capricieux de se plaindre alors qu’il demeurait debout, à attendre la réponse à sa question. Non pas qu’il mourrait d’envie de s’asseoir, pourtant ; récriminer était son passe-temps favori, voilà tout. Il en profita pour décrire le paysage face à lui, avec bien peu de poésie. Ce n’était pas son fort. Il ne pouvait être le meilleur dans tous les domaines : il fallait bien laisser un peu de mérite aux autres membres de sa famille qui eux, maniaient les mots comme personne. Il cherchait malgré tout l’approbation de Kasumi. Derrière un ton plaisantin qui n’en était pas un, ses iris froids comme la glace des sommets ne voulaient pas se confronter à son incompétence. Il révélait ainsi sa plus grande faiblesse : une partie de sa confiance en lui était dûe à l’image que portait sa cadette sur lui. Bien que, même si elle venait à s’entacher au point de le trouver ignoble, Isao ne saurait gagner en humilité. Probablement serait-il blessé, cependant. Heureusement pour lui, cela n’arriverait pas et moins encore aujourd’hui ; l’adorable aveugle avait répondu juste, voyant ironiquement au travers de ses mots et de son timbre de voix. En conséquence, l’Élu ricana.

« Va, je suis de bonne humeur alors soit, je te l’autorise. » plaisanta-t-il en observant la jeune femme tatillonner ses habits jusqu’à son cou.

Le Capricieux demeura immobile, contemplant sa cadette tout en se laissant faire. Sa confiance était absolue, au moins autant que son amour fraternel à son égard. Docile pour la seule personne qui le méritait, Isao tourna la tête comme elle cherchait à le lui faire faire. Il comprit aussitôt ce que Kasumi désirait et ne l’en empêcha pas. Il sourit, même. Heureux de ce lien unique qu’il souhaitait préserver à tout prix et dont il jouissait le plus possible malgré ses inlassables plaintes à l’égard de l’attention trop grande qu’il devait porter à son adelphe. En vérité, il la lui offrait avec grand plaisir. Jamais cet aveu n’avait eu lieu néanmoins. Jamais il ne le serait, d’ailleurs. La tendre demoiselle n’avait pas besoin de prononcer sa gratitude, cette dernière s’étant exprimée par son geste. Isao se retint de le lui dire avec sa véhémence injustifiée habituelle. Son sourire augmenta.

« Hélas oui, et pour un long mois si ce n’est plus, j’en ai peur. »

La tendresse n’avait pas disparu de son faciès. Cependant, son regard s’était ombragé de nombreux nuages, comme ses sourcils s’étaient froncés sous le poids de mille pensées.

« Je m’en vais à la frontière où la guerre fait rage entre nos frères et les brutes du camélia. » Il fit une pause, l’air réfléchi en observant un corbeau s’envoler d’un toit à un autre, puis précisa : « Je pars dans deux semaines, avec plusieurs de mes hommes. J’ai l’autorisation de Tetsuko-sama en personne de traverser. » Il eut un rictus moqueur, le regard empli de mépris alors qu’il ajoutait avec un sarcasme bien audible : « Quel honneur !… »

Un autre songe, encore, parmi des centaines d’autres.

« Je doute en avoir le luxe, mais si je peux te ramener quelque chose de propre à Kaisou-tochi, que souhaiterais-tu ? »

Anticipant une possible réponse, Isao tourna immédiatement la tête vers sa cadette pour s’empresser de dire :

« À part ma bonne santé et ma sûreté, bien entendu. »


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Lun 24 Mai - 23:04
  
Qu’Isao puisse devenir une possible honte un jour pour leur Kami lui parut tout bonnement impossible et improbable, même s’il lui arrivait une fois de baisser les bras. La jeune femme ne releva donc pas ses propos. En le sentant à son côté et sous ses doigts si fier, elle n’eut pour réaction qu’un plus grand sourire avant donc de l’embrasser tendrement.
Il était redevenu de bonne humeur, venait-il enfin d’avouer. Son coeur battit la chamade, heureux, en réponse à cette joie exprimée tant espérée.

Par la suite, il fut au tour de Kasumi de se montrer rapidement tracassée à propos des perambulations d’une personne à qui elle tenait. Durant les explications de son frère, son sourire se vit légèrement modelé par quelques surprises et inquiétudes passantes, ses sourcils se froncèrent doucement. Un mois, au minimum ! Que cela allait être à nouveau long pour eux deux et difficile pour lui. Les Tsubakis qu’il évoquait n’allaient point en plus vainement le fâcher et le forcer à s’attarder, n’est-ce pas ? Les combats ne l’engloberaient vilainement pas ; s’en tiendrait-il juste assez écarté ?
Un mouvement solitaire, dans une des manches de son kimono, indiqua que ses doigts ne restaient guère inactifs non plus lorsqu’il parla en particulier de frontières et d’échauffourées. Sa seconde paume revint d’ailleurs tendrement se poser sur le bras - ou toute autre partie du corps proche - de son adelphe, cherchant cette chaleur que des affaires trop pressantes allaient trop tôt et trop longuement lui retirer.

Il était habituel que l’Élu s’en aille, ce n’était la première fois et ne serait la dernière. Malgré tout, cela n’empêchait pas la puînée d’imaginer mille et un tracas sur sa route, ou ses inconforts possibles. Ça n’effaçait point non plus l’envie de le garder assez proche pour pouvoir vérifier qu’il était en paix et empli de bonheur.
Un vague goût amer, lié au manque à venir que leurs futurs voyages induiraient, vint furtivement et égoïstement titiller ses papilles. Après son départ à lui, ils ne se reverraient peut-être pas avant son propre retour, surtout si le religieux et son escorte étaient retenus. Cette dernière pensée la travailla. La cadette regretta à son tour brièvement de s’empêcher d’essayer d’enfermer parfois son aîné dans une jolie cage dorée. Mais outre qu’Isao n’y serait plus lui ou que leur kami tutélaire s’en fâcherait, le premier n’y serait pas heureux. Cette raison seule suffit comme chaque fois à faire s’évaporer le caprice futile qui la prenait de temps en temps et qu’elle se refusait.

Chassées par l’interrogation de son adorable frère et par la précision rassurante et nécessaire qui la suivit, les craintes s’enfuirent de ses traits et en partie de ses songeries. Son air redevint ce qu’il était à un moment : tout simplement aimant. Son ton, lui, se fit gentiment taquin.

« Si j’ai en tête d’autres désirs en plus, du même genre que ces deux que tu as cité, me promets-tu pour ceux-là aussi dès à présent  de les combler ? »

Soit, qu’il sourit, qu’il trouve un moment pour s’esclaffer, même seul, ou pour profiter d’une autre jolie vue, puis le lui raconte, plus tard, ne pouvait être être placé au même niveau que sa sécurité ou sa santé, mais cela lui paraissait presque aussi essentiel.
Isao la  connaissait bien assez pour savoir ce qu’elle aurait expressément demandé s’il n’avait pas rajouté les quelques mots qu’il avait prononcé. Nul doute chez elle qu’il s’attendait donc déjà aussi à la sempiternelle réponse qui suivait et qu’il devait savoir ce qu’elle cherchait à obtenir avec sa grossière insinuation précédente. Elle en rit un peu, sur le début, en prononçant les phrases suivantes :

« Puisque tu voulais sans doute parler de choses en lien avec le plaisir de te percevoir encore me gâter plus qu’il ne le faut, le premier objet que tu verras et qui te fera penser à l’un de nous, ou une nouvelle histoire, m’iront à merveille. Ne t’en rappelle cependant que si obtenir un bout de ceci ne te prends pas trop de temps et que tu en as la possibilité, évidemment. »

Ce n’était pas comme si elle manquait véritablement de quoi que ce soit de physique ou matériel qu’il pouvait lui acheter, ici, à part de lui quand il n’était pas sur place. Elle n’était pas non plus terriblement envieuse des spécialités d’ailleurs, surtout de celles Tsubakis.
Il aurait aussi été ingrat, ainsi que bien malhonnête, de ne pas reconnaitre au moins indirectement que son onii-chan la choyait déjà énormément à chaque fois qu’ils se retrouvaient et qu’elle aimait cela. Qu’il ne puisse rien d’autre lui ramener que lui ne la blessait en rien et ne la faisait plus depuis fort longtemps bouder. Il était bien trop occupé par ses affaires religieuses pour qu’elle s’inquiète d’autre chose que du déroulé de ses absences lorsqu’il s’en venait ou revenait, et elle était de même plus qu’assez assez âgée pour savoir qu’un cadeau de retour n’équivalait en rien l’affection qu’il lui portait.
De plus, malgré ou à cause de ses craintes précédemment évoquées, elle ne voulait pas être celle qui lui ferait potentiellement perdre des heures à chercher, ou faire trouver par ses sbires, une surprise en particulier sur un marché ou un autre. Qu’il la couvre de mots peu poétiques, ou de petites choses rapidement dénichées que d’autres auraient peut-être trouvé sans intérêt, mais qui contenaient en réalité quelques doux sentiments, lui plaisait bien davantage lorsque cela lui était permis. Les trésors obtenus de cette manière étaient tendrement chéris et puis… Ne revenait-il pas un peu plus vite de cette manière, au lieu de s’occuper à essayer de la faire sourire d’un endroit où elle ne pouvait être sûre qu’il soit en sécurité  ?

« Pars-tu rencontrer le Daimyo des Camélias en personne, leur Sekke, la Voix de Hachiman, ou tout autre individu de leur acabit ? »

Fit-elle, de nouveau un peu plus sérieuse. Non qu’elle était véritablement intéressée par les uns ou les autres, chacun vivant trop loin et lui étant trop inconnu pour la faire rêvasser ou l’affecter. Son cœur abritait un semblant de respect vis-à-vis de leur rôle, tout au plus. En bref, la question avait seulement été dictée par sa curiosité, liée elle-même uniquement aux gestes de son adelphe.
Oubliant momentanément sa promesse de se taire, la puînée continua d’ailleurs sur sa lancée :

« Les Tsubakis t’ont-ils invité ? Penses-tu que tu pourras nous écrire ? »

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Sam 29 Mai - 19:16
  
L’HARMONIE DES BOURGEONS UN MATIN DE PRINTEMPS


Le Jokai du Lotus planifiait depuis tellement de temps cette escapade sur le territoire des Camélias qu’il en avait oublié que sa dangerosité puisse inquiéter sa cadette. Il en avait parlé comme si ce voyage n’en était que un parmi tant d’autres. Pourtant, sa sécurité ne serait assurée que par des inconnus Tsubaki et bien qu’il serait tenu éloigné des escarmouches, il en resterait tout de même assez proche. Malgré tout, Kasumi arborait cet air empli d’amour fraternel. Isao la contemplait, se sentant apaisé juste en la dévisageant.

« Je ne peux pas te promettre ce qui tient davantage des autres que ma personne, commença-t-il en souriant, mais je peux te promettre de faire de mon mieux pour combler ceux-ci. »

Il n’en dit pas plus, attendant la suite. Se suggérant à lui-même que sa petite sœur lui demanderait certainement de ramener quelque chose qui lui fasse penser à elle. Son sourire augmenta, amusé, se disant qu’il avait vu juste avant même qu’elle ne parle : elle avait rit et cela suffisait pour affirmer ses suppositions. Ensuite, cela se confirma ; évidemment, songea l’Élu.

« Heureusement que tu ne m’as demandé que le premier. Dans le cas contraire une charrette n’aurait pas suffit. » Il ricana avant d’ajouter : « Enfin, espérons que ce ne soit pas quelque chose de volumineux ou d’illégal... »

Isao réfléchit en posant son regard sur le paysage citadin. N’allait-il pas penser à elle en croisant la statue d’une divinité ? Cela serait bien compliqué à récupérer. Petit chef en toutes circonstances, il décida donc :

« Disons plutôt le premier objet que je pourrai emporter avec moi. »

Il se perdit rapidement dans ses songes, probablement à l’instar de son adelphe. Tsubaki-ryô était un enjeu de taille, tout comme la mission qu’il s’était donné, le périple qui en suivrait et bien d’autres détails qu’il passait en revue dans sa tête. La Voix d’Omoikane sortit de ses pensées lorsque Kasumi le rappela à elle en lui posant une question. Naturellement, Isao reporta son attention sur elle. Il leva un sourcil, reprenant son expression sarcastique.

« Non, ce n’est pas prévu en tout cas. » Son sourire vil s’étira d’un seul côté. « Je n’ai pas très envie de rencontrer Tetsuko-sama. Son hatamoto sera déjà bien assez épuisant, je n’en doute pas. »

Bien que le Jokai ne cessait de critiquer chacun à tout va et plus encore les Tsubaki et l’accueil miteux qui lui serait probablement fait, il avait pleinement conscience que le minimum qualitatif serait fait concernant son accueil. Il prendrait probablement l’absence de hatamoto pour une insulte et cela Tetsuko Kazuo ne le risquerait probablement pas, à moins d’être plus ouvertement hostile que Isao ne le supposait.

« Il serait plus juste de dire que je me suis invité. Les temples à la frontière semblent débordés par leurs morts : je m’en vais les aider et leur offre un peu de bois. »

Il y avait bien sûr plus que de l’altruisme derrière son geste.

« Je t’écrirai, bien évidemment. Une missive de plus ou de moins ne fera pas de différence à mon estafette. Cependant, je doute qu’elles te parviendront rapidement étant donné la distance. »

Il sourit.

« Sauras-tu te contenter de deux, trois lettres tout au plus ? »


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Ven 4 Juin - 23:25
  
Elle laissa son frère décider seul ce qu’elle espérait au final au sujet du présent. Il venait de lui offrir sa parole de faire de son mieux pour les choses les plus importantes, inutile donc de se montrer égoïste en insistant aussi pour fignoler un détail ou un autre sur un point qui était moins vital, comme par exemple la taille maximale du premier objet qu’il pourrait obtenir. Restait juste à espérer que son adorable adelphe se contenterait d’un petit truc pour ne pas s’alentir du tout.
Sa question sur les lettres la fit sérieusement réfléchir quelques secondes. Finalement, la sculptrice se décala légèrement et leva un peu un doigt. Le bout de celui-ci chercha à tapoter deux fois assez maladroitement le poitrail d’Isao, se rata peut-être, imitant faussement une gronderie qui n’avait pas lieu d’être.

« Il le faudra bien. Cependant, si elles se résument à un simple “ Je me porte à merveille, tout va bien. “, ou équivalent, la vengeance qui t’attendra sera terrible. Imagine devoir raconter à voix haute tout ton voyage jour par jour à ton retour et rappelle-toi d’envoyer plus de huit mots à chaque fois pour éviter cela. »

Le taquina-t-elle encore tendrement.
Un court froncement de sourcils prouva ensuite s’il le fallait que des inquiétudes restaient dans ses pensées, mais qu’elle avait bel et bien décidé d’embêter le moins possible son adelphe avec. La nuit à venir et d’autres ensuite la verraient déjà égrener les tracas en question et chercher des solutions qu’elle ne pourrait jamais mettre en application.

« Surtout si qui ou quoi que ce soit te retarde, onii-chan. »

La main proche de lui chercha finalement son cœur pour se poser rapidement dessus comme pour vérifier qu’il battait encore. Savait-on jamais : son ongle aurait pu l’écorcher malgré les nombreuses couches de tissu.

« J’ai bien compris que tu allais prêter main forte et je ne doute pas que tu le feras fort bien, mais… Ne peut-on rien faire pour te faciliter la tâche d’ici, maintenant ou plus tard, sans empiéter même d’un pouce sur ton travail ? »

Peut-être n’était-elle pas si douée que ça pour lui cacher ses troubles finalement, pour en arriver à proposer ceci. Si rien ne les en empêcha, les doigts continuèrent d’ailleurs leur route, désireux à présent de revenir effleurer l’une de ses joues.

Demain ou après-demain décida-t-elle, douze petites billes d’argile enfermées dans une bourse, seraient livrées au temple, à l’attention de leur Jokai trop pris sans doute par l’organisation du voyage. Qu’il ne trouve pas le temps de lui écrire par la suite, quoi qu’elle ait pu dire, ne la fâcherait pas plus d’une minute tant qu’il revenait et qu’il utilisait un autre moyen de l’assurer qu’il se portait bien durant son absence.
Glisser une perle sans trou ou deux à l’estafette ne prendrait pas davantage de secondes, au pire. Et s’il ne savait que faire de ce cadeau surprise, cela restait des projectiles à lancer dans le vide pour passer le temps, à la manière d’un enfant.

Elle écarquilla légèrement les yeux avant d’enchaîner :

« Si le temps ne manque pas, un ouvrage en argile normal de ton choix pourrait-il par exemple être utile pour rallonger la liste des présents ? »

Ses épaules se haussèrent timidement suite à cette proposition malhabile. Ce n’était qu’une idée en l’air, gênante. Kasumi  ne se rappela qu’après avoir parlé qu’une telle donation, à l’heure actuelle, ne serait à son goût pas à la hauteur des rencontres même non gradées que son frère ferait. Qu’elle ne sculptait plus vraiment depuis cinq mois pour d’autres que ceux qu’elle aimait et que l’ajout d’un objet de sa main ne servirait sûrement strictement à rien, à part rajouter du poids aux affaires de son frère.
Malgré tout, elle ne trouvait pas d’autre manière, là, tout de suite, pour essayer d’aider un tant soit peu son adorable aîné dans ses préparatifs ou sa future tâche. Il était en effet toujours hors de question d’essayer de se mêler réellement des affaires du représentant d’Omoikane. En plus de potentiellement l’importuner, lui, cela ne mènerait jamais à rien de bon.

Puisqu’elle évoquait l’une de ses occupations adorées et des Tsubakis, elle songea d’ailleurs aussi brièvement qu’elle ne se rappelait plus vraiment à quoi ressemblait notamment le vieux Daimyo des Camelias. Comme un rêve qui toujours se dérobe au réveil, ses traits se faisaient plutôt flous dans sa caboche. Ne jamais l’avoir croisé ne l’avait pas encouragée à les y fixer de façon permanente et qu’elle ait pu, un temps, dans ses songeries d’enfant, espérer l’utiliser - ainsi que toute autre figure de son acabit - comme modèle appartenait au domaine du passé.
Le fait n’ayant aucune importance, il fut à peine pensé avant d’être oublié. Il y avait en effet peu de chances pour que le dénommé Tetsuko vienne prendre un thé chez les Saingaigusa dans un futur proche ou lointain, n’est-ce pas ?

« Tu n’en feras qu’une bouchée, de l’Hatamoto qui t’attendra sur place. Mais si c’est cela qui t’ennuie, je ne doute pas que tu trouveras des méthodes pour faire durer le plaisir. »

Afin de faire oublier sa proposition ridicule, la jeune femme rebondit ainsi vivement sur certains des dires précédents de son frère. Bien qu’elle ne les ait pas prononcés auparavant, elle croyait en ces propos, ne connaissant pas grand monde capable de résister au caractère de son aîné.
Nul doute donc chez la puînée qu’un individu de là-bas ne serait jamais à la hauteur de son Capricieux. Que les traits mentaux d’Isao puissent provoquer un incident diplomatique ne lui vint pas à l’esprit ; la Voix était trop bonne à son ouvrage pour ce et le jeune homme formidable.

« Me parleras-tu d’ailleurs déjà plus en détail de comment tu comptes aider leurs temples surchargés à revoir leur organisation ? Ou préférerais-tu y réfléchir encore sans être indisposé ? C’est que, onii-chan, tu te doutes que je ne manque pas d’interrogations à ce sujet comme à d’autres... »

Elle n’avait notamment pas oublié qu’il lui devait toujours une histoire plus détaillée, celle de son précédent voyage.

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Dim 6 Juin - 16:42
  
L’HARMONIE DES BOURGEONS UN MATIN DE PRINTEMPS


L’air faussement persuasif de Kasumi tentant de gronder son aîné fit rire ce dernier. Un ricanement somme toute gentil, tandis qu’il répondait avec sarcasme :

« Tout mais pas ça ! » Avec un peu plus de sérieux mais surtout de vantardise, Isao bomba le torse et tapota son index sur le front de sa cadette. « Que pourrais-je bien craindre de tes vengeances ? Sur ce point, elles sont loin de s’inspirer des miennes. »

Et heureusement pour lui. Il soupira, faisant mine d’abdiquer :

« Que puis-je refuser à mon adorable et convaincante petite soeur ? Soit, me voilà forcé d’écrire neuf mots au lieu de huit. »

Ensuite, Isao la laissa tâtonner jusqu’à son cœur. Il se contenta de l’observer faire et de l’écouter. Il devinait aux traits de son visage qu’elle s’inquiétait pour lui. Il ne pouvait pas le lui reprocher. Il n’était cependant pas doué pour rassurer les autres et moins encore pour mentir en mirobolant de fausses promesses ou des encouragements optimistes qu’il ne pensait pas.

« J’ai de nombreuses gens sous mes ordres : j’espère bien que cela suffira à s’occuper de mes affaires pendant mon absence. Deux idiots valent mieux qu’un seul, je suppose. » Il retint un soupir, ne souhaitant pas souffler sur le visage de son adelphe. « Si tu veux contribuer de quelque manière à faciliter ma vie, alors fais attention à toi et soit prudente lors de ton propre voyage. »

C’était peut-être ce qui l’inquiétait le plus, après tout. Il avait tout confiance en Shiori pour maintenir l’ordre religieux du Lotus, bien qu’il craignait encore un piège qu’elle pourrait louper. Il avait néanmoins de nombreux alliés qui l’aideraient à ne pas reproduire ses erreurs, cette fois-ci. Concernant Kasumi, néanmoins, passé la protection qu’il lui offrirait, Isao n’avait que peu de raisons de ne pas s’inquiéter pour elle. Il haussa un sourcil.

« Je ne vais pas en les terres du Cerisier. Je ne suis pas certain de la pertinence d’une oeuvre en argile, davantage à la frontière de batailles mêlant sang et nécessités premières... » De nouveau, il tapota son front, comme s’il cherchait à la disputer. « Ta piètre cervelle ne sait donc réfléchir plus loin que ce répugnant matériau que tu affectionnes tant ? » Puis un sourire qu’il tenta de dissimuler comme le ton mièvre de sa voix : « Enfin, reste ainsi. Cela est mieux. »

Si elle ne pouvait s’imaginer les horreurs de la guerre, tant mieux. Le Capricieux préférait préserver sa cadette de ces horribles vues, même en simple rêve. Lui-même se doutait ne pas réellement appréhender ce qu’il trouverait là-bas. Ce à quoi ses yeux se confronteraient pour la première fois. Raison de plus pour y aller.

« Évidemment. » fanforanna-t-il en toute réponse, empli de fierté.

En cet instant, l’Élu ne doutait pas apprivoiser le hatamoto auquel il ferait face, ni parvenir à en faire un martyr durant de longues minutes à cavaler à cheval. Non, il n’était pas aussi bien préparé qu’il ne le pensait ; pas encore. Il avait des difficultés à imaginer les seconds de Tetsuko Kazuo autrement qu’aussi ennuyeux et rabougris que lui. Cependant, en fiers guerriers, il ne serait sûrement pas aisé d’avoir le dessus sur eux. Voilà qui l’occuperait un peu durant son périple.

« J’aimerais dire que les Tsubaki ne savent s’organiser, mais j’en doute. » Il voulait bien croire en les mots de leur Daimyo, en tout cas. « C’est davantage de mains d’oeuvre qu’ils manquent, et probablement d’efficacité. Quoi qu’en dise Tetsuko Kazuo, ses prêtres sont épuisés. Un peu de repos durant lequel nous prendront la relève leur feront le plus grand bien. Et puis, le bois pour brûler leurs morts semble leur manquer... »

Il haussa les épaules, son redoutable regard de prédateur cherchant une proie invisible sur le paysage.

« Cela tombe bien, j’avais une bâtisse en construction à démanteler avant son achèvement. Je leur partagerai donc ce surplus de matériel pour honorer leurs défunts selon nos rituels communs. »

Il tourna la tête vers Kasumi.

« Tu es certaine que ces récits ne t’ennuient pas ? Il existe probablement des sujets plus enivrants avant que je ne retourne au Haut-temple. » Levant les yeux au ciel pour observer la position du soleil, il ajouta : « Soit bientôt. Alors terminons sur des sujets joyeux, qu’en penses-tu ? »

Si tenté que quelque chose puisse réellement le rendre joyeux autrement qu’en se confrontant aux autres.



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Ven 11 Juin - 22:46
  
Si elle n’avait pas retenu de son frère comment se venger en beauté, il semblait que Kasumi avait au moins appris une chose : comment lever les yeux au ciel.
Sous le premier index taquin, lorsqu’il lui promis neuf mots, la jeune femme offrit donc cette mimique - avec un sourire attendri - à son aîné avant de reposer ses pupilles vides dans la direction de son adelphe.-  Elle s’attendait en partie à cette riposte en demandant plus de huit minuscules écrits.

« Cela va sans dire. »

Répondit prestement la cadette à sa requête indirecte de se montrer prudente et de faire attention à sa propre personne durant leurs absences. Qu’ils ne donnaient pas exactement la même définition à ces deux choses n’était pas vraiment important : elle ferait simplement de son mieux.

Lors de la gentille gronderie qui suivit, une petite moue lui échappa. Elle ne réagit pas davantage à ce sujet-là, bien consciente qu’elle méritait de voir son argile adorée ainsi maltraitée et son front doucement tapoté. Dès que les dires avaient quitté ses lèvres, elle les avait regrettés.
Un autre que lui lui aurait sans doute d’ailleurs déjà fait la leçon. Isao n’allait pas amener des cadeaux diplomatiques inutiles à l’intention des prêtres à visiter, idiote qu’elle était. Et ses baluchons seraient seulement sans doute chargés de choses indispensables, vu le temps nécessaire pour se rendre là-bas. Les mains de la sculptrice n’allaient donc malheureusement pas pouvoir être occupées dans un but utile qui lui éviterait de trop penser ces prochains jours.

Un manque d’efficacité ne témoignait-il pas sinon fréquemment d’un manque d’organisation ? Ou se trompait-elle dans les définitions une fois encore ? La puînée écouta ensuite son aîné discourir sur les manquements des religieux des Camélias avec curiosité, sûre du fait qu’il réglerait tous les tracas qu’il pourrait rencontrer une fois sur place.
L’histoire du bâtiment à démolir lui fit ouvrir la bouche pour s’enquérir de plus d’informations, mais la proposition suivante de son frère lui fit refermer brièvement son clapet. Il allait bientôt quitter la demeure familiale, venait-il notamment d’ajouter. Déjà. Pourrait-il seulement revenir l’embrasser avant qu’il ne file, alors que ses préparatifs allaient tambour battant ?

« Ai-je baillé sans m’en apercevoir ? Me suis-je endormie à ton bras ? »

Demanda-t-elle, un soupçon d’espièglerie forcée dans sa voix. Une fois encore, quand comprendrait-il pour de bon, son merveilleux frère, qu’elle adorait véritablement l’écouter ?
Si participer physiquement à ce qu’il lui décrivait parfois ne l’intéressait guère, ou qu’elle ne comprenait pas obligatoirement tous les tenants et aboutissants de bien des situations, elle aimait par l’exemple l’entendre lui décrire à sa manière son vécu et ses aspirations. De temps en temps, cela lui permettait de plus de découvrir de nouveaux détails des craquants petits défauts de la Voix.

« Puisque tu désires nous divertir, je garderai la plupart de mes interrogations intéressées pour la prochaine fois. Permets-moi simplement de t’en poser une dernière d’importance… »

Ses doigts revinrent chercher le poignet de l’Élu.

« Es-tu un tant soit peu heureux de pouvoir te rendre là-bas ? »

Elle attendit la réponse avant de reprendre, tenant sa promesse de changer de sujet. Un « Non » de sa part l’inquièterait davantage, à n’en pas douter.

« N’avais-tu au fait pas évoqué un siège, tout à l’heure ? »

Parce que Kasumi voulait maintenant s’asseoir ; le temps passé à se relever, plus tard, serait toujours quelques secondes en plus en la présence d’Isao de gagnées. Quant au court trajet jusqu’au banc, il lui permettrait peut-être de trouver le dire qui ferait gaber heureusement son aîné, puisqu’il n’était plus question de l’entretenir de ses voyages futurs et passés sans l’importuner.
Afin d’occuper en attendant, elle enchaîna sur quelque chose qui ne conviendrait sans doute pas à son frère, mais la forcerait peut-être à revoir son projet à très court terme :

« Et as-tu, avec tout cela, trouvé seulement le temps de te nourrir et de te reposer aujourd’hui ? »

Sangaigusa Isao
Renge
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Jeu 24 Juin - 13:00
  
L’HARMONIE DES BOURGEONS UN MATIN DE PRINTEMPS


Du coin de l'œil, observant sa cadette ouvrir les lèvres, Isao s’était empressé de renchérir pour proposer de changer de sujet. Ce qu’il lui communiquait sur ses missions futures ne restaient que des faits dont il ne partagerait pas les arrières-pensées. Le Jokai était aussi secret que méfiant ; pas envers Kasumi spécifiquement, mais envers les maladresses, les oreilles distraites, le son que portait le vent.

« Non, rien de cela. » répondit-il avec un sourire quand bien même il savait les questions rhétoriques. Puis il ricana plus franchement. « Oui, fais cela : j’aurai bien plus de choses à te dire lorsque nous nous retrouverons, de toute façon.  »

Les choses allaient en son sens alors évidemment, le Jokai était ravi. Fier comme un paon, aussi ; nul doute que s’il possédait des plumes, ces dernières s’étendraient jusqu’au soleil pour faire de l’ombre à quiconque, paradant fièrement ses couleurs flamboyantes. Finalement, la question suivante étonna le jeune homme qui se retrouva coi une seconde. Qu’elle s’inquiète de son bonheur était une normalité à laquelle le Renge s’était habitué. Pourtant, l’interrogation en elle-même le stupéfia si bien qu’il prit le temps d’y réfléchir. Il n’y avait pas songé. Heureux de se rendre en territoire Tsubaki ? Après des jours et des jours épuisants de marche et de bateau ? Certainement pas. Malgré tout…

« Non.  » avoua-t-il tout d’abord, presque froidement. Son ton s’adoucit immédiatement après : « Mais je suis heureux de remplir le rôle de Jokai qui est le mien, alors c’est tout comme. Non ? »

Songeant presque à voix haute, ses palabres étaient moins sophistiquées, plus naturelles. Isao ne s’était jamais demandé s’il aimait donner des ordres, réaliser des rituels, inspecter ses temples ou encore démanteler des hérétiques. Quand bien même certains de ces points lui pourvoyaient une immense satisfaction, grisé à l’idée de torturer quelques esprits sensibles, pouvait-il dire qu’il aimait individuellement chaque tâche, chaque mission ? C’était l’objectif global, le sens général de ses actions qui lui apportaient de la joie. Levant ses iris emprunts de réflexion au loin, le Jokai acquiesça pour lui-même avant de reporter son attention sur sa sœur. Elle voulait s’asseoir, maintenant. Bien sûr. Levant un sourcil perplexe malgré un regard profondément attendri, l’Élu orienta Kasumi pour l’aider à contourner le banc. Lorsqu’ils furent devant, le jeune homme glissa son bras pour venir soutenir la main de son adelphe avec la sienne. Il lui serra doucement les doigts puis de quelques gestes et pressions, la guida pour qu’elle puisse s’asseoir sans son aide. Le sourire discret qui avait demeuré alors jusqu’ici sur ses traits s’évanouit lorsque la cadette reprit la parole pour poser une autre question. Isao soupira.

« Qu’es-tu donc : notre mère ? » Il retrouva son sourire, espiègle. « Encore que, cela serait plus la question de l’une des concubines de notre père… »

Sa génitrice ne l’était pas par hasard ; ou plutôt, il n’était pas son fils par hasard. Manger, se reposer, travailler : c’était d’une banalité si évidente que ces sujets ne leur venaient jamais à l’esprit lorsqu’ils se parlaient. Alors que la concubine à laquelle il songeait, elle, s’était toujours comportée de manière maternelle, bien plus que sa propre mère. Et il n’avait jamais apprécié ce fait : c’était étouffant. Néanmoins, en grandissant, plus perspicace qu’autrefois, le Jokai se demandait souvent si ce n’était à la demande de sa mère que la concubine posait ces interrogations aussi intrusives que fatiguantes.

« Ne t’inquiètes pas de ces insignifiances. Tu sais très bien que je fais ce qu’il faut pour être apte à mon travail. Je mange et me repose quand il le faut, donc. »

Sûrement moins qu’un prêtre lambda, certes. Cela, le jeune homme ne le fit pas remarquer. La Voix se mit sur son séant à son tour, sans jamais cesser d’effleurer sa cadette pour ne pas perdre le contact ; comme s’il craignait qu’elle ne disparaisse s’il cessait de la frôler. Il s’assit naturellement tout contre elle et machinalement, ses doigts jouèrent avec les siens. Un jeu machinal dont il n’avait pas conscience, habitude présente depuis sa plus tendre enfance avec l’objet de son affection fraternelle.

« Tu ne cesses de t’inquiéter de ma santé mais qu’en est-il de la tienne ? Est-ce qu’on s’occupe bien de toi ? Tu manges des choses que tu aimes ? La compagnie de tes suivantes te sied ? Tu dors correctement ? »

Ils n’étaient pas frère et sœur pour rien, c’était une certitude.



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Sam 3 Juil - 23:46
  
Ce n’était pas tout comme, mais c’était toujours bien mieux que rien. Qu’Isao continue jour après jour à aimer son bien rude travail, offert avec grâce par leur kami à sa naissance, ravissait sa sœur sans la surprendre. Autant ou presque que de simplement le savoir tant béni par Omoikane.
Le rôle de l'Élu, si complexe, l’avait modelé depuis leur enfance et était devenu rapidement toute une facette de sa personnalité. D’aussi loin qu’elle s’en souvenait, il en avait même toujours fait partie ; que son grand frère puisse en venir à réellement ou durablement le haïr n’était donc pas véritablement concevable à ses yeux de puînée heureuse.

Elle laissa sagement  le Capricieux la guider vers le banc, mais hésita tout de même à le prier encore d’essayer d’apprécier les paysages que son voyage lui offrirait, pour qu’il puisse au moins lui en faire profiter derrière s’il ne désirait pas les aimer pour lui-même. Finalement, elle préféra se taire ; cela aurait été à son goût à elle trop demander.
Kasumi ne ronchonna pas non plus lorsqu’il l’aida, de son point de vue, un tout petit peu trop pour lui permettre ensuite de s’asseoir. Se laisser couver par lui restait toujours un de ses péchés mignons, auquel elle ne parvenait pas toujours à dire non. Tout comme l’amener de temps en temps à tendrement pester contre elle, même si elle ne l’avouerait jamais.

De nouvelles notes d’un rire lui échappèrent d’ailleurs lorsqu’il l’accusa de prendre les habitudes de certaines de leurs aînées. Et inconsciemment peut-être, la plus jeune rapprocha elle aussi son corps de celui de son frère  lorsqu’il s’assied à son tour.

« Il est fort possible que je me laisse atteindre par la délicatesse dont elles font preuve à mon égard. »

Tant pis pour son idée futile d’aller maintenant ou un peu plus tard faussement chiper quelques douceurs dans une cuisine, à dévorer ensemble et heureux au pied d’un arbre. Abandonnée l’idée de sentir Isao fermer les yeux, se laisser aller courtement au sommeil et lui permettre d’entendre sa respiration sereine. Cela se ferait peut-être une autre fois.  
La fille haussa légèrement les épaules, jouant tout comme lui avec les mains de l’autre. Chaque fois qu’un bout de la peau aimée effleura le haut d’une de ses paumes, elle chercha à le caresser à son tour avec un de ses doigts. Plusieurs furent ainsi ratés, mais elle s’obstina, et ses réussites firent toutes agrandir momentanément son sourire.

«  Comment pourrait-il en être autrement ? » Répondit-elle à ses dernières interrogations, un peu étonnée.
« Notre famille s’occupe de ma personne avec bénévolence. »

On la nourrissait assez bien pour qu’elle soit presque sûre d’en avoir grossi, Hiroko et ses canetons se montraient délicieusement présentes, quoiqu’un peu trop lorsqu’elle désirait commettre une ineptie, leurs parents étaient présents et leur mère en particulier avait vraiment développé son faux don de prescience vis-à-vis de ses dites stupidités. En résumé, on l’entourait plus que nécessaire, le tout avec un amour qui lui suffisait.
Un “ Et tu es là. “ ne fut pas non plus prononcé, mais s’attarda avec candeur sur ses lèvres. Elle le traduisit à la place par des gestes : la puînée se tourna légèrement vers l’aîné, s’écarta à peine et revint chercher à nicher sa tête contre son épaule, tout naturellement.
Une fois une tempe bien placée contre le tissu, s’il la laissa faire, elle leva un peu le menton pour continuer :

« En plus d’être tendrement veillée en notre demeure, je suis aussi en sécurité dans notre ville.
Par conséquent, je ne t’autorise à mon tour qu’à garder une seule inquiétude aussi futile que les précédentes miennes : une crainte liée à l’ennui et au jour durant lequel il m’envahira longuement, s’il arrive. »

L’ordre attendri fut, lui, suivi par une phrase prononcé d’un ton mutin :

« Aie alors une pensée. Non pour moi, mais pour les âmes ou les meubles qui risquent de me subir. »

Une pause miniature s’ensuivit. Elle se fit plus timide, mais en même temps davantage légère  :

« Au fait… Crois-tu que nous puissions parfois être trop heureux ? Je me suis rendue compte dernièrement que nos parents et toi m’avez ré-appris le sens de certains mots, onii-chan. Notamment ce qu’est la paix lorsqu’elle est partagée. »

Son sourire se fit radieux.

« Cela m’emplit de joie. »

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Jeu 8 Juil - 22:53
  
L’HARMONIE DES BOURGEONS UN MATIN DE PRINTEMPS


Il soupira. Il avait bien assez de gens sur son dos, depuis le début de son existence. Les tendresses mièvres lui donnaient envie de vomir ; excepté son adorée cadette. Kasumi était la seule exception de son univers, l’incarnation d’un amour fraternel dévoué bien que trop protecteur. En outre, elle représentait tout ce qu’il déniait.

« Je tente de me réjouir en songeant que cela est le moindre mal qu’il puisse t’arriver. »

Si le devenir de son adelphe était de se conformer à l’image des âmes maternelles de la maisonnée, ce n’était pas si pire. Changer, évoluer, s’adapter était les caractéristiques propres à l’imperfection humaine, et cela Isao l’embrassait sans s’en angoisser. Car il se transformerait avec elle. Bien que de ses nombreux défauts, aucun espoir ne pouvait subsister quant à leur évanescence. La Voix perdit son regard un bref instant sur le paysage avant de balancer de nombreuses interrogations à son interlocutrice. Aussitôt son intention s’était reportée sur elle, son regard si vif qu’il aurait pu passer au travers de la peau claire de Kasumi. Malgré l’incisivité de ses mots, de ses gestes, de ses pensées, la douce caresse de ses doigts jouant avec les siens demeurait des plus tendres au monde. Elle lui rendait son geste en souriant, laissant ce jeu enfantin à leurs inconscients ravis d’un contact aussi vieux qu’eux.

« Ils ont intérêt. » fut sa seule réponse, laconique et menaçante malgré un timbre clément. Son ton affilé ne laissait cependant aucun doute quant au sérieux de son commentaire.

Kasumi n’eut pas besoin de prononcer « et tu es là » ; Isao le sentit de manière inconsciente. Cela eut pour conséquence de rapprocher un peu leurs corps, involontairement. Son épaule n’attendait que la tête de l’aveugle qui ne tarda pas à s’y nicher. La Voix n’avait pas besoin de contempler les traits de sa cadette pour y imaginer le sourire qui s’y dessinait, ou les grands yeux qui l’admiraient alors qu’elle reprenait la parole. L’Élu sourit avec espièglerie.

« Ne sont futiles que les inquiétudes que je décide !... »

Une fois de plus, le doute planait quant à la plaisanterie ou l’affirmation. Puis il ricana.

« Quiconque ose dire qu’il t’a subi me subira, moi. Cela l’aidera probablement à relativiser. »

Il tourna enfin la tête, abandonnant la contemplation des monts enneigés pour parcourir les traits de Kasumi. Il lui laissa le temps de réfléchir, de se faire timide, avant de renchérir. Isao n’avait alors que rarement eut de sourire aussi niais dans sa vie ; et jamais n’eurent-ils été offerts à quelqu’un d’autre que son adelphe. Désormais aveugle, il n’y avait bien que les Kami pour l’aviser avec étonnement.

« Ta joie me comble plus que tu ne peux l’imaginer. »

Il délaissa les doigts fins de sa cadette pour venir pousser quelques mèches sur son front.

« Il n’existe pas de telle chose qu’un bonheur trop extrême. Savoure-le, remercie ceux qui te l’offrent à commencer par les déités que te font grâce de leurs bénédictions et peut-être t’autoriseront-elles à conserver ce sourire qui te va si bien. »

Il n’y avait malheureusement aucune certitude. Le soleil chassait la pluie mais l’inverse était vrai également : l’instant présent était le don le plus précieux que pouvait posséder un Homme.

« Avant de partir... » commença-t-il, hésitant un instant. « Si tes maladresses ne nous retiennent pas trop longtemps, que dis-tu de passer aux cuisines pour les détrousser de quelques douceurs qui, j’en suis certains, sont de trop ? »

Au moins les domestiques sauraient que le fils bien aimé de la famille était passé par là un bref instant, non pour le plaisir de manger mais bien celui de leur mener la vie dure une fois de plus.

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Mer 21 Juil - 15:57
  
« Sois rassuré, l’effet de leur gentillesse devrait cependant finir par s’estomper. »
S’amusa Kasumi tendrement, eu égard aux interrogations qu’il trouvait embêtantes et qui l’avait inspirée.

« J’aimerais que tu puisses les percevoir comme moi, onii-chan. »
Lui souffla-t-elle doucement, suite à son affirmation menaçante sur le sujet de leur famille en général. Mais vu qu’il était celui qui lui avait appris par exemple à ne plus craindre certaines de leurs colères, c’était impossible, n’est-ce pas ?

Un bref rire répondit à ses plaisanteries suivantes. S’il y avait bien des choses qu’elle était prête à laisser totalement Isao diriger, leurs inquiétudes communes n’en faisaient pas partie. Il le savait, bien évidemment, elle n’en doutait point. Tout comme elle n’ignorait pas qu’elle ne pourrait jamais assez influencer ses craintes à lui à son goût à elle. Aussi s’amusait-elle de le voir essayer si tendrement mener leurs pensées à la baguette, et de les savoir tous deux vainement échouer dans la poursuite de ces espoirs vains.
Ni l’un, ni l’autre ne parviendrait sans doute jamais à changer leur interlocuteur à ce sujet. Mais n’était-ce pas en partie grâce à cela qu’ils pouvaient plutôt assez ouvertement se confier ce qui les troublait ?

Quant au reste, elle songea qu’elle n’avouerait jamais à son aîné la vérité, si quiconque prétendait devoir se coltiner sa personne : offrir à de tels individus la présence de son frère n’aurait qu’un intérêt limité.
À choisir, elle préférait de loin le garder pour elle et ignorer les râleurs sans intérêt.

Ses doigts tentèrent de retenir ceux de son aîné lorsqu’ils s’échappèrent, mais ne se refermèrent que sur du vide, tant leur piège avait été doux et lent. Ils restèrent gentiment pliés, alors que la main aimée venait caresser son front et jouer avec des mèches. La puînée s’appuya légèrement plus contre l’agréable oreiller qu’on lui avait si agréablement fourni, sous l’attendrissant toucher.
Elle profita pleinement de ce geste adorable, se fit soudainement totalement silence, écouta religieusement son frère répondre à sa question qui n’en était pas vraiment une. Enfin si : son point de vue sur l’interrogation l’avait intriguée, mais elle rêvassa qu’il ne pourrait totalement modifier le sien ; il lui plaisait trop. Ce fut en effet le cas.

Il y avait des moments durant lesquels l’organe dans sa poitrine battait trop lentement et trop fortement en même temps pour lui paraître être vrais, comme maintenant. Des instants trop magiques où elle se disait qu’elle ne les méritait pas et qu’autrui devait être parfois terriblement malheureux de ne pas pouvoir les vivre aussi. Mais qu’elle ait un surplus de bonheur n’était pas davantage sa faute que l’absence de ce sentiment chez d’autres était la leur.
Comme Isao l’y invitait, l’aveugle s’était décidée à simplement et purement profiter de l’instant en cours, mais mis de menues secondes de plus à formuler de sincères remerciements mentaux à tous les kamis qui l’entendraient. Plus tard, elle les prierait de manière plus normale, meilleure et longuement, quand profiter de son jokai de frère ne serait hélas plus possible, se jura-t-elle. En attendant, égoïstement peut-être, elle souhaitait juste que la minute actuelle dure une éternité. Hélas. La Voix rappela son imminent départ et proposa une des idées qui l’avait traversée.

« Laisse-moi juste savourer quelques battements de coeur de plus, s’il te plait. »
Quémanda alors la cadette avec amour, reprenant l’un des termes qu’il avait usité. Elle changea cependant assez rapidement de position par elle-même.
Ses doigts trop vides vinrent alors délicatement chercher la manche sur laquelle sa caboche était posée et se décidèrent à la remonter. Tout comme tout à l’heure, presque au geste près, la demoiselle revint tenter d’offrir à son merveilleux frère un second baiser sur le front. Mais au contraire de précédemment, si l’on la laissa faire, sa paume glissa ensuite doucement pour caresser, de manière éphémère, une joue.
Elle ne le remercierait pas lui tout de suite à haute voix. Pour deux raisons, dont la plus importante peut-être était celle-ci : parce qu’elle comptait bien ressentir toujours la même chose alors qu’ils chiperaient des douceurs.

« Si tu me tiens les mains et me guide plus lentement que tout à l’heure, nous devrions pouvoir redescendre vite et sans tomber. »
Fit-elle avec une petite grimace, ne souhaitant pas trop rappeler à Isao qu’il s’était fâché lors de la montée par sa faute. Mais parce qu’elle espérait bien le garder encore un peu et qu’elle lui avait promis uniquement des vérités, Kasumi leva le menton, gonfla un peu ses joues avant de continuer :

« Je n’oublie pas que tu dois réfléchir à un gage, mais j’aimerais tout de même en éviter un second, onii-chan. »
Elle enchaîna bien vite, passant du coq à l’âne :
« Crois-tu qu’ils auront fait des monakas ? Tu ne m’as sinon pas dit, sais-tu, quels nouveaux contes et histoires tu as appris dernièrement… »

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