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Sangaigusa Isao
Renge
Sangaigusa Isao
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Ven 16 Avr - 15:06
  
L'OMBRE INVISIBLE DES KŌSHINSŌ SOUS LE SOLEIL
♫ 忘れっぽい天使 ♪


Ses doigts tapotaient nerveusement son genou. Le Jokai de la fleur de Lotus n’était pas réputé pour sa patience. Pourtant, il était là, en seiza sur son zabuton. Ses yeux parcoururent une énième fois les hashira de la pièce, grandes parois de couleur neutre, entrecoupées de fusuma, des portes coulissantes sommaires. Ce n’était pas la première fois qu’il détaillait la grue du kakekiju accroché au mur. Il soupira. Le bonsaï était toujours là, également. Ses iris ennuyés se posèrent une fois de plus sur les tatamis impeccables. Un semi grognement. C’était déjà ça.

Le Geki derrière lui avait nerveusement tourné la tête en entendant le grommellement de son supérieur. Isao sentant la peur de ce dernier, il se posta immédiatement en prédateur, lui dévoilant un regard féroce. Prêt à bondir. À dire vrai, le malheureux adolescent avait déjà subi ses humeurs tout du long du trajet. Probablement appréciait-il ces quelques moments de silence en attendant la venue de la maîtresse des lieux.

L’Élu reporta son attention sur les shōji face à lui. De nouveau, le bout de ses doigts pianotèrent sur le kesa brun recouvrant à moitié son koromo, son habit de fonction. Il était tout aussi sobre que cette pièce et sa richesse toute aussi subtile dans la qualité de ses étoffes et les broderies dorées qui l’ornaient. Isao était impeccable : pas un pli ni une saleté. Le Geki qui l’accompagnait servait après tout à ça : le maintenir le plus propre possible. Cela et porter ses affaires. Lui aussi en seiza, sur le sol même néanmoins, ses cuisses supportaient deux paquets enroulés d’un fin tissu. Le premier, en-dessous, était bien plus large que le second, minuscule, aux motifs bariolés.

C’était le Jokai qui avait demandé cette audience. Il n’aimait pas tant les rencontres formelles au sein de son propre clan, mais s’en accommodait. Une forme de respect envers la Dame qui ne devait plus tarder à apparaître. Il ne lui avait pas communiqué la raison de sa venue, si ce n’était vouloir prendre de ses nouvelles et lui offrir quelque chose.

Cela ne l’empêcherait clairement pas d’être désagréable…
Au moins, ses courriers étaient plus aimables que sa présence.

Les shōji s’ouvrirent enfin. Aussitôt, Isao et son Geki s’inclinèrent. Le second se courba bien bas, son front au niveau de son giron et les mains agrippées à ses présents. Le Jokai quant à lui pencha à peine les épaules et infléchit la tête.

« Bien le bonjour, Hasuzurui-sama. Je vous remercie, une fois de plus, d'avoir accepté cette entrevue. »

Son regard vif glissa brusquement sur le côté pour lorgner sur son Geki. Ce dernier se hâta, inquiet du retour de courroux ; il déposa les deux emballages de chaque côté de ses jambes. Il saisit ensuite le plus petit des deux, se précipita sans oser lever la tête devant Kaguya, puis souleva le paquet à deux mains pour le lui montrer. Enfin, il le posa devant elle et fit marche arrière, toujours incliné au plus bas, avant de reprendre sa posture de salut.

« Veuillez accepter ces higashi en gage de ma gratitude. »

Les politesses, phrases toutes faites qu'imposait l'étiquette, étaient désormais terminées. Sagement, pour le moment, Isao attendit que la Dame lui autorise de se remettre droit.
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Hasuzurui Kaguya
Renge
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Jeu 22 Avr - 14:19
  

Une expiration planant dans l’air, le frottement d’une main suivie de ses doigts sur les longues manches d’un vêtement orné de mauves et de gris, une autre s’assurant qu’aucun cheveu ne s’échappe d’un chignon tiré, Hasuzurui Kaguya se préparait nerveusement à tirer la tranche de bois qui encadrait la fusuma qui lui faisait face. Pointant finalement un doigt entre ses deux yeux, appuyant et détendant les muscles faciaux qui s’y trouvaient, elle reprenait une longue inspiration en levant la pointe de ses ongles sur l’ashira, avant de la tirer dans un mouvement lent et précautionneux. Lâchant la poignée, le maigre membre venait à se cacher derrière une barrière épaisse qu’était la longue manche de la Dame.

Silencieuse, la pointe du crâne venait trouver l’horizon, saluant très respectueusement le représentant de la foi en Renge. Suivie de quelques femmes encore cachées derrière les grandes toiles de papier de riz, la lame du lotus s’avançait en pas frottés dans la pièce. L’on pouvait observer dans ce mouvement la qualité de sa tenue, qu’elle avait pris soin de sélectionner ce jour, connaissant la venue de Sangaigusa Isao en ces lieux. Craignant son regard incisif et ses mots sévères pour son entourage, elle souhaitait rester dans ses bonnes grâces. Quelques pointes de fil doré perlaient sur les longs tissus composant l’habit de la bushi, répondant avec subtilité aux détails qui façonnaient le vêtement de fonction de l’invité assis dans la pièce.

« Bien le bonjour à vous, Sangaigusa-sama.
Je vous en prie, c’est un honneur de vous recevoir en ce matin si délicat.
» commençait-elle, en se relevant.

Elle observait, du haut de sa position debout, le salut réduit du visiteur. Son regard glissait vers ce qui semblait être son Geki, incliné, embrassant presque le sol. Dans un mouvement respectueux, il s’avançait vers elle pour lui tendre un petit paquet, éclairé par les mots du Jokai. Posé à terre, elle toisait l’objet enroulé. D’un signe bref de la main, l’une des femmes qui la suivait apparaissait pour s’en saisir, relevant le cadeau à la hauteur de Kaguya. De ces deux mains, elle portait l’objet vers elle, affichant un masque ravi.

« Quel exquis présent que voilà.
Merci mille fois.
Il ne fallait pas…
» remerciait-elle, remarquant l’autre paquet resté en possession du suivant, n’en faisant néanmoins pas mention.

Frottant ses pieds sur le tatami, elle venait vers l’autre versant de la table, s’assoir dans un geste presque flottant et gracieux, ne laissant entendre que le chant des diverses couches qui recouvraient sa peau. Ses iris verts accrochaient l’extrémité de la tête de Isao, toujours penchée.

« Voudriez-vous les déguster en compagnie d’un thé sencha… ? » Elle posait les confiseries sur la table.

« Oh, vous pouvez-vous relever, voyons, Sangaigusa-sama. » l’invitait-elle à se tenir droit, l’ayant suffisamment fait attendre.

« Mes préférés sont les Goshikiito au Yuzu et les Nininsuzuka !
Et vous… Ne serait-ce pas les Hanakazura ?
Enfin peu importe, s’ils ont été choisis avec soin, je les aimerais tous, dans tous les cas.
» s’enthousiasmait-elle un peu faussement.

« Et sinon… Que me vaut ce plaisir d’accueillir votre éclat en mon noble habitat ? » demandait-elle enfin, curieuse de savoir si une autre raison se cachait derrière cette visite ponctuelle de politesse.
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Sangaigusa Isao
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Sam 24 Avr - 15:42
  
L'OMBRE INVISIBLE DES KŌSHINSŌ SOUS LE SOLEIL


Ses yeux glissants sur le côté furent le seul indice de son incommodité. Isao ne rétorqua pas, faisant de son mieux pour éprouver une retenue lui brûlant le bout des lèvres. Il avait envie de répliquer, pourtant ; de dire que ce cadeau de visite n’était jamais qu’une formalité. Qu’il n’avait cure de le lui donner. Ces mots se bousculèrent à sa langue sans jamais s’épancher. L’Élu se redressa lorsqu’il y fut invité. Il se força à sourire ; cela était visible par son sourcil droit légèrement froncé. Un tic nerveux lui fit tressauter la paupière intérieure.

« Avec plaisir. Cela sera moins ennuyeux que de nous regarder dans les yeux. »

Il faisait de son mieux. Ses propos étaient édulcorés ; même son geki s’en rendait compte, observant du coin de l'œil son supérieur avec un air étonné. Un brin de peur traversa son visage : il comprit bien vite qu’il était présent surtout pour faire office de souffre douleur. Ainsi, la Voix de Omoikane ne risquait pas de commettre un impair diplomatique trop important avec la Dame de son clan. Non pas que cela lui importait réellement, ceci dit. Le Jokai Renge se sentait au-dessus de tout le monde. Il connaissait néanmoins les bases des sciences politiques. Il devait faire un effort de bonne entente. Pour son travail il était prêt aux plus gros efforts, comme il le démontrait présentement. Il augmenta son sourire, mobilisant les traits de son visage pour tenter d’être agréable.

« Vous avez l'œil, ma Dame. Il s’agit bien de hanakazura que j’ai choisi moi-même. Veuillez pardonner leur manque d’exotisme, mais soyez certaine qu’il s’agit des meilleurs higashi de notre capitale. »

Son sourire devient plus réel, emprunt d’une fierté visible par son torse bombé. Son menton légèrement relevé avec son dédain naturel, le Capricieux gardait à la commissure de sa lippe cette courbure propre aux gens altiers. C’était avec la même infatuation que Isao désigna, paume vers le plafond, le second cadeau.

« Celui-ci s’avéra à vos yeux avertis, j’en suis sûr, bien plus exaltant. »

Il y eut un moment de silence. Soudain, avec une expression renfrognée, Isao planta ses iris glaciaux sur son geki. D’un mouvement de succion, la langue en arrière, le Jokai exprima toute sa désapprobation avec un son buccal. Son subordonné étouffa un « iiik » affolé. Il se redressa une fois, s’inclina devant Kaguya, se redressa une seconde, s’inclina cette fois-ci devant son supérieur, l’air toujours aussi perdu, s’excusant par réflexe sans réfléchir. Le Capricieux commença à perdre patience. Il claqua des doigts. Agissant aussitôt machinalement, comme un automatisme, son assistant lui livra le second paquet avant se faire tout petit derrière lui.
Isao fit de nouveau face à son hôte. Malgré un mouvement de lèvres cherchant à attirer la sympathie de son interlocutrice, l’agacement restait présent sur ses traits, notamment les plis de son front.

« Vous savez sûrement, si vous êtes une compétente Dame, que j’ai récemment voyagé en les terres du Lys Noir pour quelques visites diplomatiques. »

Du même temps, il attrapa ce qui se trouvait désormais sur ses genoux, le soulevant légèrement avec ses deux mains. Cela semblait un peu lourd et probablement peu solide en vu de la forme du furoshiki qui le recouvrait. C’était un tissu de fort belle facture noué avec sophistication.

« Lors de mes moments de repos, j’ai pris le temps de sélectionner quelque chose dans le but de vous l’offrir. »

De par son ton, Isao donnait l’impression qu’il voulait qu’elle le remercie pour cela.

« Il s’agit d’un furisode fait sur mesure, grâce à la complicité de quelques anonymes... »

Cela pourrait presque être une menace, tant il insinuait qu’il avait des espions dans le palais.

« … avec une étoffe qui, de ce que l’on m’a dit, serait la plus légère du pays malgré une épaisseur égale à ce qu’exige l’étiquette vestimentaire. »

Puis, respectueusement, l’Élu tendit son paquet, les deux bras tendus et le buste légèrement incliné vers l’avant, tout comme sa tête.

« Je vous prie d’accepter ce présent en gage d’une amitié que je souhaite sincère. »

Son regard rivé sur les tatamis, le Jokai passait en revu tous les autres arguments qu’il avait pris le temps de considérer concernant le kimono qu’il avait acheté.
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Hasuzurui Kaguya
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Mer 28 Avr - 19:11
  

« … Naturellement. » répondait-elle aussi sec, un peu gênée, le tout ponctué d’un geste bref vers une servante s’étant assise dans le coin de la pièce.

Celle-ci disparaissait. Rejoignant rapidement les cuisines pour chercher de quoi faire une infusion de thé, elle accourait, craignant l’impatience du Jokai. Quelques courtes minutes plus tard, elle réapparaissait, les joues rougies d’effort et de crainte. Sur les genoux, elle s’approchait de la table où s’étaient installés deux des représentants du Lotus, posant un large plateau sombre et laqué, où se trouvaient deux yunomi et une grande kyusu, le tout confectionné de porcelaine blanche, peinte en quelques motifs mauves, représentant le haut temple d’Omokaine. Un regard satisfait vers la femme qui apportait le thé, la Dame hochait de quelques millimètres son visage, invitant à poursuivre la préparation. Sur ce même plateau était posé une boite carrée, en bois de cerisier. Toujours silencieusement, la membre du personnel s’afférait à la confection de la boisson chaude, respectant scrupuleusement les gestes et les mouvements du processus, ne faisant aucune entorse au code inhérent à la cérémonie de thé, quoi que les gestes tremblaient un peu.

Compatissant à l’extrême angoisse affichée par le geki, la Dame gardait un sourire poli, tentant par quelques regards de rassurer l’homme. Observant la scène avec intérêt, la curiosité de la femme était piquée, s’interrogeant sur le contenu de cet autre paquet.

« Tout à fait, j’ai entendu cela oui, par mes petites gens. » confirmait-elle en hochant la tête, prenant toujours soin de ne jamais interrompre son interlocuteur.

Elle tentait, malgré les insinuations, de protéger le travail qu’elle pouvait exécuter. Si un voile d’agacement tarissait un instant le sourire ineffable de son masque, elle gardait constance et tentait de faire perdurer l’entente précaire entre la Foi et l’Epée.

L’étonnement qui suivait était réel. Une main joignant le croisement de deux des pans de son kimono, la bouche entrouverte, les yeux écarquillés et le souffle un instant coupé, la Dame appréciait réellement le cadeau qui venait de lui être fait. Tendant ses deux mains en supplication, saisissant le paquet le buste incliné, elle acceptait le cadeau, honorée.

« Je suis gênée à présent… Je n’ai rien pensé à vous prendre, malheureusement.
Cela étant dit, merci, merci infiniment.
» elle prenait l’objet mou enveloppé pour le tenir près d’elle. Il n’était pas coutume d’ouvrir les paquets en présence des offrants, mais Kaguya était hâtive.

« Souhaitez-vous que je l’ouvre devant-vous, ou serait-ce trop montrer mon côté impatient ? » demandait-elle, la voix tremblante de joie.

« Il doit être magnifique, vraiment. » souriait-elle à son vis-à-vis.

L’on entendait l’eau couler au creux des parois des tasses, offrant aux individus composant la pièce tout le loisir de profiter des odeurs délicates du thé vert. La jeune femme poussait le plateau pour finalement poser les contenants devant l'héritière Hasuzurui et son invité, dans un discret son de froissement de tissus et du claquement de la porcelaine sur le bois.

« Pour vous remercier, je n’ai pour l’heure que des mots qui...  j’espère vous seront éloquents et… Coruscants :

Nitescents présents
Quintessence de l'éclat :
Choix de yeux azurins
»
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Dim 2 Mai - 15:01
  
L'OMBRE INVISIBLE DES KŌSHINSŌ SOUS LE SOLEIL


Le visage de la Dame ne permettait pas de mal interpréter ses sentiments. Isao en fut ravit. Fier comme un paon, après s’être redressé il bomba légèrement le torse et sourit malicieusement. Cette satisfaction de lui-même lui permit de retenir une énième réplique piquante envers son interlocutrice. Il s’inclina même légèrement avec politesse avant de lui répondre :

« Je ne souhaite rien en retour. Ce cadeau n’aurait plus de sens autrement et puis, les objets matériels m’importent peu. »

Il se demandait bien ce que Kaguya pouvait lui offrir qui lui plairait réellement. Le Jokai leva un sourcil amusé alors que la femme se montrait impatiente. Ce fut à son tour de se montrer surpris lorsque la militaire lui offrit quelques vers. Les yeux ronds un instant, le jeune homme se mit ensuite à pouffer, le poing contre sa bouche.

« Je ne vous raille pas, pour une fois. » se hâta-t-il de préciser dans l’inquiétude de commettre un impair diplomatique après tous ses efforts. « Cela m’a pris de court, voilà tout. » Il posa ses deux mains sur ses genoux. « Mh, dit-il en opinant légèrement du chef, voilà un présent qui me sied mieux. J’en suis honoré. »

Ses longs cils caressèrent sa peau lorsque Isao baissa la tête afin de profiter des vapeurs de son thé. Si une chose était sûre, c’était qu’il n’aurait pas à critiquer la qualité du thé dans le palais Hasuzurui. Difficile de savoir si cela le peinait ou lui était agréable. Ses fines commissures toujours rieuses, les pupilles tranchantes de l’Élu glissèrent sur la servante qui frissonna aussitôt. La manière qu’il avait de porter sa vue sur elle avait de quoi créer une tension supplémentaire. Le Jokai en profitait pleinement, la cruauté de ses jeux silencieux visible au travers de son œillade glaciale malgré un sourire chaleureux. Au moins son Geki soufflait-il de ce répit, avec la joie coupable de ne pas être la cible pendant encore quelques instants.

« Vous me connaissez suffisamment : j’ai peu d’intérêt pour l’étiquette. De plus, nous sommes entre nous. » Ses yeux se plissèrent d’une étrange douceur alors qu’il forçait une intimité entre eux deux. « Je vous en prie, ouvrez-le. »

Les difficultés à patienter de la Dame semblaient atteindre l’Élu qui se découvrit dans l’attente de voir de nouvelles expressions se dévoiler sur les traits de Kaguya.

« Je crains que mon présent ne soit pas si étincelant que vos mots... » commença-t-il alors que le furoshiki était défait. « Mais il saura apaiser votre fatigue, j’en suis certain. Les vêtements peuvent être un fardeau quotidien et j’espère que les motifs vous plairont suffisamment pour donner une chance à ce furisode d’alléger votre peine journalière. »

Au milieu de son enveloppe, le kimono se montra enfin. Isao n’avait pas menti sur son épaisseur commune : son apparence n’avait rien de outrageux ni même extravagant. Ceci dit, les étoffes ne manquaient clairement pas de finesse quant aux dessins peints sur le tissu mauve. Complexes et sophistiqués sans être bigarré, ils semblaient représentaient fleuves, chemins de montagnes, fleurs et feuillages avec une originalité abstraite par endroits. Il s’agissait effectivement d’un furisode au vu des longues manches, d’environ un mètre ; la longueur réglementaire pour une femme célibataire.
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Mar 11 Mai - 0:03
  

La Dame était étonnée d'entendre que les effets matériels n'avaient pas son attachement. Peut être était-ce un jugement précipité, mais pour une obscure raison, la souffrante était persuadée de l’inverse. Elle en était finalement rassurée : la maladresse de n’avoir rien prévu à son égard n’avait pas été mal accueillie. Sa poésie était peut-être maigre et moins fleurie qu'elle ne l'était habituellement, mais le Jokai semblait s'en être satisfait. Heureuse de voir qu'elle paraissait ne pas lui avoir créé de grimace ou de malaise, elle se contentait de ce rire, quoi qu'habituellement celle-ci aurait été vexée d’une telle réaction. Connaissant le caractère de son vis à vis, elle n'en retirait aucun outrage, bien qu'elle aurait aimé un peu plus d'enthousiasme. Elle comprenait qu'il puisse être surpris d'un tel présent et comprenait que l'on puisse en rire. Cela dit, elle était gênée : la poésie était un art qu'elle appréciait particulièrement et le fait qu'elle puisse prêter à rire n'avait rien de très agréable. Un peu honteuse, elle baissait la tête, son menton rejoignant sa poitrine, ses joues prenant des couleurs plus écarlates, rendant son teint blafard empreint d'un peu de vie, qui, jusqu'à présent, semblait avoir délaissé le corps de l'épée Renge.

Attentive aux réactions du représentant de la foi du Lotus, elle accrochait ses pupilles sur ses traits, recherchant si celui-ci appréciait la boisson qui avait été servie. Sentant l'angoisse de la servante, elle avait de la peine pour elle, alors qu'à l'inverse, celui-ci semblait ravi des sentiments qu'il provoquait chez elle, de crainte et d'appréhension. Il en jouait : de sa réputation et de la force qui émanait de son regard. Petite et écrasée par l'aura qu'il déployait, la Dame croyait un instant que cette jeune femme allait s'effondrer sur place, la force tenant ses bras et ses jambes semblant la quitter, alors qu'elle tremblait de plus en plus, le regard plongé vers le bas. La sueur perlait sur son front, l'os qui composait sa gorge glissait vers le bas, avant de disparaitre dans les profondeurs de son anatomie. Parfois, l'on entendait presque le bruit de sa déglutition, ravalant et révélant plus encore son appréhension. Le regard de la malade s'appuyait sur son visage contrit, espérant qu'elle devine et sente la lourdeur de son attention. Levant son visage vers Kaguya, cette dernière lui souriait, hochant légèrement du chef, fermant longuement les yeux, lui permettant ainsi de disposer.

« Je suis très heureuse que mes mots aient pu égayer votre esprit. Si d'aventure vous souhaiteriez entendre de nouveau ma piètre littérature, n'hésitez pas, j'en serai tout à fait ravie. J'essayerai de vous montrer le plus beau visage de ma poésie. » disait-elle, le visage reprenant de nouveau une couleur marquant la gêne. « Malheureusement, c'est avec une grande peine que je ressens la sensation que… nous soyons que des inconnus, de voir notre relation jamais être grandie. » continuait la trentenaire, le visage toujours un peu mal à l'aise. « Je... voudrais être votre amie. » Ajoutait-elle, la voix hésitante. « Mais... J'ai toujours peur d'être maladroite et de faire... des âneries. » grimaçait elle, regrettant l'emploi d'un vocabulaire moins fleuri. « Vous êtes un être tout à fait accompli. Vos attentes sont élevées et vos réactions parfois sans merci. Je vis dans la crainte de votre mépris... Alors s'il vous plait pardonnez mes hésitations et ma peur de vous être impolie. » s'excusait elle avant de le saluer du haut de son crâne, durant quelques secondes, avant de se relever.

« Quoi qu'il en soit, je me hâte donc de découvrir ce présent béni. » disait-elle avant de caresser le paquet de ses mains, sa paume parcourant la surface en tissu, appréciant la délicatesse de l'enrobage. Très précautionneusement, elle cherchait du bout de ses doigts une ouverture qui permettrait de préserver le mieux possible l'emballage. Par des gestes extrêmement gracieux, elle soulevait par l'une de ses phalanges l'un des plis du paquet, permettant d'en glisser d'autres pour déplier doucement les nœuds qui permettaient au cadeau d'être protégé. Pliant soigneusement l'étoffe qui étreignait le vêtement, elle laissait ses deux billes émeraudes contempler l'objet cousu et brodé se dévoilant devant elle. L'héritière Hasuzurui en écartait les lèvres, retrouvant un mutisme habituel, stupéfaite par la beauté de l'objet. « Je confirme : c'est absolument exquis. » La pulpe de ses doigts parcourait l'étoffe délicate, mettant en lumière les détails qu'elle admirait de ses iris verts. Les motifs étaient complexes et l'ouvrage avait dû faire l'objet d'innombrables heures de travail. Le tout évoquait des paysages semblables aux tableaux naturels Renge, célébrant la montagne et ses points d'eaux, sa verdure et tous les bourgeons humides de rosée que le territoire du Lotus pouvait offrir. Ses mains laiteuses saisissaient plus fermement le kimono, l'élevant vers elle, devant son visage ébahi. Dans le mouvement, il se dépliait, laissant entendre le doux chant des tissus.

Finalement, elle se levait, ses propres vêtements répondant comme un écho aux sons précédents. Elégamment, elle retirait son propre furisode, la soulageant d'un poids certain. D'un geste habile, elle reposait le vêtement sur ses épaules, glissant ses mains dans chacune des manches. Alors qu'elle enfilait l'habit, elle était admirative de l'effet du rinzu glissant sur ses bras, remarquant avec plaisir la longueur adéquate de celui-ci, notamment alors qu'il reposait sur ses mains, comme la Dame l'appréciait. Le vêtement ne pesait presque rien, Kaguya semblait capable de se mouvoir plus facilement, se laissant, dans un moment d'allégresse, poussée par l'envie de virevolter. Ainsi, la face affublée d'un sourire chaleureux, elle tournait sur elle-même, laissant les sublimes manches tombantes danser dans les airs. « Nul besoin d'un gage, ce que je souhaite va bien au-delà de cadeaux fleuris. C'est avec une immense sincérité que je vous déclare et confirme mon souhait le plus cher à votre égard : qu'une amitié fidèle et profonde viennent égayer nos vies. »
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Jeu 13 Mai - 15:16
  
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Sa retenue s’exprima dans un sourire tordu. Isao se retint d’insulter son interlocutrice en rebondissant sur le « piètre » qui avait qualifié sa poésie. Il avait envie d’acquiescer plus que de rebondir. Pour autant cela ruinerait tous ses efforts ; le Capricieux ferma discrètement ses poings pour contenir son fiel. Il délia légèrement ses doigts lorsque la surprise frappa ses traits. Les yeux légèrement arrondis, il ne s’était pas attendu à avoir un résultat positif si tôt. Il sourit alors, avec plus de naturel que d’habitude. Véritablement ravi, sa mesquinerie envolée une brève seconde de ses iris allègres, le Jokai répondit :

« Vos mots m’honorent plus que vous ne pouvez l’imaginer. »

C’était sincère ; une rare réplique dénuée de sarcasme. Il était réellement touché. Plus même : Kaguya avait gagné de l’estime en se montrant plus volontaire qu’il ne l’avait imaginé. Il inclina légèrement le crâne en souriant :

« Cela ne m’étonne guère mais j’ai de toute évidence parfaitement choisi. » Il releva la tête pour trouver les yeux de la militaire. « Il vous va à ravir. Vous êtes magnifique. »


Ensuite, Isao cala son menton dans son poing. Caressant ses lèvres avec son index, il perdit son regard sur les hashira. Il réfléchit ainsi un instant, cherchant visiblement les mots à prononcer.

« Comment dire cela... » laissa-t-il s’échapper. Finalement, il se tourna vers la Dame en croisant les bras. « J’ai bien conscience que mon comportement soit à l’origine de vos appréhensions. » Il ne s’en excusait pas pour autant. « Je ne comprends cependant pas votre crainte de commettre des impairs. Je vous pensais suffisamment capable… »

Il se tut soudain en écarquillant les yeux, réalisant la malignité qui s’était échappée malgré lui de sa bouche perfide. Remontant de nouveau son poing, sur ses lèvres cette fois-ci, le Jokai se racla la gorge en pivotant son visage sur la droite. Ses yeux fuyaient ceux de la dame tandis qu’il se hâtait de rattraper sa bêtise :

« Ce que je veux dire, c’est... » Ses pupilles glissèrent sur la gauche pour trouver celles de Kaguya. « Vous êtes une Dame des plus capables, n’est-ce pas ? »

Nonobstant sa bonne volonté, son regard se teintait de dédain. Bien que cela devait être rhétorique, la glace de ses iris semblaient véritablement interroger l’objet de sa question. Sa main jusque là en suspens vint caresser la tasse de thé brûlant.

« Quoi qu’il en soit, se dépâcha-t-il de reprendre avant que le silence n’installe un voile malaisant, si cela peut retirer quelque peu d’anxiété, que dites-vous d’un marché ? » Il sourit. « Enfin, cela est un bien grand mot. »

Sa seconde main vint rejoindre la première. Il contempla la vapeur de son breuvage puis poursuivit :

« Mettons-nous sur un pied d’égalité. Il ne serait pas juste que je sois le seul à le faire...  Aussi, puisque je serai sûrement amené à proférer le mépris que vous redoutez, alors faites-en de même lorsque l’envie vous vient, sans craindre de conséquences. » Il leva le menton pour examiner Kaguya. « Je vous promet que cela n’envenimera pas cette amitié que nous cherchons à construire. »

C’était pour le clan, après tout. Qu’elle soit aimable ou insupportable avec lui ne changeait pas le fait qu’ils devaient s’entendre pour diriger efficacement leur territoire. L’Élu contempla la tasse qu’il commençait à lever. Un rictus s’échappa de ses lèvres ; il haussa les épaules et regarda son interlocutrice.

« Si ce n’est pas une preuve d’amitié que je vous offre là, je ne saurais pas quoi faire de plus. C’est un avantage unique dont personne n’a jamais bénéficié ces vingt dernières années !... »

Pour sûr, la moindre personne l’insultant l’avait irrémédiablement payé et la liste de ces malheureux était longue.

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Hasuzurui Kaguya
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Lun 16 Aoû - 22:55
  

« Magnifique… ? Vous entendre prononcer des mots si honorifiques… ! Je suis… Extatique. Je ferai honneur à cette tenue qui est sans mensonge d’une finesse et magnificence authentique. »  disait-elle les joues ayant pris quelques couleurs, la blancheur maladive de sa peau prenant peu à peu un semblant de santé. Le sourire plissé et les yeux s’abaissant à l’écoute d’aussi jolis compliments, elle tentait de garder ce moment en sa mémoire, pour les jours d’infortune, où son esprit se verrait terni par la maladie et le malheur. S’il n’était pas rare qu’elle puisse entendre des hommages à son égard, l’auteur de ceux-ci les rendaient plus précieux encore, par leur rareté mais également car il lui apparaissait impossible qu’il puisse mentir à ce sujet.

« Je suis capable. Mais je ne souhaite pas être toute juste acceptable. Je veux faire honneur à mon sang, à mon héritage, à votre influence incomparable. Je veux être indispensable. Dans de centaines d’années, je veux que l’on dise de moi que j’ai été une Dame inestimable… Tout comme son Jokai contemporain, lui aussi vénérable. » disait-elle ses yeux émeraudes brillant d’assurance et de volonté. « Il est vrai que pour l’heure… mon bilan est encore… peu mémorable. Mais ce n’est que le début : je demanderai votre aide remarquable. Et ce par votre sagesse qui vous est propre et le savoir des anciens qui ont choisi en vous un représentant louable. »

Le corps entier de la Dame du Lotus se figeait, alors qu’elle écoutait la proposition du Jokai. Pas même un faux sourire se dessinait sur le masque qu’elle s’était habituée à porter, pas même une grimace : rien à l’exception de l’interrogation s’affichait sur les traits de la malade. Kaguya se demandait un instant si ce n’était pas une farce, pour la pousser au vice, à l’erreur. Venait-il véritablement de lui autoriser à lui être irrespectueuse… à lui montrer du mépris, à friser l’insolence ? L’idée était trop belle pour être vraie, mais aussi très risquée. Quand bien même lui laissait-elle de la latitude pour être aussi méprisante qu’il pouvait être, était-il capable de rester de marbre face à une taquinerie, une facétie ?

« Etes-vous certain…. ? Si le principe de se comporter en tant qu’égaux me parait divin…. Comment être sûrs que nous seront pas offensés par l’irrévérence de l’autre, sa condescendance ou encore son dédain ? Quand bien même nous avons les mêmes fins…. Nous sommes tous les deux humains : sensibles aux insultes et venin. Mais… malgré mes inquiétudes, j’accepte tout de même votre dessein et ce pour notre amitié maintenant fondée, le clan et son destin. J’accepte en mon cœur votre preuve d’amitié comme peut l’être l’améthyste en son écrin. »

La Daimyo, du bout des doigts, avec ses deux mains, enveloppait la porcelaine du contenant où se trouvait en son cœur le thé, laissant échapper en arabesques et courbes les traits vaporeux de sa chaleur dans les airs, rencontrant le fin nez de la jeune femme, qui en appréciait toutes les odeurs, avant d’en gouter ses saveurs de ses papilles. Fermant ses yeux un instant, pour en analyser les aromes floraux et d’agrumes qui prenaient possession de ses lèvres et sa langue, pour couler le long sa gorge, elle réfléchissait à un autre sujet, craignant que celui qu’ils entretenaient ne touche à sa fin.

« Vous êtes non sans savoir que j’ai eu l’occasion de rencontrer notre Sekke. Si je préfère taire pour l’heure les sujets ayant poussé cette personne à venir me trouver… M’est venu à l’esprit une interrogation vous concernant, que je trouve essentielle, notamment au regard du Lotus et de sa postérité. Qu’elle est votre opinion sur le clan du camélia et notre relation compliquée ? De plus, quel est votre but en Kogoten, que voulez-vous voir se réaliser ? Par votre influence ou par celle du clan Renge... ? »
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Sangaigusa Isao
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Mer 25 Aoû - 17:29
  
L'OMBRE INVISIBLE DES KŌSHINSŌ SOUS LE SOLEIL


Il fut bien difficile au capricieux de ne pas sourire face à l’étonnement de la Dame. Elle découvrait qu’il savait faire des compliments directs. Cela l’amusait terriblement tout autant que faire grandir sa frustration : Isao avait tant envie de briser ce rouge et cette candeur de ce visage malade. Créer la joie pour mieux la briser, par simple sadisme ; non pas que le compliment ne fut pas sincère cependant. Mais aujourd’hui, ses ambitions et son rôle passaient avant ses petits plaisirs personnels. Aussi le Jokai se contenta-t-il de sourire et de poursuivre la conversation. Il serra le poing pour mieux contenir les insultes qui lui brûlaient les lèvres. Tant d’opportunités. Il écouta sans rien dire tout d’abord. Il n’allait pas la remercier de l’éloge faite : elle était méritée. Puis, lorsque Kaguya eut finit sa tirade avec son regard brillant de détermination, l’Élu répondit :

« Il vaut parfois mieux ne pas être appelé aux esprits de bonnes gens plutôt que briller par son incompétence. » Il inclina la tête et observa son thé. « Vous avez encore le temps de révéler votre véritable valeur. » Ni son ton ni son expression n’avait changé pourtant il n’en croyait pas un mot. « Et je vous apporterai mon aide. Après tout, il est de mon devoir d’épauler le sang le plus direct de l’honorable Kami dont je suis la voix. Le savoir des Sangaigusa est le vôtre. »

Cela lui écorchait presque la gorge, pourtant il avait levé le menton pour offrir un sourire agréable à son hôte. Son impatience se révélait infinie et le geki à ses côtés n’en finissait pas d’arrondir ses yeux, si bien que ses orbites auraient pu en tomber. C’était davantage terrifiant pour lui qui côtoyait quotidiennement ce démon revêtant aujourd’hui un costume divin pour mieux parvenir à ses fins. Poussant sa fausse sympathie à son paroxysme, le Jokai offrit un pied d’égalité à la Dame qui manqua de décrocher bien des mâchoires. Pourtant, de son point de vue, cela avait quelque chose de grisant : il leur proposait d’être égaux. Et par conséquent, de rabaisser une Hasuzurui à son rang sous le masque d’un avantage. Bien évidemment, Isao n’avait jamais considéré les Daimyo au-dessus de lui, bien au contraire ; mais jouer avec les pré-conceptions imposées par la société, sans que personne ne l’en soupçonne, l’amusait énormément.
Il n’avait plus qu’à se méfier que tout ce qu’il offrait à Kaguya ne se retournerait pas contre lui. Il but une gorgée de son thé en constatant la surprise sur les traits de la femme. Ses traits demeurèrent inchangés lorsqu’il posa sa tasse sur la table avant de répliquer :

« Il n’existe qu’un seul moyen d’être sûr : se confier en toute honnêteté. Ultimement, cela serait probablement la plus belle preuve de confiance que nous pourrions porter l’un envers l’autre, vous ne croyez pas ? »

Il était vrai qu’il fallait du courage pour avouer ses blessures, montrer ses faiblesses. Immanquablement, l’Élu possédait une panoplie de subtilités et subterfuges pour tourner les mots de manière à ne pas trop se dévoiler.
Après quelques secondes de silence à déguster le fin breuvage parfumé, le masque d’amabilité du Jokai finit par s’étioler légèrement. Il leva un sourcil et effaça son sourire. C’était une question bien difficile que Kaguya venait de lui poser. La perplexité de Isao se laissait sur son visage, tout autant que la réflexion qui en suivit, une main portée à son menton.

« Je ne ressens aucune animosité à l’encontre du clan du Camélia. » Il vint entourer la céramique de ses doigts, en tapotant légèrement le bord au rythme de ses élucubrations. « Je ne peux pas dire la même chose de leur Daimyo, mais cela n’est qu’une considération personnelle. » Il réfléchit encore, sélectionnant avec soin ses mots, le regard perdu sur les tatamis. « Si je dois être sincère avec vous, je ne crois pas que maintenir une relation amicale avec eux suffit à garantir notre prospérité. »

Il n’en dit pas plus, taisant des opinions plus approfondies en plongeant ses lèvres dans son thé.

« En ce qui concerne mon but... »

Il resta coi une courte seconde pendant laquelle il s’affaissa légèrement sur la table en y posant ses coudes.

« Je ne souhaite que la sécurité et le bien-être de vos sujets. Mais, plus encore, je le souhaite pour le pays tout entier. »

Il leva la tête. Ses iris céruléum vinrent confronter les émeraudes de son interlocutrice. Ils parurent soudain plus sincères, à l’instar de l’expression toute entière de Isao qui en cet instant semblait étrangement vulnérable.

« J’ai vu la guerre. » Il ferma ses paupières. « Je ne l’ai pas vécue comme nombre de Yōkai sur nos terres, mais je l’ai vue et ressentie comme un être humain. » Puis son regard se posa de nouveau sur celui de Kaguya. « Il n’existe pas pire fléau que la folie des hommes. La soif de pouvoir et de sang est plus importante là où elle peut exister. Dans des régions plus armées que ses voisines, par exemple. »

Il se tut de nouveau. L’exemple était suffisamment explicite pour exprimer son opinion sans avoir à l’énoncer avec des mots.

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Hasuzurui Kaguya
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Dim 16 Jan - 21:42
  

« Vous avez raison. Je préfère encore demeurer dans l’oubli parmi mes pairs que d’entacher un seul instant l’honneur entourant mon nom. » La Dame prenait la tasse entre six de ses doigts, laissant ses annuaires et auriculaires s’étendre, laissant apparaitre leur extrême finesse, malgré le lourd drapé de sa manche se reposant sur une presque totalité de ses mains. Ses ongles étaient courts et transparents, quoi qu’un peu rouges, sensibilisés par le froid et la fragilité inhérente à la santé précaire de leur propriétaire. « Je saurai garder vos mots à l’esprit dans mes futurs choix et actions. Merci pour votre aide, je tenterai de faire appel quand celle-ci pourra éclairer ma raison et mes décisions.  »

« Se confier… ? J’aimerais beaucoup que nous puissions manifester ainsi notre nouvelle amitié. Malheureusement, rien ne me vient à l’esprit : que pourrais-je vous dévoiler ? Si vous êtes suffisamment confortable à cette idée -bien loin de moi l’idée de vous y forcer- peut-être pourriez-vous commencer ? » Elle portait le réceptacle de boisson chaude à ses lèvres, les y trempant, délicatement. Un très léger son de succion pouvait être perçu par les oreilles les plus averties, l’aspiration permettant à tout le liquide aspiré d’être refroidit par l’air rencontrant le thé aux portes des lèvres de Kaguya.

« Qu’avez-vous contre le Daimyo du Camélia ? Vous qui parliez de se confier, peut-être pourrions-nous discuter de cela ? » demandait-elle, presque timidement, la tête penchée, craignant d’outrepasser l’intimité tout juste commencée entre les deux têtes Renge. « Ainsi, comment pourrions-nous garantir notre prospérité ? Avez-vous une idée ? » La tasse revenue à hauteur de poitrine, les yeux verts miroitaient sur la surface à la couleur monochrome et diluée du contenu, rappelant presque les pigments de ses iris.  Pensive, l’héritière Hasuzurui songeait à l’avenir de son clan et celui du pays.
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