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Tetsuko Hibiki
Tsubaki
Tetsuko Hibiki
Tsubaki
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Ven 16 Juil - 15:38
  
LE VENT SOUFFLAIT À MES SONGES LA MÉLANCOLIQUE MÉLODIE D'UN COEUR MEURTRI PAR L'ABSENCE
♫ Healing Waters ♪


Elle avait regretté de ne pas être venue un peu plus tôt. La beauté éphémère des cerisiers qui bordaient l’allée au printemps lui manquait. Hibiki se consolait en contemplant les hortensias cobalt, framboise et parme à l'ombre des aralies. Leur myriade de couleurs étaient comme une célébration à son retour, à moins que ce ne soit un encouragement à sourire pour alléger la tristesse qui alourdissait ses épaules. Ces dernières étaient comme habituellement tamponnées du mon des Kougen. Et pour une fois, on pouvait également voir celui de la famille impériale en haut de son dos, juste sous sa nuque : ses cheveux étaient attachés en chignons de chaque côté de son visage avec de fines cordelettes accordées aux couleurs des motifs de son kimono : pamplemousse, tilleul et noir. Les dessins recouvrant les manches lui arrivant jusqu’aux mollets représentaient diverses fleurs et feuillages d’été. Enfin, un solide noeud serrait son hakama jaune.

Si les sakura n’avaient plus de fleurs, les pétales de clématites blanches se donnaient à cœur joie de virevolter au gré des brises estivales. Elles grimpaient jusqu’aux toits des étables vers lesquelles se dirigeait l’impériale.
Elle n’oubliait bien sûr pas l’objet de sa visite : son bien-aimé sensei. Quand bien même elle lui avait confié par missive qu’elle ne souhaitait pas que leurs retrouvailles soient sous de tristes auspices, la jeune femme se retrouvait face au fait accompli lorsque son regard mélancolique se perdait parmi les équins. La robe mouchetée de Hakuba avait disparu, à l’instar de son enveloppe terrestre. Pour cela, Hibiki avait un petit quelque chose dans la bourse en soie qu’elle tenait à son bras par le biais d’une corde dorée. Mais pour le moment la Kiku était occupée à attirer les étalons avec un demi-sourire énigmatique. Elle semblait comme endormie, ou éblouie par le soleil : un sourire qui paraissait presque forcé, comme si un effort incommensurable avait été demandé à ses zygomatiques. Il était vrai qu’elle n’exprimait très peu ses émotions en public. Cependant, face à des animaux, son simple cœur encore resté un peu celui d’une jouvencelle ne savait rester de marbre.

Des trois curieux qui s’étaient approchés, Hibiki n’en connaissait qu’un. C’était un cheval un peu plus grand que les deux autres, à la robe brune. Le haut de ses jambes se dégradait en un noir profond jusqu’à ses sabots. Sa crinière, tressée, était tout aussi sombre. Un chanfrein entre le réglisse et le chocolat semblait exprimer un semblant de personnalité, comme les naseaux beiges qui lui donnaient un air d’homme mal rasé.

« Amami-chan... » souffla l’impériale avec tendresse en attrapant le menton de l’équin.

Le bruit de fouet que créait la queue de la dénommée Amami sonnait comme une mélodie nostalgique. La Kougen se sentait apaisée. Les deux autres animaux, curieux, s’étaient davantage approchés. Le Chrysanthème retroussa ses manches et attrapa le menton de l’un d’entre eux pour glisser délicatement ses doigts sur son chanfrein afin de le caresser avec amusement.

« Et qui es-tu, toi ?... » demanda-t-elle sans attendre de réponse.
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• A toujours l'air mélancolique
• Porte le mon des Kougen, celui de la famille impériale et celui des Tetsuko sur ses vêtements
• Ne se sépare jamais de la médaille de son grand-père
• Mariée à Tetsuko Kazuo

Kiyomasa Katashi
The Saltmouraï Instucktor
Kiyomasa Katashi
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Ven 30 Juil - 10:41
  
A l’ombre des tilleuls en fleurs, le temps semblait suspendu. La brise charriait le parfum léger et délicat d’une généreuse floraison, enrobant l’air chaud d’un arôme de miel. Le feuillage vert se balançait mollement au rythme d’un alizé langoureux et jouait d’une mélodie agréable où chaque fane s’accordait dans un bruissement régulier. Le dessin abstrait de la frondaison métamorphosait le sol en une myriade de motifs, laissant parfois un rayon téméraire percer le couvert végétal. Un voile de poussière s’illuminait alors, comme autant de paillettes figées et prisonnières dans les limbes aériennes. Le silence régnait en maître, seulement troublé par les pépiements des oiseaux heureux et chanceux de trouver un havre de paix après l’agitation des rues animées. La rumeur de la capitale parvenait à peine dans la cour intérieure du domaine équestre, préservé par la proximité des remparts et des plaines au-delà.    

Dans un coin du jardin silencieux, l’abri formé par les branchages opulents prodiguait une parfaite protection pour les deux hommes immobiles. Assis de part et d’autre d’une petite table dont le bois massif et finement travaillé présageait de la qualité du meuble, chacun posait sur le plateau face à eux, un regard chargé de concentration. Le plus jeune bougea et la scène s’anima. Du bout des doigts, il déplaça un pion, ne retenant pas le sourire victorieux qui illumina un visage encore auréolé de traits juvéniles. La pièce claqua sur la planche de jeu, ponctuant le rire discret du plus âgé.

« Dommage. Echec et mat, Shisui-kun. » Déclara Katashi en redressant la tête, dardant sur son élève un regard aussi sombre qu’une nuit sans lune mais constellé de bienveillance. D’un geste, il mit fin à la partie. Quelques mots furent échangés, compliments et observations, et il libéra finalement l’apprenti de ses devoirs quotidiens. Les jours dénués de cours d’équitation se prêtaient à d’autres activités distrayantes, quoi que toutes aussi nécessaires, dans l’apprentissage des futurs Samouraï au service de l’Impératrice. Les parties de shōgi faisaient partie de ces matières complémentaires, idéales pour stimuler les esprits en perpétuelle évolution et piquer cet instinct de combativité en devenir. Parfaites aussi, pour nouer des liens privilégiés.

Les fins graviers crissèrent sous les semelles de l’instructeur. Quittant la fraîcheur des feuilles et la paix de la maison principale, il retrouvait la lourde chaleur d’un ciel dégagé en marchant vers le bâtiment des écuries et de l’enclos attenant. Il ne tarda pas à reconnaître la silhouette dressée près de la barrière, sans doute aidé par les mon de son vêtement, mais surtout heureux de retrouver un profil familier.        

« Voyez-vous ça ! La belle et l’oreillard ! » S’exclama-t-il joyeusement, terminant de rompre la distance qui le séparait de la palissade en bois. Ses lèvres pâles s’ourlèrent d’un sourire sincère lorsque le visage amical se tourna vers lui. « Il s’appelle Chikoru. » Comme une réponse à son nom, le cheval secoua la tête, ses – trop- longues oreilles battant l’air avec vigueur. Un instant, les iris d’obsidienne du guerrier pétillèrent de tendresse quand elles trouvèrent ancrage dans ceux de l’animal. Il détourna finalement les yeux pour se concentrer sur son invitée de marque, à qui il offrit un salut aimable. « Bonjour Hibiki-san. »

Son buste se releva dans un doux froissement de tissu. Les pans de son haori doré glissèrent sur ses cuisses, donnant vie un bref instant, aux fleurs colorées de son habit. D’un geste agile, il réajusta un pli de son hakama noir. D’une teinte similaire, son kimono se paraît d’une doublure de col rappelant la nuance solaire de sa veste.

« C’est encore un jeune étalon en plein apprentissage, il n’a que deux ans, mais déjà un caractère bien trempé, une vraie tête de mule ! Et qui s’amuse de me voir le nez dans le sable. » Reprit-il naturellement, alors que le dénommé Chikoru cherchait à attraper la petite bourse que tenait la conseillère spirituelle. Il laissa quelques notes de rire s’échapper de sa gorge, ébouriffant le toupet garni du poulain pour le repousser doucement. D’un signe de main, il invita son ancienne élève à avancer le long du pré.

« Je suis heureux de te voir de retour parmi les tiens. Comment vas-tu ? » Interrogea-t-il, sa voix pénétrante se parant de cette affection que peu de personnes pouvaient se targuer d’entendre.  

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Tetsuko Hibiki
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Tetsuko Hibiki
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Mar 3 Aoû - 15:55
  
LE VENT SOUFFLAIT À MES SONGES LA MÉLANCOLIQUE MÉLODIE D'UN COEUR MEURTRI PAR L'ABSENCE


Bien que la voix fut familière, Hibiki sursauta. Son tressaut ne fit hausser que ses épaules et lever son menton, ses doigts immobiles sur les deux équins avec toute la délicatesse du monde afin de ne pas les rendre anxieux de sa réaction. Ses yeux alors arrondis se plissèrent d’une allégresse sincère en détaillant le visage de son ancien mentor désormais tout près d’elle. Elle retira ses mains qu’elle joignit contre son bas-ventre et s’inclina poliment.

« Je vous souhaite bien le bonjour, Katashi-sensei. »

Si elle aurait voulu masquer sa joie, probablement le Chrysanthème n’y serait pas parvenu : son enjouement véritable pouvait se ressentir dans le timbre de sa voix. Et pour qui la connaissait, les subtilités de ses traits d’apparence stoïques cachaient quelques détails faciaux témoignant de sa sympathie envers son maître. Le poing de la jeune femme vint se coller contre ses lèvres pour étouffer un discret rictus amusé.

« Voyez-vous ça ! Voilà un apprenti qui ne manque pas de culot pour ainsi traîner mon honorable sensei dans le sable ! »

La Kougen ne faisait aucun geste brusque pour ne pas gêner les chevaux. Naturellement, elle s’effaçait, elle qui pourtant de simple présence apportait l’aura solaire de son nom. Cela était sensiblement différent avec les animaux. Elle pivota légèrement sur ses talons pour protéger sa bourse de l’oreillard.

« Tu te demandes ce que c’est, Chikoru-kun ? » demanda-t-elle, amusée, en plaquant ses mains contre sa poche en tissu.

Non sans tendresse dans le fond de son regard, Hibiki observa Katashi doucement dévier la tête du poulain pour libérer l’impériale. Ensuite, sans un mot la Kiku se mit en marche, suivant son ancien mentor le long du pré. Elle tourna un instant la tête lorsque quelques pétales vinrent virevolter à côté d’elle. Elle appréciait la brise. Un demi-sourire habilla son visage mélancolique.

« Mh, acquiesça-t-elle en tournant son visage vers le professeur, tadaima. »

Un simple mot qui en disait beaucoup : je suis rentrée. Katashi avait raison : elle était ici parmi les siens. Et quand bien même son nom ne demeurerait indéfiniment pas Kougen, la capitale de l’Empire serait éternellement sa maison, comme ces étables resteraient toujours son nostalgique havre de paix.

« Malgré le pincement au cœur en constant de mes propres yeux la disparition de Hakuba-kun, je me porte très bien. » Elle inclina le crâne pour regarder ses pieds marcher sur la terre poussiéreuse. « À dire vrai, bien des bouleversements vont avoir lieu dans ma vie à partir d’aujourd’hui. Une bonne nouvelle, certes, mais qui n’est pas sans son lot de conséquences regrettables. »

Elle balaya ses craintes d’un battement de cil pour porter son regard une fois de plus sur Katashi.

« Et vous, sensei ? J’ai cru comprendre que… » Elle hésita une seconde. « Votre dévouée famille cherche à vous marier ? »

Ce n’était peut-être pas un sujet agréable. Pour autant, dans cette société où chacun passait sous silence ses propres ressentis au nom d’une paix collective, il n’existait finalement que peu d’instants où se plaindre à une oreille attentive. Hibiki offrait les siennes avec un sourire affectueux.
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Kiyomasa Katashi
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Ven 13 Aoû - 14:43
  
D’aussi loin qu’il se remémorait ces traits familiers, la douce chaleur qui en émanait se rappelait toujours à ses bons souvenirs. Un sentiment de plénitude l’entourait à la vue de ce visage délicat et dont il se souvenait apprécier la bonté à travers son masque de stoïcisme. Elle était pourtant tellement plus que cette simple impassibilité apparente. Il ne la trouva point changée, malgré de longs mois séparés. Elle conservait ce regard franc et brillant, cette attitude de retrait volontaire contrastant avec le rayonnement de sa simple personne. Le rire qu’elle laissa s’envoler se peignait du même éclat, lumineux, et il ne fit qu’accentuer le sourire débordant d’affection que lui dédiait le Samouraï. L’instant présent le rendait sincèrement heureux.    

La clôture du pré qu’ils longeaient laissa bientôt place au mur de bois des écuries. Le bâtiment rectangulaire s’étendait sur une surface relativement importante et abritait la cinquantaine de chevaux de guerre détenus et entretenus par la famille Kiyomasa. La plupart des montures étaient nées ici-même, choyées et éduquées par Katashi et quelques guerriers émérites de la cavalerie. Toutes, sans exception, faisaient la fierté de l’instructeur et occupaient une place dans son cœur. S’approchant de la façade, il tira la haute porte d’entrée principale. Aussitôt s’échappa l’animation habituelle d’un logis équin. L’odeur du cuir se mêlait aux effluves de foin frais et de sueur, quand le claquement des sandales des cavaliers résonnait en chœur avec ceux des sabots poussiéreux. Hennissements et paroles se croisaient comme une conversation générale. D’un geste de la main, le maître invita Hibiki à plonger dans cette effervescence quotidienne.        

« Sa disparition a laissé un grand vide pour nous tous, mais je suis soulagé d’avoir pu lui offrir une vie heureuse, jusqu’au bout, et un départ serein. »

Ils s’arrêtèrent face à un box vide, dénué de mangeoire et du lit de paille habituel. Sur la poutre soutenant l’encadrement, seul l’écriteau en bambou notait encore « Hakuba ». Le guerrier décrocha les liens qui le maintenant en place et, avec un dernier regard teinté d’une triste acceptation, tendit le porte-nom à la jeune femme en s’inclinant.  

« Eh bien, j’ose espérer que cette nouvelle n’est pas seulement bonne si les conséquences te sont si regrettables. » Reprit-il une fois redressé, ses traits assombris par un nuage d’inquiétude fraternel. « Voudrais-tu en parler ? J’imagine que cela a un lien avec ton long voyage en terres Camélia ? » Un fin sourire avenant dessina deux fossettes au creux de ses lèvres serrées. Il n’insista pas, par pudeur et respect, mais surtout, car cette nouvelle semblait la rendre heureuse.

Contre toute attente, il se retrouva lui-même interrogé, sur un sujet qu’il aurait préféré garder retranché les méandres de ses pensées. Sa mine s’assombrit visiblement, malgré la moue aimable qu’il se forçait à conserver pour ne pas peiner son invitée.

« Oh ! J’ignorais que la nouvelle serait de notoriété publique. » Une main nerveuse s’agita et passa dans sa chevelure sombre, fourrageant plus inutilement que par véritable nécessité dans les mèches préalablement coiffées. Un épi dérangé et un pli de gêne furent tout ce qu’il retira de cette tentative de distraction. Du coin de l’œil, il avisa le sourire rassurant de cette élève devenue amie et sentit ses propres barrières fondre comme neige au soleil. « Ma tante me presse de trouver une épouse et de fonder un foyer. Pour asseoir mon autorité d’héritier principal et éviter de nouveaux conflits. » Il passa volontairement sous silence les détails, le revirement d’allégeance vécue par la famille Kiyomasa sous le joug de l’oncle ambitieux restait suffisamment marquant pour faire partie des anecdotes historiques connues. Ou tout du moins des rumeurs profondément ancrées.

Un soupir lui échappa et il se composa un sourire de circonstance, tentant vainement de privilégier la bienveillance qu’il ressentait pour son interlocutrice. Mais l’inquiétude de la situation liait trop fermement son esprit pour qu’il espère y échapper si simplement. Il se détourna, fuyant l’aimable attention qui l’honorait et s’approcha de la porte d’une stalle. « Je ne sais même pas si je suis capable de m’occuper d’autre chose que de chevaux. Je ne peux même pas prendre soin de ma propre sœur. Alors, une femme ? » Murmura-t-il dans un élan de confession qui le rendit plus humain, loin de la stature méprisante qu’il offrait volontiers au monde extérieur. Son regard sombre se perdit dans l’éclat de deux grands yeux équins, attirés par la proximité de cette silhouette qui s’occupait d’eux chaque jour. Un coup de chanfrein contre son épaule le fit reprendre le cours d’une réalité brièvement oubliée et, après une caresse méritée, fit volte-face.

« Pardonne-moi, je fais un piètre hôte à me lamenter ainsi et te tourner le dos. » Il secoua la tête de gauche à droite, chassant l’obscurité de ses réflexions. Il n’avait aucun droit de se plaindre de sa situation, ni des obligations que lui imposait son statut. Ce statut pour lequel il s’était battu durant ses jeunes années. « Dis-moi plutôt comment tu as appris cela ? Les gens parlent-ils tant que ça de cette annonce inattendue ? » Un rire gronda au fond de sa gorge, se jouant d’une autodérision volontaire pour chasser la gêne que lui inspirait le sujet du mariage.                    

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Lun 16 Aoû - 19:02
  
LE VENT SOUFFLAIT À MES SONGES LA MÉLANCOLIQUE MÉLODIE D'UN COEUR MEURTRI PAR L'ABSENCE
♫ 錦蜘蛛伝説 ♪


Intemporel. C’était le terme que le Chrysanthème avait cherché depuis que ses pieds avaient foulé une nouvelle fois les écuries de son enfance. Ses lèvres s’étiraient en un demi-sourire à peine perceptible néanmoins toujours présent ; à l’instar de l’infinie tendresse remplissant son regard de quelques étoiles chaque fois qu’il se posait sur un élément familier. Ses yeux bruns caressaient les ferrures en bois, frôlaient les volets bas, se levaient sur les poutres brutes. Ses narines, quant à elles, se remémoraient les jours de labeur sur le dos d’une monture. Non sans une certaine incommodité, il fallait l’avouer. Cependant, femme de bonne famille et maîtresse du paraître en son nom, la Kougen ne laissait pas montrer que l’odeur de sueur attaquait son odorat. Au lieu de quoi la Kiku préférait se concentrer sur les vieux parfums du foin et du cuir. Ses pupilles survolèrent alors les basen suspendus, puis les mangeoires.

« Rien ne m’a plus rassuré que de savoir que Hakuba resterait à vos côtés jusqu’à la fin, lorsque je l’ai quitté la dernière fois. » reconnut-elle en levant le menton pour offrir un sourire à son maître.

Il s’effaça toutefois l’instant suivant. Hibiki contemplait l’enclos vide de toute vie. Son cœur se serra comme ses mains, contre sa poitrine. Le regard curieux, l’impériale observa Katashi défaire l’écriteau. Ses yeux s’écarquillèrent lorsqu’il lui tendit.

« M-Merci... » souffla-t-elle sans parvenir à contenir l’émotion ébranlant sa voix.

Les deux paumes levées vers le plafond, elle reçut le présent qui malgré la tristesse lui apporta aussi du réconfort. Cela se manifesta dans l’affection et la sympathie qui illumina son visage. Hibiki redressa son dos et offrit un sourire solaire à son interlocuteur.

« Merci infiniment, sensei. » Puis elle ricana. « Oh, oui ! Pour sûr, le lien avec les Camélias est important. Je vous raconterai cela avec plaisir, dans un cadre plus convenable toutefois, si vous voulez bien excuser mes caprices. »

Le nuage voilant le visage de son maître ne déroba pas le sourire de la Kiku. Au contraire, insouciante car le connaissant bien, elle renchérit :

« Vous sous-estimez les commérages de la cour, ils parviennent sans grand mal jusqu’à mes oreilles curieuses. »

Elle n’en dit pas plus, ne souhaitant pas franchir les limites invisibles de l’intimité. Elle attendit que Katashi vienne à elle, ce qu’il fit la seconde suivante. Hibiki maintint son sourire patient et tendre.

« C’est une pression à la mode ces derniers temps. » plaisanta-t-elle.

Ses yeux suivirent tout d’abord le trentenaire, puis ses pieds se mirent en marche pour le suivre sans faire de bruit. Ne s’encombrant pas des distances sociales pour un homme qui l’avait vu grandir, la Kougen se piqua juste à ses côtés pour caresser le cheval regardant son maître.

« Si je puis me permettre, Hanako-san s’occupe très bien d’elle-même sans l’aide de quiconque. Cela en fait une prétendante d’autant plus idéale, vous ne trouvez pas ? » Ses doigts cessèrent de caresser le chanfrein de l’animal pour se soulever légèrement. Du même temps, Hibiki tourna son visage vers Katashi, ses traits espiègles accentués par un sourire denté lorsqu’elle saisit son regard par le sien. « Oh ? Vous pensiez que je ne saurai pas qui serait la potentielle épouse choisie par votre tante ? »

Elle trichait un peu, mais se garda de l’admettre pour le moment. L’écriteau un peu plus serré contre son buste et son poing libre contre ses lèvres, la jeune femme pouffa avec amusement.

« Je ne ferais pas honneur à ma Grand-tante l’Impératrice si je n’étais pas capable d’obtenir des informations aussi faciles concernant les gens qui me sont proches ! » Sa seconde main vint rejoindre la première. « Et puis, pouvons-nous vraiment considérer comme inattendu qu’une Kiku cherche à marier un Katashi de votre âge ? Et beau garçon, qui plus est. » Elle pencha la tête sur le côté. « Tant que vous honorerez des rendez-vous, votre tante vous fichera la paix. C’est une opportunité de garder un semblant de tranquillité un peu plus longtemps, vous ne croyez pas ? »

Le mouvement de tête du cheval attira le regard de la Kougen qui l’observa avec un sourire avant de le gratter entre ses deux oreilles. Pour exécuter ce geste, elle était presque sur la pointe des pieds ; pourtant sa grâce demeurait, quand bien même cela lui donnait un air enfantin.

« Selon toute vraisemblance, je n’incarne probablement pas la personne avec qui il vous sied de discuter de ces sujets embarrassants. Et puis, qui suis-je pour donner des conseils ? »

Son sourire s’agrandit tandis que ses doigts revinrent à son écriteau. Théâtrale comme à son habitude, les épaules légèrement en arrière et le menton levé, le Chrysanthème poursuivit en faisant mine d’être lasse :

« Je ne suis qu’une gamine jetée dans la cour d’un jeune Tetsuko par son père en guise de mariage arrangé. » Ses iris s’illuminèrent d’une vive malice du même temps qu’elle cacha sa bouche avec la manche de son kimono, en dépit d’un ōgi. « Je ne l’ai pas laissé faire ce qu’il voulait de ma main pour autant. »

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Mar 31 Aoû - 13:11
  
De cette grâce presque enfantine qui parait certains mouvements de la Kougen, l’instructeur ne parvenait pas à camoufler les élans d’une douce nostalgie. En la voyant ainsi, il se remémorait aisément les jeunes années de celle qui fut une élève assidue, une cavalière au masque de glace que fissurait parfois la joie impulsive d’une réussite. La fragilité dû son âge alors, noyée dans la détermination d’un corps encore bourgeon, le rappelait à l’agréable souvenir des reprises équestres et à cet instinct protecteur, peut-être même fraternel, qu’il avait développé au fil des ans. Il conservait cette tendre affection à son égard, sans le moindre doute. Pourtant, lorsqu’elle posa sur lui ce franc regard qu’il estimait tant, il su que le rôle de gardien n’était plus le sien. Elle arborait une confiance rayonnante, si bien qu’elle le déstabilisa un instant et, durant une brève seconde, une gêne puérile manqua de rosir son visage laiteux.

« Vous connaissez Kigiku-san… » Commença Katashi, s’épargnant l’humiliation d’une interrogation dont la réponse évidente le frappait de plein fouet. « Evidemment … ! Ah ! » Un rire nerveux ponctua sa découverte. La main qui caressait distraitement l’équidé se souleva pour venir gratter une nuque raidie par le soudain malaise qui l’étreignait. Un enfant pris en faute n’aurait pas mieux réagi, balayant le sol de son regard abyssal. Heureusement pour lui, la situation amusait son hôte. Là où il pensait la décevoir, il ne retint que le rire qu’elle étouffa derrière sa manche et qui eut le mérite de lui faire redresser la tête. Il croisa ses yeux rieurs et laissa s’exprimer la moue de soulagement qui maquilla ses pâles lippes.  

« J’ai bien peur d’avoir profité trop longtemps de cette tranquillité. » Le Samouraï haussa une épaule nonchalante, se reculant du box habité pour mieux contempler la délicate silhouette qui prodiguait de généreuses caresses à l’animal choyé. Il appuya son épaule gauche contre le chambranle de la stalle, croisant les bras sur le torse. « Dis-moi, à quel point aies-je l’air idiot ? » Il imaginait assez aisément le rapport dressé suite à leur entrevue volontairement sabotée par ses soins. Quelque soit leur relation, si la Conseillère spirituelle avait eu vent du rendez-vous arrangé, alors le résumé de ce fiasco n’échappait pas non plus à sa connaissance.    

D’un mouvement souple, le cavalier se redressa et tendit la main en direction de la porte arrière des écuries. L’agitation s’amenuisait peu à peu dans le bâtiment, laissant la place pour les deux promeneurs de s’y perdre encore le temps de quelques pas.

« Qui d’autre que toi pourrait mieux comprendre la situation ? Je crois plutôt que tu es la personne la plus à même de me conseiller sagement. Là où autrui impose sa vision, tu as, semble-t-il, réussi à faire valoir tes propres désirs et je suis tout à fait curieux que tu me contes tes aventures. Qui-sait, peut-être aurais-je de nombreuses leçons à en tirer ? »

Les fossettes de ses joues imberbes se creusèrent, découvrant un sincère sourire élargi par le pli d’une bouche longue et fine. Ses doigts crochetèrent la porte et tirèrent pour la faire coulisser. Le raclement familier résonna brièvement et aussitôt, la chaleur s’engouffra dans l’ouverture. Une main en visière sur le front, le maître d’armes plissa les paupières le temps de s’habituer à la luminosité extérieure. Il pivota à demi vers Hibiki et lui indiqua la maison principale, de l’autre côté du chemin. « Allons partager une thé, tu as tant à me raconter. » Souffla-t-il en se mettant en marche, prenant soin de l’escorter avec autant d’attentions que s’il s’agissait de l’Impératrice elle-même.

Le flottement du feuillage les accueillit finalement, leur offrant une fraîche feuillée sous la frondaison abondante des arbres. Retrouvant une place occupée un peu plus tôt, à l’abri d’un tilleul odorant, Katashi présenta le zaizu face à lui, invitant l’Impériale à s’installer confortablement. Le calme du jardin contrastait avec l’animation quittée depuis quelques minutes à peine. Le gazouillis des oiseaux prenait le pas sur les hennissements lointains et étouffés, quand le vent frais charriait l’agréable arôme de miel, désireux de chasser les relents de cuir brossé.

« Voudrais-tu me parler de ton voyage en territoire Tsubaki ? Ton ironie ne m’a pas échappé, je suis certain d’apprendre une nouvelle tout à fait inattendue ! »

Ses prunelles d’obsidiennes brillèrent d’un véritable intérêt pour les paroles de sa vis-à-vis, quoi que teintées d’une légère préoccupation. Le craquement du sable cheminant entre la verdure de cet écrin de paix n’atténua qu’à peine sa curiosité. Il prit tout de même le temps de remercier la servante qui venait de déposer entre eux, un plateau chargé d’une théière fumante en grès gris, de deux tasses en céramique bleue et d’une petite boite en bois laqué acajou qui révéla bientôt de succulents biscuits au sésame. Instinctivement, il enroula ses mains autour de la boisson qui lui fut servie avec discrétion et se concentra entièrement sur ce qu’elle voudrait bien lui confier de ses propres pérégrinations.                  

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Tetsuko Hibiki
Tsubaki
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Mer 1 Sep - 22:29
  
LE VENT SOUFFLAIT À MES SONGES LA MÉLANCOLIQUE MÉLODIE D'UN COEUR MEURTRI PAR L'ABSENCE


Dévisager les expressions évidentes de son professeur relevaient d’un divertissement des plus amusants. Hibiki dut se contenir pour ne pas s’esclaffer en constant la surprise dans un premier temps, le rouge aux joues dans un second, puis l’embarras dans un dernier. Elle gloussait dans la manche de son kimono, satisfaite de son effet. Non pas qu’elle avait souhaité tout de suite vendre la mèche quant à sa tendre amie cependant.

« Vous m’avez percée à jour !... » avoua-t-elle finalement en faisant un pas en arrière, une main molle suivant le mouvement de son corps. Les yeux baissés un instant, ses longs cils caressèrent sa peau laiteuse. Lorsque la Kiku releva son menton pour tenir le regard de son maître, ses lèvres s’étirèrent d’un sourire plus grand encore. « Il n’a jamais eu lieu un instant où vous avez eu l’air idiot au travers de mon regard, sensei. »

Son aveux se ponctua d’un air espiègle soudain transformé en une candide admiration. Hibiki était devenue une fleur qui débutait enfin de s’épanouir. Pourtant, face à Katashi, elle semblait rester un bourgeon n’osant pas s’ouvrir totalement. Peut-être profitait-elle de ses derniers jours en tant que jeune femme, refusant égoïstement de grandir dans le regard d’un homme qu’elle avait toujours choyé. En tous les cas, ses yeux brillaient avec le même ravissement qu’à ses juvéniles années.
La Kougen suivit le professeur. Elle dépassa la porte des écuries, profitant de la légère brise venant taquiner le bout de son nez. Un sourire timide naquit à la commissure de ses lèvres. Elle était bien incapable de garder ses traits impassibles, bien qu’un peu toujours mélancoliques, dans le berceau de ses souvenirs avec la meilleure des compagnies. Le fond de sa voix trembla d’un ricanement retenu :

« Mon comportement n’a guère été plus intelligent que celui d’une adolescente cherchant à contourner l’autorité de ses parents. Est-il possible de considérer une attitude aussi désinvolte comme un bon conseil ? » demanda-t-elle sans attendre de réponse.

Elle sentait son pas léger. Il n’était pas la conséquence unique de retrouvailles agréables, évidemment. Hibiki comprenait la chance qu’elle avait, davantage de l’ombre du deuil qui la suivait au sein du domaine de Katashi. Sans un mot, son visage allègre parlait son humeur sans qu’elle n’ait à articuler ses lèvres, la Kougen s’installa dans le zaizu désigné et posa l’écriteau juste à côté. Ses yeux se perdirent un instant sur les veigela. Leurs corymbes roses et rouges se balançaient lentement. Les herbes de linnée se prélassaient à l’ombre des orangers amers. Toute la végétation chantait une mélodie silencieuse au rythme des moineaux volant d’un arbre à un autre.
La Kiku reporta son attention sur son interlocuteur lorsque ce dernier prit la parole.

« J’espère qu’elle vous paraîtra inattendue, en tout cas ! » répliqua-t-elle aussitôt. Hibiki tenta d’effacer l’engouement soudain de ses traits en une moue plus placide. « Cela fait déjà presque un an que le palais Tetsuko m’a accueilli sous la demande de mon père pour faire la cour au jeune frère du Daimyo actuel. » Elle haussa les épaules, tentant de jouer du suspense en allongeant ses phrases et en parlant plus lentement. « Je ne sais malheureusement pas feindre l’enthousiasme et j’étais entourée de poules ! » Ses mains se croisèrent sur ses cuisses. « Ma fonction était une distraction bienvenue pour fuir cet environnement aussi éreintant que barbant… Puis j’ai fait la rencontre d’une personnalité qui me faisait compter les jours jusqu’à mon retour en les murs d’un palais qui n’est pas le mien. »

Elle inspira lentement, marqua une pause. Elle n’avait même pas fait attention au servant ni au thé chaudement posé devant elle.

« Cela ne restera pas ainsi. » Un sourire. « Au moment où je vous parle, Tetsuko Kazuo-san reçoit la bénédiction de l’Impératrice en personne pour notre mariage futur... » Elle ricana. « Enfin, ce n’est pas ce qui a été annoncé, mais je n’en doute absolument pas ! » Son sourire s’agrandit. « Alors ? Est-ce inattendu ? »
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Kiyomasa Katashi
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Mer 6 Oct - 15:22
  
Le visage habituellement si impassible de l’instructeur n’avait pas fait montre d’une telle palette d’émotions depuis fort longtemps. De la honte passée à l’impatience actuelle, l’abysse de ses yeux sombres s’illuminait au gré des paroles prononcées et des pensées qui résonnaient en écho. La brise légère et salvatrice agitait la frondaison verdoyante au-dessus de leur tête autant que les mèches noires barrant ses tempes et son front, décuplant sans le vouloir l’intensité de ses expressions faciales. Ses longs doigts nerveux ne cessaient de remettre à leur place les indélicats brins dérangés, reproduisant ce mouvement aussi instinctivement que distraitement tant il semblait absorbé par les paroles de sa jeune visiteuse.  

« Tetsuko Kazuo-sama ? Ce n’est pas … » Il s’interrompit, laissant la porte ouverte à l’émergence d’une surprise visiblement sincère, quoi que teintée d’une pointe d’admiration inattendue. Sa main active se reposa sagement sur la table et vint se joindre à l’autre, autour de la tasse fumante. Malgré la surprenante nouvelle qui le laissait stupéfait, il ne pouvait retenir cette ombre d’amusement maquiller l’ourlet de ses lèvres pâles. Nul doute qu’Hibiki se régalait de l’effet de son annonce. Ses traits rayonnaient de satisfaction et de joie mêlée, les parant d’un sourire resplendissant dont il se savait chanceux de pouvoir profiter.

Pétillant d’abord d’étonnement, son regard se chargea d’une tendresse débordante. « Je ne trouve rien d’autre qui aurait pu être plus surprenant que ça ! Cette nouvelle est à la hauteur de l’expectative dont tu l’as entouré jusqu’à présent, cela ne fait aucun doute ! » Un rire s’échappa de sa gorge, ponctuant l’humeur festive qui accompagnait une telle révélation. Conscient du sourire qui maquillait sa bouche aux plis fins et qui creusait les fossettes de ses joues, il se pencha vers son ancienne élève et attrapa délicatement les phalanges dépassant de l’orée d’une manche précieuse. Il y exerça une légère pression, comme un murmure d’étreinte dans un écrin de pudeur.

« Je suis ravi, vraiment ravi, pour toi. Tes mots sous-entendent tout le respect que tu portes à cet homme et à votre relation qui dépasse la simple affaire diplomatique. » Il la relâcha en douceur, évitant la gêne d’un contact prolongé. « Joindre l’utile à l’agréable. Quelle femme talentueuse tu es devenue ! » Ajouta-t-il en se laissant retomber contre le dossier du zaizu, amorçant un nouvel éclat de joie.

Ses prunelles obscures tombèrent sur la tasse en céramique qui dégageait encore la fumée d’un thé odorant et Katashi ne retint pas une expression de franc divertissement. « Peut-être aurais-je du faire mander une bouteille de saké pour fêter cette future alliance, plutôt qu’un thé vert ! Souhaite-tu changer de boisson ? Je pense qu’aujourd’hui est le jour idéal pour te faire plaisir et exaucer toutes tes demandes ! » Un nouveau rire. Il se sentait comme un frère ainé à qui l’on aurait annoncé un heureux événement. La situation était semblable, bien qu’aucun lien de sang ne le liait à la Kougen, la fierté qu’il ressentait à son égard valait autant que si elle eut été sa sœur. Un seul détail pourtant, obscurcissait cet idyllique tableau.

« Si tout se passe comme prévu, tu partiras donc vivre sur les terres du Camélia. » Une simple constatation, énoncée à voix haute où s’égrenaient les premières notes du regret. Le Samouraï les contint pourtant, et pencha la tête sur le côté, misant sur l’allégresse d’un tel moment. « Peut-être devrais-je compter sur ton futur mariage pour trouver une épouse parmi les dames Tsubaki. » Sa mine se para de ce masque taquin et complice à la fois. « Qu’en penses-tu, toi qui parviens à décider de ton propre destin ? »                    

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Dim 10 Oct - 18:02
  
LE VENT SOUFFLAIT À MES SONGES LA MÉLANCOLIQUE MÉLODIE D'UN COEUR MEURTRI PAR L'ABSENCE


L’intensité des traits de Katashi ne rendait l’impériale que plus espiègle encore. Elle joua davantage de ses mots et de ses pauses jusqu’à la révélation finale. Son excitation s’était sentie dans l’enthousiasme du timbre de sa voix malgré toute la retenue que Hibiki avait tenté de garder. Ses lèvres s’étendirent face à la réaction, tant faciale que orale, de son maître. La Kiku acquiesça silencieusement, son sourire plus étendu encore, si cela était encore possible. Quand bien même son regard ne quittait pas le visage lui faisant face, le Chrysanthème remarqua que le cavalier avait joint ses mains. Une attitude qu’elle reconnaissait bien en l’homme qu’il était. Hibiki ricana, satisfaite de son effet de surprise. Sa manche vint couvrir son menton avec une malice affichée sans honte. Le rire de son interlocuteur était grisant. La jeune femme laissa naturellement Katashi attraper sa main. Elle savait pertinemment qu’il saurait les lâcher avant que cela ne vienne à la gêner ; si cela était envisageable, ce dont elle doutait.

« Merci, sensei. » Plus humble alors, elle inclina son crâne. « Je ne mérite cependant pas d’éloges. Par chance, il n’est point question de talent mais bien d’amour. »

Elle releva la tête en offrant de par ses traits une sympathie douce et solaire au professeur. L’imitant inconsciemment, Hibiki joignit ses mains autour de sa tasse chaude.

« Toutes mes demandes ? » répéta-t-elle aussitôt en levant un sourcil fripon. « Le thé vert me va très bien, nul besoin de vous embêter. Je ne connais point de breuvage plus formel malgré le fait évident que nous ne soyons pas en cérémonie. »

D’un sourire plus pincé, elle opina du chef lorsque Katashi comprit qu’elle vivrait désormais en territoire Tsubaki :

« En effet. »

Un voile sombre qui se découvrit bien rapidement pour laisser place à la malice habituelle trônant au fond de ses iris bruns.

« Oh, bien sûr ! J’ai pour vous la meilleure femme tenant du sang Tsubaki de mon entourage... » Elle attendit quelques instants pour que sa chute fonctionne : « Kigiku Hanako-san. » finit-elle par dévoiler.

Elle ricana.

« Eh bien ? » Son gloussement se fit plus intense. « Excusez-moi, je ne souhaite en rien être insistante ou désagréable. » Elle se courba pour exprimer sa sincérité, puis se redressa. « Je n’ai pas tant eu de force pour prendre en main mon destin que je n’ai bénéficié de la chance la plus insolente. »

Soulevant sa tasse, elle la posa sur l’une de ses paumes et ajouta :

« Je vous souhaite d’attirer les faveurs des Shichi Fukujin et leur implore, par la même occasion, de vous regarder. »

Après un dernier sourire empreint de tendresse, l’impériale but une gorgée. Elle laissa son breuvage suspendu ainsi entre ses mains. Baissant son regard, elle sembla hésiter un instant avant de débuter :

« Malgré toute la chance et tout le bonheur que me procure un mariage d’amour, je... »

Sa voix se fit plus basse lorsqu’elle parvint à dire malgré l’étranglement de ses cordes vocales :

« Abandonner le nom Kougen... »

Elle se tut face à une évidence qui n’avait jamais frôlé ses songes jusqu’au jour où elle était tombée amoureuse de Tetsuko Kazuo.
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Kiyomasa Katashi
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Jeu 28 Oct - 15:19
  
Adossé au zaizu dans une position empreinte de détente propre au plaisir que lui procurait cette discussion, Katashi savourait la chance de pouvoir partager cet instant résolument simple mais complice avec la jeune Impériale. Son sourire rayonnant, teinté de taquinerie et d’amusement, marquait sans contraste le bonheur qu’elle semblait vivre et lui donnait, ainsi, une dimension plus réelle. Rares étaient les mariages heureux conclus pour les affaires familiales et politiques mais nombre de futurs époux affichaient cette joie hypocrite qui avait poussé le Samouraï à redouter cette étape fondamentale. Alors, face au bonheur sincère qui maquillait une mine si souvent impassible, il ne pouvait que s’ouvrir à la lueur d’un espoir, d’une rédemption peut-être, pour des sentiments qu’il refusait avec acharnement.    

« Allons, ton obstination porte à croire que la chance n’est que superficielle ! » Il se retint d’éclater franchement de rire, se rattrapant aux branches de la pudeur et de la bienséance malgré sa proximité avec Hibiki. L’ambiance régnant sur leur échange se languissait d’une telle jovialité que même les nombreuses mentions faites à Kigiku Hanako ne lui parurent plus si désagréables. Il se prit d’ailleurs lui-même au jeu et rebondit sur le sujet épineux : « Je pense avoir suffisamment effrayé et répugné Kigiku-san pour être certain de ne point lui convenir. Mais tout ça, tu le sais déjà, n’est-ce pas ? » Une moue en coin, malicieuse, creusa une fossette dans sa joue droite, alors que ses mains saisissaient la théière encore fumante pour remplir à nouveau les tasses. Il s’appliqua à la tâche, voguant sur le silence volontaire qui permit à la Kougen d’exprimer ses dernières pensées.

Le claquement ténu du gré contre le bois résonna discrètement. Dans un même temps, les prunelles abyssales cherchèrent un point d’ancrage, jusqu’à se plonger dans celles, soudain voilées de tristesse, de l’ancienne élève. Les lèvres pâles de l’instructeur s’entrouvrirent légèrement, révélant l’alignement blanc de ses dents et un sourire rassurant.

« Tu es née Kougen et tu le resteras au fond de toi. Ne vois pas cela comme un abandon, mais plutôt comme une renaissance, une évolution. » Il se pencha en avant, quittant le dossier qui le soutenait, pour se plonger un peu plus dans le regard de son amie. « Hibiki-san, tu n’oublierais et ne renierai jamais d’où tu viens, je me trompe ? » Il s’interrompit brièvement, simulant un temps de réflexion qu’il savait pertinemment inutile et reprit presque aussitôt. « Tout comme nous n’oublierons jamais qui tu as été jusqu’à présent. » Ses yeux noirs s’adoucirent visiblement et il les laissa dériver sur les traits délicats de la conseillère spirituelle. « En tout cas, cela me donnera d’excellentes raisons de voyager régulièrement en terres du Camélia. » Acheva-t-il dans un souffle amusé, se reculant sur son siège pour venir attraper la tasse de thé et la porter à ses lèvres.

Quelques secondes d’une mutique sérénité flottèrent entre eux. L’attention du cavalier ne dérivait pas de l’expression de la future épousée, attentif à y retrouver le teint rayonnant qui s’en était échappé quelques instants plus tôt. L’annonce de son mariage méritait qu’aucune ombre ne vienne l’entacher et, sans doute dans un orgueil fraternel déplacé, Katashi se sentait le devoir de l’y aider.

« Que dirais-tu d’une promenade à cheval ? » suggéra-t-il aimablement, avisant le contenant vidé de toute boisson chaude. « Le vent devrait rafraîchir les plaines arborées aux alentours. Et je ne sais quand nous pourrons de nouveau partager une chevauchée avant ton mariage et ton départ. »

Dans un froissement de tissu, le guerrier se redressa et contourna le meuble en bois, s’avançant vers la silhouette agenouillée de la jeune femme. Laissant libre cours à sa bonhommie, presque inhabituelle, il lui tendit le bras pour l’aider à se relever.

« Si toutefois tu le veux bien. Nous pourrions aussi bien nous affronter au shogi ou vagabonder dans le quartier, mais je crains trop de tomber sur cette adorable amie que tu ne cesses de me vanter et notre … entente, risquerait de te heurter. » Plaisanta-t-il, s’adonnant volontiers à une autodérision qu’il n’assumait qu’après de rares personnes.                
                   

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